Chocolat suisse
Le chocolat suisse est une spécialité gastronomique de la Suisse. Avec 18 entreprises de l’industrie chocolatière suisse qui emploient 4 400 personnes et qui réalisent un chiffre d'affaires d'1.69 milliards de francs suisses sur le marché helvétique (la moitié des ventes est faite à l'étranger) en 2011, le chocolat suisse est l'un des symboles de la qualité de ce pays dans le monde. La Suisse détient la première place du classement mondial pour la consommation de chocolat devant l'Allemagne et le Royaume-Uni avec une consommation annuelle moyenne de 11,9 kilogrammes par habitant en 2011[1].
Histoire
modifierL'histoire du chocolat suisse remonte à la fin du XVIIe siècle. En Europe, à cette époque, le cacao est uniquement apprécié comme une boisson de luxe agrémentée d’épices et de miel pour les familles royales et les aristocrates[2]. Une anecdote veut qu'en 1679, le maire de Zurich, Henri Escher, goûte avec délice sa première tasse de chocolat chaud à Bruxelles et décide d'en exporter la recette en Suisse qui est devenue aujourd'hui le principal concurrent du chocolat belge[3]. Cependant le Conseil de Zurich, cité protestante, interdit la consommation du cacao réputé aphrodisiaque[4] en 1772[5] et la première boutique n'ouvre ses portes à Berne qu'en 1792[6].
Les confiseurs suisses s’approprient progressivement sa recette pour l’intégrer à leurs créations, apprenant leur métier des cioccolatieri italiens, tel François-Louis Cailler à Turin. La Suisse contrôlant plus de la moitié du marché mondial des exportations de chocolat au début du XXe siècle (40 000 tonnes en 1918)[2] grâce au chocolat au lait inventé par Daniel Peter, les maîtres chocolatiers suisses se distinguent alors par leurs innovations et leur esprit d'entrepeneuriat[6] :
- Philippe Suchard crée en 1826 le broyeur à rouleaux
- Charles-Amédée Kohler invente en 1830 le chocolat aux noisettes
- Henri Nestlé et Daniel Peter mettent au point la recette du chocolat au lait en 1875
- Rodolphe Lindt invente en 1879 la conche, machine à malaxer pour l'obtention d'un chocolat fondant dit « surfin »
Spécificités
modifierLes variétés
modifierLes marques et chocolatiers
modifier- Camille Bloch
- Barry Callebaut
- Cailler
- Favarger
- Frey
- Läderach (Champion du monde des maitres chocolatiers 2018)[7]
- Lindt & Sprüngli
- Maestrani
- Peter, Cailler, Kohler, Nestlé
- Suchard
- Ovomaltine
- Villars
Notes et références
modifier- « Les Suisses ont croqué moins de chocolat en 2011 », sur 20 minutes,
- Alain Wey, « CH comme chocolat », Revue suisse, no 6, , p. 10 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Guide de l'amateur de chocolat, Petit Futé, , p. 168
- Jean-Claude Berton, Christian Cabrol et Henri Joyeux, Comment se soigner avec le chocolat, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2-268-08049-9, lire en ligne)[source insuffisante]
- (de) Walther J. Fuchs, Zürichsee Guide: Schiff ahoi!, Digiboo, (ISBN 978-3-9524560-3-3, lire en ligne) :
« 1772 wurde die für "tugendhafte menschen unpassende" Schokolade vom Zürcher Stadtrat verboten - En 1772, le conseil municipal de Zurich a interdit le chocolat, qui ne convenait pas aux personnes vertueuses. »
- Le chocolat suisse[source insuffisante]
- Mary Vikaridis, « Le Suisse Elias Läderach sacré champion du monde », sur bilan.ch, (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (de) Roman Rossfeld, Schweizer Schokolade : Industrielle Produktion und kulturelle Konstruktion eines nationalen Symbols 1860-1920, Baden, Hier und jetzt, (ISBN 978-3-03919-048-5, présentation en ligne)
- Alain J. Bougard, CH comme Chocolat : L’incroyable destin des pionniers suisses du chocolat, Genève, Slatkine, (ISBN 2-832-100-368, présentation en ligne)
- (de) Andrea Franc, Wie die Schweiz zur Schokolade kam : Der Kakaohandel der Basler Handelsgesellschaft mit der Kolonie Goldküste (1893–1960), Bâle, Schwabe Verlag, coll. « Basler Beiträge zur Geschichtswissenschaft » (no 180), (ISBN 978-3-7965-2409-7).
- (de) Marysia Morkowska, Schweizer Schokolade, Lenzburg, Fona, (ISBN 978-3-03-780387-5)
- (de) Roman Rossfeld, « Vom Frauengetränk zur militärischen Notration : Der Konsum von Schokolade aus geschlechtergeschichtlicher Perspektive », Berner Zeitschrift für Geschichte und Heimatkunde, vol. 63, , p. 55–65 (ISSN 0005-9420, lire en ligne [PDF])
- (de) Roman Rossfeld, « Markenherrschaft und Reklameschwung : Die schweizerische Schokoladeindustrie zwischen Produktions- und Marketingorientierung, 1860–1914 », dans Hartmut Berghoff, Marketinggeschichte : Die Genese einer modernen Sozialtechnik, Francfort-sur-le-Main, Campus, (ISBN 978-3-593-38323-1), p. 87–119.
- (it + fr + en) Francesco Chiapparino (dir.) et Roberto Romano (dir.), Il cioccolato : Industria, mercato e società in Italia e Svizzera (XVIII-XX sec.), Milan, FrancoAngeli, coll. « La società moderna e contemporanea », (ISBN 9788846488749, présentation en ligne)
- Albert Pfiffner (trad. Walter Weideli), « Chocolat » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- (de) Verena Hadorn, Peter Meier et Christine Müller, Schokolade : ein nicht immer süsses Stück Weltgeschichte für die Mittel- und Oberstufe, Berne, Schulstelle Arbeitsgemeinschaft der Hilfswerke,