Chimé

Tatoueur polynésien

Né sur l'île de Moorea en Polynésie française, Chimé est un des quelques artistes tatoueurs qui dans les années 1980 ont redécouvert les motifs polynésiens traditionnels oubliés, et qui sont à l'origine de la renaissance puis de l'expansion internationale de cette pratique[1].

Chimé
Le tatoueur polynésien Chimé
Nationalité
Français
Activité
Tatoueur polynésien
Mouvement

Renouveau culturel polynésien

Les trois mousquetaires du tatouage

Histoire

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Dans les années 1980 pratiquement personne n’était tatoué en Polynésie. Avec la renaissance culturelle en général, et aussi les revendications politiques à différents niveaux, le tatouage est redevenu une forme d’expression et aussi une certaine attitude[2].

Trois personnalités peuvent revendiquer la paternité de la renaissance du tatouage traditionnel en Polynésie française, au début des années 1980 : Tavana Salmon, Raymond Graffe, et Tapu Bonnet. Ces trois personnages ont tous joué leur rôle dans cette histoire. Ils se sont fait marquer la peau des symboles retrouvés dans les vieilles gravures. Derrière ce trio qui revendique haut et fort son rôle, est venu un autre trio. Un trio de tatoueurs. Roonui, Chimé et Purotu, que l’on a surnommé les trois mousquetaires du tatouage. Ce sont eux qui ont vraiment popularisé le tatouage polynésien, avant de l’exporter[3].

Les trois cousins Roonui, Chimé et Purotu ont commencé à se tatouer et à tatouer dans la rue, à l’arraché, ça veut dire avec des aiguilles à coudre attachées sur des bâtons d’allumettes, puis des rasoirs électriques. Puis Tavana Salmon tatoue Chime alors âgé de quatorze ans. Ensuite Paulo Suluape est venu à Moorea, où il a formé Purotu et d’autres jeunes aspirants tatoueurs[4]. Chimé est devenu son élève. La famille Suluape est une grande famille de tatoueurs samoans qui se transmettent leur rôle de père en fils depuis plusieurs siècles. Paulo Suluape s’était installé en Nouvelle-Zélande avant de former des gens dans toutes les îles du Pacifique, jusqu’à Hawaï et en Europe. Chimé a suivi Paulo Suluape aux Samoa où il se fait tatouer un pea traditionnel[5].

A la fin des années 1990 Chimé s'installe à Barcelone en Espagne chez Mao & Cathy (studio de tatouage). Il est le premier tatoueur polynésien à faire découvrir son art à la vieille Europe[6]. Il devient un pilier des conventions[7] internationales de Tatouage[8]. Depuis 2011, il travaille dans son studio de Bordeaux.

Expositions

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  • TATOUEURS TATOUES – Musée du quai Branly. 2014[9]

Bibliographie sélective

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  • Tatau Maohi Tattoo. Par Dominique Morvan et Marie-Hélène Villierme. Tupuna Productions 1992[10]
  • Tahiti Tattoos. Gian Paolo Barbieri. Taschen 1998[11].
  • Tatuart n° 1 : Chimé. Au vent des îles. 2000[12]
  • Tribal tattoo the tribe of the tribals : traditionelle, archaische und moderne Stammestätowierungen. Par Björn Ulbrich. Igor Warneck 2020[13]
  • Tattooing the World : Pacific Designs in Print & Skin. Par Juniper Ellis. Columbia University Press 2008[14]
  • Tattoo : An Anthropology. Par Makiko Kuwuhara. Taylor & Francis 2020[15]

Vidéographie

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  • Tatau i Moorea. Documentaire réalisé par Jonathan Bougard. 6 min. In Vivo Prod 2018[16]
  • Les trois mousquetaires du tatouage. Documentaire réalisé par Jonathan Bougard. 26 min. In Vivo Prod 2019[17]

Notes et références

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  1. « Tahiti En France : Chime tatau », sur Site internet : Tahiti En France (consulté le )
  2. Bruno Saura, Tahiti ma'ohi culture, identité, religion et nationalisme en Polynésie française, Papeete, Au vent des îles, , 532 p. (ISBN 9782367342535)
  3. « Japonais, hyperréaliste, tribal ou old school... l’essor sans fin du tatouage », Le Monde.fr (consulté le )
  4. Gotz, Richard Allouch, Louison Denarie, Tatau'art : Chimé, Papeete, Au vent des îles, (ISBN 2 909790 14 2)
  5. (en) Sean Mallon et Sébastien Galliot, Tatau: A History of Sāmoan Tattooing, University of Hawaii Press, (ISBN 978-0-8248-7849-8, lire en ligne)
  6. (fr-fr) Le tatoueur Chimé Tatau, au Mondial du Tatouage 2016, consulté le
  7. « Tatouages : au plus grand salon d'Europe, les tatoueurs polynésiens ont la cote », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. Charles Napoux, « Mondial du Tatouage : Rencontre avec Chimé », MCE,‎
  9. « Tatoueurs, tatoués », sur www.quaibranly.fr (consulté le )
  10. (en) Dominique Morvan, Tatau Maohi Tattoo, Tupuna, (ISBN 9789999467148, lire en ligne)
  11. (en) Gian Paolo Barbieri, Tahiti Tattoos, Taschen, (ISBN 978-3-8228-7763-0, lire en ligne)
  12. « Tatuart n° 1 », sur Au Vent des îles - TAHITI - Editeur, livres du Pacifique (consulté le )
  13. (de) Igor Warneck, Tribal tattoo: the tribe of the tribals : traditionelle, archaische und moderne Stammestätowierungen, Arun, (ISBN 978-3-927940-62-8, lire en ligne)
  14. (en) Juniper Ellis, Tattooing the World: Pacific Designs in Print & Skin, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-14368-4, lire en ligne)
  15. (en) Makiko Kuwuhara, Tattoo: An Anthropology, Routledge, (ISBN 978-1-000-32540-9, lire en ligne)
  16. Roonui Anania, Chimé et Chief Miko, Tatau i Moorea, In Vivo Prod, (lire en ligne)
  17. Roonui Anania, Chimé et Sébastien Galliot, Les trois mousquetaires du tatouage, In Vivo Prod, (lire en ligne)