Charles Ruch
Charles-Joseph-Eugène Ruch, né à Nancy le et mort à Strasbourg le , est un évêque français.
Charles Ruch | ||||||||
Charles Ruch, 1913. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | à Nancy |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 71 ans) à Strasbourg |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | ||||||||
Dernier titre ou fonction | Évêque de Strasbourg | |||||||
Évêque de Strasbourg | ||||||||
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Évêque de Nancy-Toul (Primat de Lorraine) | ||||||||
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Évêque coadjuteur de Nancy-Toul | ||||||||
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Évêque titulaire de Gerasa (de) | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Biographie
modifierDe père protestant et de mère catholique, il fit ses études au petit séminaire de Pont-à-Mousson, au grand séminaire de Nancy et à l'Institut catholique de Paris où il devait être reçu en 1898 docteur en théologie. Ordonné prêtre en 1897, il fut d'abord professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy. Nommé chanoine honoraire du chapitre de Nancy par Charles-François Turinaz en 1906, il devient vicaire du diocèse en 1907 puis coadjuteur de l'évêque de Nancy en 1913. Pendant la Première Guerre mondiale il fut aumônier militaire du 20e corps d'armée et s'attira la faveur de Clemenceau. Le 26 octobre 1918 il succéda à Charles-François Turinaz sur le siège épiscopal de Nancy, mais Clemenceau songeait déjà à lui pour remplacer à Strasbourg l'évêque allemand Adolf Fritzen.
Benoît XV mit du temps à accepter un tel changement, d'autant plus choquant qu'en 1871 les évêques nommés par le gouvernement français étaient restés en place. Il accepta enfin la démission de Fritzen, présentée dès le lendemain de l'armistice, quand le traité de Versailles fut signé. Ruch put ainsi être nommé le 1er août 1919 et installé le 1er octobre suivant. D'origine alsacienne il ne connaissait cependant que le français. Il voulut faire des efforts et, nous dit Robert Heitz « handicapé par une élocution difficile [...] il s'était mis en tête d'apprendre, à défaut du dialecte alsacien, l'allemand et prononçait, dans ce qu'il croyait être cette langue, des homélies et des sermons devenus légendaires. Aujourd'hui encore on se raconte les effroyables coq-à-l'âne et quiproquos qu'il commettait ainsi. Son entourage n'osait-il pas lui dire combien il se couvrait ainsi de ridicule, ou son entêtement ne tenait-il aucun compte d'avertissements et bons conseils? Je l'ignore »[1]. Membre de la Société des prêtres de saint François de Sales, union pieuse à la spiritualité salésienne[2], il est à ce titre directeur spirituel (probateur) d'Eugène Tisserant, futur cardinal, de 1919 à 1945[3].
En 1920, le chapitre de Nancy honore son ancien évêque et le nomme chanoine d'honneur.
Sa position était difficile, obligé de se battre à la fois contre l'autonomisme et les aspirations pro-allemandes d'une grande partie du clergé et du petit peuple, et contre la volonté de laïcisation des autorités parisiennes. C'est ainsi qu'il interdit parallèlement la Zukunft, journal autonomiste, et Les Dernières Nouvelles de Strasbourg, francophiles et anticléricales. Une infatigable énergie, malgré sa santé fragile, lui permit de mener de front les deux combats et, sous son épiscopat, le diocèse de Strasbourg connut un âge d'or ; les séminaires étaient pleins et envoyaient des missionnaires dans le monde entier, l'évêque ordonnait des prêtres à tours de bras. Il fut élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1933.
La fin de sa vie fut attristée par le retour des Allemands en Alsace qui le contraignit à l'exil. Ernest Hauger, évêque missionnaire à la retraite, put le suppléer dans son absence pour certaines tâches. Ruch eut la joie de pouvoir revenir à Strasbourg libéré, mais l'épreuve avait été trop rude pour lui. Il mourut à la fin d'août 1945 et Jean-Julien Weber, qui n'était coadjuteur que depuis mai, lui succéda. Il fut enterré dans la cathédrale et son cœur placé au couvent du mont Sainte-Odile.
La place située devant la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy porte son nom : place Monseigneur-Ruch.
Il fut membre de l'Académie de Stanislas[4].
Blason
modifier"D'or à la bande de gueules, chargée en cœur d'un T à l'antique d'argent, accompagné de deux fleurs de chardon de même l'une en chef et l'autre en pointe ; au chef cousu d'azur chargé du monogramme du Christ d'or, et accompagné au canton dextre du chef d'une étoile d'argent à six pointes."
Cri : Jesus-Maria.
Devise : « Besognons et Dieu besognera » (paroles de Jeanne d'Arc au siège de Jargeau)[5].
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Armoiries de monseigneur Charles Ruch, Primat de Lorraine
Distinctions
modifierGrand officier de l'ordre de Léopold II (arrêté royal du 14 novembre 1931).
Notes
modifier- Robert Heitz, Souvenirs de jadis et de naguère, 1963, p. 274.
- Union sacerdotale fondée en 1876 par l'abbé Henri Chaumont (1838-1896), prêtre diocésain ancien vicaire à la paroisse Sainte-Clotilde, puis aumônier des frères des écoles chrétiennes. Il est nommé chanoine en 1890 pour se consacrer entièrement aux œuvres de spiritualité salésiennes.
- Hervé Gaignard, Le Cardinal Tisserant à l'école de saint François de Sales, Toulouse, Institut catholique de Toulouse, Centre Histoire et Théologie, éditions Parole et Silence, 2009
- (fr) « RUCH Charles Joseph Eugène », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) (consulté le )
- André Cosson, Armorial des cardinaux, archevêques et évêques français actuels, résidentiels et titulaires au 1er janvier 1917, Paris, Librairie Héraldique, (lire en ligne), p. 72
Succession apostolique
modifierSuccession apostolique | |
Consécrateur : | François-Léon Gauthey |
Premier coconsécrateur principal : | Henri-Victor Altamayer |
Second coconsécrateur principal : | Alphonse-Gabriel-Pierre Foucault |
Date de la consécration : | |
Consécrateur de | |
Évêque | Date de la consécration |
Augustin Hermann | |
Paul Biéchy | |
Coconsécrateur principal de | |
Évêque | Date de la consécration |
Louis Termier | 1er mai 1919 |
Jean-Baptiste Pelt | |
Eugène Curien | |
Louis-Augustin Marmottin | |
Henri-Jean Houbaut | |
Lucien-Louis-Claude Martin | |
Eugène-Gabriel-Gervais-Laurent Tisserant | |
Edmond Vansteenberghe |
Principales publications
modifier- Le Livre du séminariste-soldat : Prières, conseils, méditations (1922)
- La Doctrine sociale de l'Église, d'après l'encyclique Rerum novarum et les autres enseignements des Souverains Pontifes (1931)
- Le Livre du séminariste en campagne (1940)
- Dans le dictionnaire de théologie catholique : La Messe d'après la Sainte Ecriture, La Messe d'après les pères
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Lorson, Charles Ruch, évêque de Strasbourg (1873-1945), F.-X. Le Roux, Strasbourg, 1948
- Claude Muller, « Charles Joseph Eugène Ruch » in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 32, p. 3310
- Albert Vincent, « Monseigneur Ruch, évêque de Strasbourg », Revue dominicaine, n° LV, juillet-août 1949, p. 35-41.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la religion :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Charles RUCH, Évêque et Aumônier militaire sur le site Diocèse aux armées françaises.
- Dossier de la Légion d'Honneur de Charles Joseph Eugène Ruch