Château Lafon-Rochet
Le château Lafon-Rochet est un domaine viticole situé en AOC saint-estèphe. Il est classé quatrième cru en 1855.
Château Lafon-Rochet | |
Étiquette de Château Lafon-Rochet, millésime 2014. | |
Fondation | XVIIe siècle |
---|---|
Siège social | Saint-Estèphe (Gironde) |
Pays | France |
Production | |
Appellations | saint-estèphe |
Classement | 4e cru classé en 1855 |
Superficie plantée | 41 ha |
Sols et terroirs | terres de graves argileuses, graves sèches, colluviosols |
Cépages | 55 % cabernet sauvignon 40 % merlot 3 % cabernet franc 2 % petit verdot |
Volume produit | 180 000 bouteilles / an |
Autres productions | Les Pèlerins de Lafon-Rochet |
Société | |
Propriétaire | Famille Lorenzetti |
Personnes clés | Emmanuel Cruse (Direction) |
Divers | |
Site web | lafon-rochet.com |
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Histoire du domaine
modifierComme de nombreux domaines en Médoc, l'histoire viticole de Château Lafon-Rochet remonte au XVIIe siècle. La propriété était à l'origine connue sous le nom de Domaine Rochet et appartenait à Antoinette de Guillemotes. En épousant Étienne de Lafon, elle fut rebaptisée sous le nom de Château Lafon-Rochet[1].
En 1959, Guy Tesseron, grand nom du cognac, reprit le domaine à une époque difficile dans le bordelais. Le domaine ne compte alors plus que 15 hectares. Il fut décidé de démolir complètement le château et de le reconstruire entièrement sur les plans d'une chartreuse du XVIIIe siècle. En 1975, Guy Tesseron reprend également le Château Pontet-Canet, et quelques années plus tard le Château Malescasse.
En 1999, Michel Tesseron et sa sœur Caroline Poniatowski se consacrèrent à Château Lafon-Rochet alors qu'Alfred et son frère Gérard Tesseron reprirent la gestion de Château Pontet-Canet. À partir du millésime 2000, le jaune canari du château est repris sur les étiquettes des bouteilles.
La propriété est vendue en 2021 à Jacky Lorenzetti et sa famille déjà propriétaires des châteaux Pédesclaux, grand cru classé de Pauillac, et Lilian Ladouys, cru bourgeois exceptionnel de Saint-Estèphe[2],[3]. La direction des trois châteaux est assurée par Emmanuel Cruse, qui partage également avec Jacky Lorenzetti la propriété du château d'Issan, troisième grand cru classé de Margaux[4].
Vignoble et terroir
modifierLe vignoble de Château Lafon-Rochet est d’un seul tenant, il se situe au sud de l'AOC saint-estèphe, bordée par une jalle qui en marque la délimitation, en face de château Lafite Rothschild. Les sols se divisent en trois grands ensembles homogènes : terres graves argileuses, des graves sèches qui produisent le Grand Cru Classé et des colluviosols[5] produisant les Pèlerins de Lafon-Rochet.
Quand le domaine fut reconstitué, une proportion très importante de cabernet sauvignon (80 %) fut plantée et « finalement, il fut réalisé que ce fut une erreur mais pas avant 20 millésimes de vin plutôt dur »[6]. À présent le merlot compte pour 40 % de l'encépagement, comme pour le vignoble voisin du château Cos d'Estournel, conférant au vin un caractère à la fois plus gras et plus sophistiqué.
L'encépagement actuel du domaine est constitué de 55 % de cabernet sauvignon, 40 % de merlot, 3 % de cabernet franc et 2 % de petit verdot.
Les 41 ha de vignes ont un âge moyen de 37 ans, avec une densité de 9 000 pieds par hectare, produisant de 40 à 50 hl/ha[7].
Vins
modifierLes vendanges sont intégralement manuelles[7]. Les raisins connaissent une fermentation de 18 à 21 jours. Le vin bénéficie de la fermentation malolactique en fûts de chêne. Le vin est élevé pendant quinze à vingt mois dans des barriques en chêne, neuves à 35 à 45 % selon l'année.
Le critique américain Robert Parker cite quatre décisions qui ont permis une amélioration des vins de Lafon-Rochet au cours des années 1990[8] :
- repousser la date des vendanges ;
- augmenter la proportion de barriques neuves pour l'élevage ;
- augmenter la proportion de merlot dans l'encépagement du vignoble, comme dans les assemblages ;
- produire un second vin des tonneaux les plus faibles.
Environ 40 % de la production[7] est destinée au second vin, « Les Pèlerins de Lafon-Rochet ».
Millésime | Assemblage (% Cabernet-sauvignon / Merlot / cabernet franc / petit-verdot) |
Note Parker | Note Gault & Millau | Note La RVF |
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1982 | [●] / [●] / [●] / [●] | [●] | [●] | [●] |
1985 | [●] / [●] / [●] / [●] | [●] | [●] | [●] |
1990 | [●] / [●] / [●] / [●] | [●] | [●] | [●] |
1994 | 43 / 54 / 3 / - | [●] | [●] | [●] |
1995 | 39 / 61 / - / - | [●] | [●] | [●] |
1996 | 40 / 56 / 4 / - | [●] | [●] | [●] |
1997 | 52.5 / 44.5 / 1.5 / - | [●] | 17,5 | [●] |
1998 | 52.5 / 44.5 / 1.5 / - | [●] | [●] | [●] |
1999 | 36 / 60 / 4 / - | [●] | [●] | [●] |
2000 | 57 / 40 / 3 / - | 90 | 18 | [●] |
2001 | 46 / 50 / 4 / - | 87 | 16 | [●] |
2002 | [●] / [●] / [●] / [●] | 86 | [●] | [●] |
2003 | [●] / [●] / [●] / [●] | 90+ | 16 | [●] |
2004 | 46 / 51 / 3 / - | 90 | [●] | 16 |
2005 | 44 / 49 / 4 / 3 | 90 | 17 | 17 |
2006 | 40 / 53 / 5 / 2 | 88 | 17 | 16 |
2007 | 61 / 31 / 4 / 4 | [85-87] | 15 | 16 |
2008 | 59 / 31 / 4 / 6 | [87-89] | 17 | 16,5 |
2009 | 67 / 27 / 1 / 5 | [●] | 18 | 17,5 |
2010 | 66 / 31 / 3 / - | [●] | 18 | 16,5 |
2011 | 59 / 33 / 3 / 5 | [●] | 16,5 | 15 |
2012 | 67,5 / 31 / - / 1,5 | [●] | 15 | 16 |
2013 | 70 / 30 / - / - | [●] | 16,5 | 15 |
2014 | [●] / [●] / [●] | [●] | [●] | 16,5 |
2015 | [●] / [●] / [●] | [●] | [●] | [●] |
Controverses
modifierÀ la suite d'une déclaration à La Revue du vin de France de Basile Tesseron, propriétaire du château depuis 2007, selon laquelle il arrêtait la conduite en bio[9], un collectif d’associations anti-pesticides fait réaliser en 2018 des analyses démontrant la présence de pesticides dans les millésimes 2013, 2014 et 2015[10]. La Fédération régionale de l’agriculture biologique de la Nouvelle-Aquitaine[11] fait savoir, de son côté, que ce grand cru du Médoc n'a jamais été certifié bio[12].
Notes et références
modifier- Page 'Histoire' du site officiel de Château Lafon-Rochet.
- Jean-Charles Chapuzet, « Château Lafon-Rochet : les dessous d'une transaction », sur Terre de Vins, .
- Béatrice Delamotte, « Jacky Lorenzetti achète Château Lafon-Rochet à Bordeaux », sur LeFigaro.fr, .
- Alexandre Abellan, « Et de trois crus classés pour Jacky Lorenzetti », sur Vitisphere.com, .
- Sols définis par une roche-mère constituée de dépôts de bas de pente avec une certaine uniformité.
- The Wines of Bordeaux: Vintages and Tasting Notes 1952-2003, Clive Coates.
- Page 'Terroir' du site officiel de Château Lafon-Rochet.
- Bordeaux: A Consumer's Guide to the World's Finest Wines, Robert M. Parker, 2003.
- « À Bordeaux, Lafon-Rochet stoppe le bio : trop polluant ! », sur La Revue du vin de France (consulté le ).
- « Des analyses confirment que le château Lafon-Rochet n'a jamais tenté une conversion en bio », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le ).
- « La FRAB Nouvelle-Aquitaine », sur www.bio-nouvelle-aquitaine.com (consulté le ).
- « Communiqué de presse : LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES BIO DE NOUVELLE-AQUITAINE S’INSURGENT CONTRE LES ALLÉGATIONS DU CHÂTEAU LAFON-ROCHET », sur www.bio-nouvelle-aquitaine.com (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Robert Parker, Guide Parker des vins de France, Solar, , 7e éd. (ISBN 978-2-263-05052-7, lire en ligne).
- Alain Bradfer et Yves Legrand, La Cote des grands vins de France, Hachette Pratique, (ISBN 978-2-01-230986-9, lire en ligne).
- (en) Clive Coates, The Wines of Bordeaux: Vintages and Tasting Notes, 1952-2003, University of California Press, (ISBN 978-0-520-23573-1, lire en ligne).
- (en) Robert Parker, Bordeaux: A Consumer's Guide to the World's Finest Wines, Simon & Schuster, (ISBN 978-1-4767-2713-4, lire en ligne).
Article connexe
modifierLiens externes
modifier- Site du château Lafon-Rochet
- Sylvain Torchet, « Château Lafon-Rochet - Appellations et Crus classés », sur ABC du vin, .
- Stéphane Reynaud, « Lafon-Rochet, l'inclassable de Saint-Estèphe », sur LeFigaro.fr, .
- (en) Jane Anson, « Lafon-Rochet: Most improved Bordeaux 1855 château? », sur Decanter, .
- (en) Jane Anson, « Château Lafon-Rochet », sur Decanter China, .