Pioglitazone
La pioglitazone, commercialisée sous le nom d'Actos et en association avec la metformine sous le nom de Competact, fait partie d'une classe d'antidiabétique oral apparue sur le marché en 2002 : les thiazolidinediones. Les deux médicaments commercialisés ont été retirés du marché en France en 2011 en raison d'une majoration du risque de cancer de la vessie.
Pioglitazone | |
Énantiomère R de la pioglitazone (à gauche) et S-pioglitazone (à droite) | |
Identification | |
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Nom UICPA | (RS)-5-(4-[2-(5-éthylpyridin-2-yl)éthoxy]benzyl)-1,3-thiazolidine-2,4-dione |
No CAS | |
No ECHA | 100.114.441 |
No CE | 601-029-7 |
Code ATC | A10 |
PubChem | 4829 |
ChEBI | 8228 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C19H20N2O3S [Isomères] |
Masse molaire[1] | 356,439 ± 0,023 g/mol C 64,02 %, H 5,66 %, N 7,86 %, O 13,47 %, S 9 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 183-184 °C[2] 193-194 °C (chlorhydrate)[2] |
Solubilité | hydrochlorure : soluble in DMF, peu sol. in éthanol, acétone et acétonitrile, insol. in eau, diéthyl éther[2] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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Mode d'action
modifierLe mode d'action diffère des autres antidiabétiques. La rosiglitazone agit sur le récepteur PPAR gamma, ce qui induit une augmentation de la sensibilité des cellules à l'insuline[3], et donc une meilleure utilisation de cette dernière. La pioglitazone agit sur les adipocytes (cellules graisseuses), les hépatocytes (cellules du foie), et les cellules musculaires.
Elle diminue le taux sanguin de triglycérides et augmente celui du HDL cholestérol[4]. Elle diminue également la pression artérielle[5] et a une action anti-thrombotique[6], le tout entraînant un ralentissement de la progression des plaques d'athérome au niveau des artères coronaires[7] et carotidienne[8].
Efficacité
modifierL'HbA1c peut être réduite ce qui diminuerait le risque de passage du stade d'intolérance au glucose au stade de diabète de type II, aux prix d'un poids augmenté et d'une rétention hydro-sodée[9]. Elle diminue le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire[10] en cas de résistance à l'insuline. En particulier son administration en prévention secondaire permet de diminuer le nombre d'accidents vasculaires cérébraux[11].
La pioglitazone est testée pour ses effets dans l'ataxie de Friedreich (maladie neurodégénérative).
Elle a également une certaine efficacité dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique. En effet, l'association pioglitazone/imatinib s'est montrée plus efficace que l'imatinib seul (traitement de référence)[12].
En France l'amélioration du service médical rendu (SMR) de la pioglitazone est cotée au niveau V en 2008, soit une absence d'amélioration du service médical rendu malgré un prix de vente élevé[13],[14]. Le rapport bénéfice/risque de la molécule a été réévalué[15],[Note 1] : risque cardiovasculaire[16] et risque de cancer de la vessie, ce qui motive le retrait du marché en 2011[17].
Effets indésirables
modifierLa prise de pioglitazone entraîne une rétention hydrosodée pouvant provoquer des œdèmes et un risque d'insuffisance cardiaque en cas de maladie cardiaque préexistante. Ce médicament est logiquement contre-indiqué dans l'insuffisance cardiaque.
Il existe une augmentation des cancers de la vessie chez les patients traités[18],[19],[20] qui n'a pas cependant été retrouvée dans toutes les études[21], motivant le retrait du marché français le [22].
Notes et références
modifierNotes
modifier- L’Afssaps souligne que la sécurité d’emploi de la rosiglitazone fait l’objet de travaux de réévaluation au niveau mondial, et que la réévaluation porte notamment sur les données comparant les risques de la rosiglitazone et de la pioglitazone, en particulier le risque d’infarctus du myocarde. La FDA a ainsi récemment[Quand ?] suspendu l’inclusion de nouveaux patients dans l’essai clinique international TIDE comparant rosiglitazone et pioglitazone, dans l’attente de ses conclusions au terme de la réévaluation du rapport bénéfice/risque de la rosiglitazone.
Références
modifier- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- The Merck Index, An Encyclopaedia of Chemicals, Drugs and Biologicals, 14e ed., 2006, p. 698. (ISBN 978-0-911910-00-1).
- (en) Kernan WN, Inzucchi SE, Viscoli CM et al. « Pioglitazone improves insulin sensitivity among nondiabetic patients with a recent transient ischemic attack or ischemic stroke », Stroke, 2003;34:1431–6.
- (en) Betteridge DJ, « Effects of pioglitazone on lipid and lipoprotein metabolism » Diabetes Obes Metab. 2007;9:640–7.
- (en) Buchanan TA, Meehan WP, Jeng YY. et al. « Blood pressure lowering by pioglitazone. Evidence for a direct vascular effect » J Clin Invest. 1995;96:354–60.
- (en) Khan S, Khan S, Imran M, Pillai KK, Akhtar M, Najmi AK, « Effects of pioglitazone and vildagliptin on coagulation cascade in diabetes mellitus–targeting thrombogenesis », Expert Opin Ther Targets. 2013;17:627–39.
- {{}} Mani P, Uno K, St John J. et al. « Favorable impact on LDL particle size in response to treatment with pioglitazone is associated with less progression of coronary atherosclerosis in patients with type 2 diabetes » J Am Coll Cardiol. 2015;66:328–329
- (en) Saremi A, Schwenke DC, Buchanan TA et al. « Pioglitazone slows progression of atherosclerosis in prediabetes independent of changes in cardiovascular risk factors » Arterioscler Thromb Vasc Biol. 2013;33:393–9.
- (en) DeFronzo RA, Tripathy D, Schwenke DC. et al. « Pioglitazone for diabetes prevention in impaired glucose tolerance » N Eng J Med. 2011;364:1104-15.
- (en) Kernan WN, Viscoli CM, Furie KL et al. « Pioglitazone after ischemic stroke or transient ischemic attack » N Engl J Med. 2016;374:1321–31.
- (en) Yaghi S, Furie KL, Viscoli CM. et al. « Pioglitazone prevents stroke in patients with a recent transient ischemic attack or ischemic stroke » Circulation. 2018;137:455-63.
- « LMC : des résultats spectaculaires avec la pioglitazone », sur www.egora.fr,
- HAS - Commission de la transparence “Avis-Actos” 2 avril 2008 : 16 pages.
- Avis de la revue Prescrire[1].
- [2]
- [3]
- « ACTOS (Pioglitazone) », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
- (en) Azoulay L, Yin H, Filion KB, Assayag J et al. « The use of pioglitazone and the risk of bladder cancer in people with type 2 diabetes: nested case-control study » BMJ. 2012;344:e3645.
- « Diabète : encore des données impliquant la pioglitazone à l’origine de cancers de la vessie (Actos° et associé à la metformine dans Competact°) » [4], Prescrire .
- (en) Tuccori M, Filion KB, Yin H, Yu OH, Platt RW, Azoulay L, « Pioglitazone use and risk of bladder cancer: population based cohort study » BMJ. 2016;352:i1541.
- (en) Lewis JD, Habel LA, Quesenberry CP et al. « Pioglitazone use and risk of bladder cancer and other common cancers in persons with diabetes » JAMA. 2015;314:265-77.
- Notes de l'AFSSAPS du 9 juin 2011 précisant la suspension du médicament en France.