Bake-danuki

chien viverrin fantastique dans le folklore japonais

Le bake-danuki (化け狸?, littéralement monstre tanuki), est une catégorie générique de yōkai (créatures du folklore japonais) inspirés du tanuki (chien viverrin), une espèce de canidé ressemblant au raton laveur et parfois confondue avec le blaireau. Tout comme le renard et le chat, le tanuki fait l'objet de récits dans lesquels il est réputé pouvoir changer de forme à volonté et posséder les humains. L'animal est très présent dans la littérature classique, le folklore et la culture populaire du Japon. Le mamedanuki, connu pour son attrait pour l'alcool et son scrotom extensible, représenté sous forme de petits personnages dans les céramiques de Shigaraki, est la forme de bake-danuki la plus reconnaissable dans l'imaginaire populaire.

Bake-danuki
Description de cette image, également commentée ci-après
Image d'un bake-danuki par Hokusai. Un étrange tanuki (chien viverrin) avec un corps en forme de bouilloire à thé, selon le récit populaire Bunbuku chagama.
Créature
Autres noms tanuki transformiste[1]
Nom yōri (妖狸), kairi (怪狸), kori (古狸)
Groupe Folklore populaire
Sous-groupe Métamorphe
Caractéristiques Chien viverrin, métamorphe, feu follet
Habitat montagnes, forêts, cavernes, temples bouddhistes, zones rurales, zones urbaines
Proches mujina, mami, bake-gitsune, bakeneko, lycanthrope
Origines
Origines Folklore japonais
Région Japon
Première mention Nihon Shoki, 720

Œuvres principales

- Bunbuku chagama (La bouilloire qui se change en tanuki) (分福茶釜)

- Shojoji tanuki bayashi (清浄寺の狸囃子)

- ’’Matsuyama Sōdō Happyakuya-danuki Monogatari’’ (松山騒動八百八狸物語)

Terminologie

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Le terme bake-danuki (化け狸), pouvant se traduire par « tanuki transformiste » ou « monstre-tanuki », désigne spécifiquement les tanuki dotés de pouvoirs magiques ou ayant un rapport avec le paranormal et le fantastique. Ce terme possède également d’autres dénominations comme yōri (妖狸), kairi (怪狸, « tanuki-fantastique ») ou encore furudanuki ou kori (古狸, « vieux tanuki »)[2]. Cela peut concerner une même créature légendaire inspirée du chien viverrin, comme de très nombreuses variantes très différentes selon les régions du Japon, n’ayant rien à voir entre elles. Les chiens viverrins présents dans le folklore sont communément simplement désignés par le nom commun, qui désigne sans distinction les animaux vivants dotés de pouvoirs extraordinaires, les spectres, les revenants et les divinités.

Histoire

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Origines et développement de la culture autour du tanuki

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L’étymologie exacte du terme "tanuki" reste incertaine, mais pourrait venir des mots taneko (田猫?) (« chat des champs »), tanoke (田之怪?) (« l’apparition des champs »). Ce rapport avec les champs pourrait être dû au fait que durant des temps anciens, mais non précisés, les tanukis, tout comme les renards, avaient pour symbolique première l'arrivée de la belle saison et notamment des récoltes, le nom tanuki même se rapprochant étrangement du nom de la divinité des champs ta-no-kami (田の神) le nom que prenait la divinité de la montagne, yama-no kami (山の神) lorsqu'elle descendait de son sommet dès l'arrivée du printemps. Ces animaux étaient considérés comme des apparitions relatives à la belle saison et non des entités réelles [3]. Certains folkloristes pensaient par ailleurs, que les renards blancs d'Inari n'étaient pas des renards, mais des tanukis albinos ou atteints de leucisme, comme il en existe encore aujourd'hui à l'état sauvage au Japon. Cependant, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient autant associés au divin que les renards. Ils étaient très communs, mais étaient surtout très chassés. Tout comme le renard était lié au monde de l'agriculture, notamment la culture du riz, incarné en tant que messager de la déesse Inari, le tanuki entretient également une relation particulière avec le domaine de la nourriture, la culture du riz, mais aussi celle des pois et des haricots, désignés sous le nom de mame (豆), comme les haricots rouge, d'où le terme mamedanuki pour désigner certains bake-danukis locaux. Certaines histoires parlent de ces bake-danuki comme de grands gourmands, amateurs de haricots rouges et voleurs de saké les jours de pluie[3]. Le mot tanuki a d'autres racines étymologiques plus récentes, liées au domaine de la chasse, comme les termes tanuki (手貫?) (« protège-mains »), dashinuki (出し抜き?) (« faire le mort ») ou encore tamashinuki (魂抜き?) (« perdre son âme »), ces deux dernières provenant de la thanatose de l’animal comme arme de défense[4]

Des sources historiques anciennes font état de récits évoquant des chiens viverrins usant de pouvoirs magiques comme la métamorphose pour jouer des tours aux humains ou déclencher des phénomènes paranormaux, mais la plupart des folkloristes sont d'accord pour affirmer que la plupart des récits autour de tanukis transformistes, sont issus des récits autour des esprit-renard en Chine, principalement issus de pratiques ésotériques du bouddhisme[5], dans lesquels ils pouvaient être vue comme des forces démoniaques possédant les hommes, ne pouvant être vaincues par les préceptes bouddhique. La première mention supposée de l’animal dans la littérature pourrait remonter à la période Nara dans le chapitre du Nihon Shoki écrit par l’impératrice Suiko :

« Au deuxième mois du printemps, il y a des tanuki dans le pays de Mutsu »(春二月、陸奥有狢)[6], « Ils se changent en Homme et chantent des chansons » (化人以歌)[7],[8],[9].

D’autres mentions d’animaux dotés de pouvoirs de métamorphose apparaissent par la suite dans des classiques tels que le Nihon ryōiki et le Uji shūi monogatari[7]. À cette époque, le chien viverrin était désigné sous le nom de ujina par le caractère 狢, c'était une créature comparable au renard, dotée de grands pouvoirs magiques contenus dans une perle dans son estomac, à la manière des renards en Chine et en Corée[3]. Les premières traces relatives de bake-danuki tel qu'on les perçoit aujourd'hui, remontent à l'époque de Kamakura où le poète Jakuren décrit la créature ainsi : "Seuls les tanukis peuvent battre le tambour dans un vieux temple où les gens ne peuvent même pas sonner la cloche". L'utilisation de la peau du ventre de l'animal pour confectionner des tambours et des soufflets de forge ou encore battre l'or, était déjà quelque chose d'effectif à cette époque. Mais en règle générale, les récits de tanuki métamorphes resteront relativement inconnus dans la littérature japonaise, jusqu'à la période Edo[3] où ils sont devenus connus dans tout le pays.

Difficile de savoir d'où vient cette soudaine popularité, mais certains pensent que les représentations d'animaux et de yōkai auraient eu pour objectif de créer un contre-pouvoir constitué de productions locales contres l'influence des écoles bouddhistes orthodoxes qui se propageaient peu à peu dans tout le pays. D'autres auteurs pensent que cette proximité avec le moine est due au fait que ces derniers, notamment les moines itinérants, avaient certaine tendance à venir mendier ou obtenir opportunément de la nourriture auprès des habitants des villages qu'ils côtoyaient. En échange de cela, ils pouvaient utiliser leurs connaissances religieuses pour enseigner et impressionner les gens lors de ces interactions[10], en racontant des récits de renards et de tanukis se transformant. Les récits de bake-danuki permettaient également de se moquer des élites politiques ou des prêcheur religieux, mais également d'expliquer la présence d'individus aux physiques ne correspondant pas a la norme nationale à l'époque, comme les yamabushi ou encore les navigateurs occidentaux venu au Japon. Il était alors courant de penser que les bake-danuki pouvaient être en fait, des tanukis originaire du continent asiatique, voire d'Europe, même si l'animal n'y était pas présent durant cette période[11]. Cette représentation si tardive du tanuki, par rapport à d'autres animaux comme le renard, peut s'expliquer que cet animal est surtout un élément culturel propre au Japon, ce qui fait qu'il apparait peu dans la littérature chinoise. Mais surtout, il s'agit d'un élément de la culture populaire, né de pratiques agricoles, et associé à des pratiques religieuses de bas rang, notamment des traditions ésotériques, comme des variantes du bouddhisme ou encore le shūgendo [5]. Les auteurs de ces récits étaient généralement des personnes n'ayant peu accès à des moyens d'écriture démocratisés. La figure de l'animal n'a commencé à apparaître chez le grand public, seulement grâce au développement de l'économie monétaire et de la technique d'impression sur bois, ce qui a permis une plus grande facilité de création et de distribution de documents imprimés destinés aux classes populaires[5]. En opposition au renard qui est associé a la sphère religieuse et des élites. Le tanuki n'était alors pas vraiment un animal lié a la mythologie japonaise à l'échelle nationale[3] . Il n'est alors sacralisé que dans certaines localités spécifiques.

Différents noms et confusions dans la littérature

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Parallèlement, le caractère 狸 utilisé pour désigner le tanuki en japonais aujourd'hui, prononcé en mandarin moderne, était à l'origine un caractère servant à désigner des mammifères de taille moyenne en Chine : il pouvait désigner les chats léopard, certaines espèces de viverridés, mais aussi les renards, appelés dans certaines régions húli (狐狸) en premier lieu[3]. Lorsque ce caractère a été introduit au Japon, il ne pouvait, dans un premier temps être appliqué de manière appropriée à aucun animal. Les intellectuels japonais ont utilisé le caractère pour désigner des animaux vivant à proximité, notamment le cerf, le sanglier, mais aussi le chien viverrin[12],[9]. Même lorsque le terme tanuki est apparu, associé au caractère 狸, les chiens viverrins étaient également encore désignés sous le nom de mujina, associé au caractère 狢, hérité d'une période bien antérieure. De nombreuses confusions, entre lettrés folkloristes, naturalistes et discours locaux se sont mises en place. En effet, le mot tanuki ainsi que son caractère n’étaient donc pas encore bien définis et étaient soumis à de nombreuses dénominations et écrits avec des caractères différents d’une région à l’autre du Japon. Cela comprenait le terme tanuki (狸) bien sûr, mais aussi d’autres noms tel que mujina (狢) ou encore mami(猯), mameda (猯, 豆田、豆狸)… Dans les dialectes locaux de certaines régions à l'est du Japon, le chien viverrin était nommé mujina (狢) et le blaireau japonais ou la civette palmiste étaient nommés tanuki (狸). D'autres sources parlent du mujina comme d'un animal différent du tanuki et du blaireau. Sans oublier les très nombreuses dénominations locales comme anappo (アナッポ), anahori (アナホリ), kainehori (カイネホリ), danza (ダンザ), tontchibo (トンチボー), yomono (ヨモノ-) etc[13]… Beaucoup de ces noms contenaient des particules et des récurrences que l'on peut retrouver dans le folklore autour du bake-danuki comme : mame (豆, « haricot »), hachi (八, « huit ») ou encore bunbuku, formant des noms comme mamemuji ou encore jujimuji[14]. La culture du tanuki était évidement prospère et la plupart des éléments identifiable du bake-danuki sont apparus durant cette période, mais sous des noms complètement différents.

 
Un « Tanuki » (狸) selon Sekien Toriyama dans le Gazu Hyakki Yagyo (1772).

Dans la littérature de l'époque Édo, les naturalistes japonais parlaient également du tanuki (狸) comme d'un genre animal spécifique avec plusieurs espèces dotées de particularités : dans un premier temps, notamment par l'intermédiaire d'encyclopédies comme le Waken sansai zue, la littérature japonaise verra apparaître des espèces comme le kazetanuki (風狸、"tanuki du vent" ), nekotanuki (猫狸 "tanuki-chat'), toratanuki (虎狸、'tanuki-tigre") ou encore sarudetanuki (猿手狸、 "tanuki à mains de singe")[15]. Beaucoup de ces noms et caractères sont en fait associés à des animaux qui n'existaient pas au Japon comme différentes espèces de viverridés. Un animal du continent asiatique décrit dans une encyclopédie chinoise est interprété d'une manière différente sur l'archipel, comme c'est le cas avec les figures du komainu inspirées du lion asiatique, ou encore du baku inspiré du tapir. Parmi les différentes "espèces" de tanuki (狸) provenant d'Asie, le toratanuki (虎狸) est le seul qui semblait vivre également sur l'archipel japonais à l'époque. Le mujina (狢), qui correspond au chien viverrin dans la littérature japonaise de l'époque, était décrit comme ressemblant au toratanuki. Parallèlement, d'autres espèces de tanuki locales apparaissaient, elles étaient désignées sous le nom de tanuki (狸) correspondant au chien viverrin dans son aspect habituel, mi-danuki (猯狸) ou mami (猯、魔魅) caractérisée par sa face plus obtue, mujina-danuki (狢狸、むじな狸) ou mujina (狢) caractérisée par sa fourrure brune claire voire beige, ainsi que le hachi-monji-danuki (八文字狸) nommée en référence aux marques noires sur son dos en forme d'accent circonflexe et à son masque facial, était associé au kanji (八) associé au chiffre "huit". Évidemment, cette catégorie d'animaux était constituée sur une base non valide sur le plan taxinomique : dans son recueil Fauna japonica, Temmincnk constata que le mujina-danuki et le hachi-monji-danuki étaient en fait le même chien viverrin, respectivement sous son pelage d'été et d'hiver[16]. Le mi-danuki (猯), décrit dans différentes encyclopédie de l'époque comme un animal à cinq doigts griffus et bon à manger, désignait probablement le blaireau. Ces "formes", étaient alors perçues différemment par la population les une des autres et faisaient l'objet de récits folkloriques distincts. Le hachi-monji-danuki par exemple, de par sa rareté et qu'il possédait le motif "huit" sur son corps était perçu comme une sorte de porte-bonheur qui apporterait la richesse et la prospérité[17]. Parmi toutes ces autres formes, la forme appelée simplement tanuki, caractérisée par un pelage brun avec une ligne noire sur une ligne blanche située sur le flanc, forme était autrefois considérée comme le véritable tanuki (狸)[5].

Le tanuki à la fin de l'ère Édo

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Le mamedanuki (豆狸), une espèce locale de bake-danuki, illustré dans l'Ehon Hyaku Monogatari (絵本百物語) (1841).

En dépit des différentes influences littéraires et locales, pour les zoologistes les plus érudits de l'époque, le terme tanuki (狸、タヌキ), désignait déjà le chien viverrin, et ce avant même la période Édo. Le terme était déjà associé à un animal ressemblant à un canidé dans les sources occidentales de cette époque : Le Nippo jisho, le dictionnaire de langue japonaise vers le portugais, le désignait sous l’appellation de Tanuqi, le définissant comme un animal ressemblant à l’adive (ancien nom donné au chacal doré)[18],[19], l’animal sera également mentionné avec une description très succincte dans le recueil Histoire naturelle, civile et et ecclésiastique de l’empire du Japon, écrit par le naturaliste allemand Engelbert Kaempfer en 1702, publié et traduit en français en 1729[20].

Le terme mujina était juste davantage employé par la population civile et les folkloriste jusqu'au début du XIXe siècle, beaucoup de légendes et de caractéristiques du bake-danuki apparues antérieurement à cette période étaient, en fait, généralement des caractéristiques partagées par le bake-mujina (化け狢). Le bake-danuki dans sa forme actuelle se développera drastiquement durant le XIXe siècle et sera un composite d'histoires et de folklores locaux autour des chiens viverrins de différentes régions, lorsque ceux-ci avaient des noms totalement différents.

Avec l'homogénéisation du Japon depuis l’ouverture à la civilisation, la langue nationale s'homogénéisant petit à petit, de vieilles histoires comme katchi katchi yama et Bunbuku chagama et des phénomènes comme le tanuki bōzu (狸坊) ou le tanuki bayashi (狸囃子) sont devenus populaires et transmis un peu partout sur l'archipel. Et finalement, le terme tanuki ne désignera le chien viverrin pour l’ensemble de la population sur tout le territoire qu’à partir du milieu du XXe siècle, notamment à la suite d'une affaire juridique impliquant la confusions entre les termes tanuki et mujina[21]. Aujourd'hui, le terme "tanuki" désigne avant tout l'animal, les autres variantes telles que mujina mami ou encore mameda qui désignaient auparavant des entités réelles, désignent aujourd'hui des yōkai du folklore.

Caractéristiques

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Tanuki regardant la lune, par Hokusai (1843)

En règle générale, il n’y a pas de différences physiques majeures entre les tanukis normaux et les bake-danuki. Toutefois, de par les différentes influences littéraires et artistiques, le chien viverrin se dote d'éléments reconnaissables dans l’imaginaire populaire développé entre autres durant la période Édo[22].

Tout comme le renard, le tanuki est un animal métamorphe ou henge (変化) c’est-à-dire qu’il dispose de la capacité à changer de forme à volonté. Pour cela il peut utiliser une feuille de lotus pour faciliter sa transformation : Il peut se changer en humain, en d’autre animaux, mais aussi en toutes sorte d’éléments matériels comme des objets. Certains récits parlent de tanukis transformant de simples feuilles en billets de banque. Tout comme les renards, ils peuvent également posséder des personnes, créer des illusions ou bien générer des feu-follets appelés tanuki-bi (狸火)[3]. Lorsque les tanukis possèdent des humains, ils peuvent provoquer une faim les poussant à manger jusqu'à en mourir, ou bien provoquer une libido exacerbée.

De par leur aspect pataud et leur personnalité insouciante, les tanukis sont souvent considérés comme moins puissants que les renards[23],[3], cependant, un dicton populaire dit : kitsune nanabake, tanuki hachibake (狐七化け、狸八化け) "le renard a sept déguisements, le tanuki en a huit". Le tanuki serait, à ce titre, supérieur au renard dans l’art du déguisement. Cependant, là où le renard change de forme pour séduire les gens, le tanuki le fait généralement pour tromper les gens et se moquer d’eux. Il s'agit plus d'un animal facétieux qui cherche surtout à s’amuser en jouant des tours aux humains que d’un animal doté de mauvaises intentions[9]. Mais des récits de tanukis transformés en femmes pour séduire les hommes existent néanmoins[3].

 
Des tanuki un jour de pluie, par Tsukioka Yoshitoshi, (1881)

Dans le domaine de la sculpture et de la littérature, le tanuki est souvent représenté avec un ventre rond et un scrotum développé, des attributs qu’il peut gonfler pour jouer des percussions[24], sous l'onomatopée « pom poko ». Ils peuvent jouer de leur ventre au beau milieu d'une nuit de pleine lune. Certains récits plus anciens parlent également de tanukis hurlant à la lune comme les renards en Chine et les loups-garou en Europe, souvent signe de bon ou de mauvais présage[3]. Le gros ventre du bake-danuki pourrait venir d'une observation de l'animal qui, à l'automne, fait des réserves de graisse pour l'hiver[3]. Le gros scrotum, est un élément récurrent dans la représentation fictives du tanukis depuis l’époque de Kamakura. Il ne serait pas dû a une spécificité anatomique propre à l’animal, mais surtout au fait que la peau du tanukis était utilisée pour la fabrication de soufflets pour la métallurgie ainsi que pour la fabrication d’instruments de percussions[25], ainsi qu'à la technique consistant à envelopper le métal dans une peau de tanukis avant de le marteler pour l'aplatir, et au fait que le terme désignant les petites boules d'or kin no tama (金の玉) ressemblait beaucoup au terme d'argot japonais kintama pour désigner les testicules[3]. Il existe également un dicton : tanuki no kintama hachijō jiiki (狸の金玉八畳敷き) « Les testicules du tanukis s’étirent sur huit tatamis », cela permet d’exprimer que quelque chose s’est répandu sur une longue distance, a pris de l’ampleur. Cette capacité d'agrandir le scrotum à volonté permet aux tanukis les plus vieux et expérimentés de se transformer en des éléments de grande taille, comme des bâtiments[26].

Mais malgré leurs grands pouvoirs, ils se retrouvent souvent piégés ou dans des situations délicates à cause de leur insouciance. Pour se débarrasser des tanukis, les hommes utilisent des chiens qui peuvent facilement les démasquer et les tuer[3].

 
Petite statuette de tanuki en céramique à Ashikaga, préfecture de Tochigi.

Une image populaire plus récente du tanuki, remontant à l'ère Shōwa[3], se serait développée avec les céramistes de Shigaraki réalisant des représentations de tanukis sous la forme de statues de terre cuite, reprenant les éléments présents dans le folklore, plus particulièrement du mamedanuki[27]ainsi que des trois tanukis les plus célèbres du Japon devenu des divinités[28] : Danzanburō, Shibaemon et Tasaburō : Ils sont représentés avec un chapeau en paille de riz, de grands yeux sur un visage souriant, une gourde de saké à la main gauche, un feuillet à la main droite (un feuillet en réalité constitué de factures qu'ils ne paient jamais), une grosse bedaine et un scrotum imposant, bipédie[29]. Toutefois, il ne s'agit pas de caractéristiques partagées par tous les bake-danuki, mais seulement par certains d'entre eux.

Étant avant tout un objet de culture et de folklore populaire malgré la rationalisation de la population japonaise au cours du XXe siècle, les récits de tanukis dotés de pouvoirs de transformations se transmettent encore dans la culture populaire et les légendes urbaines. Les différentes caractéristiques précitées ne sont pas fixes et évoluent dans le temps.

Symboliques

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Comme le chien viverrin est un animal extrêmement commun au Japon, les symboliques autour de l'animal dans le folklore sont très diverses : Généralement, les bake-danuki sont synonymes d'incompréhension générale et de bizarrerie, ils permettent de donner une explication à des phénomènes mystérieux, comme des tambourinement au cœur de la nuit. La figure du tanuki est également une satire sociale autour des moines bouddhistes, certains groupes de personnes les considéraient comme des charlatans prompts à piéger les plus crédules, notamment les femmes[3].

Certains bake-danuki, pouvaient être appréciés localement pour leur malice et leur aspect inoffensif comme les mamedanuki. Dans d'autres régions, certains bake-danuki tel que Danzanburō, étaient vénérés en tant que divinités, synonymes de chance, de bonne fortune et de prospérité, tant ils ont apporté à leur entourage de leur vivant[30]. Dans d'autres cas, cette caractéristique porte-bonheur n'était alors simplement due qu'à une caractéristique physique présente chez certains individus, comme la couleur blanche ou encore la forme hachi-mon-ji "au chiffre huit", un chiffre associé à la santé et a la bonne fortune.

C'est entre autres sur le modèle de tels bake-danuki que sont fabriquées les statuettes de Shigaraki, ces porte-bonheurs présents dans tout le Japon : chacun des huit élément présent sur ces statues a une signification particulière : Le chapeau de paille, symbolise la protection contre les catastrophes. Les grands yeux symbolisent la prudence et la prise de décisions raisonnées. Le sourire symbolise l’amabilité et la gentillesse. La gourde de saké symbolise la vertu et la gratitude. Le livret symbolise la confiance en soi et aux autres. Le gros ventre symbolise le calme et l’audace. Le scrotum symbolise la chance et l’argent. Et la bipédie (ou la grande queue) symbolise la stabilité[31],[32] Certains éléments issus de ces céramiques comme le chapeau de paille, sont des inventions récentes, et leurs huit bienfaits sont avant tout des inventions commerciales entretenues par les entreprises de commercialisation de céramiques, et ne sont en rien des éléments issus de la culture traditionnelle autour de l'animal[3].

Le tanuki et par extension le bake-danuki sont également un symbole du combat des traditions, de la spiritualité des petits travailleurs des zones rurales, contre la modernité et la rationalité imposée par l’état et l’influence des grandes villes. Les récits du début du XXe siècle narrant entre autres des confrontations perdues d’avance entre des bake-danuki et des trains à vapeur, symbolisent la peur des citoyens japonais des zones rurales, face aux changements sociétaux et techniques implacables amorcés depuis le début de l’ère Meiji, venant démolir toute forme de croyance irrationnelle et de magie transmises par le folklore local[33].

Bake-danuki dans le folklore

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Image du lièvre et du tanuki dans le conte Kachi-kachi yama.

Le bake-danuki est représenté sur des emaki (rouleaux peints) à partir du Moyen Âge au milieu des autres yōkai. Durant la période Kamakura et Muromachi, quelques histoires parlent de tanukis agressifs. « Kachi-kachi yama », conte issu du recueil Otogizōshi, narre l'histoire d'un tanuki voleur de légumes d'un vieux couple, qui frappe à mort la vieille femme et la sert à son mari sous forme de soupe, avant de subir la vengeance de leur lièvre de compagnie qui, en guise de châtiment, lui brûle le dos et le fait couler dans un bateau de boue. Cette image de tanukis violents viendrait principalement des légendes animistes chinoises sur les renards[22] et sera effective jusqu'au début du XXe siècle, où les bake-danuki, désormais présents dans la littérature jeunesse, ne sont plus considérés comme dangereux, mais plutôt facétieux[34],[3].

Récits populaires

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La littérature japonaise regorge d’une multitude de récits et de légendes autour des tanukis, mais il en existe trois plus importantes que les autres qui ont forgé l’image de l’animal dans la culture populaire :

  • La bouilloire magique ou bunbuku chagama (分福茶釜) : ce récit issu du temple Morin-ji, à Tatebayashi, dans la préfecture de Gunma, raconte l’histoire d’un tanuki transformé en théière dans un temple bouddhiste. Vendue par un moine nommé Shukaku, elle fit la fortune d’un rétameur auprès de la cour du prince[35]. Une autre version parle d'une femelle tanuki transformée en petite fille, battue, puis sauvée par un marchand. Pour le remercier, le tanuki se transforme en théière que le vendeur a pu vendre très cher ;
  • tanuki bayashi (狸囃子) ou Shojoji tanuki bayashi (清浄寺の狸囃子), que l'on peut traduire par « Concerto de tanuki au temple shojoji » est un phénomène sonore raconté dans divers récits folkloriques à travers le Japon. L’origine du son serait inconnue, mais serait selon certaines personnes, imputé à des tanukis tapant sur leur ventre en pleine nuit. Le récit raconte l’histoire d’un moine du temple shojoji (清浄寺) déjouant les tours de magie des tanukis voulant lui faire des farces, les deux tanukis principaux étant un mâle appelé ponta et une femelle appelée poko[36]. Ce récit fera l’objet de plusieurs adaptations musicales : une comptine japonaise dont la mélodie originale est celle d'un hymne baptiste américain appelé Shall We Gather at the River?[37], cette chanson possède de nombreuses variations en fonction des régions[38] ; une seconde adaptation musicale, plus connue, a été créée par le poète Shinpei Nakayama (中山晋平) et l'auteur-compositeur Ujō Noguchi (野口雨情) et publiée dans le magazine pour enfants kin no Hoshi (金の星) en 1924. Cette dernière chanson met l'accent sur les tanukis farceurs du temple shojoji, et sera reprise par des chanteurs américains et britanniques dans les années 1950, l'adaptation la plus connue étant interprétée en 1955 par la chanteuse américaine Eartha Kitt sous le titre de Sho-Jo-Ji (The Hungry Raccoon) ;
  • l’histoire d’Inugami Gyōbu (隠神刑部) ou Gyōbu-danuki (刑部狸) parle d’un bake-danuki réputé pour sa puissance divine, chef d’une famille de 808 tanukis vivant dans une grotte à Kumayama et protégeant le château de Masuyama sur l’île de Shikoku. Il s’agit d’une interprétation folklorique du récit de la révolte de l’O-ie sōdō, dans laquelle Inugami Gyōbu prit parti pour les rebelles. Le guerrier féodal Inō Budayū le punit avec une pique divine reçue du kami Usa Hachiman Dai-bosatsu. Inugami et sa famille furent scellés à jamais dans leur grotte[39].

Les trois bake-danuki célèbres du Japon

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Danzaburō-danuki dans le Kyōsai-Hyakuzu (狂斎百図).

Hormis Inugami Gyobu, trois autres tanukis sont considérés par leurs actions comme les trois tanukis les plus célèbres du Japon :

  • Danzaburō ou Danzaburō-danuki (団三郎狸) s’était réfugié sur l’île de Sado pour échapper aux renards et aux chiens. Il était décrit comme un tanuki maître dans l’art de la transformation, se faisant passer pour un homme fortuné, changent des feuilles d’arbre en or et son antre en un splendide domaine. Il bernait parfois les humains, mais prêtait surtout de l’argent aux gens en difficultés. Lorsqu’il était malade, il venait consulter des médecins humains. Il est par la suite devenu une divinité locale du nom de Futatsuiwa Daimyoujin[40] ;
  • Shibaemon ou Shibaemon-danuki (芝右衛門狸 ou 柴右衛門狸) résidait au sommet du mont Mikuma sur l’île Awaji avec sa femme Omasu. Il était réputé pour tromper les humains en leur faisant prendre des feuilles d’arbre pour de l’or. Mais comme il guidait les humains ivres perdus en montagne, il n’était pas détesté, et les gens lui offraient des bouteilles de saké. L’histoire raconte que Shibaemon et sa femme se rendirent à Osaka sous forme humaine pour aller voir une pièce au théâtre Nakaza, mais à la suite d'un concours de déguisement, sa femme interrompit malencontreusement la route d'un cortège de daimyo en se déguisant en un de ses membres croyant qu'il d'agissait d'une illusion faites par d'autres tanukis dans le cadre d'une fête, un crime impardonnable qui lui coûta la vie. Shibaemon voulait honorer sa mémoire en se rendant à la pièce que sa femme voulait regarder. Mais sa couverture fut découverte, les gardes envoyèrent un chien à ses trousses et il fut tué. Après sa mort, le nombre de spectateurs du théâtre diminua jusqu’à la sacralisation de Shibaemon[41] ;
  • Tasaburō ou Tasaburō-danuki (太三郎狸) également surnommé Yashima-no Hage, est un personnage dont l’histoire contient plusieurs versions : une première dans laquelle son ancêtre se jura de protéger le clan Taira après qu’il fut atteint par une flèche mortelle, puis sauvé par Taira no Shigemori. Il devint une divinité protectrice du temple Yashima-ji à la suite de la chute du clan Taira[42]. C’était le meilleur changeur de forme du Japon et il devint le chef suprême des tanukis de Shikoku. D’autres versions racontent que Hage fut tué par un chasseur ou par un soldat lors d’un concours de déguisement avec Shibaemon à Osaka[43]. Après la mort de Hage-danuki, son esprit s’installa dans la province d’Awa (aujourd’hui la préfecture de Tokushima) et a possédé de nombreux humains au cours de la période Édo. Il devint une divinité locale a yashima sous le nom de Minoyama Daimyojin.

Différents archétypes de bake-danuki récurrents dans le folklore

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Le mamedanuki (豆狸)

Ce bake-danuki parfois caractérisé par une taille minuscule, faisait des farces aux humains et leur volant du saké durant les jours de pluie. Parfois surmonté d’un énorme scrotom qu’il peut étendre sur huit-tatamis, s’agit de l'espèce de bake-danuki la plus emblématique. Celle-ci ayant influencé en grande partie l'imaginaire populaire autour de l'animal dans le folklore. Notamment les céramiques de Shigaraki.

Le tanuki-bōzu (狸坊主)

 
Le moine Shukaku sous sa forme de tanuki-bōzu, dans le récit bunbuku chagama, par Hokusai.

Du fait que les récits de tanukis soient apparu dans l’objectif de parodier les prêcheurs de la religion bouddhiste, les récits bake-danuki possède de nombreux récits dans tout le Japon. La plupart de ces moines sont décrits comme des hommes riches et biens nourris, souvent accusés de détourner les dons a des fins personnelles. Un texte paru dans le Shinchomonshū Ryakki (新著聞集畧記) paru aux alentours du XVIIIe siècle, relate l’histoire d’un tanuki (appelé mujina dans cette région), qui aurait pris l’apparence d’un vieux moine pour s’accaparer de grosses sommes d’argent issu de dons avant d’être démasqué et tué par un chien et découvert par deux travailleurs. L’argent récupéré par un des moines du temple, leur fut donné, mais cet argent était maudit et l’un des deux travailleur fut pris de folie et périt avec sa famille. Dans d’autres récits, il ne s’agit juste que d’un moine malicieux jouant des tours aux croyants, comme le Kozō-tanuki (小僧狸, « jeune prêtre tanuki ») qui s’amusait à faire des croches-pieds aux passants, ces derniers se mettant en colères tentant de le tuer en le tranchant, fire à la place, apparaître plein de petits tanukis qui se dispersaient dans la nuit[44]. Mais nombre d’entre eux, n’étaient pas mu de mauvaises intentions, comme le Sōko-tanuki (宗固狸, « tanuki religieux ») de Gugyō-ji à Iinuma, préfecture d’Ibaraki. Ce dernier au cours d’une sieste, révéla malencontreusement sa forme animale. Mais comme il s’agissait d’un honnête homme qui servait le temple depuis de nombreuses années, il fit épargné, choyé, et fut enterré comme un humain à sa mort[45] Le tanuki-bozū était tellement récurrent dans la littérature que certaines variantes de récits populaire de tanuki intégrait un tanuki bōzu. Dans certaines version du récit Bunbuku chagama, il est dit que le moine Shukaku en était un. Ils étaient de ce fait très comparables aux association entre les blaireaux et le clergé en Europe, d’où les traduction de tanuki par blaireau dans un premier temps. Le terme bōzu (坊主) ayant aussi le sens de « crâne rasé », pouvait aussi amener à l’apparition d’autres récits de tanuki-bōzu, qui n'ont rien à voir avec la religion ou quelconque moine bouddhiste. À Handa, dans le district de Mima, préfecture de Tokushima (maintenant Tsurugi). Il existait un pont appelé « bōzu-hashi » qui rasait le crâne des gens qui le traversaient. Certains pensaient alors que ces exactions étaient perpétuées par un bake-danuki, le bōzu-tanuki (坊主狸), qui hantait le pont[46].

Les tanukis suspendus

Une autre catégorie de récits parlent de tanukis suspendus à différents endroits. Ils sont généralement facétieux et inoffensifs. comme ce tanuki de la ville d'Ōmachi, dans le district de Kitaazumi, préfecture de Nagano, qui a suspendu des sacs blancs (Fukurosage (袋下げ)) à un grand arbre pour attirer l’attention des passants[47]. Cependant, d’autres récits comme celui de Yutani, Hashikura, district de Miyoshi, préfecture de Tokushima (aujourd'hui Miyoshi) parlent de tanukis connus sous le nom de Kubitsuri-tanuki(首吊り狸) attirant les gens avant de les pendre par le cou[44].

Les tanukis sur le dos

Les récits de bake-danuki sont aussi des procédés métaphoriques pour exprimer la fatigue d’une tâche, relativement comparables à ceux d’autres créatures comme le tac dans les récits folklorique du Poitou en France. Dans ceci, les tanukis souhaitent être portés sur le dos des humains. pour ce faire ils se transforment en différents objets ou êtres vivants et utilisent diverses moyens de persuasion. Dans le district de minamikawachi dans la préfecture d’Osaka, le tanuki Owarezaka (負われ坂) « Porte-moi sur la colline » interpelle les humains passant par une certaine colline durant la nuit, en disant « me porteriez-vous sur votre dos ? » (oware yoka)" et quand on lui répondit "devrais-je le supporter, (おうたろか, outaro ka), " une énorme bûche de pin tomba sur son dos. Lorsqu'il rentra chez lui pour la couper, le vieux tanuki révéla sa vraie forme avant de présenter ses excuses[48]. Un récit du village de Horie, district d'Itano, préfecture de Tokyo (aujourd'hui Naruto) Akadenchū (赤殿中) "Gillet rouge", raconte l’histoire d’un bake-danuki qui se transforme en petit enfant portent un denchû rouge, suppliant les gens qu’il rencontre a les porter sur leur dos. Si la sensation de le porter était agréable, il aurait tendance à frapper le dos des personnes qui le porte[44].

Autres mentions

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D'autres histoires parlent de bake-danuki inoffensifs et membres à part entière de la communauté. Plusieurs d'entre elles décrivent des prêtres de sanctuaires comme étant des tanukis déguisés. D'autres histoires rapportent ces créatures déguisées se faisant passer pour des membres actifs et productifs de la société.

Un autre conte parle d'un tanuki tentant de duper un chasseur en transformant ses bras en branches d'arbres, jusqu'au moment où l'homme reste accroché et tombe au sol. Un troisième raconte les mésaventures d'un renard et d'un tanuki utilisant stratagèmes et transformations pour obtenir de la nourriture des humains[49]. Certaines légendes urbaines parlent de statues de tanukis qui seraient des tsukumogami, c'est-à-dire des objets qui prennent vie après 100 ans.

Mais les histoires de bake-danuki ne s’arrêtent pas à la fin de l’ère Édo. Depuis le début de l’ère Meiji, les histoires de tanukis s’adaptent aux nouvelles configurations du pays et aux différents événements historiques :

  • Guntaitanuki (軍隊狸) serait un ensemble de légendes urbaines dans lequel des bake-danuki , dont Hage[50], auraient rejoint l’armée japonaise durant la guerre russo-japonaise de 1905. Ils encourageaient les troupes alliées au combat et trompaient les troupes ennemies grâce à leurs pouvoirs de métamorphose et d’illusions, jouant un rôle décisif permettant la victoire de l’armée japonaise contre les Russes[51],[52].

Le tanuki illustre cette société du Japon tiraillée entre le progrès technologique et les modes de vie ruraux, ce bond technologique source d’anxiété. De la fin du XIXe siècle et durant toute la première moitié du XXe siècle, des récits faisant état de tanukis se transformant en train à vapeur ou s’opposant à eux, ont commencé à apparaître.

Représentations contemporaines

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Représentation durant la période contemporaine et dans de nouveaux médias

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Au-delà des légendes urbaines et des représentations dans la littérature et la sculpture. Les bake-danuki ont été représenté extrêmement tôt dans les médiums contemporains que sont les médiums audiovisuels. Avec l’adaptation en comptine pour enfant de Shojoji no tanuki bayashi (證城寺の狸囃子) en 1925[53]. Les premiers dessins animés japonais représentaient déjà le folklore local à l’écran : La première intitulée : dōeikoritatsuhiki (動絵狐狸達引) que l’on pourrait traduire par : « Confrontation fantomatique » publiée en 1933, montre un combat entre un renard prenant l’apparence d’un grand samouraï et un tanuki accompagné de son petit[54]. Les tanuki apparaissent aussi à l’écran en 1937 avec un autre court métrage intitulé Shojoji no Tanukibayashi Hanawa Danemon (證城寺の狸囃子 塙団右衛門) « La chasse aux tanukis de Shojoji par Danemon » une comédie racontant l’histoire d’un homme infiltrant une maison envahie de tanuki faisant la fête et chantant des chansons[55]. Les sculptures de tanuki en céramique sont créées en 1936 par le potier Fujiwara Tetsuzō (藤原銕造). Ces petites statuettes connaîtront le succès après la venue de l’empereur Hirohito Shōwa dans le petit village de Shigaraki en 1951, les habitants, trop peu nombreux, voulant donner une bonne impression, ont aligné leurs petites statuettes traditionnelles sur le chemin de l’empereur. Ce dernier fut tellement ravi de l'intention qu'il en fit un poème[56],[3]. Des tanuki dotés de pouvoirs magiques apparaissent dès les premiers mangas traitant de récits folkloriques, comme dans l’univers de Gegege no kitarō de Shigeru Mizuki[57].

À partir des années 1980, le tanuki sera marqué d’une nouvelle représentation artistique, représentant comme un animal au gros ventre blanc et une queue annelée, le faisant ressembler a un raton laveur. De nombreux titre ont transmis cette idée au fil du temps au point d'en devenir une convention graphique reconnaissable de l'animal. Il est difficile de déterminer l'origine exacte, mais elle pourrait provenir de reinterpretations graphiques de différents animaux comme le chat, le panda roux et le raton laveur au cours des années 1960 et 1970[58]. Toutefois, du fait qu'elle ait entraînée certaines confusions entre le tanuki et le raton laveur au Japon, les illustrateurs japonais ne sont pas toujours d'accord entre eux quant à savoir comment représenter un tanuki dans la fiction[59]. Le bake-danuki se différencie graphiquement des animaux réguliers en ayant un élément caractéristique du récit folklotique dans lequel il est issu, mais la caractéristique la plus courante reste la feuille au sommet de la tête.

Réception hors du Japon

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Un "tanuki", illustré par H. J. Ford dans The Pink Fairy Book (1897)

L'une des premières mentions du terme "tanuki" est attestée dans le volume 5 de la série de monographie de zoologie Fauna Japonica consacrée aux mammifères par Coenrad Jacob Temminck en 1842. Si de nombreuses variantes folkloriques sont évoquées, il n’est pas vraiment question de bake-danuki, mais seulement des caractéristiques de l’animal et de croyances locales[60]. Par la suite, le tanuki a été mentionné de multiples hors du Japon. Mais c'est à partir de la fin du XIXe siècle que les premiers récits folkloriques impliquent des bake-danuki seront traduits pour la première fois dans les langues européennes à destination du jeune public, notamment par l'intermédiaire de l'éditeur Hasegawa Takejirō dans une série de livres intitulé : Les contes du vieux Japon, avec des titres tel que Bunbuku chagama (分福茶釜) traduit par « La bouillote du bonheur »[61], ou encore katchi katchi yama (勝々山), traduits sous le nom de « Le mont katsi katsi »[62], Cependant, la plupart des auteurs de ces réinterprétations jouant sur la confusion entre le tanuki et le blaireau japonais et utiliserons le terme de "blaireau" pour désigner l’animal[63]. Les autres traduction de production littéraires et universitaires sur la culture japonaises, en anglais ainsi que dans d’autres langues, continuent de traduire le tanuki en d’autres animaux, notamment le raton laveur, par l’influences des traductions américaines, pendant plus d’un siècle[64]. Seuls les manuels de zoologie sur l'animal ou la faune du Japon ont maintenu ce lien entre le chien viverrin et le tanuki[65].

Le mot tanuki sortira de la sphère zoologique et nippophile pour se faire connaître du grand public, au début des années 1990 avec le « costume de tanooki » dans le jeu vidéo Super Mario Bros 3 sur NES[66], puis dans les différentes itérations suivantes. La hausse du tourisme au Japon, ainsi que la publication d’autres titres comme le film Pompoko d’Isao Takahata en 1995 et en 2006 ferons davantage connaître les bake-danuki hors du Japon. Toutefois, un glissement sémantique s'est réalisé amenant à une confusion : Du fait que le nom commun « tanuki » soit également utilisé au Japon pour nommer les bake-danuki, il arrive parfois que le terme tanuki soit définit comme un yōkai seulement inspiré du chien viverrin, voire comme un animal totalement fictif[67]. Une plus grande accessibilité à un plus grand nombre de titres publié hors du Japon par la démocratisation des productions japonaises présentant l'animal, ainsi que son rôle supposé dans l’émergence de la covid-19 ont fait encore davantage connaître le tanuki à l’international[68].

Apparition de bake-danuki dans la culture populaire

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  • Dans Super Mario Bros. 3 et Super Mario 3D Land, Mario peut respectivement avec le "costume de tanooki" et la "feuille statue" se transformer en tanuki doté de pouvoirs spéciaux. En plus de lui donner la possibilité de planer dans les airs et attaquer avec sa queue, il acquiert le pouvoir supplémentaire de se changer en statue le rendant invulnérable mais immobile pour une courte durée.
  • Le tanuki et le folklore qui les entoure, ont été immortalisé au cinéma par le cinéaste Isao Takahata dans le film d'animation Pompoko produit par le studio Ghibli en 1994.
  • Dans le manga Naruto, le démon Ichibi, évoque le bake-danuki du comte bunbuku chagama, il porte d'ailleurs le nom de Shukaku, le moine qui a recueilli la bouilloire au début du récit.
  • Dans l'univers du manga One Piece : Une bouilloire du nom de Bunbuku a ingéré un fruit du démon la transformant en tanuki. Dans le jeu vidéo One Piece Unlimited World Red, le personnage de Pato, est un crayon qui a mangé le fruit du Zoan Mythologique modèle Bake-danuki, lui donnant des capacités de métamorphoses.
  • Dans la licence cross-média Pokémon, les pokémon Évoli et Zigzaton évoquent des bake-danuki. Évoli évolue en huit pokémon différents, évoquant les huit transformations du bake-danuki. Et Zigzaton est, en japonais, un pokémon "mamedanuki" ; a un certain niveau d'expérience, il peut apprendre la capacité Cognobidon, qui évoque le tambourinage que font les tanuki sur leur ventre, dans le folklore.
  • Dans la série de jeux vidéo Animal Crossing, le personnage de Tom nook semble s'inspirer du célèbre bake-danuki Danzaburō. Il n'a cependant aucun pouvoir magique.
  • Dans le jeu vidéo Genshin Impact, les Bake-danuki sont présents sur l'île dInazuma. Gardiens de la forêt de Chinju, ils sont liés à de nombreuses quêtes et évènements, dans lesquels il faut par exemple jouer à cache-cache avec eux.
  • Dans le jeu vidéo The Legend of Zelda: Link's Awakening, un tanuki est présent dans la forêt, il tambourine sur son ventre comme ceux présent dans le folklore.
  • Dans le manga Urusei Yatsura (Lamu), le démon Oshima est un bake-danuki.
  • Dans le roman de Tom Robbins, Villa Incognito, le personnage principal est un bake-danuki.
  • Dans le manga Inu-Yasha, un bake-danuki du nom de Hachi (八衛門, Hachiemon?) aide parfois les autres personnages.
  • Dans le manga Soul Eater, le totem de Kim est un bake-danuki possédant des pouvoirs de guérison.
  • Dans le manga Shaman King, l'ascète Mikihisa Asakura possède 2 esprits dont l'un, Shigaraki, est un tanuki, sa disciple la chamane Tamamura Tamao possède, elle aussi, 2 esprits dont l'un nommé Ponchi est également un tanuki possédant tous les attributs de ceux-ci notamment d'énormes testicules dont il est très fier.
  • Dans le manga Secret Service, Banri Watanuki est un tanuki possédant la capacité de se métamorphoser.
  • Dans l'anime Dragon Ball GT, Goku tombe dans une autre dimension, dirigée par Sugoro et son fils, possédant la capacité de se métamorphoser à volonté et l'apparence d'un bake-danuki.
  • L'l'anime The Eccentric Family (en) raconte le quotidien d'une famille de tanuki capables de métamorphose[69].
  • Dans l'anime BNA: Brand New Animal, Michiru Kagemori est une homme-bête tanuki, elle acquiert des pouvoirs de métamorphose au cours de l'histoire.
  • Dans le MMORPG Ragnarok Online, un type de créatures nommées smokie possèdent l'apparence d'un tanuki. Il peut être dompté et on peut le rendre invisible en plaçant une feuille sur sa tête.
  • Dans le MMORPG Dofus, un boss de donjon se nomme Tanukouï-san et possède également l'apparence d'un tanuki, il est doté de pouvoirs d'invocation de géoglyphes.
  • Dans la série de shoot them up à défilement Pocky and Rocky : Pocky and Rocky, Pocky and Rocky 2 et Pocky and Rocky with Becky (en), le personnage de Rocky est un tanuki qui utilise des feuilles magiques pour se battre.
  • Dans le 13e opus du Shoot them'up de type Manic Shooter Touhou Project, le boss de l'extra stage, Mamizou Futatsuiwa, est un tanuki doté de pouvoirs de métamorphoses et d'altération de la réalité.
  • Dans Ghostwire Tokyo, des tanukis en visite à Tokyo s'y retrouvent coincés suites aux événements du jeu. Le joueur devra retrouver tous tanukis camouflés sous la forme d'objets du quotidien.

Notes et références

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  1. Dénomination issue de la traduction française du doublage du film d'Isao Takahata "Pompoko" pour sa sortie vidéo en 2006
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  6. (ja) Dōbutsu Yōkaitan. p. 106.
  7. a et b (ja) Dōbutsu Yōkaitan. Vol. 2. pp. 105–139.
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  55. Danemon's Monster Hunt at Shojoji-Japanese Animation 1935-Anime Cartoon, Milton Knight, youtube, https://www.youtube.com/watch?v=htLKgRItMyA
  56. (ja) 信楽といえば「たぬき」 その基本を築いたのが、知る人ぞ知る【狸庵】のたぬきです、紫香楽ラボ online shop、https://shigarakilb.theshop.jp/p/00005
  57. Les « yôkaï », ces créatures qui hantent l’imaginaire des Japonais, Le Monde, Publié le 16 février 2017, illustration no 8, https://www.lemonde.fr/m-actu/portfolio/2017/02/16/les-yokai-ces-creatures-qui-hantent-l-imaginaire-des-japonais_5080702_4497186.html
  58. (ja)【アライグマ】タヌキの尻尾はいつから、何故、縞模様だと思われてきたか。【レッサーパンダ】, mai 2021 ruifs.exblogs.jp, https://ruifs.exblog.jp/30523824/
  59. (ja)"昨今のたぬきブームに乗っかって、いつかのたぬき", Publication de @ekot_Taka sur X, mai 2023 republié en lars 2024, https://x.com/ekot_taka/status/1767117949259878884?s=61&t=orpr80PYzdPlTiIFV9tgAA
  60. Siebold, Philipp Franz von, 1796-1866; Haan, W. de(Willem), 1801-1855; Temminck, C. J.(Coenraad Jacob), 1778-1858; Schlegel, H.(Hermann), 1804-1884, Fauna japonica, sive, Descriptio animalium, quae in itinere per Japoniam, jussu et auspiciis, superiorum, qui summum in India Batava imperium tenent, suscepto, annis 1823-1830 volume 5 mamalia, 1842 page 41 (Consulter en ligne)
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  62. [PDF] Le mont katsi katsi, traduit par Joseph Dautremer, Les comtes du vieux Japon, édité par Hasegawa Takejirō, Tokyo, 1897, https://www.lab.twcu.ac.jp/~icsc/collection/books-pdf/0134.pdf
  63. [PDF] Le mont katsi katsi, traduit par Joseph Dautremer, Les comtes du vieux Japon, édité par Hasegawa Takejirō, Tokyo, 1897 -, page 3, https://www.lab.twcu.ac.jp/~icsc/collection/books-pdf/0134.pdf
  64. Mark F. Severin, Du grand art en tout petit, Bulletins de l'Académie Royale de Belgique Année 1977 59 p. 128-133 https://www.persee.fr/doc/barb_0378-0716_1977_num_59_1_52757?q=Tanuki
  65. (ja) Oscar G. Ward and Doris H. Wurster-Hill, Nyctereutes procyonoides, American Society of Mammalogists, MAMMALIAN SPECIES No. 358, octobre 1990, p. 1-5, 3 figs, (Consulter en ligne)
  66. [PDF] Super Mario Bros 3 HANDELDING MODE D’EMPLOI, oldiesrising.com, http://www.oldiesrising.com/noticespdfV2/Nintendo%20Nes/Super%20Mario%20Bros%203.pdf
  67. Le tanuki japonais, c'est quoi ?, eternal-japon.fr, février 2021, https://eternal-japon.fr/blogs/blog-japon/tanuki-le-chien-viverrin-japonais?ssp=1&setlang=fr&cc=JP&safesearch=moderate
  68. « Connaissez-vous le chien viverrin, sosie du raton laveur ? », Le Figaro, 22 mars 2023, https://www.lefigaro.fr/animaux/connaissez-vous-le-chien-viverrin-veritable-sosie-du-raton-laveur-20230322
  69. [1]

Bibliographie

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Annexes

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Articles connexes

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  • Le chien viverrin ou tanuki, l'animal qui a inspiré les comtes et légendes autour du bake-danuki.
  • Mujina, est un ancien terme pour désigner le tanuki, il fait l'objet d'une histoire littéraire spécifique.
  • Mami, est un ancien terme japonais pour désigner le le tanuki, il fait l'objet d'une histoire littéraire spécifique.

Liens externes

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