Auvézère
L'Auvézère (en occitan Auvesera) est une rivière du sud-ouest de la France de la région Nouvelle-Aquitaine. C'est un affluent de l'Isle en rive gauche, donc un sous-affluent de la Dordogne.
l'Auvézère | |
L'Auvézère à Cubjac. | |
Cours de l'Auvézère. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 112,2 km [1] |
Bassin | 900 km2 |
Bassin collecteur | la Dordogne |
Débit moyen | 8,65 m3/s (Le Change) [2] |
Régime | pluvio-nival |
Cours | |
Source | source |
· Localisation | Saint-Germain-les-Belles |
· Coordonnées | 45° 33′ 40″ N, 1° 29′ 32″ E |
Confluence | l'Isle |
· Localisation | Bassillac |
· Coordonnées | 45° 11′ 43″ N, 0° 50′ 24″ E |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Départements | Corrèze, Dordogne, Haute-Vienne |
Régions traversées | Nouvelle-Aquitaine |
Sources : SANDRE, Géoportail | |
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Étymologie
modifierLe nom de l'Auvézère est évidemment apparenté à celui de la Vézère. La première mention écrite connue de ce cours d'eau date du XIIe siècle sous la forme latine Flamen Alvesera, où flamen désigne une rivière[3]. Sur la carte de Belleyme au XVIIIe siècle, elle est nommée « le Haut Vézère »[3].
Géographie
modifierElle prend sa source vers 420 mètres d'altitude dans le Massif central en région Nouvelle-Aquitaine, dans le département de la Correze, sur la commune de Benayes[4], cinq kilomètres au nord du bourg, au lieu-dit le Camp de César[5], à proximité de l'autoroute A20. Pour le Géoportail IGN, sa branche-mère se nomme le ruisseau de Glaude.
Sur près d'un kilomètre, son cours marque la limite entre la Corrèze et la Dordogne où elle entre sur la commune de Payzac.
Entre Savignac-Lédrier et Génis, elle coule dans des gorges parfois profondes d'une centaine de mètres[6].
Sur la commune de Cubjac, une partie des eaux de l'Auvézère disparaît au gouffre du Moulin des Soucis[7] pour rejoindre l'Isle quatre kilomètres au nord-ouest, à Saint-Vincent-sur-l'Isle au Saut du Brame par un siphon très profond[8].
L'autre partie de l'Auvézère continue sa course pour traverser la commune du Change à partir du moulin de Rozier jusqu'au pont de la Roquette où elle entre sur la commune de Bassillac.
Elle conflue en rive gauche de l'Isle en limite des communes de Bassillac et d'Escoire, au lieu-dit le Gué Rède, 10 kilomètres en amont de Périgueux.
Sa longueur est de 112,2 km[1].
L'Auvézère est une rivière du Périgord Vert, qu'il ne faut pas confondre avec sa grande sœur la Vézère. Cependant, sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, on trouve la graphie Haut Vézère.
Départements et principales communes traversés
modifierAffluents
modifierLes 19 affluents répertoriés[1] de l'Auvézère sont des ruisseaux à l'exception de la Boucheuse qui est une rivière. Les principaux sont d'amont vers l'aval :
- le ruisseau de la Penchennerie (rd)
- la Boucheuse (rd)
- le ruisseau des Belles-Dames (ou ruisseau de l'Orne) (rg)
- le ruisseau de Porte-Étoupe (rg)
- le ruisseau de la Forge (rg), long de 8,9 km
- le Dalon (rg)
- la Lourde (rg), 12,8 km
- le Blâme (rg)
N.B. : (rd) = affluent de rive droite ; (rg) = affluent de rive gauche
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Cascade sur le ruisseau de Porte-Étoupe juste en amont de sa confluence avec l'Auvézère.
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Le Blâme se jette en cascades dans l'Auvézère à la Forge-d'Ans à La Boissière-d'Ans.
Hydrologie
modifierL'Auvézère est une rivière assez abondante, comme la plupart des cours d'eau issus des hauteurs du Limousin.
L'Auvézère au Change
modifierSon débit a été observé durant une période de 27 ans (entre 1982 et 2008), au Change, localité située neuf kilomètres en amont de son débouché dans l'Isle[2]. La surface étudiée s'étend sur 884 km2, soit la presque totalité du bassin versant de la rivière.
Le module de la rivière à la station du Change est de 8,65 m3/s[2] .
L'Auvézère est une rivière présentant des fluctuations saisonnières de débit assez marquées. La période des hautes eaux se déroule en hiver et au début du printemps, et se caractérise par des débits mensuels moyens allant de 12,4 à 17,1 m3/s, de décembre à avril inclus (avec un maximum assez net en janvier). Dès le mois de mai le débit diminue rapidement (4,85 m3/s en juin) pour aboutir à la période des basses eaux qui a lieu de début juillet à fin septembre, amenant une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 1,89 m3/s au mois d'août. Mais les fluctuations de débit peuvent être plus importantes selon les années et sur des périodes plus courtes.
Étiage ou basses eaux
modifierÀ l'étiage le VCN3 peut chuter jusque 0,22 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, soit 220 litres par seconde, ce qui peut être qualifié d'assez sévère.
Crues
modifierLes crues, quant à elles, peuvent être importantes, compte tenu bien sûr de la taille du bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 110 et 160 m3/s. Le QIX 10 est de 190 m3/s et le QIX 20 de 220 m3/s. Quant au QIX 50, il se monte à 250 m3/s. Ces chiffres sont proportionnellement presque aussi importants que ceux de la Vézère.
Le débit instantané maximal enregistré au Change durant cette période, a été de 182 m3/s le 7 janvier 1982, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 158 m3/s le 11 janvier 1996. Si l'on compare le débit maximal effectivement enregistré aux différents QIX de la rivière décrits plus haut, on constate que la crue de janvier 1982 était à peine d'ordre décennal, et donc nullement exceptionnelle, car destinée statistiquement à se répéter tous les 10 ans en moyenne.
Lame d'eau et débit spécifique
modifierL'Auvézère est une rivière moyennement abondante, moins que d'autres cours d'eau du bassin de la Dordogne issus de régions plus orientales du massif central. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 310 millimètres annuellement, ce qui est un peu inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais nettement inférieur à la moyenne du bassin de la Dordogne (627 millimètres à Bergerac) comme de celui de la Vézère (589 millimètres à Montignac en fin de parcours). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 9,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Risque inondation
modifierUn plan de prévention du risque inondation (PPRI) a été approuvé en 2002 pour l'Isle et l'Auvézère à Bassillac (commune nouvelle de Bassillac-et-Auberoche)[9],[10].
Un autre PPRI a été approuvé en 2016, concernant l'Auvézère depuis Cubjac (commune nouvelle de Cubjac-Auvézère-Val d'Ans) jusqu'à Bassillac[11],[12].
Histoire
modifierUne nuit de 1891, la digue de l'étang des Bois situé sur la commune de Benayes se rompt générant une vague qui va être désastreuse, détruisant 17 barrages et moulins par effet domino, libérant à chaque fois une plus grande quantité d'eau, inondant Ségur le Château au passage. La vague sera ressentie jusqu'à 200 km en aval.
C'est à La Forge-d'Ans (commune de La Boissière-d'Ans), en bordure de l'Auvézère, que de 1691 à 1830 ont été fondus des canons destinés à la Marine royale. Une fois réalisés, ils étaient acheminés par voie terrestre sur 34 kilomètres au port du Moustier sur la Vézère d'où ils étaient transportés par voies fluviale puis maritime jusqu'aux arsenaux de Rochefort[13].
Le massacre du Pont Lasveyras correspond à la tuerie d'un groupe de maquisards par deux compagnies allemandes le 16 février 1944 au Moulin de la Forêt (ou Moulin de la Papeterie)[14] sur la commune de Beyssenac.
Patrimoine
modifierPatrimoine naturel
modifierSur la commune de Ségur-le-Château, la vallée de l'Auvézère fait partie d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I[15].
Les gorges de l'Auvézère et celle de son affluent le ruisseau de la Forge, à dominante boisée, sont également classées en ZNIEFF de type II sur six communes, depuis le Sol à Payzac jusqu'à Génis et Anlhiac en amont de Guimalet, sur une superficie de plus de 13 km2 ; neuf espèces déterminantes de plantes y ont été recensées[16],[17] : l'Anarrhine à feuilles de Pâquerette (Anarrhinum bellidifolium), l'Anogramme à feuilles minces (Anogramma leptophylla, l'Asplénium lancéolé (Asplenium obovatum), le Cheilanthès de Tineo (Cheilanthes tinaei), la Doradille du nord (Asplenium septentrionale), la Joubarbe à toile d'araignée (Sempervivum arachnoideum), le Lis martagon (Lilium martagon), le Millepertuis à feuilles de lin (Hypericum linariifolium) et le Polystic des montagnes (Oreopteris limbosperma).
Patrimoine bâti
modifier- Ségur-le-Château, l'un des plus beaux villages de France
- Le pont de Lasveyras à Payzac
- La forge de Savignac-Lédrier
- Le moulin de Pervendoux à Génis
- L'ancienne abbaye de Tourtoirac
- La chapelle d'Auberoche au Change
- Le moulin de Rozier au Change
- Le moulin de Redrol (attesté en 1217) au Change
- Le moulin du bourg au Change et son vieux pont de bois avec deux piles à bec datant de 1550.
- Le moulin de Laborde (attesté en 1225) au Change
En 2021, un recensement des forges et moulins subsistants a été effectué sur l'ensemble des communes de la Dordogne arrosées par l'Auvézère : 78 ont été répertoriés dont plus un seul ne fonctionne, la majorité étant devenus des maisons d'habitation[18].
Notes et références
modifier- Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Auvézère (P6--0250) » (consulté le )
- Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Auvézère au Change (P6382510) » (consulté le )
- Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Éditions Fanlac, 2000, (ISBN 2-86577-215-2), p. 36-37.
- « Source de l'Auvézère » (consulté le )
- Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 11
- Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 116
- Site Dordogne.équipement (voir l'article "perte")
- Site équipement Dordogne (glossaire) : voir l'article Perte illustré par deux vues de la résurgence de l'Auvézère. Consulté le 14 septembre 2010.
- PPR inondation - 24DDT20000003 - Bassillac - Isle, DREAL Aquitaine, consulté le 23 mars 2019.
- [PDF] Vallée de l'Isle et de l'Auvézère - Bassillac - Plan de prévention du risque inondation, DREAL Aquitaine, consulté le 23 mars 2019.
- PPR inondation - 24DDT20150057 - Isle amont et Auvézère, DREAL Aquitaine, consulté le 21 mars 2019.
- [PDF] Rivières Isle-amont - Auvézère - Plan de prévention du risque inondation p. 2,3 et 6, DREAL Aquitaine, consulté le 21 mars 2019.
- La route des canons sur le site de l'Office de tourisme de la communauté de communes Causses et Vézère. Consulté le 9 mars 2009
- Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 53
- Vallée de l'Auvézère à Ségur-le-Château sur le site de l'INPN
- [PDF] Gorges de l'Auvézère, INPN, consulté le 17 mars 2019.
- Carte de la ZNIEFF 720000937, INPN, consultée le 17 mars 2019.
- Rudi Molleman, « Les moulins de l'Auvézère ont tous été recensés », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 23.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, Éditions Fanlac, 2007, (ISBN 9782865772599)
Articles connexes
modifier- la liste des rivières de France
- la Dordogne
- les débits des cours d'eau du bassin de la Dordogne
- le bassin versant de la Dordogne
- la liste des cours d'eau de la Corrèze
- la liste des cours d'eau de la Dordogne
- la liste des cours d'eau de la Haute-Vienne
Liens externes
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- Ressource relative à la géographie :
- Auvézère rivière du Périgord vert sur le site Ferguson-en-Périgord