Attentat de Nkambé

attentat au Cameroun

L'attentat de Nkambé a lieu le lors de la crise anglophone au Cameroun.

Attentat de Nkambé
Localisation Nkambé (Cameroun)
Coordonnées 6° 38′ 00″ nord, 10° 40′ 00″ est
Date
Type Attentat à la bombe
Armes Engin explosif improvisé
Morts 1
Blessés 120[1]
Organisations Non revendiqué
Partie de Crise anglophone au Cameroun
Géolocalisation sur la carte : région du Nord-Ouest
(Voir situation sur carte : région du Nord-Ouest)
Attentat de Nkambé
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
(Voir situation sur carte : Cameroun)
Attentat de Nkambé

Contexte

modifier

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, peuplées principalement par la minorité anglophone dans ce pays d'Afrique centrale majoritairement francophone, est le théâtre, depuis fin 2016, d'un conflit sanglant entre des mouvements armés indépendantistes et des forces de l'ordre massivement déployées par le président Paul Biya, qui dirige le Cameroun depuis plus de 41 ans.

Les rebelles comme l'armée sont régulièrement accusés par les ONG internationales de commettre des crimes contre les civils, principales victimes de ce conflit. Les attentats commis avec des engins artisanaux généralement de faible puissance ne sont pas rares.

Le , l'ONG Human Rights Watch (HRW) estime qu'« au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes » en plus de sept ans de conflit[2].

Déroulement

modifier

Le , deux heures après le passage d'une parade d'écoliers à l'occasion de la Fête de la Jeunesse, un attentat se produit à Nkambé dans la région du Nord-Ouest. Selon la CRTV, un « engin explosif improvisé dissimulé dans un point de vente de denrées alimentaires a explosé non loin de la place des fêtes (...) deux heures après la parade »[3].

Bilan humain

modifier

Le jour même de l'attaque, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, déclare à l'antenne de la CRTV : « on dénombre près d'une quarantaine de blessés, dont quatre graves, et un décès »[2].

Le , les autorités sanitaires de la région du Sud-Ouest donnent un bilan d'un mort et de 83 blessés[4].

Le même jour, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) fait état d'un mort et de 120 blessés[5].

Responsabilités

modifier

Les autorités locales attribuent l'attaque aux séparatistes[6].

Le , le gouverneur de la région du Nord-Ouest annonce l'arrestation de trois suspects[6].

Réactions

modifier

Nationales

modifier

Le , via le réseau social X (anciennement Twitter), le président Paul Biya « condamne un acte odieux commis par de lâches criminels à Nkambé ». Le chef de l'État présente ses condoléances à la seule victime décédée de l'attentat, âgée de 15 ans, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés[7].

« Ces actes de terrorisme, survenus le jour même des festivités dédiées à la jeunesse camerounaise, et au lendemain du Message du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA , à cette importante frange de la population, étaient clairement destiné à perturber l’atmosphère patriotique ambiante et à semer la peur dans le cœur des gens. Une telle méchanceté mérite d’être fermement condamnée », déclare le Premier ministre Joseph Dion Ngute, qui ajoute : « Le government de la République réaffirme sa détermination à mettre hors de combat tous ces criminels afin de restaurer la sécurité et la paix dans le pays, particulièrement dans les régions témoins de crises. Je voudrais exprimer la sympathie et les condoléances du Gouvernement aux familles touchées par cet acte lâche et barbare, qui a coûté la vie à un jeune compatriote et blessé une quarantaine de personnes, dont quatre dans un état critique. C’est déplorable ! Ensemble, nous vaincrons ces ennemis de la République »[8].

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris que des élèves qui prenaient part à la 58ème fête de la jeunesse à NKAMBE dans la région du Nord-ouest, ont été victimes d’un attentat qui aurait fait un mort et plusieurs blessés, dont des cas graves. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés et transmets ma solidarité ainsi que celle des militants et sympathisants du MRC aux familles éprouvées », déclare le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, qui ajoute : « Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) condamne sans réserve aucune le recours à la violence, en particulier celle qui vise les enfants innocents et sans défense »[9].

Le , le président du Front social démocrate (SDF), principal parti d'opposition, Joshua Osih, dénonce un « crime de guerre » et apporte son soutien aux victimes[10].

« Le Sénat, par ma voix, condamne sans réserves ces atrocités, exprime sa compassion aux familles affectées, ainsi que ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés », déclare le sénateur René Ze Nguelé, le [11].

Internationales

modifier
  •   Union européenne : le , la représentation diplomatique déclare sur le réseau social X : « Une bombe artisanale a explosé hier à Nkambe (Nord-Ouest), faisant plusieurs blessés graves, notamment des élèves qui célébraient la Fête de la Jeunesse. L’UE condamne avec fermeté cette attaque inqualifiable contre des civils & des enfants et exprime sa solidarité aux familles »[12].

Diplomatiques

modifier
  •   France : le , la représentation diplomatique déclare sur le réseau social X : « L’Ambassade de France au Cameroun condamne avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée ce dimanche 11 février dans la commune de NKAMBE, au cours de laquelle plusieurs civils, dont des enfants ont été gravement blessées, cela durant les célébrations de la Fête de la Jeunesse. Toutes nos condoléances vont aux victimes, à leurs proches et au peuple camerounais »[13].
  •   États-Unis : le , l'Ambassade des États-Unis au Cameroun condamne « dans les termes les plus fermes possibles ». Selon la diplomatie américaine, « rien ne justifie absolument une attaque contre des civils, ni contre des enfants en particulier ». Les États-Unis présentent leurs condoléances aux familles des victimes[14].

Notes et références

modifier
  1. « L'explosion d'un engin explosif improvisé à Nkambe fait un mort et plus de 100 blessés : les acteurs humanitaires mobilisent des ressources et fournissent des secours », sur Bureau de la coordination des affaires humanitaires, (consulté le )
  2. a et b « Cameroun anglophone : un mort dans un attentat à la bombe », sur Voice of America, (consulté le )
  3. « Cameroun anglophone : un mort dans un attentat à la bombe », sur Voice of America, (consulté le )
  4. « Cameroun : un mort et 83 blessés dans l’explosion de Nkambe (officiel) », sur Journalducameroun.com, (consulté le )
  5. « L'explosion d'un engin explosif improvisé à Nkambe fait un mort et plus de 100 blessés : les acteurs humanitaires mobilisent des ressources et fournissent des secours », sur reports.unocha.org, (consulté le )
  6. a et b AfricaNews, « Cameroun anglophone : au moins un mort et 40 blessés dans un attentat », sur Africanews, 2024-02-12cet17:13:02+01:00 (consulté le )
  7. « Paul Biya condamne « l’attentat terroriste » de Nkambe lors des activités du 11 février 2024 », sur Lebledparle, (consulté le )
  8. « Crise anglophone: Joseph Dion Ngute condamne l’attaque de Nkambe (Nord-Ouest) », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  9. « Maurice Kamto condamne l’attentat de Nkambe », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  10. « Joshua Osih : le président du SDF qualifie l’attaque de Nkambe de « crime de guerre » », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  11. « Attentats de Nkambe : le Sénat condamne », sur www.cameroon-tribune.cm, (consulté le )
  12. « Nord-Ouest: l’Union européenne condamne l’attentat de Nkambe », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  13. « Nord-Ouest: la France condamne avec fermeté l’attaque de Nkambe », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  14. « Déclaration sur les attentats du 11 février à Nkambe, dans la région du Nord-Ouest », sur Ambassade des États-Unis au Cameroun, (consulté le )