Région du Sud-Ouest (Cameroun)

région du Cameroun

La région du Sud-Ouest (en anglais : Southwest Region), est l'une des dix régions du Cameroun[2], située à l'extrême sud-ouest du pays à la frontière du Nigeria. Sa capitale est Buéa.

Région du Sud-Ouest
Southwest Region (en)
Région du Sud-Ouest (Cameroun)
Pâturage de bovins en bord d'un des lacs Manengouba.
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Chef-lieu Buéa
Départements Fako
Koupé-Manengouba
Lebialem
Manyu
Meme
Ndian
Président du Conseil régional Bakoma Elango Zacheus
Gouverneur Bernard Okalia Bilai
Code minéralogique SW
Démographie
Population 1 316 079 hab. (2005[1].)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 4° 09′ 00″ nord, 9° 14′ 17″ est
Superficie 2 457 100 ha = 24 571 km2
Localisation
Localisation de Région du Sud-OuestSouthwest Region (en)
Localisation de la région

Situation

modifier

Histoire

modifier

Entre 1884 et 1916, la région, comme le reste du Cameroun, est colonisée par l'Allemagne sous le régime du protectorat[3]. En 1922, après la Première Guerre mondiale, la région est placée sous administration britannique et devient une partie du Cameroun méridional. En 1961, à la suite d'un référendum, la région est rattachée au Cameroun indépendant[3].

En novembre 2016, des enseignants déplorent la nomination de francophones dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et des juristes rejettent la suprématie du droit romain sur la common law anglo-saxonne. La majorité des leaders de la contestation appellent à un retour au fédéralisme, tandis qu'une minorité réclame l'indépendance et la proclamation d'un nouvel État, « l'Ambazonie ». Le pouvoir éxecutif, dirigé par Paul Biya et son Premier ministre anglophone, Philémon Yang refusent d'accepter ces deux exigences. Dès décembre 2016, les manifestations en zone anglophone, réprimées par les forces de l'ordre, font les premiers morts parmi les civils. D'autres suivront lors de manifestations, durement réprimées par les forces de l'ordre[4].

Le , plusieurs leaders anglophones à l'origine des manifestations sont arrêtés et inculpés d'« actes de terrorisme ». Paul Biya abandonne les poursuites en août. Entre janvier et mars, Internet est coupé dans les régions anglophones. Le 1er octobre, au moins 17 personnes sont tuées lors d'une proclamation symbolique d'indépendance par les séparatistes. Fin 2017, une frange séparatiste radicale de la minorité anglophone, prend les armes. Dispersée en plusieurs groupes, elle attaque les forces de sécurité et les symboles de l'État, comme les écoles, qu'ils incendient. Ils enlèvent également des policiers, des fonctionnaires et des hommes d'affaires, parfois étrangers. En 2018, les combats entre soldats et séparatistes deviennent quasi-quotidiens, faisant 170 morts parmi les forces de sécurité et « au moins 400 civils » selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG). Environ 200 000 personnes ont été contraintes à fuir de chez elles[4].

Subdivisions

modifier

Départements

modifier
 
Carte de la région et ses départements.

La région qui se compose de six départements couvre une superficie de 24 571 km2 et abrite plus de 1 242 700 habitants en 2001[5].

Département Chef-lieu Superficie Population (2001) Nb
Cnes
Fako Limbé 2 093 367 812 7
Koupé-Manengouba Bangem 3 404 123 011 3
Lebialem Menji 617 144 560 3
Manyu Mamfé 9 565 177 389 4
Meme Kumba 3 105 300 138 5
Ndian Mundemba 6 626 129 659 9

Arrondissements

modifier

La région compte 28 arrondissements[6].

Communes

modifier

La région compte 31 communes[7].

Chefferies traditionnelles

modifier

La région du Sud-Ouest compte six chefferies traditionnelles de 1er degré, 46 chefferies de 2e degré et 812 chefferies de 3e degré[8]. Les six chefferies de 1er degré sont :

  • Chefferie Victoria Town ;
  • Chefferie Buéa Town ;
  • Chefferie Kumba Town ;
  • Chefferie Mamfé Town ;
  • Chefferie Fontem ;
  • Chefferie Bamumbu à Wabane.

Politique

modifier

Conseil régional

modifier

Le Conseil régional du Sud-Ouest mis en place à la suite des élections du . Il est composé, comme dans les dix régions du pays, de 90 conseillers. 70 sont élus par les conseillers municipaux : chaque département est représenté par un nombre de conseillers régionaux relativement à sa population : Fako (21), Kupe-Muanenguba (6), Lebialem (6), Manyu (9), Meme (15), Ndian (13) ; de plus 20 conseillers sont élus par le commandement traditionnel[9].

Députés

modifier

La région du Sud-Ouest est représentée par 15 députés à l'Assemblée nationale, selon la répartition suivante : Kumba Urban Center (1), East Fako (2), West Fako (1), Ndiam (3), Manyu (3), Kupe Manengouba (2), Lebialem (1), West Meme (1), Buea Urban Center (1)[10].

Philatélie

modifier

En 1973, la République unie du Cameroun a émis une série de trois timbres intitulés « Danses folkloriques du Sud-Ouest camerounais », d'une valeur de 10 F, 25 F et 45 F[11].

Culture

modifier

Notes et références

modifier
  1. Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population du Cameroun, « Rapport de présentation des résultats définitifs », sur www.statistics-cameroon.org, (consulté le ), p. 8-10.
  2. En 2008, le président de la république du Cameroun, Paul Biya a signé un décret abolissant l'appellation « Provinces » pour lui substituer celle de « Régions »
  3. a et b Emmanuel Mbah, « Environment and Identity Politics in Colonial Africa », taylorfrancis.com,‎ (DOI 10.4324/9781315294179, lire en ligne)
  4. a et b « Cinq choses à savoir sur la crise anglophone au Cameroun », sur Voice of America,
  5. « Site de la CVUC (Communes et villes unies du Cameroun : Région du Sud-Ouest », sur cvuc.cm
  6. « Les Arrondissements du Cameroun », sur www.cameroun-guide.com (consulté le )
  7. Annuaire statistique du Cameroun. Recueil des séries d’informations statistiques sur les activités économiques, sociales, politiques et culturelles du pays jusqu’en 2013, édition 2013
  8. Ministère de l'Administration Territoriale, Nomenclature nationale des chefferies traditionnelles, novembre 2015
  9. Journal du Cameroun, Conseil Electoral : Listes acceptées, Résolution 38 du
  10. Juridis Périodique, Numéro : 41, Presses universitaires d'Afrique, AES, Yaoundé, janvier 2000
  11. Catalogue Yvert&Tellier, nos 549-550-551

Annexes

modifier

Article connexe

modifier

Liens externes

modifier