Attaque à la voiture-bélier

attentat perpétré à l'aide d'une voiture ou d'un camion lancé sur une foule

Une attaque à la voiture-bélier est l'utilisation d'un véhicule à moteur conduit sur la façade d'un bâtiment afin de la démolir pour y pénétrer et y commettre un vol. Une voiture-bélier peut également être utilisée comme arme par destination, par exemple lors d'un attentat contre une foule. Afin de s'en protéger, des dispositifs anti-voiture-bélier, plots en béton et bollards, sont placés devant certains bâtiments ou zones sensibles.

Bollard contre les voitures-bélier.

Histoire

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Les premières attaques à la voiture-bélier remontent aux années 1930 aux États-Unis, lorsque le truand John Herbert Dillinger et sa bande projetaient, à compter de 1934, des véhicules volés contre les établissements qu’ils souhaitaient dévaliser[1],[2].

 
Protections (en jaune) contre les voitures-béliers devant une boutique en Angleterre.

Le le département de la Sécurité intérieure des États-Unis (United States Department of Homeland Security) et le Federal Bureau of Investigation (Bureau fédéral d'enquête) mentionnent que « des terroristes de l’étranger incitent à mener des attaques à la voiture bélier. Ce type d'attaques pourrait cibler des bâtiments ou des endroits où un grand nombre de personnes se rassemblent. Manifestations sportives, lieux de divertissement ou centres commerciaux, et permettre à des terroristes n'ayant pas accès à des explosifs ou des armes, l'occasion de mener des attentats aux États-Unis avec un minimum de formation ou d'expérience »[3].

Le même type de conseil se retrouve presque concomitamment en 2014 dans le magazine djihadiste Inspire du groupe AQPA et dans les propos du porte-parole de l'État islamique le Syrien Abou Mohammed al-Adnani : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen - en particulier les méchants et sales Français - ou un Australien ou un Canadien, ou tout […] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. […] Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le[2]. »

Après avoir déjà été recensé en 2014 au Canada dans l'attentat de Saint-Jean-sur-Richelieu[4], l'année 2016 est marquée par plusieurs attentats réalisés à l'aide de camions-béliers, pour la plupart revendiqués par le groupe terroriste État islamique, le plus meurtrier étant l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice avec 86 morts[2]. Le mode opératoire est également utilisé dans l'attentat du 19 décembre 2016 à Berlin (13 morts), à deux reprises en quelques semaines en Grande-Bretagne (22 mars à Westminster et 3 juin 2017 à Londres pour un bilan de 6 et 11 morts), puis dans le double attentat des 17 et 18 août 2017 en Catalogne. L'attentat du 8 janvier 2017 à Jérusalem utilise non une voiture mais un camion-grue pour une attaque et provoque 4 morts[5].

Le mode opératoire est aussi utilisé par des groupes d'autres biais idéologiques que le terrorisme islamiste[2]. Ainsi, le , à la suite de la manifestation « Unite the Right », une voiture de sport conduite par un manifestant d'extrême-droite fonce dans une foule de contre-manifestants affiliés aux mouvements activistes afro-américains et anti-fascistes à Charlottesville (Virginie) et fait un mort et 19 blessés[6]. Il est également utilisé par des personnes décrites comme « déséquilibrées » aux motivations floues comme à Nantes et à Dijon (France) le , à Stillwater (Oklahoma) le ou à Las Vegas (Nevada) le [7].

Article connexe

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Attentats islamistes

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Attentats d'extrême-droite

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Autres attaques

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Notes et références

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  1. [PDF](en) Christopher Jacques, « Ram raiding : the history, incidence and scope for prevention (p.44) », popcenter.org].
  2. a b c et d Willy Le Devin, « Le véhicule-bélier, arme de destruction massive », liberation.fr, (consulté le ).
  3. (en) Issued 13 décembre 2010, « Department of Homeland Security-FBI Warning: Terrorist Use of Vehicle Ramming Tactics », FBI and Department of Homeland Security (consulté le ).
  4. Maxime Deland, « Deux militaires happés par un chauffard: Le suspect a dit «agir au nom d'Allah» », TVA Nouvelles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Cyrille Louis, « Une attaque au camion fait 4 morts à Jérusalem », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. (en-GB) « Man charged with murder after driving into anti-far-right protesters in Charlottesville », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. « Attaques à la voiture-bélier : les précédents », lest-eclair.fr, (consulté le ).