Armand-Louis de Sérent
Armand-Louis de Sérent (Nantes, – Paris[1],[2], ), marquis de Kerfily puis duc de Sérent, est un militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Armand-Louis de Sérent | |
Fonctions | |
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Membre de la Chambre des Pairs | |
– (7 ans, 3 mois et 23 jours) Pairie héréditaire |
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Prédécesseur | Pairie créée |
Successeur | Pairie éteinte |
– (9 mois et 16 jours) Pairie à vie |
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Biographie | |
Titre complet | Duc de Sérent, marquis de Kerfily |
Nom de naissance | Armand-Louis de Sérent |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nantes (Bretagne, France) |
Date de décès | (à 85 ans) |
Lieu de décès | Paris 10e (France) |
Sépulture | Cimetière de Picpus |
Nationalité | Française |
Parti politique | Ultraroyaliste (1815-1822) |
Père | Louis de Sérent |
Mère | Marie Charette de Montebert |
Conjoint | Bonne de Montmorency-Luxembourg |
Enfants | 4 enfants dont : Armand-Sigismond de Sérent |
Famille | Famille de Sérent |
Profession | homme politique, militaire |
Religion | Catholicisme |
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Armes. | |
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Biographie
modifierFils de Louis, marquis de Sérent de Kerfily, et de Marie-Madelaine-Gabrielle Charette de Montebert, Armand-Louis de Sérent naquit à Nantes le [3], d’une famille dont la noblesse remonte jusqu’au combat des Trente[4].
Il entra au service dans les mousquetaires de la maison du roi[4] en 1751, fut nommé guidon de gendarmerie en 1752, puis mestre de camp-lieutenant du régiment Royal-Cavalerie le [3].
La même année[4], il épousa Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg.
Sa « conduite distinguée[3] » à la tête du régiment Royal pendant toutes les campagnes de la guerre de Sept Ans, en Allemagne[4], lui valut la croix de l'ordre de Saint-Louis en 1762[3], quoiqu'il n'eût encore que onze années de service. Il fut créé brigadier de cavalerie le , et maréchal-de-camp le .
La même année[4],[1], le roi Louis XVI, à la demande du comte d'Artois[3], le nomma gouverneur des ducs d'Angoulême et de Berry.
Émigration
modifierBientôt après, « l'horizon politique s'obscurcit, et annonça à la France une tourmente funeste[3] ». Louis XVI donna au marquis de Sérent l'ordre de conduire les princes à la cour de Victor-Amédée III, roi de Sardaigne, leur aïeul maternel, sous les yeux duquel leur éducation fut achevée[3].
Devenu grand d'Espagne de la première classe en 1789[5], il quitta, avec ses « augustes[3] » élèves, la cour de Turin, près de laquelle il était devenu l'agent et l'intermédiaire des princes français, et servit alternativement près de la personne de Louis XVIII, et du duc d'Angoulême, qu'il accompagna à l'armée de Condé, où il servit lui-même avec distinction[4].
Monsieur l’ayant attaché à sa personne, il le suivit en Russie, puis à Londres[4] et enfin dans sa retraite à Édimbourg[3]. Lorsque Louis XVIII vint en Angleterre (1807), Sérent se rendit auprès de ce prince à Hartwell, et ne le quitta plus jusqu’à son retour à Paris en 1814[4].
Restauration française
modifierRentré en France avec le roi, il fut appelé à la pairie le , avec le titre de duc[4], créé lieutenant-général des armées du Roi (12 octobre[1]), ensuite gouverneur du « château royal » de Rambouillet[3], et enfin chevalier des ordres du Roi le [3].
Le duc de Sérent se fit peu remarquer à la Chambre haute, où il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney[1].
L'ancien président de la noblesse aux États de Bretagne[6], est mort le , laissant comme héritier de sa pairie[6] son petit-fils Louis de Sérent, fils du vicomte Armand Léon Bernardin de Sérent et d'Anna-Maria Isabel Alvarez de Toledo.
On lui doit une Exposition des objets discutés dans les États généraux de France, depuis l'origine de la monarchie[7].
Curieux de géographie, il acquit une précieuse collection d'objets des colonies auprès de Charles Philippe Fayolle[8] (déposée par la Bibliothèque municipale de Versailles au musée du quai Branly).
Postérité
modifierArmand-Louis de Sérent avait une sœur[9], la comtesse Julie de Sérent, (vers 1738 - après octobre 1793), non mariée, dame pour accompagner () Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon.
- Il avait eu, de son mariage () avec Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg (1739-1823), fille de Charles-Anne-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc d'Olonne, maréchal-de-camp, et de Marie-Étiennette de Bullion de Fervaques, sa première femme :
- Armand-Sigismond-Félicité-Marie (Paris, - Tué le pendant la guerre de Vendée, victime de la Révolution française), comte de Sérent, maréchal de camp, député aux États généraux de 1789, marié ( à Paris) avec Charlotte-Ferdinande de Choiseul (vers 1765 - Paris, 10 avril 1845), fille de Louis Marie Gabriel de Choiseul (1734- vers 1795), baron d'Esquilly, dame pour accompagner (1784-1789) la comtesse de Provence (Marie-Joséphine de Savoie), dont :
- Armand Léon Bernardin (octobre 1764 - Tué le pendant la guerre de Vendée, victime de la Révolution française), vicomte de Sérent, tué le même jour que son frère ;
- Anne Angélique Marie Émilie (Paris, - Paris, ), mariée, en juillet 1788 à Paris, avec Raymond Jacques Marie, vicomte puis duc de Narbonne-Pelet (1771-1855), pair de France, ministre d'État, membre du conseil privé, et chevalier des ordres du Roi, sans postérité ;
- Anne-Félicité Simone (Paris, - Paris, ), mariée, en 1799, avec le comte Étienne-Charles, duc de Damas-Crux, dont au moins deux filles jumelles nées après 1800, hors de France (sort inconnu).
-
Jean-Marc Nattier, Portrait de la comtesse de Sérent, 1754.
-
Armand-Sigismond de Sérent (1762-1796)
-
Antoine Vestier, Anne Angélique Marie Émilie de Sérent de Kerfilis, 1788.
-
Antoine Vestier, Anne-Félicité-Simone de Sérent de Kerfilis, 1788.
Distinctions
modifierTitres
modifier- Avant la Révolution :
- marquis de Kerfily ;
- seigneur de Jully, Sgr de La Frette (Saint-Victor-de-Réno, Orne), de La Ventrouze (Orne)[9] ;
- Grand d'Espagne de la 1re classe au titre de marquis de Kerfily (cédules du , par Charles IV d'Espagne)[10],[5] ;
- Restauration française :
- 1er duc de Sérent (),
- pair de France :
- - , - ;
- duc et pair (sans lettres patentes ni majorat)[10],[5].
Décorations
modifier- Chevalier du Saint-Esprit ([3],[5]).
- Chevalier de Saint-Louis en 1762[3].
Armoiries
modifier« D'or, à trois quintefeuilles de sable »[11],[12],[10],[5].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Sérent (Armand-Louis, duc de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. V, Edgar Bourloton, , 617 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 303 .
- « Sérent (Armand-Louis, duc de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, t. XXXIX, 2e édition, 1843-1865, 732 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 93 .
- « De Sérent, (Armand-Louis, marquis, puis duc) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VIII, , 378 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 250-252 .
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ).
Fonds d'archives
modifier- Les papiers personnels d'Armand-Louis de Sérent sont conservés aux Archives nationales sous la cote 161AP[13]
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Armand-Louis de Sérent de Kerfilis », sur roglo.eu (consulté le )
- (es) « Grandes de España », Marquis de Kerfily, sur www.grandesp.org.uk, (consulté le )
- « Le Figaro - Culture », Versailles, expériences en Cour, sur www.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
Notes et références
modifier- Robert & Cougny 1891, p. 303.
- Archives de Paris, fichier de l'état-civil reconstitué.
- Courcelles 1827, p. 250.
- Michaud 1843, p. 93.
- Grandes de España 2006, p. Kerfily.
- Courcelles 1827, p. 251.
- Exposition des objets discutés dans les États généraux de France, depuis l'origine de la monarchie, Maradan, , 180 p. (lire en ligne).
- lefigaro.fr 22 octobre 2010.
- Roglo 2012.
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Rietstap 1884.
- Courcelles 1827, p. 252.
- Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales