André Corap

général français

André Corap, né le à Pont-Audemer et mort le à Fontainebleau, est un général français. Décoré de la croix de guerre pendant la Première Guerre mondiale et la guerre du Rif, il commande la 9e armée française détruite sur la Meuse par la Wehrmacht en mai 1940. Il est tenu pour responsable de la rupture du front à Sedan et le général Gamelin le remplace le par le général Giraud.

 André Corap
André Corap
Le général Corap en 1932.

Nom de naissance André Georges Corap
Naissance
Pont-Audemer
Décès (à 75 ans)
Fontainebleau
Origine Drapeau de la France Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Armée de terre
Grade Général d'armée
Années de service 1896 – 1940
Commandement IXe Armée
Conflits Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Reddition d'Abdelkrim (1926)
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur
Famille Sous-lieutenant Albert Victor Antoine Corap (1921-1944), son fils

Biographie

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Famille

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Né à Pont-Audemer en Normandie, il est le fils d'Athanase Corap, tailleur d'habits[1], et d'Arolie Armeline Groult[2]. Il se marie à Fontainebleau le avec Jeanne Cécile Marin-Darbel. De cette union naissent deux fils : Albert et Michel.

Formation

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Engagé volontaire le , il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Première des Grandes Manœuvres)[3]. En 1898, il sort major de sa promotion et choisit les Tirailleurs algériens. Il effectue l'essentiel de sa carrière comme officier en Algérie et au Maroc. En 1905, il est admis à l'École supérieure de guerre.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1913.

Première Guerre mondiale

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Capitaine de Zouaves en 1914, il est principalement employé à l'état-major pendant la Première Guerre mondiale, sous les ordres de Foch puis de Pétain.

Guerre du Rif

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Colonel durant la guerre du Rif, il se distingue en recevant en 1926 la reddition du chef des insurgés rifains, le cadi Abd el-Krim.

Officier général

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Le , il est nommé général de brigade, le général de division et moins de deux ans plus tard, le général de corps d'armée.

Il retourne au Maroc comme commandant supérieur des troupes (CSTM) de juin 1935 jusqu’en novembre 1937. Il est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre de la Légion d'honneur le [4].

De retour en France, il est nommé fin 1937, commandant de la 2e région militaire à Amiens, poste qu'il occupe au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale.

Seconde Guerre mondiale

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Pendant la Drôle de guerre, en janvier 1940, il est nommé général d'armée à titre temporaire et puis nommé à la tête de la 9e armée.

Chargé de défendre un secteur de l'Ardenne française, de Pont-à-Bar près de Donchery jusqu'à la jonction, à gauche, avec l'armée du général André Georges Corap, le général Charles Huntziger subit la percée de Sedan qui va s'étendre jusqu'à Dinant le . Pourtant, depuis le , date de l'attaque allemande en Ardenne belge, la résistance à la frontière des Chasseurs ardennais de l'armée belge, notamment à Martelange, Bodange, Chabrehez et les difficultés rencontrées par la Wehrmacht, du fait des obstacles installés par le génie belge dans une région accidentée au réseau routier étroit et sinueux, avaient donné deux jours de répit à Huntziger pour se préparer[5],[6]. Mais les troupes françaises qu'il commande étaient composées de réservistes mal entraînés et mal équipés et le front français fut percé à la limite de la IIe armée d'Huntziger et de la IXe du général Corap. Dès lors, celui-ci estime ne plus pouvoir tenir ses positions car il n'avait plus de liaisons vers Sedan et se voit débordé sur sa droite alors qu'il est aussi débordé au centre. Il ordonne alors un repli précipité de ses unités mobiles qui se trouvaient entre Givet et Gembloux sur la position fortifiée de la frontière française, ce qui menaçait la Ire armée en Belgique qui combattait aux côtés de l'armée belge. Ce mouvement oblige la Ire armée et les Belges à abandonner leurs positions sur la trouée de Gembloux, le , pour se replier sur la rive gauche de l'Escaut. Tenu pour responsable de la rupture du front ("Percée de Sedan"), Corap est remplacé le par le général Giraud[7].

Pourtant, le général Corap n'avait cessé de signaler à l'état-major, en vain, l'insuffisance en hommes et en matériel sur ce front et la vulnérabilité qui en résultait. Les stratèges français avaient doté ce secteur d'éléments fixes des IIe et IXe armées avec des divisions de série B, mal équipées en matériel moderne. La stratégie hasardeuse de la manœuvre "Dyle-Bréda", conçue par le général en chef Maurice Gamelin, et le sentiment que les monts et forêts ardennais empêcheraient les Allemands de tenter une opération d'envergure dans le secteur Givet/Longuyon furent ainsi les principales causes du désastre militaire. Or, c'est dans ce secteur que les Allemands concentrèrent une force considérable en matériels modernes (avions, chars…) et en troupes d'élite de haute valeur combative. C'est la défaite de la IIe armée du général Charles Huntziger, et plus précisément celle de la 55e division d'infanterie du général Lafontaine, qui entraînent le général Corap à faire décrocher ses troupes des positions qu'elles tenaient, à peine après quelques heures de combat.

Le , il est versé dans le cadre de réserve.

Son fils, le sous-lieutenant Albert Corap du 12e régiment de cuirassiers de la 2e DB est tué le lors du combat de Schalbach[8].

Mort à Fontainebleau le (à 75 ans), le général Corap y est inhumé le .

Décorations

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Décorations françaises

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  Grand officier de la Légion d'honneur (décret du 30 juin 1937)
  Croix de guerre , palme de bronze (citation à l'ordre de l'armée le 24 février 1919)
  Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec palme.
  Médaille coloniale (avec agrafe Maroc)
  Médaille commémorative du Maroc (avec agrafes Oudjda et Maroc).
  Médaille interalliée de la Victoire.
  Médaille commémorative de la guerre

Décorations étrangères

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  Officier de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc).
  Chevalier du Nichan Iftikhar (Tunisie, le ).
  Ordre du Service distingué (Royaume-Uni, le ).
  Officier de l'ordre de Léopold (Belgique, le ).
  Officier de l'ordre Polonia Restituta (Pologne).
Médaille Bene Merentibus (Pologne).

Notes et références

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  1. "Qui étaient ces généraux" de Max Schiavon, Histoires de la Dernière guerre, no 5, mai-juin 2010
  2. Acte de naissance no 7/178 de la commune de Pont-Audemer.
  3. Jean Boÿ, « Historique de la 81e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1869-1870), promotion Première des Grandes Manœuvres » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), (consulté le ), p. 4.
  4. « André Georges Corap », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. Le Mythe de la Guerre Éclair, Karl-Heinz Frieser, p. 130-136-137-138-139-141, Éd. Belin Paris 2003.
  6. Un désastre évitable, lieut.-colonel Jacques Belle, p. 127, Éd. Economica Paris 2007.
  7. Selon Henri de Wailly (op. cit. mai 1995, p. 20) la responsabilité incombe au « manque d'initiative et de sens de la manœuvre de la part des chefs. » Elle est aussi le fait du manque de matériel adéquat et du mauvais emploi du matériel disponible.
  8. Jean Compagnon, Leclerc, maréchal de France, Paris, Flammarion, , 625 p. (ISBN 2-08-066889-7), p. 448-471.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Henri de Wailly, « Abbeville mai 1940 : Comment de Gaulle perd une bataille malgré ses chars », Historia (Historama), no 579,‎ , p. 14-20
  • Paul Allard, La vérité sur l'affaire Corap... : l'énigme de la Meuse, Paris, Les Éditions de France, , 57 p. (BNF 31711614).
  • Pierre Castel, « Corap : bouc émissaire de la défaite de 1940 (M. Schiavon) », dans La Revue d'Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d'Histoire Militaire, 2018 (lire en ligne)
  • Max Schiavon, Corap. Bouc émissaire de la défaite de 1940, Paris, Perrin, 2017, 398 p. (ISBN 978-2-262-04156-4)

Liens externes

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