Selon Abiteboul et al.[2], l'algèbre relationnelle est conceptuellement un langage "procédural" : en effet, les requêtes sont des suites d'opérations qui construisent la réponse.
Cela s'oppose aux langages conceptuellement "déclaratifs" comme le calcul relationnel et Datalog.
Dans le modèle relationnel, les données sont stockées dans des tables, aussi appelées relations. Voici un exemple de relation :
Clé
Nom
Email
1
Alice
alice@wikipedia.fr
2
Bob
bob@wikipedia.fr
3
Carole
carole@wikimedia.fr
Plus précisément[3], une relation (au sens du modèle de Codd) est constituée :
d'un schéma, c'est-à-dire l'ensemble des noms des champs (ici Clé, Nom, Email), et des types correspondants (dans l'exemple respectivement, un nombre entier, puis deux chaînes de caractères).
d'une extension, c'est-à-dire le contenu de la table, qui est un ensemble de n-uplets (dont l'ordre n'a pas d'importance). Chacun des n-uplets s'appelle un enregistrement.
Le langage procédural de l'algèbre relationnel contient les opérations ensemblistes de la théorie des ensembles[4] sur les relations ainsi que des opérations pour fusionner/projeter des relations.
L'union de deux relations sur le même schéma est la relation sur ce schéma contenant exactement l'union des enregistrements de ces deux relations. Formellement, l'union des relations et est .
L'intersection de deux relations sur le même schéma est la relation sur ce schéma contenant exactement les enregistrements qui apparaissent dans les deux relations. Formellement, l'intersection des relations et est .
Personnes inscrits en football
Nom
ID
Harry
3415
Sally
2241
George
3401
Personnes inscrits en cours de piano
Nom
ID
Harry
3415
Bertrand
2
George
3401
Yoda
1000
Personnes inscrits en football ∩ Personnes inscrits en cours de piano
La différence de deux relations sur le même schéma est la relation sur ce schéma contenant exactement les enregistrements qui apparaissent dans la première relation mais pas dans la deuxième. Formellement, la différence des relations et est . Par exemple, on peut calculer les personnes inscrits en football mais qui ne sont pas inscrits en cours de piano :
Personnes inscrits en football
Nom
ID
Harry
3415
Sally
2241
George
3401
Personnes inscrits en cours de piano
Nom
ID
Harry
3415
Bertrand
2
George
3401
Yoda
1000
Personnes inscrits en football - Personnes inscrits en cours de piano
Avec le produit cartésien de deux relations, on recopie chaque tuple de la première relation pour chacun des tuples de la deuxième. Formellement, le produit cartésien des relations et est .
La sélection (ou restriction[réf. nécessaire]) consiste à ne retenir que les enregistrements vérifiant une condition donnée. Dans l'exemple plus bas, on ne garde que les touristes dont la ville est Paris.
Données : Une relation et une formule formée d'une combinaison de comparaisons et de connecteurs logiques.
Résultat : satisfait la condition donnée par , dans l'exemple Touristes
La projection permet de ne garder que certains attributs. Dans l'exemple ci-dessous, on ne garde que les attributs NomT et Ville de la relation Touristes.
Données : Une relation et un ensemble d'attributs de
Résultat : , qui est la Relation où on ne considère que les attributs de , par exemple Touristes
Équivalent SQL : SELECT
Touristes
idTouriste
NomT
Ville
Sport
1
Marc
Paris
Ski
2
Jean
Toulouse
Tennis
3
Franc
Marseille
Football
4
Thomas
Lyon
Voile
5
Max
Paris
Golf
Projection de la relation Touristes sur les attributs NomT et Ville
La jointure de deux relations consiste à regrouper les deux tables, comme un produit cartésien, mais en identifiant les attributs communs. La jointure peut s'exprimer à l'aide d'un produit cartésien, d'une sélection et d'une projection (cf. Définition 14.35 dans [5]).
La division prend en entrée deux relations et .
Ainsi, tout n-uplet se décompose en deux n-uplets , avec de schéma et de schéma . et retourne la table de schéma tel que . La division revient à donner “tous les x tels que pour tout y...”
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L'algèbre SPC (sélection, projection et produit cartésien) correspond au calcul conjonctif (calcul relationnel sans disjonction et sans négation) : c'est une des versions du théorème de Codd (section 14.4.1 dans [5]). L'algèbre SPCU- (l'algèbre SPC avec en plus l'union et la différence) correspond au calcul relationnel en entier : c'est une autre version du théorème de Codd (section 14.4.2 dans [5]).
Cependant, les bases de données relationnelles ne fonctionnent pas tout à fait selon les règles ensemblistes de l'algèbre relationnelle. En effet, si l'on ne définit pas de clé primaire, il est possible d'insérer plusieurs lignes identiques dans une table, ce qui d'un point de vue ensembliste n'a pas de sens : un élément fait partie ou ne fait pas partie d'un ensemble. Si l'on veut appliquer strictement les règles des ensembles, il faut vérifier à chaque ajout dans une table que les lignes introduites ne sont pas déjà présentes.
↑(en) Foundations of Databases : The Logical Level, Addison-Wesley Longman Publishing Co., Inc., , 685 p. (ISBN978-0-201-53771-0, lire en ligne), p. 10
↑(en) Foundations of Databases : The Logical Level, Addison-Wesley Longman Publishing Co., Inc., , 685 p. (ISBN978-0-201-53771-0, lire en ligne), Part B - Basics: Relational QueryLanguages - p. 35
↑ ab et cPierre Le Barbenchon, Sophie Pinchinat, François Schwarzentruber, Logique : fondements et applications, Dunod, , 286 p. (ISBN978-2-10-082158-7)