Alexandre Guéguétchkori

Alexandre Guéguétchkori, dit Sacha, (en géorgien : ალექსი "საშა" გეგეჭკორი, en anglais Sasha Gegechkori), né le à Martvili (Empire russe) et mort le à Tiflis (URSS), est un bolchevik géorgien qui s’est opposé par les armes au gouvernement de la république indépendante (1918-1921) dans lequel son frère aîné Evgueni était ministre.

Alexandre Guéguétchkori
Biographie
Naissance
Décès
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TbilissiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ალექსი ალექსანდრეს ძე გეგეჭკორიVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Distinction

Biographie

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Période de l'Empire russe

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Il rejoint en 1902 le mouvement révolutionnaire clandestin et adhère en 1908 au Parti bolchevik.

Période d’indépendance géorgienne

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Après la restauration de l’indépendance de la Géorgie et la proclamation de la république démocratique de Géorgie le — à l’initiative d’un Conseil national réunissant les tendances sociale-démocrate, sociale-fédéraliste et nationale-démocrate —, il entre dans la clandestinité et constitue un maquis de 300 personnes dans les montagnes de Ratcha et de Letchkhoumie[Note 1].

Après l’échec de cette révolte, il se joint à l’armée de la Russie soviétique — dite Armée rouge — afin de combattre les armées favorables au tsarisme — dites Armées blanches — dans le Caucase du Nord, la région du Terek : il est blessé au combat et subit l’amputation d’une jambe.

De retour en Géorgie, en , il est arrêté, jugé pour trahison et emprisonné : il y retrouve le jeune Lavrenti Beria, agent bolchevik et futur dirigeant de la police politique soviétique en Géorgie et en URSS, qui épousera sa nièce. À la suite de la signature du pacte de non-agression entre la Russie soviétique et la république démocratique de Géorgie -le , à Moscou, stipulant la libération des militants bolcheviks incarcérés en Géorgie- ils sont élargis[Note 2].

Période soviétique

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En février et , lors de l’invasion du territoire géorgien par l’Armée rouge, il participe au Comité révolutionnaire bolchevik de Tiflis et se voit proposer des postes de responsabilité par les autorités soviétiques. Il devient commissaire du peuple aux Affaires intérieures de la RSS de Géorgie, en liaison avec Lavrenti Beria, responsable local de la police politique soviétique. À ce titre il doit réprimer les différentes révoltes spontanées en réponse aux difficultés économiques et à la collectivisation, ou organisées par les mouvements opposés au bolchevisme, en particulier l’insurrection nationale d’août 1924.

Il est ensuite nommé commissaire du peuple à l’Agriculture et devient parallèlement vice-président du Conseil des commissaires du peuple de Géorgie jusqu’à son suicide, en 1928, attribué à la pression exercée par les services secrets soviétiques[Note 3].

Vieux bolchevik géorgien

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Il a appartenu à la catégorie des vieux bolcheviks géorgiens, facilitateurs de l'établissement du régime soviétique dans leur pays et ensuite gêneurs vis-à-vis du pouvoir central de Moscou, dont quelques-uns se sont suicidés comme Grigory Ordjonikidze, ou ont été exécutés comme Polycarpe Mdivani, ou ont terminé dans la disgrâce comme Philippe Makharadze.

Ils ont parfois donné leur nom, provisoirement, jusqu'en 1990, à une ville soviétique, Martvili est devenue Guéguétchkori, Vladikavkaz est devenue Ordjonikidze et Ozourguéti est devenue Makharadze.

Notes et références

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  1. Ronald Grigor (1994), « The Making of the Georgian Nation », p. 198. Indiana University Press, (ISBN 0-253-20915-3)
  2. Le pacte de non-agression russo-géorgien divise par ailleurs le gouvernement de Noé Jordania; le ministre des Affaires étrangères Evguéni Guéguétchkori prend position pour la signature de l’accord malgré l'exigence de'une clause de libération des bolcheviks ayant combattu la république géorgienne les armes à la main; le ministre de l’Intérieur — et précédent président du gouvernement — Noé Ramichvili s’oppose cette clause. Grigol Ouratadzé, négociateur géorgien, n’en est pas informé à Moscou et signe l’accord (Grigol Uratadze (1968), à titre posthume : « Réminiscences de la social-démocratie géorgienne », université Stanford (États-Unis))
  3. Ami Knight (1993), « Beria: Stalin’s First Lieutenant », p. 24. Princeton University Press, (ISBN 0-691-01093-5)


Liens externes

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