Albarine
L'Albarine est une rivière de France, non navigable, dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes, et un affluent gauche de l'Ain donc un sous-affluent du fleuve le Rhône.
l'Albarine | |
L'Albarine à Reculafol. | |
Cours de l'Albarine (carte interactive du bassin de l'Ain) l'Albarine sur OpenStreetMap. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 59,4 km [1] |
Bassin | 313 km2 [2] |
Bassin collecteur | Bassin du Rhône |
Débit moyen | 6,64 m3/s (Saint-Denis-en-Bugey) [3] |
Nombre de Strahler | 3 |
Organisme gestionnaire | Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Bassin Versant de l'Albarine[4] |
Régime | pluvio-nival |
Cours | |
Origine | zones humides |
· Localisation | Brénod |
· Altitude | 950 m |
· Coordonnées | 46° 06′ 25″ N, 5° 37′ 51″ E |
Confluence | Ain |
· Localisation | Châtillon-la-Palud |
· Altitude | 222 m |
· Coordonnées | 45° 57′ 55″ N, 5° 15′ 25″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Câline, Buizin, Mélogne, Bief Ravinet |
· Rive droite | Seymard, Mandorne, Brévon |
Pays traversés | France |
Départements | Ain |
Arrondissements | Nantua, Belley, Bourg-en-Bresse |
Cantons | Brénod, Hauteville-Lompnes, Saint-Rambert-en-Bugey, Ambérieu-en-Bugey, Lagnieu, Chalamont |
Régions traversées | Auvergne-Rhône-Alpes |
Principales localités | Ambérieu-en-Bugey |
Sources : SANDRE :« V29-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap | |
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Étymologie
modifierAu cours des siècles, on trouve pour cette rivière les attestations[5] :
- Aqua que dicitur Albarona (1096) ;
- Fluvius que dicitur Albalona (1236) ;
- Arbarona (1293) ;
- Ripperia Albarone (1344) ;
- Albarine (1650).
On peut avancer plusieurs hypothèses sur l'origine de l’hydronyme Albarine. Ce nom pourrait signifier :
- « rivière blanche » ou « rivière divine, sacrée ». Il s'agit d'un composé du gaulois albos /albios signifiant « blanc » originellement (comme le latin albus), il semble avoir pris exclusivement le sens religieux de « monde lumineux, monde d´en haut »[6] et du gaulois onno « cours d´eau, fleuve », attesté dans le glossaire gaulois - latin d'Endlicher avec ce sens ou du suffixe des noms de rivières -o(n)na à valeur obscure. En fin de compte l'existence de onno en tant que nom commun en gaulois est douteuse[7] ;
- « rivière des saule », de l'occitan albar « saule, peuplier blanc » (arbres des bords de rivière) et de la terminaison -ona par analogie avec d'autres noms de rivières.
- « rivière qui se dirige vers la mer », de l'arabe Al bahri selon le docteur Berthelon dans le bulletin d'anthropologie de la ville de Lyon, qui atteste de la présence de sarrasins dans la région depuis le 8eme siècle. Par ailleurs, la cascade formée par la rivière dite "de la Charabotte" viendrait de chara (cascade) et abiodh, beïda (blanc)[8].
Géographies
modifierLe linéaire de l'Albarine représente 59,4 kilomètres[1] et la longueur cumulée des affluents principaux 130 kilomètres[4]. Elle coule globalement du nord vers le sud puis de l'est vers l'ouest avec trois grands méandres[9]:
L'Albarine prend sa source en montagne à 950 m d'altitude[10] dans le département de l'Ain, dans le massif du Bugey (extrémité méridionale des montagnes du Jura) alimentée par plusieurs ruisseaux du plateau montagneux du Retord (1 150 m altitude) et d'Hauteville-Lompnes.(1 230 m altitude) au sein d'un complexe de zones humides (sources, étangs) d'altitude sur la commune de Brénod, dans la combe de Léchaud[11].
Après s'être écoulée sur le plateau Retord du massif du Bugey (sud du Jura), elle plonge dans des gorges par une chute de 115 m au niveau de la cascade de la Charabotte. Elle traverse plusieurs vallées dont le canton de Saint-Rambert-en-Bugey avant de rejoindre la rivière d'Ain à 40 km au nord-est de Lyon, à Châtillon-la-Palud à 222 m d'altitude[12] et affluent du Rhône.
Communes et cantons traversées
modifierDans le seul département de l'Ain, l'Albarine traverse dix-sept communes[1],[note 1], soit, de l'amont vers aval : Brénod (source), Corcelles, Champdor, Hauteville-Lompnes, Chaley, Tenay, Argis, Oncieu, Saint-Rambert-en-Bugey, Torcieu, Bettant, Ambérieu-en-Bugey, Saint-Denis-en-Bugey, Château-Gaillard, Leyment, Saint-Maurice-de-Rémens, Châtillon-la-Palud.
.
L'Albarine traverse six cantons : l'Albarine prend source dans le canton de Brénod, traverse les canton d'Hauteville-Lompnes, canton de Saint-Rambert-en-Bugey, canton d'Ambérieu-en-Bugey, canton de Lagnieu et conflue dans le canton de Chalamont, le tout dans les arrondissements de Nantua, arrondissement de Belley et de Bourg-en-Bresse.
Bassin versant
modifierL'Albarine traverse les cinq zones hydrographiques « L'Albarine du bief de Vuires à la Câline inclus », « L'Albarine de la Câline à l'Ain », « L'Albarine de sa source au bief du Vuires inclus », « L'Ain de l'Albarine au Rhône », « L'Ain du Suran à l'Albarine ».
Organisme gestionnaire
modifierÀ la suite des crues importantes de 1990 et 1991, les élus ont pris conscience de l'importance d'une gestion globale de la rivière. Associées au sein du Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Bassin Versant de l'Albarine, les communes décident de mettre en œuvre un premier contrat de rivière qui ne verra le jour qu'après dix ans de gestation, le [4].
De 2002 et 2007, le contrat de rivière a permis de travailler sur tous les enjeux importants de l'Albarine à savoir :
- la qualité de l'eau ;
- la gestion des crues ;
- les peuplements piscicoles ;
- l'information et la sensibilisation.
- la mise en valeur du patrimoine touristique et paysager ;
- la restauration du lit des berges et de la ripisylve.
Affluents
modifierL'Albarine a onze affluents[1] référencés :
- le ruisseau de Mélogne (rg[note 2]), 4,6 km sur les deux communes de Hauteville-Lompnes et Cormaranche-en-Bugey, avec un affluent :
- le Bief de Vuires (rg) 3,6 km sur les deux communes de Hauteville-Lompnes et Cormaranche-en-Bugey avec un affluent et de rang de Strahler deux.
- le ruisseau de Merdaret ou ruisseau de la Combe (rg) 2,7 km sur les deux communes de Hauteville-Lompnes et Chaley.
- le ruisseau de la Gorge (rd), 1,9 km sur les trois communes de Évosges, Hauteville-Lompnes et Chaley.
- le Chanay (rd), 2,4 km sur les deux communes de Évosges, et Tenay avec un affluent :
- le Biez de Côte de Troye (rd) 0,9 km sur la commune de Tenay sans affluent.
- le ruisseau de la Tine (rg) 1,3 km sur les deux commune de Argis et Tenay avec un affluent :
- le Biez Molet (rd) 2,5 km sur les trois communes de Argis, Évosges et Tenay.
- la Mandorne ou Bief de Malaval (rd), 10,6 km sur sept communes avec deux affluents[13] et de rang de strahler deux.
- le Brévon (rd) 4,3 km sur la seule communes de Saint-Rambert-en-Bugey avec un affluent et de rang de strahler deux[14].
- La Câline (rg) 11,8 km sur sept communes avec cinq affluents[15] et de rang de Strahler deux.
- le Bief Ravinet (rg) 5,9 km sur les cinq communes de Cleyzieu, Saint-Rambert-en-Bugey, Torcieu, Souclin et Conand.
- Le Seymard (rd) 15,5 km sur six communes avec un affluent[16] et de rang de Strahler deux.
Géoportail signale aussi dans ce bassin versant le Buizin[note 3] (rg) 12 km sur onze communes et passant en souterrain sur Saint-Denis-en-Bugey[17].
Rang de Strahler
modifierDon le rang de Strahler de l'Albarine est de trois.
Hydrologie
modifierL'Albarine est alimentée par la fonte des neiges, en montagne au printemps, et par les pluies. Elle est observée dans les trois stations hydrologiques suivantes :
- L'Albarine à Chaley - V2924020 à 430 m d'altitude pour un bassin de 135 km2 du au avec un module de 4,40 m3/s[18]
- L'Albarine à Saint-Rambert-en-Bugey - V2924010 à 286 m d'altitude pour un bassin de 231 km2 depuis le avec un module de 6,17 m3/s[18]
- L'Albarine à Saint-Denis-en-Bugey [Pont Saint Denis] - V2934010 à 230 m d'altitude pour un bassin de 288 km2 depuis le avec un module de 6,64 m3/s[3]
L'Albarine à Saint-Denis-en-Bugey
modifierLe bassin versant de l'Albarine à Saint-Denis-en-Bugey de 288 km2[3] représente 92 % du bassin versant total de l'Albarine 313 km2[2].
Son module est de 6,64 m3/s[3].
En moyenne, l'Albarine a des hautes eaux de décembre à mars avec un maximum en mars à 11,3 m3/s et de basses eaux de juin à septembre avec un minimum en août à 1,28 m3/s[3].
Étiage ou basses eaux
modifierÀ l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, le VCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas de quinquennale sèche s'établit à 0,001 m3/s, ce qui est très sévère[note 4],[3].
Drainant un bassin versant de 313 km2[2], la rivière se perd totalement par infiltration, tous les étés, sur le plateau à l'amont du fait des infiltrations dans le massif karstique. De plus, elle s'assèche aussi sur sa partie aval car elle s'enfonce dans sa nappe et disparaît alors totalement de la surface. L'été 2007 semble, de ce point de vue, être exceptionnel : le débit de la rivière est resté important, même au cœur du mois d'août.
Caractéristiques hydrologiques de la nappe phréatique de l'Albarine
modifierLa rivière Albarine est de type pluvio nival et possède la particularité d'avoir deux aquifères au vu de l'existence de deux entités géologiques différentes : le massif calcaire karstique du Bugey et la plaine alluviale et fluvio-glaciaire de l'Ain[11].
Deux nappes phréatiques, dans la vallée de l'Albarine, sont séparées, l'une de l'autre, par une couche d'argile de 0,5 à 1,5 mètres d'épaisseur. L'une, au sein des alluvions récentes, est en relation directe avec la rivière, entre 2 et 21 mètres de profondeur. L'autre aquifère, constitué de cailloutis d'origine alpine, entre 22 et 32 mètres de profondeur. Ces deux aquifères sont très perméables[11].
Il existe parfois des remontées de nappes à l'origine de crues.
Crues
modifierLes crues de l'Albarine sont caractérisées par un temps de réponse rapide des débits aux précipitations et/ou à la fonte des neiges, par une montée des eaux brutales, par des vitesses importantes et par une décrue rapide (sauf à Torcieu où la décrue est plus lente)[11].
Les crues historiques de l'Albarine ont été remarquées en avril 1668, en février 1720, en octobre 1765 et en février 1990[11].
Sur période d'observation, le débit journalier maximal a été observé le pour 244,0 m3/s. Le débit instantané maximal a été observé le [note 5] avec 315,0 m3/s en même temps que la hauteur maximale instantanée de 332 cm soit 3,32 m[3].
Le QIX 2 est de 110 m3/s, le QIX 5 est 140 m3/s, le QIX 10 est de 170 m3/s, le QIX 20 est de 190 m3/s et le QIX 50 est de 220 m3/s[3]. Le QIX 100 n'a pas encore pu être calculé vu la préiode d'observation de 63 ans.
Lame d'eau et débit spécifique
modifierLa lame d'eau écoulée dans cette partie du bassin versant de la rivière est de 730 millimètres annuellement, ce qui est plus du double de la moyenne en France, à 300 mm/an. Le débit spécifique (Qsp) atteint 23,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin[3].
Galerie
modifier-
Pont sur l'Albarine à Tenay.
-
L'Albarine à Tenay.
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L'Albarine à Argis.
-
La digue à Saint-Rambert-en-Bugey.
Aménagements et écologie
modifierFaune
modifier-
Héron pêchant dans l'Albarine.
-
Ragondin au bord de l'Albarine.
-
Castor dans l'Albarine.
-
Banc de soifs et de vairons (Albarine).
-
Couleuvre vipérine (« Natrix maura ») (Albarine).
Pêche
modifierL'Albarine est une rivière reconnue à l'échelle nationale pour la qualité de ses peuplements piscicoles. Régulièrement, des manches de championnat de France de pêche à la mouche ont lieu sur le secteur de la vallée. L'Albarine est très fréquentée par les pêcheurs à la mouche de l'Ain, du Rhône et de la Savoie, notamment pour son peuplement en truites fario et en ombres communs.
L'Albarine a cependant tendance à s'assécher et à disparaitre (infiltration) sous l'effet des étés secs, ce qui donne lieu régulièrement à des actions de pêche de sauvetage[19].
Énergie
modifierAu cours des siècles, l'Albarine a fourni son énergie à de nombreuses industries (moulins, scieries, industries textiles, etc.).
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- le SANDRE 2012 rajoute -?- six communes : Évosges, Cormaranche-en-Bugey, Le Petit-Abergement, Vaux-en-Bugey, Arandas, Hostiaz, sans doute en comptant les affluents.
- rd pour rive droite et rg pour rive gauche
- sans que le SANDRE 2012 ne le considère comme un affluent mais bien dans le bassin versant de cette même Albarine.
- moins d'un millième du module à 6,640 m3/s
- à 4 h 29
Références
modifier- Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Albarine (V29-0400) » (consulté le ).
- Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Bassin versant de l'Albarine, « l'Albarine » (consulté le ).
- Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Albarine à Saint-Denis-en-Bugey (V2934010) » (consulté le )
- Contrat de rivière.
- [1], Henry Suter: "Noms de Lieux de Suisse Romande, Savoie et environs".
- Xavier Delamarre : Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental. Paris, éditions Errance, Collection des Hespérides, 2001, p. 37- 38
- Ibid., p. 241
- L. Bertholon, « La colonisation arabe en France », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 5, no 1, , p. 109 (DOI 10.3406/linly.1886.16264, lire en ligne, consulté le )
- Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le ).
- « Source de l'Albarine » sur Géoportail (consulté le 9 juillet 2012)..
- Plan de prévention des risques "inondations et mouvements de terrain",
- « Confluence de l'Albarine » sur Géoportail (consulté le 9 juillet 2012)..
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La Mandorne (V2920540) » (consulté le )
- Sandre, « Fiche cours d'eau - Le Brévon (V2920560) » (consulté le )
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La Câline (V2920580) » (consulté le )
- Sandre, « Fiche cours d'eau - Le Seymard (V2900600) » (consulté le )
- SANDRE, « Buizin à Saint Denis en Bugey - station 06580423 » (consulté le ).
- Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Albarine à Saint-Rambert-en-Bugey (V2924010) » (consulté le )
- « SÉCHERESSE. Des poissons capturés pour les protéger », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )