Al Lirvat
Albert Lirvat, connu sous le nom de scène d'Al Lirvat, né le à Pointe-à-Pitre et mort le [1] à Paris, est un musicien de jazz et de biguine français et un des pionniers de la musique tropicale, inventeur du wabap.
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Albert Adolphe LIRVAT |
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Biographie
modifierIl est reconnu par son beau-père André Lirvat qui meurt en 1920 des suites de blessures subies pendant Première Guerre mondiale. À l'âge de 4 ans, il est confié à sa tante, qui est aussi sa marraine, dont le mari tient un commerce d'instruments et de partitions de musique à la Place de la Victoire à Pointe-à-Pitre.
Musicien
modifierD'abord guitariste, il compose à l'âge de seize ans la biguine Touloulou, qui restera un grand classique du répertoire antillais. Arrivé à Paris en 1935, il se lie notamment avec Pierre Louiss (père d'Eddy Louiss), avec lequel il compose plusieurs morceaux parus chez Odeon Records en 1939. Son diplôme d'ingénieur en poche, il repart aux Antilles où il est mobilisé et doit rejoindre la France.
En 1941, il est engagé par Félix Valvert qui l'incite à apprendre le trombone. Il se produit avec l'orchestre de ce dernier à la Boule Blanche. Deux ans plus tard, Lirvat sera déclaré meilleur tromboniste de France par le Hot Club de France et sa revue Jazz Hot[3],[4].
Parti en zone libre française en compagnie de Valvert et de musiciens tels que Robert Mavounzy, Lirvat accompagne Édith Piaf sur scène à Marseille[réf. nécessaire] puis remonte à Paris et rejoint en 1942 les formations qui se produisent à La Cigale, dont il dirigera ensuite l'orchestre de 1955 à 1961, avant de diriger celui de La Boule Blanche[5], puis de la Canne à Sucre (1976-1977). Entretemps, il s'était consacré à la musique antillaise (1946-1954), jouant dans diverses formations.
Dans les années 50, il invente le wabap après avoir écouté Dizzy Gillespie, en février 1948, à la Salle Pleyel de Paris[6],[7]. Ce genre musical applique les principes du cubop et du bebop à la biguine – ce nouveau genre connaîtra un succès fulgurant. Il utilise des harmonies traditionnelles dissonantes avec des thèmes de 32 mesures au lieu des classiques 16, 8 et 4 mesures.
Lirvat a également accompagné Joséphine Baker à l'Olympia[8] de à . Dès lors « jamais plus tout à fait considéré comme un musicien de biguine ni comme un musicien de jazz par les puristes des deux côtés » selon J. Denis, Lirvat continuera d'innover (inventant encore le kalangué et le beka ou la biguine ka[9], de se produire et de composer tout en participant à des comédies musicales, à des films (Siméon, d'Euzhan Palcy) ou à des publicités.
Discographie
modifier- Mi Bab
- Man May La
- Lanmou Ce Lanmou
- Fet An Nou
- Madrague
- Bare Yo
- Biguine Lontan
- Degage Mano
- Depose Mwen Ate
- Mi Bab
- blowin' at the cigale
- Jazz Me Blues
- Sweet Shirley
- Can't Help it
- Al's Blues
- Puisque tu me souris
- Struttin' with some barbecue
- V'loppez Moin Doudou
- Pleurez Pleurez Chabin
- A L'Ombre Des Palmiers
- Quand Même
- Moin Descende St Pierre
- Ba Moin On Ti Bo
- Laetitia
- La Peau Fromage
- Serpent Maigre
- La Ri Z'Abymes
- Summertime
- Give Over The Cheat
- Route 66
- Don't Blame Me
- No Work Today
- It's Wonderful To Be In Love
- I'm In The Mood For Love
- Two Baboons
- Blues In The Groove
- Yes The Cigal Sings Again
- When The Saints Go Marchin' In
- Original Dixieland One Step
- Wabacha
- Biguine Wabap
- Pour Toi Mon Amour
- B.W.B.
- Ti Commission La
- Moin Ka Senti En Love
- Fete A Les Fanees
- Pot-Pourri De Biguines Traditionnelles (Ninon - Moin descende St-Pierre - Martinique trop belle - La Georginana)
Al Lirvat and His Cigal's Band, Paris 1955 (FA5215, Frémeaux & Associés, 2008)
Mme Mavounzy (avec Robert Mavounzy et Alain Jean-Marie) (1969, réédition en CD HCD Prod, 2008)
Hommage à Al Lirvat, le musicien de l'âme (réédition par l'ARICOM (Association pour le rayonnement culturel des Français d'Outremer) et la Mairie de Paris, 1997)
Distinctions
modifier- 1978 : Prix Maracas D'Or[10]
- 1997 : Médaille Vermeil de la Ville de Paris[10]
- 1998 : Chevalier de l'ordre national du Mérite [11]
Références
modifier- Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Albert Adolphe Lirvat », sur MatchID
- « Al Lirvat et son orchestre de la Cigale », sur fremeaux (consulté le )
- Frédéric Négrit, Musique et immigration dans la société antillaise : en France métropolitaine de 1960 à nos jours, L'Harmattan, 2004, p.118
- "Début 1945, le Hot-Club de France publie les résultats du référendum annuel qu'il organise auprès de ses abonnés. Albert Lirvat arrive en tête parmi les trombones devant Guy Paquinet et Maurice Gladieu." - Jean-Pierre Meunier : Premiers jazzmen antillais à paris (1929-1946) sur le site Fremeaux.com
- Al Lirvat est mort, sur le blog FXG Paris Caraïbe
- Daniel Lieuze, « Al Lirvat, mémoire des Antilles », sur RFi, (consulté le )
- « LA BIGUINE À PARIS : 8. Figures musicales de la Guadeloupe », sur Lameca] (consulté le )
- Longue notice "Al Lirvat", sur le site Frémeaux et Associés
- « Décès de Al Lirvat », sur bananierbleu.fr, (consulté le ))
- « Hommage à Al Lirvat », sur Médiathèques Nord Guadeloupe (consulté le )
- Décret no 112 du 14 mai 1998
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Al Lirvat, trombone, sur le site du Bananier Bleu, musiques jazz afrocaribéennes
- Albert Lirvat, dit Al Lirvat sur le site Histoire des musiciens, compositeurs, interprètes et paroliers de Martinique, Guadeloupe, Guyane - 1918 1943
- « La tournée des clubs de jazz à Paris » [vidéo], sur ina.fr, Radiodiffusion-télévision française, (consulté le )
- Premiers jazzmen antillais à paris (1929-1946), par Jean-Pierre Meunier, sur le site de Frémeaux & Associés : contient de nombreuses précisions sur la vie et la carrière d'Al Lirvat avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale.