Ɔ

lettre de l'alphabet latin

Ɔ (minuscule ɔ), appelée o ouvert (du nom du phonème qu'elle représente dans l'alphabet phonétique international) ou c culbuté, est une lettre additionnelle utilisée comme voyelle dans certaines langues africaines d’Afrique de l’Ouest (le bambara, l’ewe, l’ikposso, le kakabé, le saxwe, le yala, le yoruba du Bénin, etc.) ou d’Afrique centrale (le lingala, le lomongo, mangbetu, etc.), et dans l’écriture de certaines langues amérindiennes comme l’atsina aux États-Unis, le comox au Canada ou le hupda en Colombie. Elle a aussi été utilisée comme consonne dans l’écriture des langues mayas du XVIIe au XXe siècle. En danois, norvégien, suédois et anciennement islandais, cette lettre, ou cette lettre suivie d’un deux-points, est utilisé comme symbole explicatif, c’est-à-dire indiquant une note explicative.

O ouvert
Ɔ ɔ
Ɔ ɔ
Graphies
Capitale Ɔ
Bas de casse ɔ
Lettre modificative
Utilisation
Alphabets akan, bambara, bwamu, comox, ewe, hupda, ikposso, kakabé, lingala, loko, lomongo, yala, yoruba, etc.
Ordre après O
Phonèmes principaux /ɔ/

Utilisation

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Alphabet phonotypique

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Description de la c culbuté par Ellis en 1848, en anglais écrit avec l’alphabet phonotypique.

En 1845, Isaac Pitman et Alexander John Ellis utilise le c culbuté ‹ ɔ › dans l’alphabet phonotypique pour représenter la consonne fricative pharyngale voisée [ʕ] utilisée en arabe[1].

Palaeotype et alphabet romique

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Dans la fin des années 1860, Alexander John Ellis utilise le o ouvert ‹ ɔ › comme symbole du Palaeotype, un alphabet phonétique développé pour la description phonétique de l’anglais au cours de son histoire, pour représenter la voyelle ouverte postérieure arrondie [ɒ]. Ellis aurait normalement voulu utiliser la petite capitale o ‹ ᴏ › mais celle-ci étant trop similaire à la lettre minuscule o ‹ o › déjà utilisée pour représenter une voyelle moyenne postérieure arrondie [][2], il préfère alors utiliser un c culbuté pour cette voyelle o ouverte.

En 1877, Henry Sweet utilise le o ouvert ‹ ɔ › pour représenter une voyelle mi-ouverte postérieure arrondie [ɔ] et le o ouvert italique ‹ ɔ › pour représenter une voyelle ouverte postérieure arrondie [ɒ].

Alphabet phonétique international

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Dans l’alphabet phonétique international, le ɔ minuscule transcrit une voyelle mi-ouverte postérieure arrondie [ɔ] (ou une voyelle ouverte postérieure arrondie [ɒ]). Cet usage est emprunté à l’alphabet romique d’Henry Sweet. À partir de 1908, le symbole alpha culbuté ‹ ɒ › peut être utilisé pour distinguer la voyelle ouverte postérieure arrondie [ɒ][3].

Langues africaines

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Plusieurs orthographes de langues africaines basés sur l’Alphabet international africain ou l’Alphabet africain de référence utilisent le Ɔ et ɔ pour transcrire une voyelle moyenne inférieure postérieure arrondie. Cette lettre est reprise dans l’Alphabet général des langues camerounaises, l’Alphabet des langues nationales du Bénin, l’Alphabet scientifique des langues du Gabon, l’orthographe standardisée du Congo-Kinshasa, l’Alphabet national guinéen, l’Alphabet national tchadien, l’Alphabet des langues nationales du Mali et l’Orthographe pratique des langues ivoiriennes.

Langues mayas

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Le c culbuté a été utilisé pour transcrire la consonne affriquée alvéolaire sourde [t͡sʼ] dans l’écriture des langues mayas du XVIIe au XXe siècle[4].

Langues scandinaves

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Le symbole explicatif ‹ ɔ: › dans un dictionnaire dano-norvégien d’Ivar Aasen publié en 1873.

En danois, norvégien, suédois et anciennement islandais, ‹ ɔ: › (le c culbuté et le deux-points) ou ‹ ɔ › (le c culbuté) est utilisé comme symbole explicatif (forklaringstegn en danois et norvégien, förklaringstecken en suédois) indiquant une note explicative[5].

Allemand

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En allemand, ‹ Ɔ, ɔ › a été proposé au XIXe siècle comme lettre pour remplacer le digraphe ‹ ch ›, représentant une consonne fricative uvulaire sourde [χ] ou une consonne fricative palatale sourde [ç], notamment dans l’orthographe de Karl Jakobi[6] ou dans l’orthographe de Gustav Michaelis (de),[7],[8].

 
Texte avec la lettre ch ‹ ɔ › et la lettre sch dans le Zeitschrift für Stenographie und Orthographie, volume 10, 1862.

Diacritiques

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Dans certaines langues, cette lettre peut être munie de diacritiques :

Variantes et formes

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Le O ouvert a différentes formes.

Formes du O ouvert
Majuscule Minuscule Description
  Formes les plus fréquentes, basées sur un C tourné.
  Forme basées sur un C réfléchi[9] (voir pour la lettre claudienne ou la lettre abréviative).

Représentation informatique

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Cette lettre possède les représentations Unicode suivantes :

formes représentations chaînes
de caractères
points de code descriptions
capitale Ɔ ƆU+0186 U+0186 lettre majuscule latine o ouvert
minuscule ɔ ɔU+0254 U+0254 lettre minuscule latine o ouvert
exposant U+1D53 U+1D53 lettre modificative minuscule o ouvert

Notes et références

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Bibliographie

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  • Association phonétique internationale, Exposé des principes de l’Association phonétique internationale, Paris et Londres,
  • (es) Carl Hermann Berendt, Cartilla en lengua maya para la enseñanza de los niños indigenas, J. D. Espinosa é Hijos, (lire en ligne)
  • E.-C. Brasseur de Bourbourg, « Esquisse d’une grammaire de la langue maya d’après celles de Beltran et de Ruz », dans Relation des choses de Yucatan de Diego de Landa, Paris, Auguste Durant, , 459-518 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  • (da) Dansk Sprognævn, « Spørgsmål og svar » », Nyt fra Sprognævnet, no 1,‎ , p. 13-14 (lire en ligne)
  • (en) Alexander John Ellis (dir.), « Orijin and ᶙs ov Ƌɛ Fɷnetic Alfabet », Ƌɛ Fɷnetic Jurnal, no 1,‎ , p. 4-31 (lire en ligne)
  • (en) Alexander J. Ellis, Syllabus of a lecture on the pronunciation of English in the sixteenth, fourteenth and thirteenth centuries, illustrated by passages from Shakespere, Chaucer and others, Waterlow & Sons, (lire en ligne)
  • (en) Alexander J. Ellis, On Early English pronunciation with especial reference to Shakspere and Chaucer, vol. 1, Londres, The Philological Society, The Early English Text Society, et The Chaucer Society, (lire en ligne)
  • (de) Karl Jakobi, System der Stolze'schen Schrift (Stenographie), Berlin, Verlag von Th. Grieben, , 2e éd. (lire en ligne)
  • (de) Gustav Michaelis, « Zeichen für ch und sch », Zeitschrift für Stenographie und Orthographie, Leipzig, vol. 5, no 4,‎ , p. 102-105 (lire en ligne)
  • (de) Gustav Michaelis (dir.), « Die Zeiɔen für ch und sch in der Sɔreibsɔrift », Zeitschrift für Stenographie und Orthographie, Leipzig, vol. 6,‎ , p. 128 (lire en ligne)
  • (de) Gustav Michaelis, Ueber die Anordnung des Alphabetes, besonders in wissenschaftlichen Wörterbüchern, Berlin, Ferd. Dümmler’s Verlagbuchhandlung, (lire en ligne)
  • (es) Juan Pío Pérez, Diccionario de la lengua maya, Merida de Yucatan, J. F. Mólina Solis, (lire en ligne)
  • [Pitman 1845] (en) « Extension of the Phonotypic Alphabet », The Phonotypic Journal, 5 Nelson Place, Bath, Phonographic Institution, vol. 4, no 43,‎ , p. 121-123 (lire en ligne)
  • (en) Lorna A. Priest, Request to document glyph variants (no L2/08-034R), (lire en ligne)
  • (es) Joaquin Ruz, Cartilla ó silabario de lengua maya, para la enseñanza de los niños indigenas, por el padre, Merida de Yucatan, Rafael Pedrera, (lire en ligne)
  • (en) Alfred Marston Tozzer, A Maya grammar, with bibliography and appraisement of the works noted, Cambridge, Massachusetts, Peabody Museum of American Archaeology and Ethnology, Harvard University, coll. « Papers of the Peabody Museum of American Archaeology and Ethnology, Harvard University » (no 9), (lire en ligne)

Voir aussi

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Liens externes

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  • Ɔ, Scriptsource.org
  • ɔ, Scriptsource.org
  • , Scriptsource.org