Éphémérides du citoyen
Les Éphémérides du citoyen est un journal français qui parut de 1765 à 1772, puis de 1775 à 1779 (sous le titre des Nouvelles Éphémérides économiques) et enfin en 1788[1]. Il s'agit du principal périodique du mouvement physiocratique.
Histoire
modifierL'histoire du journal se divise en trois temps.
Première période : les Éphémérides du citoyen
modifierLe , l'abbé Nicolas Baudeau fait paraître le premier numéro des Éphémérides du citoyen ou Chronique de l’esprit national, périodique qui paraît deux fois par semaine et dont il est le principal instigateur. Dès l’année suivante, à la suite d'une polémique avec Guillaume-François Le Trosne, Baudeau se laisse séduire par les propos d’inspiration physiocratique de ce dernier et rejoint les rangs du mouvement initié par François Quesnay. Son journal devient de la sorte une tribune mensuelle consacrée exclusivement à la vulgarisation de la doctrine des économistes et prend le titre, en , des Éphémérides du citoyen ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques. Le journal passe entre les mains de Pierre Samuel Du Pont de Nemours en 1768 mais il est interdit par le pouvoir en .
Deuxième période : les Nouvelles Éphémérides économiques
modifierEn 1774, dans le contexte du ministère Turgot, l'abbé Baudeau relance le périodique sous le titre des Nouvelles Éphémérides économiques ou Bibliothèque raisonnée de l’histoire, de la morale et de la politique afin de continuer à répandre les préceptes de la pensée physiocratique (19 vol. in-12 de 1774 à 1776). À la suite du renvoi de Turgot et à cause d’un article qui dénonçait les dépenses importantes engagées par le roi lors de la Guerre de Sept ans, Baudeau est exilé quelques mois en Auvergne et son journal est à nouveau censuré en .
Troisième période : l'ultime résurrection des Nouvelles Éphémérides économiques
modifierEn 1788, Baudeau ressuscite une fois encore, de janvier à mai, son périodique sous le titre des Nouvelles Éphémérides économiques.
Collaborateurs
modifierLes collaborateurs du journal sont nombreux. On compte entre autres :
- François Quesnay (signature A ou Alpha)
- Le marquis de Mirabeau (signature B)
- Du Pont (signature H ou O),
- L'abbé Baudeau (signature L ou LB)
- L'abbé Roubaud (signature G ou R)
- Guillaume-François Le Trosne (signature M)
- Jean-François Vauvilliers (signature Y)
- Turgot (signature C ou X)
- Lemercier de la Rivière
- Saint-Péravy (signature Q)
- L'abbé de L'Ecuy (signature AF)
- La Vauguyon (signature D)
- Le margrave de Bade-Durlach Charles Ier de Bade.
- Diderot (signature T)
Titres successifs du journal
modifier- Éphémérides du citoyen ou Chronique de l’esprit national : 1765-1766
- Éphémérides du citoyen ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques : 1767-1772
- Nouvelles Éphémérides économiques ou Bibliothèque raisonnée de l’histoire, de la morale et de la politique : 1774-1776
- Nouvelles Éphémérides économiques : 1788
Bibliographie
modifier- Bernard Herencia, Les Éphémérides du citoyen et les Nouvelles Éphémérides économiques 1765-1788. Documents et table complète, Ferney-Voltaire, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, 2014, 418 p.
- Anthony Mergey, L’État des physiocrates : autorité et décentralisation, Aix-en-Provence, PUAM, 2010, 586 p.
- Georges Weulersse, La physiocratie à la fin du règne de Louis XV (1770-1774), PUF, 1959, 238 p.
- Georges Weulersse, La physiocratie sous les ministères de Turgot et de Necker (1774-1781), PUF, 1950, 371 p.
- Georges Weulersse, La physiocratie à l’aube de la révolution (1781-1792), Édition de l’école des hautes études en sciences sociales, 1985, 452 p.
- Georges Weulersse, Le mouvement physiocratique en France (1756-1770), Paris, Félix Alcan, 1910, xxxiv, 617, 768 p., 2 vols
Notes et références
modifier- ÉPHÉMÉRIDES DU CITOYEN (1765-1772) sur dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr