Élections fédérales allemandes de 2025

Les élections fédérales allemandes de 2025 (en allemand : Bundestagswahl 2025) sont prévues le afin de renouveler les 598 sièges du Bundestag. À l'issue de ces élections fédérales débutera la vingt-et-unième législature du Bundestag.

Élections fédérales allemandes de 2025
630 sièges du Bundestag
(Majorité absolue : 316 sièges)
Type d’élection Élections législatives
SPD – Olaf Scholz
Sièges en 2021 206
CDU – Friedrich Merz
Sièges en 2021 197
Grünen – Robert Habeck
Sièges en 2021 118
FDP – Christian Lindner
Sièges en 2021 92
AfD – Alice Weidel
Sièges en 2021 83
Linke – Jan van Aken et Heidi Reichinnek
Sièges en 2021 39
Chancelier fédéral
Sortant
Olaf Scholz
SPD
Direction fédérale des Élections

La date du scrutin est initialement fixée au par le président fédéral, après recommandation du gouvernement fédéral. Cependant, à la suite de la crise politique de , qui provoque la rupture de la coalition en feu tricolore et la mise en minorité du cabinet, le chancelier fédéral, Olaf Scholz, exprime sa volonté d'organiser des élections anticipées le . Cette volonté est confirmée suite à l'échec d'un vote de confiance le .

Contexte

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Élections de 2021

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Les élections fédérales de 2021 ont marqué un tournant en Allemagne. Pour la première fois, les deux principaux partis, la CDU/CSU et le SPD, ont obtenu moins de 50 % des voix combinées, alors que les autres partis, tels que Les Verts, le FDP et l'AfD, ont renforcé leurs assises parlementaires. Le SPD est arrivé en tête avec 25,7 % des voix, suivi de la CDU/CSU à 24,1 %, un score historiquement bas pour cette dernière, après 16 ans avec Angela Merkel à sa tête. À l'issue de ces élections, les pourparlers aboutissent à une coalition en feu tricolore, entre les sociaux démocrates du SPD, les écologistes des Verts et les libéraux du FDP, avec Olaf Scholz en tant que chancelier[1].

Recul du SPD durant les élections intermédiaires

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Les élections européennes du 9 juin 2024 et les diverses élections régionales en Saxe, Thuringe et Brandebourg de septembre 2024 sont marquées par de faibles scores pour les 3 partis membres de la coalition gouvernementale, stigmates de l'impopularité croissante de cette dernière. Ces élections sont aussi caractérisées par le retour en puissance du parti conservateur de la CDU/CSU, ainsi que par des scores sans précédent pour le parti d'extrême droite AfD[2].

Crise politique de 2024

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Le 23 août 2024, le président fédéral fixe la date du scrutin au 28 septembre 2025 après recommandation du gouvernement[3].

Des désaccords éclatent dès la fin de l'été 2024 dans la coalition, notamment sur la question de la dette, laquelle le ministre libéral des Finances et président du FDP Christian Lindner refuse d'augmenter. Le 6 novembre 2024, Olaf Scholz limoge Christian Lindner, qui demande en réaction aux ministres membres de son parti de démissionner du gouvernement[4]. Le gouvernement allemand se retrouve sans majorité parlementaire. Scholz annonce également son intention de poser la question de confiance au Bundestag le , son échec prévisible devant permettre la convocation d'élections fédérales anticipées en mars 2025[5]. Cependant, Friedrich Merz, président du Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) réclame la tenue du vote de confiance dès novembre, pour pouvoir organiser le scrutin en janvier 2025[6].

Le , le chancelier se déclare prêt à avancer la date du vote de confiance qu'il a annoncé vouloir solliciter et à l'organiser « avant Noël », à condition d'une entente en ce sens entre le SPD et la CDU/CSU[7]. Un accord survient deux jours plus tard entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates, qui prévoit l'organisation du vote de confiance le afin de tenir les élections le [8],[9]. Comme prévu, Olaf Scholz perd le vote de confiance le par 394 voix contre, 207 voix pour et 116 abstentions, ouvrant formellement la voie à la dissolution du Bundestag et à la convocation d'élections anticipées le [10].

Organisation

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Système électoral

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Présentation schématique du système électoral allemand.

Les députés (en allemand : Mitglieder des Bundestags (MdB)), sont élus pour une législature (en allemand : Wahlperiode) de quatre ans au scrutin majoritaire uninominal et proportionnel par compensation.

Conformément à la loi électorale fédérale, le Bundestag se compose de 598 députés, dont 299 élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans 299 circonscriptions.

Le jour du scrutin, chaque électeur dispose de deux voix :

  • la « première voix » (en allemand : Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription (en allemand : Direktkandidaten im Wahlkreis) ;
  • la « seconde voix » (en allemand : Zweitstimme) lui permet de voter pour une liste de candidats présentée dans le cadre de son État fédéré (en allemand : Landesliste).

À l'issue du dépouillement, l'intégralité des 598 sièges est répartie au scrutin proportionnel de Sainte-Lagüe sur la base des secondes voix entre les partis politiques totalisant plus de 5 % des suffrages exprimés au niveau national ou qui l'ont emporté dans au moins trois circonscriptions. Le seuil de 5 % ne s'applique cependant pas aux partis représentant l'une des minorités officiellement reconnues par le gouvernement allemand — Sorabes, Danois, Frisons et Roms — pour lesquels seul le quotient électoral s'applique[11].

Une fois la répartition proportionnelle effectuée, les sièges alloués à chaque parti sont pourvus en priorité par les députés fédéraux élus au scrutin majoritaire. Les sièges non pourvus avec les « premières voix » sont ensuite comblés par les candidats présents sur les listes régionales.

Avec un tel mode de scrutin, il est possible pour un parti de remporter plus de sièges au scrutin majoritaire que ce que la répartition proportionnelle lui accorde. Ces mandats, qualifiés de supplémentaires (en allemand : Überhangmandat) sont conservés et des mandats complémentaires (en allemand : Ausgleichsmandat) sont alors attribués aux autres partis afin de rétablir la proportionnalité de la représentation parlementaire. Ainsi lors des élections fédérales du , 111 sièges ont été ajoutés au Bundestag, qui compte donc 709 députés. En mars 2023, une loi limite à terme le nombre de députés à 630[12].

Convocations des élections

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La convocation des élections fédérales est une prérogative propre au président de la République fédérale, qui doit toutefois tenir compte des recommandations du gouvernement fédéral. Comme le prévoit l'article 39 de la Loi fondamentale, ladite convocation doit être rendue publique entre quarante-six et quarante-huit mois après l'ouverture de la législature sortante.

Législature

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La 21e législature du Bundestag, issue des élections fédérales de , doit durer quatre ans, sauf si celle-ci devait être abrégée par une dissolution qui serait décidée, à certaines conditions, par le président de la République fédérale. C'est après l'ouverture de cette législature que devront débuter les traditionnelles tractations propres à la formation d'un gouvernement fédéral.

Principaux partis

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Parti Idéologie Chef de file Résultats en 2021
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Olaf Scholz
(Chancelier fédéral)
25,7 % des voix
206 députés
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit à droite
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Friedrich Merz 18,9 % des voix
152 députés
Union chrétienne-sociale en Bavière
Christlich-Soziale Union in Bayern
5,2 % des voix
45 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie politique, progressisme
Robert Habeck 14,8 % des voix
118 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre à centre droit
Libéralisme, libéralisme économique
Christian Lindner 11,5 % des voix
92 députés
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Extrême droite
Euroscepticisme, national-conservatisme, populisme
Alice Weidel 10,3 % des voix
83 députés
Die Linke
La Gauche
Gauche à extrême gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme, populisme
Heidi Reichinnek et Jan van Aken 4,9 % des voix
39 députés
Alliance Sahra Wagenknecht - Pour la raison et la justice Gauche radicale ou attrape-tout
Nationalisme, populisme et conservatisme de gauche, socialisme démocratique
Sahra Wagenknecht Nouveau

Sondages

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Résultats

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Résultats des élections fédérales allemandes de 2025
Partis Sièges de circonscription Sièges de liste Total
sièges
+/−
Votes % Sièges +/− Votes % +/- Sièges
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU)
Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU)
Total Unions chrétiennes[n 1] (CDU/CSU)
Alternative pour l'Allemagne (AfD)
Parti libéral-démocrate (FDP)
Die Linke (Linke)
Alliance 90 / Les Verts (Grünen)
Électeurs libres (FW)
Alliance Sahra Wagenknecht - Pour la raison et la justice (BSW) Nv
Autres
Indépendants -
Suffrages exprimés
Votes blancs et nuls
Total 100 299   100 - 299 598   79
Abstention
Inscrits / participation

Notes et références

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  1. La CSU se présente uniquement en Bavière, tandis que la CDU se présente dans le reste de l'Allemagne. Les deux partis forment un groupe commun au Bundestag.
  1. Agence France-Presse, « En Allemagne, le SPD, les Verts et les libéraux sont parvenus à un accord de coalition »  , Le Monde, (consulté le )
  2. Valentine Pasquesoone, « Résultats des européennes 2024 : en Allemagne, la coalition du chancelier Olaf Scholz devancée par la droite et l'extrême droite »  , sur France Info, (consulté le )
  3. The Associated Press, « Les prochaines élections nationales en Allemagne auront lieu en septembre 2025 », sur L’actualité, (consulté le ).
  4. Le HuffPost avec AFP, « Séisme en Allemagne après cette décision du chancelier Olaf Scholz, la coalition implose », sur Le HuffPost, (consulté le )
  5. (de) « Kanzler Scholz will im Januar Vertrauensfrage stellen », Tagesschau,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Nathalie Versieux, « Allemagne Pourquoi l’Allemagne entre dans une période de fortes turbulences », sur Le Vif, (consulté le ).
  7. AFP, « En Allemagne, Olaf Scholz se dit prêt à un vote de confiance avant la fin de l’année en vue d’élections anticipées », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. AFP, « Allemagne : les élections législatives anticipées se tiendront le 23 février », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. AFP, « En Allemagne, les élections législatives anticipées auront lieu le 23 février »  , Le Temps, (consulté le )
  10. Elsa Conesa, « En Allemagne, le Bundestag en faveur d’élections anticipées, Olaf Scholz perd le vote de confiance »  , Le Monde, (consulté le )
  11. « Les minorités ont-elles des partis ? », sur deutschland.de, deutschland.de, (consulté le )
  12. « Allemagne: les députés adoptent une loi pour réduire le nombre d'élus au Bundestag »  , sur RFI,

Voir aussi

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Articles connexes

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