Élection présidentielle américaine de 1796

troisième élection du président des États-Unis

L'élection présidentielle américaine de 1796 se déroule le pour le vote populaire et du 4 novembre au 7 décembre pour le vote du collège électoral des États-Unis. Elle est la troisième élection présidentielle depuis l'adoption de la Constitution en 1787. C'est la première à voir se dérouler une véritable compétition, le président sortant, George Washington, ayant choisi de ne pas se représenter. Elle aboutit au résultat paradoxal de l'élection de deux rivaux : le fédéraliste John Adams est élu président et le démocrate-républicain Thomas Jefferson vice-président, car jusqu'en 1804 et le vote du XIIe amendement, l'élection du président et du vice-président étaient différenciées. C'est la première élection présidentielle à 16 États, le Tennessee intégrant la fédération le , quatre ans après celle du Kentucky.

Élection présidentielle américaine de 1796
139 membres du collège électoral
(majorité absolue : 70 membres)
Du au
Type d’élection Élection présidentielle[a]
Mandat Du au
Corps électoral et résultats
Population 4 706 570
Participation
20,1 %[1] en augmentation 13,8
John Adams – Parti fédéraliste
Voix 35 726
53,4 %
Grands électeurs 71
Thomas Jefferson – Parti républicain-démocrate
Voix 31 115
46,6 %
Grands électeurs 68
Collège électoral
Carte
Président des États-Unis
Sortant Élu
George Washington
Sans étiquette
John Adams
Parti fédéraliste

Candidats

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Jusqu'en 1951 et l'adoption du XXIIe amendement, la Constitution n'imposait pas de limitation du nombre de mandats. George Washington refusa de se présenter une troisième fois, comme le fera Ulysses S. Grant en 1876. Seuls Grover Cleveland (1884, 1888, 1892), Franklin Delano Roosevelt (1932, 1936, 1940, 1944) et Donald Trump (2016, 2020, 2024) se représentèrent plus de deux fois consécutives, tandis que William Jennings Bryan s'est présenté trois fois non consécutives (1896, 1900, 1908).

Parti fédéraliste

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Parti républicain-démocrate

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Désignation du collège électoral

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Les seize États de l'Union ont recours à différentes méthodes pour élire leurs grands électeurs :

  • ils sont nommés par la législature de l'État en Caroline du Sud, au Connecticut, au Delaware, au New Jersey, à New York, au Rhode Island et au Vermont ;
  • ils sont élus par la population via des circonscriptions spécifiques en Caroline du Nord, au Kentucky, au Maryland et en Virginie ;
  • ils sont élus par la population à travers une élection unique en Géorgie, en Pennsylvanie et au New Hampshire (dans ce dernier État, la législature a le dernier mot si aucun candidat ne remporte la majorité) ;
  • dans le Massachusetts, deux électeurs sont nommés par la législature et les autres sont choisis parmi les deux candidats ayant reçu le plus de voix dans chaque circonscription électorale ;
  • dans le Tennessee, chaque comté élit un délégué et les délégués procèdent ensuite au choix d'un électeur dans leur circonscription.

Le collège électoral pour cette élection est composé de 138 membres.

Campagne

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Après la confirmation du retrait de George Washington, le vice-président sortant, John Adams, apparaît comme le candidat logique des fédéralistes. Il s'adjoint le populaire Thomas Pinckney, ancien ambassadeur en France, comme candidat à la vice-présidence. Thomas Jefferson est, lui, le chef de file des démocrates-républicains, avec Aaron Burr, sénateur de New York, comme colistier.

La campagne est très vive et principalement axée sur les critiques que chacun des camps fait à l'autre. Les fédéralistes sont ainsi accusés d'être des « aristocrates », soutenant de fait le principe de la monarchie, et d'être trop conciliants avec le Royaume-Uni. Dans l'autre sens, le soutien des démocrates-républicains à la France est jugé comme une adhésion de fait aux outrances de la Terreur.

Résultats

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Avant l'adoption du XIIe amendement de la Constitution, l'élection du président n'est pas distinguée de celle du vice-président. Une fois les candidatures déclarées, chaque électeur dispose de deux voix. S'il obtient la majorité absolue, le candidat arrivé en tête est élu président et celui arrivé en deuxième position est élu vice-président.

Malgré la constitution des « tickets » Adams-Pinckney et Jefferson-Burr, les deux partis ne peuvent empêcher la présence de candidats « dissidents », sans que cela paraisse d'ailleurs faire accroc à la logique de parti. Les deux partis sont très proches l'un de l'autre, un certain nombre d'électeurs n'hésitèrent pas à voter pour un candidat fédéraliste et un candidat démocrate-républicain, et les électeurs sont réunis dans les capitales des États et non pas dans un lieu unique pour procéder au vote. Tous ces éléments contribuent à l'élection d'un duo exécutif hétérogène.

Candidats Parti Grands électeurs Vote populaire
John Adams Parti fédéraliste 71 35 726
Thomas Jefferson Parti républicain-démocrate 68 31 115
Thomas Pinckney Parti fédéraliste 59
Aaron Burr Parti républicain-démocrate 30
Samuel Adams Parti républicain-démocrate 15
Oliver Ellsworth Parti fédéraliste 11
George Clinton Parti républicain-démocrate 7
John Jay Parti fédéraliste 5
James Iredell Parti fédéraliste 3
George Washington 2
John Henry (en) Parti républicain-démocrate 2
Samuel Johnston Parti fédéraliste 2
Charles Cotesworth Pinckney Parti fédéraliste 1
Total 276 66 841

Notes et références

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  1. Élection au suffrage universel indirect. Le vote populaire permet aux grands électeurs désignés par les différents partis de voter pour le candidat arrivé en tête dans chaque État.

Références

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  1. (en) « National General Election VEP Turnout Rates, 1789-Present », sur www.electproject.org (consulté le ).