Élections fédérales canadiennes de 1997

élection des députés siégeant à la Chambre des communes du Canada de 1997 à 2000

Les élections fédérales canadiennes de 1997 se déroulent le afin d'élire les députés de la 36e législature de la Chambre des communes du Canada. Le Parti libéral du Canada, dirigé par Jean Chrétien, remporte un deuxième mandat majoritaire. Le Parti réformiste du Canada remplace le Bloc québécois en tant qu'Opposition officielle.

Élections fédérales canadiennes de 1997
301 sièges de la Chambre des communes
(Majorité absolue : 151 sièges)
Type d’élection Élection législative fédérale
Parti libéral – Jean Chrétien
Voix 4 994 277
38,46 %
en diminution 2,8
Sièges obtenus 155 en diminution 19
Parti réformiste – Preston Manning
Voix 2 513 080
19,35 %
en augmentation 0,7
Sièges obtenus 60 en augmentation 10
Bloc québécois – Gilles Duceppe
Voix 1 385 821
10,67 %
en diminution 2,9
Sièges obtenus 44 en diminution 6
NPD – Alexa McDonough
Voix 1 434 509
11,05 %
en augmentation 4,2
Sièges obtenus 21 en augmentation 12
Parti progressiste-conservateur – Jean Charest
Voix 2 446 705
18,84 %
en augmentation 2,8
Sièges obtenus 20 en augmentation 18
Résultats par province
Carte
Sièges à la Chambre des communes
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Jean Chrétien
Libéral majoritaire
Jean Chrétien
Libéral majoritaire

L'élection reproduit de près les tendances établies lors de l'élection de 1993. Les libéraux font un balayage de l'Ontario, les bloquistes divisés remportent une majorité (réduite) au Québec, et la plus grande partie de l'Ouest est remportée par les réformistes, particulièrement en Alberta, permettant au parti de remplacer le Bloc en tant que deuxième parti en importance en Chambre.

Un changement majeur toutefois : le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti progressiste-conservateur du Canada éliminent presque le Parti libéral dans les Provinces de l'Atlantique (seule l'Île-du-Prince-Édouard demeure aux mains des libéraux). Les électeurs atlantiques, mécontents des coupures à l'assurance-emploi et à d'autres programmes, font chuter deux ministres. David Dingwall, ministre des Travaux publics, en Nouvelle-Écosse, et Doug Young, ministre de la Défense nationale, au Nouveau-Brunswick, sont tous deux défaits par des candidats néo-démocrates, ce qui constitue un revers majeur pour les libéraux.

Lorsque l'élection est déclenchée, plusieurs commentateurs notent qu'elle met fin au deuxième mandat majoritaire le plus court de l'histoire canadienne ; seul le mandat de Wilfrid Laurier de 1908 à 1911 a duré moins de temps. La décision de Chrétien de déclencher une élection anticipée est interprétée comme du cynisme par certains, le Manitoba ne s'étant toujours pas remis des inondations de la rivière Rouge plus tôt dans l'année. Reg Alcock et plusieurs autres au sein du Parti libéral s'étaient opposés au moment choisi pour le vote, et les résultats décevants poussent les partisans de Paul Martin à s'organiser contre Chrétien.

Le débat des chefs en français tenu le a été interrompu en raison d'un incident inusité. Le débat, qui réunissait les principaux chefs de partis à Ottawa, a dû être interrompu lorsque l'une des modératrices, l'animatrice Claire Lamarche du réseau TVA, s'est s'effondrée subitement durant les échanges. Le débat était diffusé sur les principaux réseaux de télévision francophones du Canada[1],[2].

Plusieurs commentateurs, le soir de l'élection, prédisent même que les libéraux seraient réduits à un gouvernement minoritaire, bien qu'il soit clair qu'aucun des partis d'opposition ne peut remporter une pluralité de sièges. Les libéraux réussissent à remporter une majorité de 4 sièges grâce à quelques gains au Québec aux dépens du Bloc, mais ils terminent tout de même en moins bonne position qu'en 1993 à cause des pertes au Canada atlantique. Principalement grâce à ces gains, les tories de Jean Charest et les néo-démocrates d'Alexa McDonough retrouvent tous deux leur statut de parti officiel à la Chambre des communes. Le député indépendant John Nunziata, qui avait été expulsé du Parti libéral pour s'être opposé à la Taxe sur les produits et services, est réélu dans sa circonscription torontoise.

Si 718 voix dans 5 circonscriptions différentes (Bonavista—Trinity—Conception, 286 voix ; Simcoe—Grey, 241 voix ; Humber—St. Barbe—Baie Verte, 117 voix ; Cardigan, 50 voix ; et Bellechasse—Etchemins—Montmagny—L'Islet, 24 votes) étaient allés au candidat de deuxième place (NPD, Réf., PC, PC, et BQ respectivement) au lieu d'aller aux libéraux, ceux-ci se seraient retrouvés en situation de gouvernement minoritaire.

Campagne

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Soutiens de la presse

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En 1993 En 1997
Le Devoir Bloc Bloc[3]
Le Droit Libéral Libéral[4]
Le Soleil Aucun Libéral[5]
La Presse Libéral Libéral[6]
The Gazette Libéral Libéral[7]
The Globe and Mail Libéral (min.) PC[8]
Toronto Star Libéral Libéral[9]

Les principaux titres de la presse anglophone et francophone du pays maintiennent leur appui au Parti libéral – à l'exception notable du Globe and Mail qui fait le choix d'appuyer le Parti progressiste-conservateur après avoir appuyé un mandat minoritaire au Parti libéral en 1993. Le Devoir maintient son appui au Bloc québécois tandis que Le Soleil, qui n'avait donné aucun soutien en 1993, fait le choix d'appuyer le Parti libéral.

Sondages

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Des élections de 1993 à celles de 1997
Intentions de votes
  • Parti progressiste-conservateur
  • Parti libéral du Canada
  • NPD
  • Bloc québécois
  • Parti réformiste

Résultats

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Le taux de participation se situe à 67,0 % des électeurs enregistrés, un des plus bas niveaux jamais atteint au fédéral.

 
Parti Chef Nombre de
candidats
Sièges Voix
1993 Dissolution. Élus % Évol. Nombre absolu % % Évol.
     Libéral Jean Chrétien 301 177 174 155 -12,4 % 4 994 277 38,46 % -2,78 %
     Réformiste Preston Manning 227 52 50 60 +15,4 % 2 513 080 19,35 % +0,66 %
     Bloc québécois Gilles Duceppe 75 54 50 44 -18,5 % 1 385 821 10,67 % -2,85 %
     NPD Alexa McDonough 301 9 9 21 +133,3 % 1 434 509 11,05 % +4,17 %
     Progressiste-conservateur Jean Charest 301 2 2 20 +900 % 2 446 705 18,84 % +2,80 %
     Vert Joan Russow 79 - - - - 55 583 0,43 % +0,18 %
     Loi naturelle Neil Paterson 136 - - - - 37 085 0,29 % +x
     Héritage chrétien Ron Gray 53 - - - - 29 085 0,22 % +x
     Parti action canadienne Paul Hellyer 58 * - - * 17 502 0,13 % *
     Marxiste-léniniste Hardial Bains 65 - - - - 11 468 0,09 % +0,05 %
     Indépendant 71 - 6 1   34 507 0,46 % -0,10 %
     Aucune appartenance 5 - - - - 26 252 0,01 % -0,08 %
     Vacant 4  
Total 1672 295 295 301 +2,03 % 12 985 874 100 %  
Sources : http://www.elections.caHistorique des circonscriptions depuis 1867

Notes :

* N'a pas présenté de candidats lors de l'élection précédente.

x - moins de 0,005 % des voix

Par province

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Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL TNO YK Total
     Libéral Sièges : 6 2 1 6 101 26 3 4 4 2 155
     Voix (%) : 28,8 24,0 24,7 34,3 49,5 36,7 32,9 28,4 44,8 37,9 43,1 22,0 38,5
     Réformiste Sièges : 25 24 8 3 60
     Voix (%) : 43,1 54,6 36,0 23,7 19,1 0,3 13,1 9,7 1,5 2,5 11,7 25,3 19,4
     Bloc québécois Sièges : 44 44
     Voix (%) : 37,9 10,7
     NPD Sièges : 3 5 4 2 6 1 21
     Voix (%) : 18,2 5,7 30,9 23,2 10,7 2,0 18,4 30,4 15,1 22,0 20,9 28,9 8,5
     Progressiste-conservateur Sièges : 1 1 5 5 5 3 20
     Voix (%) : 6,2 14,4 7,8 17,8 18,8 22,2 35,0 30,8 38,3 36,8 16,7 13,9 18,8
     Autre Sièges : 1 1
     Voix (%) : 0,6 0,2 0,1 0,3 0,6 0,4 0,4 0,5 7,6 8,9 0,5
Total sièges : 34 26 14 14 103 75 10 11 4 7 2 1 301
Partis n'ayant remporté aucun siège :
     Vert Voix (%) : 2,0 0,4 0,4 0,1 0,2 0,4
     Loi naturelle Voix (%) : 0,3 0,3 0,2 0,1 0,2 0,3 0,6 0,4 0,1 0,2 0,3
     Héritage chrétien Voix (%) : 0,4 0,1 0,4 0,4 0,2 1,0 0,2
     Action canadienne Voix (%) : 0,3 0,2 0,1
     Marxiste-léniniste Voix (%) : 0,1 0,2 0,1 0,1 0,1

Source : Élections Canada

  • Nombre de partis : 10
  • L'élection de 1997 est l'une de seulement deux élections de l'histoire du Canada (l'autre étant 1993) où l'Opposition officielle ne remporte pas la majorité des sièges de l'opposition ; le Parti réformiste détient 60 sièges, mais les autres partis d'opposition avec les indépendants détiennent un total combiné de 86 sièges.

10 circonscriptions les plus serrées

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  1. Sackville—Eastern Shore, N-É : Peter Stoffer (NPD) défait Ken Streatch (PC) par 41 voix
  2. Bellechasse—Etchemins—Montmagny—L'Islet, QC : Gilbert Normand (lib.) défait François Langlois (BQ) par 47 voix
  3. Selkirk—Interlake, MB : Howard Hilstrom (réf.) défait Jon Gerrard (lib.) par 66 voix
  4. Cardigan, ÎPE : Lawrence MacAulay (lib.) défait Dan Hughes (PC) par 99 voix
  5. Bonaventure—Gaspé—Îles-de-la-Madeleine—Pabok, QC : Yvan Bernier (BQ) défait Patrick Gagnon (lib.) par 179 voix
  6. Saskatoon—Humboldt, SK : Jim Pankiw (réf.) défait Dennis Gruending (NPD) par 220 voix
  7. Humber—St. Barbe—Baie Verte, TNL : Gerry Byrne (lib.) défait Art Bull (PC) par 232 voix
  8. Chicoutimi, QC : André Harvey (PC) défait Gilbert Fillion (BQ) par 317 voix
  9. Frontenac—Mégantic, QC : Jean-Guy Chrétien (BQ) défait Manon Lecours (lib.) par 465 voix
  10. Simcoe—Grey, ON : Paul Bonwick (lib.) défait Paul Shaw (réf.) par 481 voix

Références

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  1. Marie-Claude Massie, « Claire Lamarche: le départ d'une grande dame »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Canoë Tempo, (consulté le )
  2. Consortium des médias, « 1997 : Débat interrompu », sur Archives de Radio-Canada, Société Radio-Canada, (consulté le )
  3. Lise Bissonnette, « Le Bloc québécois, pour le principe : Le choix du 2 juin — Épilogue », Le Devoir,‎ , A6 (lire en ligne, consulté le )
  4. Pierre Bergeron, « Le choix du 2 juin (2) : Gouverner le Canada par défaut », Le Droit, Ottawa-Hull,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  5. Gilbert Lacasse, « Notre vote du 2 juin », Le Soleil, Québec,‎ , B6 (lire en ligne)
  6. (en) CBC News, « La Presse endorses Justin Trudeau's Liberals », sur CBC (consulté le ).
  7. (en) « Liberals merit second majority », The Gazette, Montréal,‎ , B4
  8. (en) « Who made the case to govern? », The Globe and Mail, Toronto,‎ , A20
  9. (en) « Documenting The Past 40 Years Of Media Election Endorsements », sur Passage, (consulté le ).

Sources

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