Édouard Sautayra, né le à Saint-Marcel près de Montélimar (Drôme), décédé le , est un magistrat français qui a accompli une carrière remarquable en Algérie.

Édouard Sautayra
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MontélimarVoir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie

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La vie et la carrière de ce magistrat sont retracées par une courte bibliographie qui lui est consacrée dans le Dictionnaire biographique de la Drôme. Le plus simple est sans doute de la reproduire :[style à revoir]

« Sautayra (Édouard), fils de Charles Alexandre Gustave Sautayra et de Lucie-Agathe Chabas, né à Saint-Marcel-de-Sauzet (Drôme), le , se fit recevoir docteur en droit et concourut avec succès, en 1849, pour une place d’auditeur au Conseil d’État, qu’il abandonna au [1]. Devenu juge de paix de Mascara (Algérie), huit ans après, c’est-à-dire alors qu’il s’agissait, non seulement d’organiser l’administration de la justice dans notre grande colonie africaine[style à revoir], mais encore et surtout de faire comprendre aux populations arabes les bienfaits de cette organisation, en conciliant leurs traditions et leurs coutumes séculaires avec les principes de notre droit, il se mit aussitôt à étudier le droit musulman et la loi mosaïque, son point de départ. Et cette étude ayant été continuée pendant plusieurs années, dans différents postes, il entreprit, avec le concours de M. Charleville, la première traduction qui ait été faite du Code rabbinique, et l’accompagna des explications des docteurs juifs et de la jurisprudence de la cour d’Alger : travail d’autant plus utile pour les magistrats français en Algérie, qu’il leur importe de connaître la loi musulmane, en remontant à ses sources, pour bien remplir leur tâche[2].

Successivement juge d’instruction à Tlemcen (), juge à Alger (), et président à Mostaganem () Édouard Sautayra était, depuis le , vice-président du tribunal d’Alger, lorsqu’il publia cette traduction, que suivirent d’autres travaux inspirés du même esprit ; devenu conseiller à la cour d’Alger le , il y était président de chambre depuis le , lorsqu’on lui confia, en 1880, la chaire de droit musulman à l’école de droit d’Alger. Appelé, enfin, à la première présidence de la même cour le , il semblait devoir occuper pendant longtemps cette haute charge, lorsqu’il mourut subitement à Montélimar, le , étant alors officier de la Légion d’honneur et de l’Instruction publique, chevalier de l’ordre de Charles III et grand-croix du Nicham.

Inhumé auprès des siens à Saint-Marcel-de-Sauzet, il y a été rejoint en 1894, par sa veuve, qui a laissé 10 000 fr à la commune, à la charge d’entretenir des fleurs sur le tombeau des Sautayra, et de distribuer des secours aux indigents, chaque année, à l’anniversaire de son décès et à celui de son mari. »

Sautayra est principalement connu pour son ouvrage qu’il écrivit en collaboration avec E. Cherbonneau (fils d'Auguste Cherbonneau) : Sautayra et E. Cherbonneau, Droit Musulman. Du statut personnel et des successions, 2 volumes, Paris, 1873-1874. Ouvrage qui est encore mentionné en 1947 par G.-H. Bousquet . (Cf. Dossier : Arch. Nat. : BB 6 (II) / 388, d. 522.)

  1. Le père de notre Édouard était un homme politique farouchement anti-bonapartiste et le faisait savoir. Ceci explique que la famille se fit discrète au lendemain du coup d’état. Cf. J. Brun-Durand, Dictionnaire, op. cit. p. 333.
  2. Cette remarque est intéressante à un double titre, à savoir par l’exactitude et l’erreur qu’elle comporte. Qu’il y ait une lointaine filiation entre le droit hébreu et le droit musulman, ceci est indéniable ; mais la connaissance du droit rabbinique présentait pour les juges français une utilité dans la mesure où ils étaient amenés à connaître des différends entre membres de la communauté juive et non pas pour remonter aux sources du droit musulman. À la décharge de l’auteur de la notice, précisons qu’il l’emprunte à la préface de l’ouvrage de Sautayra : « Les magistrats français ont donc besoin de connaître la loi musulmane… Or la source du droit musulman est incontestablement, au moins en ce qui concerne les questions d’état, dans la législation hébraïque. » É. Sautayra et M. Charleville, Code rabbinique. Eben Haezer, t. 1, Paris, 1868, p. 10. Par ailleurs, peut-être Sautayra emprunte-t-il lui-même cette affirmation à Keijzer qui mentionne la filiation entre le droit rabbinique et le droit musulman [Cette remarque a été faite par M. L. Buskens lors d’un colloque à Rouen le 11 octobre 2012] ; Sautayra connaît l’œuvre de Keijzer qu’il cite dans son traité sur le statut personnel et les successions, p. III et passim.

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