Ypomoni
Ypomoni est un collectif militant fondé en 2021 opposé à toute transition de genre. Il accentue sa communication sur celle des mineurs.
Historique
modifierLe collectif est fondé en 2021[1] par une scientifique et militante féministe radicale[2] sous le pseudonyme de Camille Lebreton[1]. Son nom vient de υπομονή, le mot grec pour patience[2][source insuffisante]. Sa création vise alors à militer pour la suppression de la notion d'identité de genre[3].
Les membres du collectif ont tenté de contacter divers sénateurs et députés en pour peser sur la proposition de loi interdisant les thérapies de conversion[4] et y supprimer la mention de l'identité de genre.
En 2023, afin de tenter d’influencer des recommandations en préparation à l'Organisation mondiale de la santé sur la prise en charge des personnes trans, le collectif lui transmet des témoignages de parents collectés par l'association suisse AMQG, témoignages n'ayant fait l'objet d'aucune vérification[5].
Positions
modifierLe collectif propage en France la théorie de la dysphorie de genre à apparition rapide[6],[7].
Le collectif s'associe à Marguerite Stern et Dora Moutot, en 2022, dans une tribune critique du Planning familial[3]. En , le collectif signe une tribune dans L'Express aux côtés de l'Observatoire de la petite sirène et de SOS Éducation[8][source insuffisante].
Selon François Medjkane, Ypomoni comme l'observatoire de la petite sirène ou SOS Éducation s'engagent contre toute reconnaissance des mineurs trans et brandissent, à la façon de la Manif pour tous, de nombreuses représentations, telles « ces jeunes ne sont ils pas trop jeunes pour savoir ? »[9].
Marie-Jo Bonnet estime que le collectif fait partie d'un contre-courant, créé « pour aider les jeunes et clarifier les enjeux de ces transitions »[10].
Controverses et oppositions
modifierOfficiellement, le collectif milite pour l'interdiction des transitions des mineurs[2]. En , une enquête de Mediapart, sur la base d'éléments internes au collectif, montre toutefois que les buts sont plus larges et qu'il ne s'agit que d'une stratégie de communication[1]. L'enquête montre également des stratégies de harcèlement et de dénonciation auprès de l'Ordre des médecins par des membres du collectif[1].
Le chercheur Arnaud Alessandrin place le collectif dans la mouvance du mouvement de La Manif pour tous[11].
Bibliographie
modifier- Maud Royer, Le lobby transphobe, Paris, Éditions Textuel, coll. « Petite encyclopédie critique », , 159 p. (ISBN 978-2-38629-033-6, ISSN 2105-9195, OCLC 1465420235, BNF 47575873), « L'observatoire de la petite sirène et Ypomoni », p. 63-89.
Références
modifier- Mathilde Mathieu et David Perrotin, « Infiltration, harcèlement et transphobie : dans les coulisses d’un collectif hostile aux transitions des enfants », Mediapart, (lire en ligne )
- Stéphanie Combe, « Peut-on laisser un enfant changer de sexe ? », La Vie, (lire en ligne)
- Pauline Bock, « Planning familial : les anti trans, "cautions progressistes" des réacs », Arrêt sur images, (lire en ligne, consulté le )
- Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : des groupuscules conservateurs passent à l’offensive », Mediapart, (lire en ligne )
- Mathilde Mathieu et David Perrotin, « Transphobie : des vies abîmées, des récits confisqués », Mediapart, (lire en ligne , consulté le )
- Floréane Marinier, « Se sentir trans par un effet de contagion ? Petite histoire de cette théorie ultra controversée », L'Obs, (lire en ligne)
- Arnaud Alessandrin, Jeunesse: de nouvelles identités de genre ?, La Documentation française, , 103 p. (ISBN 978-2-11-157837-1, OCLC 1401673835, BNF 47320273, lire en ligne), p. 67.
- « "Ne confondons pas orientation sexuelle et identité de genre, donc homosexualité et transidentité" », sur L'Express, (consulté le )
- François Medjkane et Floriane Brunet, Transidentités: Regards croisés et expériences transformatrices, John Libbey Eurotext, (ISBN 978-2-7040-1736-2, lire en ligne)
- Nicole Athéa et Marie-Jo Bonnet, Quand les filles deviennent des garçons, Éditions Odile Jacob, , 224 p. (ISBN 978-2-415-00566-5, OCLC 1377490649, BNF 47247801, lire en ligne), p. 53.
- Coline Folliot, « Pour beaucoup de personnes trans, la transphobie est si fréquente et si grave que son expérience est totale », Le Monde, (lire en ligne ) :
« On y retrouve d’ailleurs des opposants au mariage pour tous, souvent issus de la psychanalyse (Observatoire de la petite sirène, Ypomoni…), avec des arguments similaires, comme la protection de l’enfance. »