Youssouf Togoïmi
Youssouf Togoïmi, né le 26 mars 1953 à Zouar dans le Tibesti et décédé le 24 septembre 2002 à Tripoli, était un homme politique et chef rebelle tchadien.
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Biographie
modifierJeunesse et Formation
modifierYoussouf Togoïmi a effectué ses études secondaires au lycée franco-arabe d’Abéché. En 1975, il a intégré l’École nationale d’administration et l’Université du Tchad, où il a étudié simultanément l’administration et le droit. Diplômé de l’Ena et titulaire d’une licence en droit, il a obtenu une bourse pour poursuivre ses études à l’Université de Reims en France. Il y a décroché une maîtrise en droit privé et a ensuite suivi les cours de l’École de magistrature de Paris, obtenant son diplôme en 1983.
Carrière dans la Magistrature et la Politique
modifierDe retour au Tchad en 1984, Youssouf Togoïmi a été l’un des rares cadres de l’ethnie Toubou à rejoindre Hissein Habré. Il a exercé au Tribunal de première instance de N'Djaména avant d’être nommé procureur de la République à Abéché.
Avec l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby, il a été nommé ministre de la Justice (1990-1993), puis préfet du département du Ouaddaï après la Conférence nationale souveraine de 1993. Il est ensuite revenu au gouvernement en tant que ministre de la Défense (1995-1997) et ministre de l’Intérieur en 1997. Il a démissionné de ce dernier poste à la suite d'un incident avec la garde présidentielle[1].
Entrée en Rébellion
modifierEn octobre 1998, Youssouf Togoïmi a fondé le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT), un groupe rebelle combattant le gouvernement central. Le MDJT, bénéficiant du soutien des tribus toubous, a mené une guérilla dans le massif du Tibesti contre l’armée gouvernementale. Malgré ses efforts, Togoïmi n'a pas réussi à renverser le régime d'Idriss Déby.
Accident et Décès
modifierLe 29 août 2002, Youssouf Togoïmi a été grièvement blessé par l’explosion d’une mine dans le Tibesti. Il a été évacué à Tripoli, où il est décédé le 24 septembre 2002. Les circonstances de sa mort restent troubles[2].
Vie Personnelle
modifierYoussouf Togoïmi était marié et père de famille. Sa famille a vécu sous la menace constante des autorités tchadiennes et a été victime de mauvais traitements et d’intimidations. Ses enfants n’ont pas pu fréquenter l’école, et sa femme a été contrainte de quitter la maison familiale, qui était sous surveillance constante des services de sécurité[3].
Héritage
modifierBien que Youssouf Togoïmi n’ait pas réussi à réaliser ses objectifs de renversement du régime de Déby, il reste une figure emblématique de la résistance et de la lutte pour la démocratie et la justice au Tchad.
Notes et références
modifier- « RFI - Tchad - Youssouf Togoïmi : la mort d’un rebelle », sur www1.rfi.fr (consulté le )
- « Mort du Tchadien Togoïmi à Tripoli », sur Libération (consulté le )
- Immigration and Refugee Board of Canada, « The human rights situation, political opposition groups and the rebellion in the Tibesti region of northern Chad [TCD33546.FEX] », sur www.ecoi.net, (consulté le )