Youcef Zighoud
Youcef Zighoud (en arabe : يوسف زيغود, en berbère : ⵢⵓⵙⴼ ⵣⵉⵖⵓⴷ), né le dans le village Smendou (au nord-est de Constantine) et mort à Sidi Mezghiche le dans un accrochage avec l'armée française, est un responsable du FLN combattant pendant la guerre d'Algérie dans le Nord-Constantinois. Il est mort au combat.
Youcef Zighoud | ||
Naissance | Smendou (Algérie) |
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Décès | (à 35 ans) Sidi Mezghiche, Skikda Mort au combat |
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Origine | Algérie | |
Allégeance | FLN | |
Arme | Armée de libération nationale | |
Grade | Colonel | |
Années de service | 1947 – 1956 | |
Commandement | Wilaya II | |
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Faits d'armes | Bataille de Oued Boukerker | |
Hommages | |
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Son village de naissance porte aujourd'hui son nom ainsi que le boulevard Zighoud-Youcef à Alger.
Biographie
modifierJeune, il fréquente l'école coranique en parallèle des cours qu'il suit à l’école primaire française. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires en langue française, il quitte l’école en raison notamment de la limitation qu’imposaient les autorités coloniales françaises aux enfants musulmans.
Youcef Zighoud a adhéré dès l’âge de 17 ans au Parti du peuple algérien (PPA) dont il fut, en 1938, le premier responsable à Smendou. Élu du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1947, il fait partie de l'Organisation Spéciale (OS) qui doit préparer les conditions nécessaires à la lutte armée, après que l'échec de la voie pacifique fut devenu flagrant. Arrêté en 1950 lors de la découverte de l'OS par la police coloniale et incarcéré à la prison d'Annaba, il s'en évade en [1]et rentre dans la clandestinité pour s'engager dans l'action militante du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) dès sa création, et participe à la réunion du CRUA le dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche.
Le , il est aux côtés de Didouche Mourad, responsable du Nord-Constantinois qui deviendra la Wilaya II de l'Armée de libération nationale (ALN). Youcef Zighoud participe avec Mourad, le , à la bataille d'Oued Boukerker à l'issue de laquelle Didouche Mourad trouve la mort. Youcef Zighoud le remplace à la tête de la Wilaya II[2].
C'est dans cette fonction qu'il organise et dirige la fameuse offensive du . Il ordonne alors de massacrer n’importe quels civils européens sans distinction, afin de provoquer une répression démesurée qui créerait un désir de vengeance irrépressible[3]. Les massacres du Constantinois sont fermement condamnés par le reste de la direction du FLN. Le total des morts atteint 119 Européens, une cinquantaine dans les forces de l'ordre et au moins 42 musulmans. Du côté des insurgés, il y a entre trois et cinq mille morts[4].
Un an jour pour jour après cette offensive, le , a lieu le Congrès de la Soummam qui met définitivement en place les structures organiques et politiques de la Révolution de Novembre[5].
Youcef Zighoud, qui en est l'un des promoteurs, y est nommé membre du conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), élevé au grade de colonel de l'ALN et confirmé comme commandant de la Wilaya II.
Peu après, il regagne son poste de combat et commence à mettre en pratique les décisions du Congrès. C'est au cours d'une tournée d'explication et d'organisation dans les unités placées sous son autorité que Youcef Zighoud tombe dans une embuscade à Sidi Mezghiche (wilaya de Skikda) le , à l'âge de 35 ans.
Notes et références
modifier- « L'Expression : Nationale - Zighoud Youcef : l’âme de la Wilaya II », sur L'Expression (consulté le ).
- [1] Zighoud Youcef : L'architecte des attaques du 20 août 1955
- Guy Pervillé, Compte rendu détaillé du livre d’Alain Ruscio : Les communistes et l’Algérie, des origines à la guerre d’indépendance (2021), Société française d’histoire des Outre-mers (SFOM) Outre-mers, revue d’histoire, no 408-409, 2020
- Roger Vétillard, « 20 août 1955 : le jour où l'Algérie a basculé », La Nouvelle Revue d'histoire, no 9H, Automne-Hiver 2014, p. 22-24
- Algeria, 1830-2000: A Short History sur Google Livres