Yechiva de Volojine
La yechiva de Vologine est une yechiva (centre d'étude de la Torah et du Talmud) localisée dans l'actuelle Biélorussie, active de 1803 à 1892, à l'époque dans l'Empire russe, dont l'influence jusqu'à nos jours est considérable.
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Originalité de la yechiva de Volojine
modifierImprégné par les méthodes du Gaon de Vilna, son disciple le plus proche Haïm de Vologine fonde en 1803 en Russie Ets Haïm (« l'Arbre de Vie »), la yechiva de Vologine (Wołożyn en polonais, Vologine en translittération française et Volozhin en transcription anglaise, aujourd'hui Valojyn en Biélorussie).
Le rabbin Haïm de Vologine commence avec dix élèves choisis parmi les jeunes de Vologine, qu'il entretient à ses frais. On dit que sa femme est allée jusqu'à vendre ses bijoux pour financer ce projet et le rabbin et sa famille habitent dans le bâtiment même de la yechiva. La réputation de la yechiva s'étend rapidement et de nombreux élèves veulent l'intégrer, mais les fonds manquent.
Le rabbin lance alors un appel aux Juifs de Russie et ceux-ci répondent massivement. Grâce à leurs nombreux dons, la yechiva continue de grandir jusqu'à accueillir plus de 100 élèves. Elle reste en activité pendant presque un siècle, jusqu'en 1892.
Pendant toute son existence, elle est considérée comme « la mère de toutes les yechivot lituaniennes » et forme plusieurs générations de rabbins, intellectuels et dirigeants de la communauté juive d'Europe de l'Est. L'adjectif « lituaniennes » rappelle qu'avant de devenir russe, la ville de Vologine a été lituanienne.
La méthode d'enseignement de la yechiva de Vologine est directement inspirée du Gaon de Vilna. Fondée sur une analyse profonde du texte talmudique, elle cherche à expliciter les intentions et les divers sens des écrits des Rishonim : Peshat littéral récitatif, Remez analogique allégorique et moral, Derash symbolique rituel et sacré, et Sod ésotérique, secret et transcendent. Cette approche est suivie par la suite dans la plupart des grandes yechivot lituaniennes, comme Slobodka, Mir, Poniewicz, Kelm, Kletsk et Telz.
Fermeture de la Yechiva
modifierLe fils de Haïm de Vologine, Isaac, lui succède à la tête de la yechiva en 1821. Lui-même aura pour gendre le rabbin Naftali Tzvi Yehouda Berlin, le Netziv.
En 1892, le Netziv ferme la yechiva, refusant d'y introduire des études séculières comme l'inspection académique russe voulait l'y obliger. N'ayant plus de fonction confessionnelle, le bâtiment a survécu aux deux guerres mondiales et aux deux totalitarismes qui se sont succédé à Vologine, et peut toujours être vu au XXIe siècle[1].
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Tempera par Anatoly Nalivaev, 1964
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Tempera, Anatoly Nalivaev, 1967
Anciens élèves célèbres
modifierLeurs noms sont donnés dans la translittération la plus fréquente, par toujours française.
Notes et références
modifier- Avraham Yaakov Finkel, en introduction de sa traduction du Nefesh Hachaim, 2000, p. 21.
Bibliographie
modifier- (en) Shaul Stampfer. Lithuanian Yeshivas Of The Nineteen Century. Creating a Tradition of Learning. The Littman Library of Jewish Civilization. Oxford; Portland, Oregon, 2012. (ISBN 9781874774792)
- (he) E. Leoni, Wolozyn; sefer shel ha-ir-shel yeshivat “Ets Hayim”, Tel-Aviv, 1970
- (en) Nefesh Hachaim. Rav Chaim of Volozhin's classic exploration of the fundamentals of Jewish belief. Translated by Rabbi Avraham Yaakov Finkel. The Judaica Press: Brooklyn, New York, 2000. (ISBN 9781607630210)
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Synagogue de Wołpa
- Ghetto de Minsk
- Partisans Bielski
- Ghettos de Biélorussie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Histoire des Juifs en Biélorussie
Liens externes
modifier- Student Portraits
- Partial Translation of Wolozyn; sefer shel ha-ir-shel yeshivat “Ets Hayim”
- The Volozhyn Genealogy Chain
- (ru) Photo de la yeshiva de Volojine sur le site “Globe of Belarus”
- Portail de la ville de Volojine
- Volozhin Yeshiva in the Bezalel Narkiss Index of Jewish Art, Center for Jewish Art, Hebrew University of Jerusalem