XIe millénaire av. J.-C.
millénaire
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Liste des millénaires | Liste des siècles | Numération romaine
Le XIe millénaire av. J.-C. couvre la période allant de l’an 11 000 av. J.-C. à l’an 10 001 av. J.-C. compris.
Évènements
modifierAfrique
modifier- 11 000 av. J.-C. : massacre du Djebel Sahaba, en bordure de la vallée du Nil au Soudan ; une nécropole de chasseurs-cueilleurs livre des tombes individuelles ou collectives abritant les restes de cinquante-neuf individus (femmes, hommes, enfants) dont près de la moitié ont été criblés de flèches[1]
- Un crâne humain daté de 13 000 ans avant le présent trouvé en 1965 sur le site d'Iwo Eleru au Nigeria, suggère l'existence de formes d'Homo sapiens mi-modernes mi-archaïques, résultant peut-être de croisements entre différentes espèces humaines au Paléolithique en Afrique de l'Ouest[2].
Amérique
modifier- Présence humaine en Colombie sur le site d'El Abra datée entre 12 400 ± 160 et 10 720 ± 400 avant le présent[3].
- Présence humaine attestée sur les sites de Piedra Museo (12 890 ± 90 et 9 710 ± 107 ans avant le présent), Los Toldos (8 800 BP) et Cueva de las Manos (9 320 ± 90 et 9 300 ± 90 ans BP) dans la province de Santa Cruz, en Argentine[4].
- Squelette d'Anzick-1 (en), daté entre 12 707 et 12 556 ans avant le présent, seuls restes humains découverts jusqu'à présent appartenant à la culture Clovis, dont l'ADN révèle qu'il serait lié aux populations sibériennes anciennes (24 000 ans AP) et amérindiennes actuelles[5].
Asie et Pacifique
modifier- 10500-8000 av. J.-C. : période Jōmon précoce au Japon[6]. Les jōmons sont des céramiques estampées à cru en roulant sur leurs flancs des bâtonnets enveloppés de cordelettes. Ces poteries, montées au colombin et façonnées à la main, sont cuites dans des fours ouverts à faible température (450 à 500 °C).
- XIe-VIe millénaire av. J.-C. : mésolithique en Asie centrale marqué par la rupture avec les traditions lithiques du Paléolithique supérieur avec l’apparition du débitage microlaminaire par pression (sites de Tel'mana au Kazakhstan septentrional et d'Oshkhona au Tadjikistan) selon deux méthodes. La méthode de débitage Yubetsu, apparue en Extrême-Orient au Paléolithique supérieur, se diffuse en Asie centrale par le Kazakhstan oriental pour être adoptée par les tailleurs locaux du Tadjikistan méridional. La méthode de débitage dite du « bullet core » aurait été inventé dans trois foyers distinct, au nord (Kazakhstan et Oural), au centre (Ouzbékistan et Kazakhstan) et au sud (Afghanistan et Iran). La période mésolithique se termine pour laisser place à des cultures néolithiques sédentaires ou nomades vers les VIe-IIIe millénaires av. J.-C., soit par la transformation locales des cultures en place, soit par l’arrivée de nouveaux groupes humains[7],[8].
- Découverte des restes de dix-sept humains, de morphologie robuste, à Kow Swamp, au sud-est de l’Australie, datés pour les plus anciens de 13 000 ± 280 avant le présent[9].
Proche-Orient
modifier- 10 200-8 800 av. J.-C. : néolithique précéramique A ou PPNA (période II) dans le Levant, qui succède au Natoufien. Sites de Jéricho et de Nahal Oren en Palestine, de Mureybet[10] et de Jerf el Ahmar en Syrie, de Körtik Tepe en Anatolie. Les vestiges archéologiques (obsidienne de Cappadoce et du lac de Van, perles en pierres fines, bols à décors incisés) témoignent de la multiplication des réseaux d’échanges par rapport au Natoufien. Premières expérimentations en agriculture (céréales, lentilles, noix) qui n’aboutissent pas forcement à la domestication. Début de la construction de silos pour le stockage des céréales (Bab edh-Dhra (en), Jéricho, Mureybet, Jerf el Ahmar)[11].
- Les Amants de Ain Sakhri, sculpture natoufiennne provenant probablement de l'une des grottes de Ain Sakhri près de Bethléem en Israël. Il s'agirait de la plus ancienne sculpture connue de rapport sexuel humain[12].
Europe
modifier- 11 000-9 000 av. J.-C. : Ahrensbourgien de la plaine d'Europe du Nord aux premiers reliefs de l'Europe centrale et au sud de la Scandinavie[13]. La tourbière de Stellmoor (Hambourg) a livré des arcs et des flèches en bois de pin, les plus anciens connus[14].
- Vers 10 300 av. J.-C. : campement de Pincevent dans la vallée de la Seine, au Magdalénien final[15]. Il est occupé à plusieurs reprises du milieu de l’été au milieu de l’hiver. Le principal gibier est le renne. Poissons et œufs sont également consommés. On suppose que les habitants vivent dans des tentes pliables recouvertes de peaux. Boucherie, peausserie, menuiserie, fabrique de flèches. Foyers délimités par des pierres[16].
- Pêche et chasse de variétés nouvelles au Magdalénien récent en Europe occidentale : la Grotte de La Vache, près de Tarascon-sur-Ariège, recèle de nombreuses espèces aviaires, dont 95 % de lagopèdes (perdrix des neiges). Le gisement de Peterfels en Allemagne méridionale contient 640 rennes, 100 chevaux, 870 lièvres arctiques, 45 renards arctiques et 249 lagopèdes[17]. Les rennes restent dominants sur les sites d’Allemagne du nord.
- Squelettes de deux enfants découverts en 1875 dans les grottes des Balzi Rossi à Grimaldi, datés de l'Épigravettien final. L'un d'eux, celui d'un enfant de moins de cinq ans, porte des pointes de silex propulsées par un pieu ou une lance dans la colonne vertébrale[18].
- Le complexe minier d'ocre rouge de Rydno (pl) près de Skarżysko-Kamienna, en Pologne, exploité depuis 20 000 ans avant le présent, atteint son apogée entre 12 000 et 9 700 avant le présent[19].
Notes et références
modifier- Jean-Paul Demoule, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'Histoire, Fayard, , 320 p. (ISBN 978-2-213-67923-5, présentation en ligne)
- F. Belnet, « Le crâne d'Iwo Eleri, ré-étudié montre des similitudes avec des hominidés plus anciens... (20/09/11) », sur Hominidés.com,
- Wesley Robert Hurt, Explorations in American Archaeology : Essays in Honor of Wesley R. Hurt, University Press of America, , 326 p. (ISBN 978-0-7618-1184-8, présentation en ligne)
- (en) Helaine Silverman et William Isbell, Handbook of South American Archaeology, New York, Springer Science & Business Media, , 1191 p. (ISBN 978-0-387-74907-5, présentation en ligne)
- Human origin sites and the World Heritage convention in the Americas, vol. 2, UNESCO Publishing, (ISBN 978-92-3-100141-3, présentation en ligne)
- Jean-Paul Demoule, Pierre-François Souyri, Archéologie et patrimoine au Japon, Les Éditions de la MSH, , 146 p. (ISBN 978-2-7351-1547-1, présentation en ligne)
- Brunet F., « Asie centrale : vers une redéfinition des complexes culturels de la fin du Pléistocène et des débuts de l'Holocène », Paléorient, vol. 28, no 2, , p. 9-24 (présentation en ligne)
- Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, op. cit, p. 197.
- (en) Joseph F. Powell, The First Americans : Race, Evolution and the Origin of Native Americans, Cambridge University Press, , 268 p. (ISBN 978-0-521-53035-4, présentation en ligne), p. 178
- Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
- Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 189
- Jean-Paul Demoule, La Révolution néolithique, Humensis, , 144 p. (ISBN 978-2-7465-1234-4, présentation en ligne)
- Theron Douglas Price, Ancient Scandinavia : An Archaeological History from the First Humans to the Vikings, Oxford University Press, , 560 p. (ISBN 978-0-19-023197-2, présentation en ligne)
- André Leroi-Gourhan, José Garanger, La préhistoire dans le monde, Presses universitaires de France, , 848 p. (ISBN 978-2-13-073824-4, présentation en ligne)
- Henry de Lumley, Marie-Antoinette de Lumley, Mémoires de préhistoriens : L’extraordinaire aventure de la préhistoire. Les hommes, les outils, les cultures, Odile Jacob, , 240 p. (ISBN 978-2-7381-7119-1, présentation en ligne)
- Sophie Archambault de Beaune, Les hommes au temps de Lascaux : 40000-10000 avant J.C., Hachette Littératures, , 315 p. (ISBN 978-2-01-395773-1, présentation en ligne)
- Louis-René Nougier, L'économie préhistorique, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
- Emmanuel Guy, Ce que l'art préhistorique dit de nos origines, Flammarion, , 365 p. (ISBN 978-2-08-141383-2, présentation en ligne)
- Lawrence Guy Straus, Berit Valentin Eriksen, Jon M. Erlandson, David R. Yesner, Humans at the End of the Ice Age : The Archaeology of the Pleistocene—Holocene Transition, Springer Science & Business Media, , 380 p. (ISBN 978-1-4613-1145-4, présentation en ligne)