William Richard Tolbert
William Richard Tolbert, Jr. ( – ) était un homme politique libérien, président de la république du Liberia de 1971 à sa mort en 1980. Pasteur chrétien baptiste, il a été président de l’Alliance baptiste mondiale de 1965 à 1970. Il fut aussi président de l’OUA entre 1979 et 1980.
William Tolbert | |
William R. Tolbert en 1978. | |
Fonctions | |
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Président de la république du Liberia | |
– (8 ans, 8 mois et 16 jours) |
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Élection | 7 octobre 1975 |
Vice-président | James Edward Greene Bennie Dee Warner |
Prédécesseur | William Tubman |
Successeur | Samuel Doe |
Vice-président de la république du Liberia | |
– (19 ans, 6 mois et 22 jours) |
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Président | William Tubman |
Prédécesseur | Clarence Simpson |
Successeur | James Edward Greene |
Biographie | |
Nom de naissance | William Richard Tolbert, Jr. |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bensonville |
Date de décès | (à 66 ans) |
Lieu de décès | Monrovia |
Nature du décès | Assassinat |
Sépulture | Cimetière de Palmeraie |
Nationalité | libérienne |
Parti politique | True Whig |
Conjoint | Victoria A. David (1916-1997) |
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Présidents de la république du Liberia | |
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Biographie
modifierIl a étudié à l'université du Liberia et a obtenu un Bachelor of Arts en 1934[1].
Carrière politique
modifierAprès une carrière dans la fonction publique, il est élu député du True Whig Party, le parti unique libérien, en 1943[2]. Il est le vice-président de William Tubman à partir de 1952, et ce jusqu’à la mort de ce dernier, en 1971, quand il lui succède à la tête du pays[2].
Ministère baptiste
modifierIl est ordonné pasteur baptiste et devient président de l’Alliance baptiste mondiale en 1965 jusqu'en 1970[2].
Présidence du Libéria
modifierEn 1971, il devient président du Libéria[2]. Durant son mandat, il assouplit le régime du True Whig. Il autorise par exemple, en 1973, la création d'une Alliance Progressiste du Libéria, le premier parti d’opposition de l'histoire du pays. Il doit néanmoins faire face à un mécontentement grandissant, en grande partie dû aux inégalités sociales existant entre les autochtones, représentant 95 % de la population, et l’élite privilégiée afro-américaine, composée des descendants des esclaves américains installés au Libéria depuis 1821.
Retour d'un système bipartite
modifierLe Libéria était un État à parti unique depuis 1877. Cependant, en 1973, le pays est revenu à un système bipartite lorsque l'Alliance progressiste du Libéria, dirigée par Gabriel Baccus Matthews (en), a été reconnue comme parti d'opposition légitime. Tolbert a été l'un des premiers dirigeants africains à approuver le multipartisme dans son pays à côté du Sénégal de Léopold Sédar Senghor.
Meurtres rituels du comté de Maryland
modifierEntre 1965 et 1977, plus de 100 meurtres ont eu lieu autour de Harper dans le comté de Maryland, dont beaucoup impliquaient des mutilations et le prélèvement de parties du corps. Au cours des années 1970, les Libériens du comté de Maryland étaient constamment menacés de meurtres rituels. Entre novembre 1976 et juillet 1977, 14 personnes avaient disparu dans le comté, ce qui a incité Tolbert à licencier le surintendant du comté de Maryland, James Daniel Anderson, pour avoir omis de signaler les personnes disparues et de déclarer publiquement « Quiconque tue délibérément : la loi tuera cette personne ». Douze suspects ont finalement été arrêtés ; sept, dont quatre fonctionnaires, ont été condamnés et exécutés.
Ces tensions sociales sont particulièrement vives à partir de 1979. Au mois d’avril, une immense manifestation parcourt les rues de Monrovia en protestation contre l’augmentation du prix du riz. Le président Tolbert fait donner la troupe. 70 manifestants au moins sont abattus ou piétinés. Cet incident met le feu aux poudres. Pendant toute l’année qui va suivre, émeutes et manifestations ébranlent le pays. Tolbert tente en vain de restaurer l’ordre en faisant arrêter les leaders de l’opposition, mais ses tentatives restent vaines et le désordre grandit.
Mort
modifierAu matin du , un groupe de soldats se rend à la résidence du président pour réclamer le paiement de leurs soldes[2]. À leur tête, le sergent-chef Samuel Doe. Trouvant la maison sans garde et le président encore au lit, ils prennent le parti de massacrer Tolbert, qui est immédiatement poignardé devant sa femme dans sa chambre et mis à la porte. Le sergent Doe devient ainsi le 21e président de la République du Libéria.
Notes et références
modifier- Richard Pearson, Liberia's W. R. Tolbert was Leader of Progressive Change, washingtonpost.com, USA, 14 avril 1980.
- (en) Kevin Shillington, Encyclopedia of African History 3-Volume Set, Abingdon-on-Thames, Routledge, , p. 824.