Wilfred Dunderdale
Wilfred Dunderdale (1899-1990) est un officier de la Royal Navy et du Secret Intelligence Service (MI6), actif entre 1920 et 1960. Il serait l’une des inspirations de Ian Fleming pour le personnage de James Bond[1].
Wilfred Dunderdale | |
Nom de naissance | Wilfred Albert Dunderdale |
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Naissance | Odessa, Empire russe |
Décès | (à 90 ans) New York, États-Unis |
Allégeance | Royaume-Uni |
Arme | Royal Navy |
Unité | Secret Intelligence Service |
Grade | Commander |
Années de service | 1921 – 1959 |
Conflits | Guerre civile russe Seconde Guerre mondiale Guerre froide |
Distinctions | Ordre de l'Empire britannique (MBE) Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (CMG) |
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Biographie
modifierWilfred Albert Dunderdale, né à Odessa le 24 décembre 1899, est le fils d’un riche armateur anglais, Richard Albert Dunderdale (1869-1945)[2]. Il s’engage dans la Royal Navy à la fin de la Première Guerre mondiale. Surnommé Biffy en référence à son talent pugilistique, il est envoyé à Sébastopol pendant la Guerre civile russe. Il sert d’interprète avec les commandants de l’armée blanche en mer Noire et se rend à Iekaterinbourg pour enquêter sur l’assassinat des Romanov[3].
Il est recruté en 1921 par le Secret Intelligence Service de Mansfield Cumming[4] et remplit sa première mission à Constantinople, au moment de la chute de Mehmed VI, en rapatriant et en dédommageant avec des pièces d’or les femmes européennes du harem sultanesque. Après la victoire des bolchéviques, il infiltre les réseaux de Russes blancs en exil à Paris sous le nom de Dolinoff. Entre 1926 et 1940, il coopère avec les services secrets français. Dunderdale dirige la station parisienne du MI6 en 1937[5].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il accueille le renseignement polonais réfugié à Londres et travaille à l’interception et au décryptage des communications allemandes[4]. Ses équipes récoltent des informations sur le Front de l’Est[5]. Il est aussi en lien avec Paul Paillole, le chef du renseignement français (Joséphine Baker transmet à Lisbonne des dossiers écrits à l’encre sympathique)[6].
Dunderdale travaille pour l’Intelligence Service jusqu’en 1959. Il se lie d’amitié avec Ian Fleming, officier du renseignement naval pendant la guerre et créateur du personnage de James Bond. L’historien Keith Jeffery, auteur d’un livre sur l’histoire du MI6[5], voit en Biffy Dunderdale l’inspiration de 007, soulignant son aisance en société et son « penchant pour les belles femmes et les voitures rapides »[7]. À Paris, avant la guerre, il se déplaçait en Rolls Royce avec chauffeur, muni de son porte-cigarettes en ébène et arborant des boutons de manchette dorés de chez Cartier[8].
Wilfred Dunderdale meurt à New York le 13 novembre 1990, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Il était membre du Boodle's (en)[9], un Gentlemen's club londonien.
Sources
modifierNotes et références
modifier- « MI6 secrets revealed in first official history, BBC, 21 septembre 2010. »
- « Wilfred Dunderdale (1899-1990), Oxford Dictionary of National Biography »
- West, Nigel (2005). Historical Dictionary of British Intelligence. Scarecrow Press. p. 162.
- Turing, Dermot (2018). X Y & Z: The real story of how Enigma was broken. Stroud, Gloucestershire, England: The History Press. pp. 160–162.
- MI6: The History of the Secret Intelligence Service 1909-1949, Keith Jeffery, 2010.
- « Josephine Baker Was the Star France Wanted—and the Spy It Needed »
- « Les archives du MI6 révèlent le véritable James Bond »
- « Josephine Baker, International Woman of Mystery? Article du New York Times, 12 juillet 2022. »
- Stephen Dorril (1989). A Who's Who of the British State. p. 29.
Bibliographie
modifier- Cyrille Vanlerberghe, « Les archives du MI6 révèlent le véritable James Bond », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :