Wikipédia:Quelle encyclopédie ?

Cette page est une lecture et une proposition de synthèse d’une discussion Champs de connaissance qui a eu lieu du 15 au 30 décembre 2004 suite à ces difficultés quotidiennes à propos des pages à supprimer.

« L’idéal serait qu’il ressorte de ce débat une sorte de définition de ce qu’est un article encyclopédique dans le cadre de Wikipédia : dans ce cas, on pourrait savoir ce qui doit être gardé ou supprimé. » (Sfrancois, 15 décembre 2004).

Seule la redondance a été éliminée, ce qui explique une longueur comparable à la page initiale. Tout participant à la discussion peut modifier ce qui le concerne, voire l’effacer.

Une encyclopédie, mais quelle encyclopédie ?

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Cette question n’est pas « gratuite » ou oiseuse : elle est en particulier la « toile de fond » de la page des « pages à supprimer », surtout à l’occasion de certains sujets (simple résumé d’œuvre, œuvre de fiction (personnage secondaire), épisode (télé, livre, BD…), programmes ou commandes informatiques).

La question de la définition du terme « encyclopédie » dans le projet Wikipédia reste irrésolue en dépit des innombrables discussions qui de près ou de loin s’efforcent de la préciser. Cette incertitude et même les débats qui en découlent sont considérés par certains comme un des intérêts du projet. Cela est respectable, mais en pratique le moindre progrès dans ce consensus essentiel serait d’un grand profit pour tous. Il leur est donc loisible de ne pas tenir compte de cet intérêt de base, sans exiger pourtant que leur point de vue relativiste soit partagé.

D’abord un bref retour aux sources, emprunté à Looxix : « dès le tout début du projet Wikipédia, il a été clair que l’on ratisserait large, que tous les sujets ont à priori leur place sur Wikipédia et je souscris totalement à cette idée. Mais d’autre part, il a aussi été très clair que Wikipédia serait une encyclopédie qui explique, aide à comprendre les sujets traités, mais pas un dictionnaire, un bottin mondain, un ensemble de listes de liens externes, […]. » Looxix.

C’est déjà prendre un peu position que de considérer avec Ryo « qu’il ne faut pas confondre deux problèmes : “Qu’est-ce qui a sa place dans Wikipédia ?” et “Sous quelle forme mettre ces informations ?” » (Ryo, 14 décembre 2004).

Cependant cela ouvre véritablement la problématique : le fond et la forme. Il n’est pas interdit de penser en effet que les possibilités du système permettent de traiter sous l’angle de la forme des difficultés concernant le fond : pensons simplement aux messages d’avertissement qui sans résoudre une difficulté l’aménagent. Cette possibilité apparaît cependant très rarement dans les débats généraux ou alors incidemment.

Pour illustrer cette problématique, on peut noter que revient régulièrement la possibilité d’inclure un contenu et de tolérer un sujet contesté sans pour autant accepter d’en faire un article à part entière.

« Définition », « ligne éditoriale », « modèle » ? Quel espèce de guide doit-on et peut-on se donner ?

Faut-il un modèle spécifique pour Wikipédia ?

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D’un côté, certains participants se remarquent comme porteurs d’un modèle assez net de leur concept d’encyclopédie. Ils se reconnaissent à leurs avis fermes pour la suppression d'articles… quitte à susciter l'incompréhension d'autres participants.

Il est par exemple courant d’avoir plus ou moins comme idéal des encyclopédies de grande notoriété. Ce modèle apparaît pourtant comme insuffisant compte-tenu du potentiel du projet en terme de collaboration, de temps, de volume, etc.

D’autres forment leur modèle à l’aide de quelques critères : « savoir », « recul par rapport au sujet », notoriété (il est notoire-reconnu-confirmé que…) ou intérêt (c’est intéressant, utile…), etc.

Luk nous invite à renoncer à une définition véritable mais toujours contestée, donc à la fermeté quand elle est possible et à la tolérance pour le reste étant donné l’ouverture du travail à tous :

« Il y a beaucoup d’argumentations qui reposent sur les préférences des uns et des autres. La question ne doit pas être ce que l’on souhaite personnellement pour wikipédia. C’est voué à l’échec parce qu’à l’évidence personne ne sera jamais d’accord. La seule chose que l’on puisse décemment défendre c’est ce que l’on peut ériger en système, c’est-à-dire des critères sur lesquels on puisse raisonnablement obtenir un consensus. Discuter de la limite de l’autopromotion et du NPOV est un truc qui marche même si ce n’est pas toujours facile à obtenir et que cela implique de brimer une minorité de contributeurs. Donner à la culture classique et aux sujets sérieux plus d’importance et limiter la prolifération des sujets triviaux est totalement irréaliste simplement parce que les frontières sont parfaitement floues et que cela implique une hiérarchisation de valeurs. La question que nous devons nous poser : mon opinion peut-elle être transformée en règle que n’importe qui (outre une minorité d’énervés) puisse appliquer ? Parce que ça n’a aucun sens de vouloir distinguer entre ce qui a de l’intérêt ou n’en a pas dans wiki ouvert à la modification sans même une identification. Autrement contribuer à Wikipédia sera une foire d’empoigne permanente, où chacun luttera pour essayer de lui donner la forme qui lui semble la bonne. Nous passerons notre temps à nous compter comme pour Naquadah ou les trucs de Star Trek en espérant être assez nombreux pour voir notre point de vue triompher. Nous perdrons notre énergie dans des conflits absurdes qui finiront par prendre plus d’importance que le projet lui-même. Respecter le point de vue de l’autre, c’est accepter que certaines choses sont indécidables et qu’il faut se résoudre à les garder dans sa poche. Comme Wittgenstein le disait “Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.” » (Luk, 29 décembre 2004)

Donc, si elle semble utile ou souhaitable, une définition de l’encyclopédie (quelle que soit sa forme) n’est peut-être pas d’une si grande importance, parce que comme le rappelle Jeffdelonge :

« Je suis frappé du fait qu’un certain nombre d’éléments de discussion soient révélateurs d’une conception statique et figée de l’encyclopédie = une somme d’articles. Nous avons la chance de participer à un modèle étonnamment dynamique de développement de la connaissance et création culturelle utilisant les possibilité du réseau. Nous avons la chance que certains comme Edgar Morin aient déjà réfléchi à ce genre de phénomènes. Allez donc télécharger son petit bouquin les Sept leçons complexes d’éducation pour le futur sur le site de l’UNESCO. Il me semble que c’est un viatique intéressant qui peut nous permettre d’éviter que Wikipedia ne se noie dans le bruit de fond ambiant. Faisons ce qui nous semble le plus intéressant, essayons d’interdire le minimum aux autres et ne nous perdons pas dans des discussions à n’en plus finir. » (jeffdelonge, 26 décembre 2004)

Sur au moins un point, GL objecte que « Les aspects novateurs de wikipédia ne doivent pas conduire à refuser toute direction cohérente au projet. » (GL, 23 décembre 2004)

Envisageons dans un premier temps, les modèles d’encyclopédie auxquels on peut avoir recours en théorie. Il sera ainsi plus facile d’en cerner les faiblesses et éventuellement de concevoir d’autres cadres de pensée.

Le modèle encyclopédie classique ou académique

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« Wikipédia est une encyclopédie ! »

Marc Mongenet est le participant qui soutient le plus fermement cette conception et cherche patiemment à ramener à cet axiome ceux qui veulent le relativiser ou prendre leur distance. « Wikipédia est une encyclopédie, elle ne fait que rapporter la connaissance, mais ce n’est pas le lieu pour publier de nouvelles connaissances. » ou « Wikipédia n’est pas une publication primaire. » (Marc Mongenet, 15 décembre 2004). Voir aussi : « Sans travaux publiés, pas de synthèse possible. » GL.

Fabos formule le même critère : « Est-ce que le sujet que j’aborde a déjà été traité quelque part, par quelqu’un d’autre ? Si oui alors le sujet est éligible (et il peut être intéressant, mais pas obligatoire, de citer les références). » Fabos

On notera que d’emblée ce modèle évacue la question de la forme évoquée ci-dessus ou au moins que la forme n’est que tout-à-fait secondaire ; assez naturellement Wikipédia se dispose et s’agence en fonction d’un contenu faisant autorité.

En dépit ou à cause de sa nature restrictive, ce modèle est efficace parce que d’une utilisation simple : la connaissance existe préalablement au projet et il suffit d’en importer la quintessence. Point.

À l’heure actuelle, ce modèle n’est pas particulièrement soutenu par un nombre important de participants, même si la plupart l’applique naturellement.

La difficulté demeure dans la définition de la connaissance. De plus selon les domaines, cette difficulté est plus ou moins embarrassante (sciences dures, sciences humaines, autres connaissances ou informations). Des palettes de critères doivent être envisagées. Exemple : « Les jeux qui méritent un article sont les jeux mythiques. » (Marc Mongenet, 15 décembre 2004)

Voyons avec Caton la distinction entre la connaissance et les informations (base du modèle « base documentaire ») : « […] la connaissance ce n’est pas l’information en elle-même, ni un catalogue de données. En général, la connaissance implique un acte de l’esprit par lequel on définit un objet ; cela suppose un effort subjectif d’organisation et de hiérarchisation des données. On peut donc très bien avoir beaucoup d’informations, et être néanmoins au degré zéro de la connaissance ; ce n’est pas un paradoxe, mais une distinction connue depuis longtemps : d’un côté l’érudition, i.e. l’accumulation de données (l’intempérance de l’esprit), de l’autre la connaissance, qui n’a besoin que de ce qui lui est utile pour mettre en forme un savoir réfléchi. C’est pourquoi, depuis l’Antiquité, le danger de toute encyclopédie est de sombrer dans l’insignifiance et le vide culturel, car l’information pour l’information est l’opposé de l’instruction, du savoir et de l’amour de la connaissance. » (Caton, 14 décembre 2004).

Remarque : cette conception de la connaissance ne s’applique pas au modèle encyclopédie académique. Caton 30 janvier 2005 à 09:09 (CET)[répondre]

GL soutient ce modèle, mais son approche pragmatique le rapproche du modèle suivant, moins académique : « La question posée est bien celle de la raison d’être de wikipédia. Une réponse possible est d’offrir une synthèse de nombreux domaines de la connaissance, de permettre à chacun d’accéder à une référence sur toute sortes de questions et d’explorer des champs qu’il ne connait pas. Un article wikipédia doit de ce point de vue contenir des informations diverses, pas forcément faciles à réunir par une recherche sur le web, avec des références pour retrouver l’origine des idées, recherches, théories présentées. Si wikipédia se remplit de résumés, de paraphrases, de reformulations des premiers résultats de Google, d’essais personnels et de débats, il devient inutile. » GL

Le modèle base documentaire

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Ce modèle peut être qualifié de libéral dans le sens où il est sensible à l’utilité de base, le pragmatisme, la tolérance.

« […] Wikipédia est ce que les gens en font, et les gens, ils font ce qui les intéressent. » Arnaudus. « Je trouve que Wikipédia donne sa chance à chacun de partager un peu de son savoir. » Notafish.

Son mérite réside dans son ouverture générale à toute information et sa prise en compte du potentiel réel du projet au-delà du concept usuel d’encyclopédie. Son inconvénient est d’être peu restrictif, l’inverse de son mérite.

C’est l’esprit au moins de l’opinion d’Anthère : « Rappelons-nous que nous avons une place (espace de stockage) pratiquement infinie (théoriquement) et… je vous propose une pensée… Encyclopédie vient d’encyclo, le cercle… un cercle est un objet fini, qui délimite un espace, celui de la connaissance dite encyclopédique, de la connaissance admise, reconnue, autorisée. Wikipédia va plus loin, elle tend à accumuler l’ensemble de la connaissance humaine. Pourquoi s’en priver ? ». (Anthere, 15 décembre 2004)

De la Connaissance comme savoir partagé, le projet laisse une porte ouverte à la « connaissance humaine » aux limites plus délicates à poser : « Dans mon esprit Wikipédia est un peu la bibliothèque infinie rêvée par Jorge Luis Borges, où l’on peut trouver potentiellement toute la connaissance humaine. Donc je n’ai aucun problème avec les articles sur des détails, du moment que le contenu est suffisant. » Guil:.

À la limite, le modèle « base documentaire » tend à ne considérer que « la quantité d’information sérieuse et neutre qui peut être donnée sur le sujet », en particulier pour juger de l’intérêt d’un article.

Mais, nous voilà avec l’interprétation variable du caractère « sérieux » de l’information : « Ce qui paraît anodin aux yeux de certains, ne l’est pas aux autres ». Sans parler de la neutralité : « Comment rendre neutre une description d’une obscure association créée en 2004 ? ».

Dans tous les cas, analyse et/ou données, Fabos rappelle que selon lui : « La richesse de Wikipédia, c’est de faire travailler l’esprit critique. L’avantage de citer ses sources, c’est de permettre au lecteur de refaire le travail critique que le rédacteur a fait, et d’évaluer rapidement la qualité de l’information. » Fabos.


Considérations quantitatives

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Avec ce modèle, on est amené à dire plutôt quantitativement :

  • « mieux vaut un article de trop » […] ;
  • « Un des points forts de Wikipédia, c’est justement que c’est à jour par rapport à l’actualité. » (Ryo) ;
  • « Si personne n’a rien dit sur un sujet, pourquoi ne le pourrais-je pas ? Les films ont autant leur place que les communes, si on veut en venir là. » (Notafish) ;
  • « Tant que le contenu respecte les règles de Wikipédia (neutralité notamment), je trouve que tout a sa place sur Wikipédia. » (Ryo) ;
  • « Pour moi, l’important dans Wikipédia justement, c’est que chacun peut parler sur le sujet qu’il veut (de façon neutre !), que le sujet soit hyper méga important ou totalement futile. » (Ryo) ;
  • « Un article générique par série/BD/manga/film suffirait dans 99 % des cas. » (saXon) ;
  • « Le problème, c’est que cette connaissance totale est quasi-infinie. » (TahitiB) ;
et inversement, selon les intérêts personnels :
  • « Mais tout livre (ou disque, ou tableau, ou jeu) ne mérite pas un article. » (Marc Mongenet, 15 décembre 2004) ;
  • « Je me suis déjà demandé si les recettes de cuisine avaient bien leur place sur Wikipédia… » (Sfrancois, 14 décembre 2004) ;
  • « Je ne suis pas convaincu de l’utilité comme critère d’admissibilité. L’utilité, ça me fait surtout penser à une page de bottin téléphonique ou d’horaire des chemins de fer. » (Marc Mongenet).

L’expression « noyer de bons articles sous des tonnes d’articles de détails » exprime la crainte de certains, mais ne semble aucunement pertinente pour d’autres qui font une autre analyse de cette proportion : « La notion de noyade de pages n’a aucun sens. » Guil:.

Le modèle « base documentaire » ne peut cependant avec le temps que produire « une méga-encyclopédie généraliste et spécialisée ».

Si la technique devrait suivre, Marc Mongenet souligne que l’ergonomie est un facteur à ne pas méconnaître à moyen et long terme : « Wikipédia est certainement appelée à aller bien plus loin dans la spécialisation que les encyclopédies papier car il n’y a ni limitation de place ni limitation du nombre de contributeurs. Je pense que la limite se situe au moment où une interface spécialisée devient largement plus agréable à utiliser que l’interface générique d’une encyclopédie. Je suppose par exemple qu’un grand catalogue d’objets célestes n’est guère utilisable sans un outil qui peut faire des recherches spécialisées et des stats. » (Marc Mongenet, 15 décembre 2004).

Jeffdelonge complète ou contredit cela par sa vision interactive : « Peut-être que plus un article est encyclopédique, plus il pèse lourd en terme de réseau de liens qu’il génère. Avec nos critères relativement simplistes, on peut admettre pratiquement n’importe quel article. Les moins pertinents s’enfonceront dans le néant (peu de liens, peu de consultation) les plus pertinents remonteront à la surface : liens, consultations fréquentes, corrections, enrichissement, au fur et à mesure de l’interaction créatrice entre la Wikipedia et ses contributeurs-lecteurs. » (jeffdelonge, 26 décembre 2004)

Opposition et analogie du modèle académique et du modèle « base documentaire »

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Sans craindre l’ironie, Caton souligne qu’« au fond, elle renseigne sur les œuvres que Descartes a écrites comme on peut se renseigner sur des horaires de train. » (Caton, 17 décembre 2004).

Le modèle « académique » cherche à échapper par le haut à l’attraction du modèle « base documentaire », mais celui-ci utilise lui-même les mêmes exigences pour échapper à l’attraction du modèle « informations utiles » : il est fait appel pour cela à la notion d’analyse, de savoir, d’article de qualité, etc. « Pas d’informations, sans interprétation ! » est le mot d’ordre qui réunit les deux modèles.

Là encore, selon un modèle ou l’autre, Marc Mongenet exprime parfaitement cette exigence ou effort : « […] un simple résumé ne rapporte pas un savoir. Un résumé peut être nécessaire pour donner du contexte à un savoir, mais le résumé seul est vide de tout savoir. » Ou encore : « Le problème, c’est qu’un commentaire personnel n’est pas un savoir. » Marc Mongenet.

L’effort est encore au cœur de cette réflexion de saXon : « En fait, à mon avis, plus le sujet est léger, plus il doit être traité soigneusement. » (saXon, 23 décembre 2004)

La distinction information/analyse passe à l’intérieur des articles mais aussi à l’intérieur de l’encyclopédie. Sauf malentendu, Caton distingue ainsi des articles majeurs parce qu’instructifs et des articles secondaires parce qu’informatifs : « […] L’information serait constituée de données communicables indifférentes quant à la compréhension que l’on peut avoir des choses, la connaissance s’efforce de rendre le monde intelligible en organisant et sélectionnant des données de manière réfléchie et d’après l’expérience. Dans ce cas, il est nécessaire d’avoir des articles de pure information, mais on ne peut les laisser se multiplier et étouffer d’autres articles qui auraient un rôle centralisateur. » (Caton, 14 décembre 2004).

L’accord est à peu près général pour dire que les domaines ou sujets ne garantissent pas la qualité : « Ces pages sont certes rigoureuses, mais ne contiennent aucune analyse, ne prennent aucun recul sur le sujet. Elles sont incompréhensibles pour 99 % des gens. Des articles sur l’informatique sont aussi concernés… » (Arnaudus, 14 décembre 2004)

Aucun des modèles n’est mieux disposé non plus pour affronter la question de Turb : « La Wikipédia a-t-elle pour rôle de définir ce qui est important et ce qui ne l’est pas ? […]. » (Turb, 29 décembre 2004)

Alors avant de renoncer : « Tirer vers le haut », c’est bien ! Mais comment juger de l’altitude ?

  • par l’hypertextualité : « […] l’interconnexion des articles avec un grand nombre d’autres est un point important de leur capacité à être encyclopédique ou pas. » (Siren, 15 décembre 2004)
  • par l’objectivité : « Un avis personnel n’a pas le statut de référence qu’un utilisateur est en droit d’attendre d’une encyclopédie. » (GL).
Je suis très heureusement surpris par cette synthèse aussi utile que bien faite. Je souhaite cependant récuser l’idée que le statut de référence auquel je fait allusion ait un rapport avec l’objectivité, notion peu souhaitable pour fournir une base de travail à wikipédia. GL 16 janvier 2005
— Très bien, peux-tu changer « objectivité », en laissant je pense ta citation, puis enfin expliquer les motifs de ta récusation parce que certains aimeraient mettre en avant cette notion. Utilise la page de discussion peut-être ? Hervé Tigier 17 janvier 2005
  • par l’indication des sources. « Dire la « terre est plate » avec une source m’apporte infiniment plus que dire « la terre est ronde parce que je le sais ». » ou « Sans source aucune discussion rationnelle n’est possible au-delà du « vous avez tort car je sais que ». » Marc Mongenet. Quoique : « La source de Wikipédia, c’est Wikipédia. Si ça ne suffit pas, alors Google est votre ami… On ne va pas inventer des sources dont on n’a pas eu besoin pour rédiger l’article ». Arnaudus.
Au risque de relancer un énième débat : si, il faut toujours chercher des sources pour faire la différence entre ce qu’on croit savoir, les idées fausses qui circulent entre spécialistes sur ce que tel ou tel a montré ou déclaré, et ce qu’on « sait » mais qui n’est pas un savoir partagé ou faisant consensus. Un expert n’est d’ailleurs pas forcément celui qui a des certitudes bien arrêtées mais bien celui qui sait comment et où chercher et comment évaluer les différents points de vue. GL 16 janvier 2005

Conclusion : Les deux modèles renvoyés « dos-à-dos » ?

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Après l’ironie de Caton sur les horaires des trains, Phe explique en fin de discussion que même dans l’encyclopédie : « Les données sont nécessaires aux analyses. », en donnant même la priorité aux données : « Si on fournit des analyses, c’est pour faciliter la vie des lecteurs et pour présenter les diverses interprétations existantes des donnés brutes mais elle n’ont de valeur que par comparaison avec ces données. S’il n’existe pas encore d’analyse pertinente, il faut permettre à celle-ci d’être bâtie. […] Donc laissez vivre ces articles ne contenant que des données brutes, le manque de référence scolastique en feront des articles de qualité moindre, mais — de grâce — il faut permettre au moins de rassembler le matériel nécessaire à la naissance des analyses. […] Les encyclopédies papier sont limités par leur taille, elle ne peuvent donc que présenter un condensé de la connaissance, ne nous laissons pas entrainer dans ce qui est dû à une contrainte technique uniquement. » (Phe, 26 décembre 2004).

On voit combien cette vision diverge - sauf erreur - de celle de Marc Mongenet : « J’ai l’impression qu’on reste trop avec cette notion d’encyclopédie classique et qu’on essaie de faire sur un support différent ce qui se fait sur papier. » (Phe, 26 décembre 2004) ; Marc Mongenet répondant au contraire : « Si un programme a de la littérature qui lui est spécifiquement consacré, alors il a sa place » ici, autrement non !

On revient en définitive à des démarches moins assurées, mais bien plus conformes à l’ouverture et à l’innovation du projet.

La principale proposition amorce un consensus autour de la notion de potentiel, sans être une panacée :

  • « Si quelqu’un veut maintenir un article, qu’il donne un exemple, même fictif, d’un potentiel contenu encyclopédique. S’il n’en est pas capable, alors l’article peut être retiré. Autrement, il doit être conservé. » (Arnaudus, 15 décembre 2004)
  • « Nous devons toujours tenter d’écrire des articles de qualité ou ayant le potentiel de le devenir. Or, un article sur un logiciel marginal (ou sur un élément d’une série) ne peut pas devenir un article de qualité, car il y a peu de choses pertinentes à dire dessus, à l’inverse d’un article sur la catégorie de logiciel auquel il appartient (ou à la série dont il fait partie). » (saXon, 16 décembre 2004)
  • Ce potentiel peut être évoqué dans la page de discussion : « Bref, décidons au cas par cas, mais avec des critères précis, non pas sur le type d’article (informatique, manga, etc.) mais plutôt sur les propositions faites dans la page de discussion. » (Arnaudus, 15 décembre 2004) & (Sfrançois, pour cet usage de la page de discussion).

Après le rédacteur, la préoccupation du lecteur finit par émerger…

  • « Si on se mettait à la place du lecteur de Wikipédia en se demandant ce qu’il cherche et ce qu’il désirerait trouver. » Siren. Ou encore : « Si on se place du côté du lecteur, on se doute que celui-ci utilise wikipédia comme il utiliserait une encyclopédie papier, c’est-à-dire pour trouver des informations dont il a besoin sur un sujet précis. » Guil:.
  • « Je pense qu’on doit pouvoir mettre en place une page d’accueil et une navigation par catégorie qui permettent de mettre en valeur les articles sur des sujets de fond. » saXon. (autre exemple de recours à la forme pour « sculpter » le fond).
  • Il serait prometteur de terminer sur l’idée de Ste281 de « Portail de qualité »… (idée qui a finalement vu le jour, voir ici--Ste281 18 janvier 2005)

De cet essai de synthèse, on peut conserver l’idée que chacun peut développer et utiliser pour son usage personnel la conception d’encyclopédie qui lui convient, mais que la diversité des points de vue doit inciter à la prise de distance et à la modération dans tous ses emplois collectifs ou collaboratifs. Hervé Tigier . 15 janvier 2005.

Voir aussi

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