Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le dimanche 8 décembre 2024.


Squelette reconstruit de M. hoffmannii, exposé au musée d'histoire naturelle de Maastricht, aux Pays-Bas.
Squelette reconstruit de M. hoffmannii, exposé au musée d'histoire naturelle de Maastricht, aux Pays-Bas.

Mosasaurus est un genre fossile de grands squamates marins de la famille des mosasauridés, dont il est le genre type, ayant vécu durant le Crétacé supérieur, il y a entre 82 et 66 millions d'années avant notre ère. Les premiers fossiles de Mosasaurus sont des crânes découverts dans une carrière située près de Maastricht, aux Pays-Bas, à la fin du XVIIIe siècle. L'interprétation de ces fossiles, largement débattue parmi les chercheurs de l'époque, assure la célébrité scientifique du « grand animal de Maastricht ». En 1808, le naturaliste Georges Cuvier décrit l'animal comme un grand reptile marin partageant des similitudes avec les varans, mais différent de tout représentant vivant connu. Bien que Cuvier n'attribue aucun nom scientifique à cet animal, son analyse conforte le concept d'extinction qui apparaît à cette époque. En 1822, William Conybeare nomme l'animal Mosasaurus, qui signifie littéralement « lézard de la Meuse », en référence à sa découverte faite à proximité du fleuve du même nom. Les affinités exactes de Mosasaurus en tant que squamate restent controversées et les scientifiques continuent de débattre pour savoir si les plus proches parents vivants de ce taxon éteint sont les varans ou les serpents.

La plus grande espèce connue, M. hoffmannii, a une taille maximale estimée à environ 12 m de long. Le crâne de Mosasaurus présente des mâchoires robustes et dispose de puissants muscles capables de fortes morsures à l'aide de dizaines de grandes dents aptes à couper les proies. Ses quatre membres sont façonnés en forme de pagaies pour diriger l'animal sous l'eau et sa queue est allongée et se projette vers le bas. Mosasaurus possède une excellente vision pour compenser son faible sens de l'odorat et présente un taux d'utilisation métabolique élevé, suggérant qu'il est endotherme, une adaptation que l'on ne trouve que chez les mosasaures parmi les squamates. Une grande diversité morphologique est présente entre les espèces actuellement reconnues de Mosasaurus (allant de M. hoffmannii, de construction robuste, à M. lemonnieri, élancé et de forme serpentine), mais une description des caractéristiques distinctives peu claire de l'espèce type M. hoffmannii a conduit à une classification historiquement problématique. En conséquence, plus de cinquante espèces différentes ont anciennement été attribuées au genre. Une nouvelle description du spécimen holotype publiée en 2017 aide à résoudre le problème taxonomique et confirme qu'au moins cinq espèces appartiennent au genre. Cinq autres espèces encore nominativement classées au sein de Mosasaurus devraient être réévaluées ultérieurement.

Des preuves fossiles suggèrent que Mosasaurus se rencontrait dans une grande partie de l'océan Atlantique et des mers adjacentes. Cette présence englobe un large éventail de climats océaniques, notamment tropicaux, subtropicaux, tempérés et subpolaires. Mosasaurus est ainsi un grand prédateur commun dans ces océans, positionné au sommet de la chaîne alimentaire. Les paléontologues pensent que l'animal chasse en eau libre, près de la surface, et que son régime alimentaire inclut pratiquement n'importe quel animal : poissons osseux, requins, céphalopodes, oiseaux et autres reptiles marins, dont les tortues de mer, voire d'autres mosasaures. D'un point de vue écologique, Mosasaurus exerce probablement un impact profond sur la structuration des écosystèmes marins ; son arrivée dans certains endroits, tels que la voie maritime intérieure de l'Ouest en Amérique du Nord, coïncide avec un renouvellement complet des assemblages et de la diversité fauniques. Mosasaurus fait aussi face à la concurrence d'autres grands mosasaures tels que Prognathodon et Tylosaurus (qui sont connus pour avoir chassé des proies similaires) bien qu'ils aient pu coexister dans les mêmes écosystèmes grâce à la partition de niche. Il y a également eu des conflits entre eux, car un exemple de Tylosaurus attaquant un Mosasaurus est documenté. Plusieurs fossiles documentent des attaques délibérées contre des individus de Mosasaurus par des représentants du même taxon. Les combats ont probablement lieu sous la forme de prises au museau, comme chez les crocodiles actuels.