WeWork

entreprise de coworking

WeWork est une entreprise de mise à disposition de locaux et de services de coworking. Elle est fondée en 2010 par Adam Neumann et Miguel McKelvey[4] et son siège social est situé à New York. Jamais rentable, elle bénéficie pourtant d'une valorisation boursière jugée irréaliste. En grande difficulté financière depuis 2019 lorsque des pertes élevées présentes dans ses comptes ont été rendues publiques, la société se déclare en cessation de paiements le devant un tribunal du New Jersey.

WeWork
logo de WeWork
illustration de WeWork

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Adam Neumann et Miguel McKelveyVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société du Delaware[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Action New York Stock Exchange (WE)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social ManhattanVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Coworking industry (d)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.wework.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Chiffre d'affaires 1,82 milliard de dollars (2018)[3]
Résultat net Perte de 2 milliards de dollars (2018)
Un espace conférence dans les locaux de San Francisco.

Histoire

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Adam Neumann fonde l'entreprise The We Company (marque WeWork) en 2010[5]. L'entreprise s'installe en France rue Lafayette fin 2016 à Paris, avec son 110e emplacement européen[6], et nomme Séverin Naudet à sa tête. L'arrivée de l'entreprise bouscule le dynamique marché national du coworking et fait réagir les concurrents[5].

Économie

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En , Softbank investit 4,4 milliards de dollars dans la compagnie américaine WeWork, portant sa participation dans la start-up à 7,4 milliards de dollars[7]. Cet investissement valorise l'ensemble de Wework à une capitalisation de 20 milliards de dollars[8]. En , Wework est présent dans une cinquantaine de villes et dans 16 pays[4] pour un total de plus de 260 espaces de travail partagés à travers le monde[9]. L'entreprise compte alors environ 2 000 employés pour 130 000 utilisateurs quotidiens[4]. En Softbank investit un milliard de dollars supplémentaire[10]. En , Softbank annonce un investissement de 3 milliards de dollars dans WeWork, la moitié devant être effectué en et l'autre en [11].

Pourtant nombre d'économistes se posent la question de la viabilité du modèle économique de l'entreprise, ainsi que de sa valorisation réelle alors qu'une introduction en Bourse est prévue pour [5]. Le développement à marche forcée, avec 150 ouvertures par an dans le monde, laisse planer le doute[5]. En effet, peu avant cette introduction, les analystes constatent un cumul de déficits énormes, un modèle économique incertain et une direction inefficace[12]. Entre autres sont mis en avant les tarifs exorbitants de location de surface mais également le train de vie d'Adam Neumann[13].

En , WeWork renonce à son entrée en bourse, après une importante perte de sa valorisation capitalistique, et licencie son PDG et cofondateur Adam Neumann[14]. Ce dernier s'étant autorisé plusieurs libertés, particulièrement sur le résultat d'exploitation allégé de nombre de charges, « des réalités comptables avec lesquelles WeWork s'était arrangé de façon créative »[12]. Il part avec 1,7 milliard de dollars d'indemnité[15].

Pour enrayer la chute de valorisation de 47 milliards de dollars en janvier à 8 milliards désormais, SoftBank, qui contrôlait déjà environ un tiers du capital via des investissements successifs d'un montant total de 10,6 milliards de dollars et se retrouve donc en situation comptable compliquée[13], débourse 10 milliards de dollars pour prendre le contrôle de la société[16].

En , WeWork supprime 2 400 postes sur 12 500, ainsi que le transfert à des sous-traitants de 1 000 salariés[17]. Quelque temps après, alors que l'entreprise est en pleine restructuration, son cofondateur Miguel McKelvey quitte l'entreprise[13].

En mars 2021, WeWork entre en bourse via la fusion avec une SPAC, levant 420 millions de dollars et évaluant la capitalisation de WeWork à 9 milliards de dollars[18]. Mais dans la période qui suit, afin de réduire les pertes, les restructurations s'enchainent : vente de locaux dans plusieurs capitales du monde, retrait de centaines des bureaux sous-loués, arrêt de projets, reprise en main par les financiers afin d'effacer les débordements d'Adam Neumann[15].

Fin mars 2023, l'entreprise est passée sous le milliard de valorisation en bourse. Le même mois, la banque annonce avoir renégocié 1,5 milliard de dollars de sa dette, la faisant passer à 2 milliards de dollars[19]. D'après un courrier envoyé à la SEC américaine, la société WeWork est au bord du gouffre. Sa capitalisation boursière est passée de 47 milliards de dollars en 2019 à 284 millions de dollars en août 2023[15]. En cause la perte de clients de la société initiée avec la pandémie de Covid-19 et qui continue depuis à cause notamment des nouvelles habitudes de travail (télétravail notamment) et de la baisse d'activité économique. Pourtant, contrairement à ses concurrents, WeWork dispose d'un très bon taux de remplissage, surtout en Europe, et reste bien positionnée sur son marché ; mais elle n'arrive pas à être rentable[15].

L'annonce faite à la SEC prévoit une restructuration profonde de l'activité avec licenciements, cessions des bureaux déficitaires, émission de dette et/ou cessions d'actifs[20]. En mai Sandeep Mathari le PDG part après trois années en poste[15]. L'entreprise est au bord de la faillite[21], son action côte une dizaine de centimes seulement[15]. L'entreprise possède alors encore plus de 600 sites dans le monde[15].

Au premier novembre 2023, la valorisation chute à 64 millions d'euros après que des médias ont rapporté que WeWork prévoyait de demander sa mise en faillite[22]. Début novembre 2023, la société dépose le bilan et se place sous la protection du chapitre 11 de loi des faillites américaine[23].

En mai 2024, WeWork annonce la fermeture de 8 de ses 20 bureaux en France, dans le but de poursuivre une restructuration de ses activités[24].

Dans la fiction

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Références

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  1. Répertoire mondial des LEI (base de données en ligne), consulté le . 
  2. The Unicorn List (classement), consulté le . 
  3. Vincent Fagot, « WeWork, entreprise de coworking en perdition, sauvée par la banque japonaise SoftBank », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. a b et c Sylvain Rolland, « Coworking : WeWork, les secrets d'une expansion hors du commun », sur Tribune,
  5. a b c et d Delphine Decaux, « Le coworking dévore les mètres carrés », Challenges, no 621,‎ , p. 32à 33 (ISSN 0751-4417)
  6. Guillaume Grallet, « WeWork débarque en France », sur lepoint.fr,
  7. « Bureaux partagés : Softbank injecte 4,4 milliards de dollars dans WeWork », (consulté le ).
  8. Elisa Braun, « Les bureaux partagés WeWork valorisés 20 milliards de dollars », sur La Figaro,
  9. « Wework : le leader mondial du coworking forge son empire immobilier », http://blog-immobilier-toulouse.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Raphael Balenieri, « Le champion américain du co-working obtient 1 milliard de dollars du japonais Softbank », sur Les Echos, (consulté le ).
  11. (en) « WeWork gets $3 billion in new funding from SoftBank », sur Reuters,
  12. a et b Delphine Déchaux, « Le bullshit des start-up », Challenges, no 629,‎ , p. 110 à 111 (ISSN 0751-4417)
  13. a b et c Delphine Déchaux, « La chute de l'empire WeWork », Challenges, no 659,‎ , p. 44 (ISSN 0751-4417)
  14. (en) Jane Lanhee Lee, « WeWork seen as startup lesson in what not to do in Silicon Valley », sur Reuters,
  15. a b c d e f g et h David Pargamin, « WeWork colmate les brèches pour sauver les meubles », Challenges, no 796,‎ , p. 76-77 (ISSN 0751-4417)
  16. Zone Bourse, « SoftBank prend le contrôle de WeWork et renfloue son fondateur », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  17. Nicolas Rauline, « WeWork licencie 20 % de ses effectifs », sur Les Échos,
  18. (en) Niket Nishant, Noor Zainab Hussain et Joshua Franklin, « WeWork agrees $9 billion SPAC merger to finally get stock market listing », sur Reuters,
  19. Matthieu Quiret, « Bureaux partagés : WeWork espère sortir de l'ornière cette année »  , sur Les Échos,
  20. Sylvain Rolland, « WeWork tout près de la banqueroute, le champion déchu du coworking a-t-il encore un avenir ? »  , La Tribune, (consulté le )
  21. « WeWork : l’agonie annoncée d’un géant du bureau partagé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « WeWork au bord du dépôt de bilan », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  23. « WeWork, la star déchue du coworking en faillite aux Etats-Unis »  , La Tribune, (consulté le )
  24. « WeWork va fermer 8 de ses 20 bureaux partagés en France », sur Le Figaro, (consulté le )

Article connexe

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  • Mama Works, concept de coworking proche, développé par la famille Trigano.