Volume de transport en France

Le volume de transport en France s'exprime en voyageurs-kilomètres (ou passagers-kilomètres) et en tonnes-kilomètres.

Unités

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À l'échelle de la France, on emploie les milliards de passagers-kilomètres, notés Gpkm, et les milliards de tonnes-kilomètres, notés Gtkm.

Définitions

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La mobilité du quotidien correspond à des déplacements dans un rayon de 80 km autour de son domicile. Elle représente 98 % des déplacements de personnes pour 60 % des voyageurs-kilomètres[TSP 1].

La mobilité à longue distance (aussi appelée « voyage »[1]) correspond aux déplacements au-delà de 80 km. Elle représente en moyenne 6,3 voyages par Français et par an[TSP 2].

Comme il n'est pas possible de recenser tous les trajets, toutes les distances et tous les taux d'occupation qui y sont attachés, les volumes de transports ne sont pas mesurés, mais sont évalués à partir d'études statistiques qui reposent sur des enquêtes telles que les enquêtes Ménages Déplacements.

Panorama

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Mobilité à courte distance

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Grâce aux statistiques issues des enquêtes Ménages Déplacements, la mobilité à courte distance peut se décomposer comme suit.

Mobilité à courte distance en % de voy.-km[2]
Classe de distance % en voy.-km par classe % en nombre de déplacements par classe Marche Vélo Transport en commun Voiture Deux-roues motorisés et autres
0-1 km 1 18 77 % 3 % 1 % 19 % 0,4 %
1-2 km 2 13 40 % 5 % 4 % 50 % 0,6 %
2-5 km 8 24 10 % 4 % 14 % 71 % 1,1 %
5-10 km 13 17 2 % 2 % 14 % 80 % 2,3 %
10-20 km 22 14 0 % 1 % 11 % 85 % 2,7 %
20-35 km 22 8 0 % 0 % 11 % 87 % 1,9 %
35-50 km 13 3 0 % 0 % 11 % 86 % 2,7 %
50-80km 19 2 0 % 0 % 17 % 81 % 2,6 %
Répartition par mode / / 3 % 1 % 12 % 82 % 2 %

Mobilités actives

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La part modale du vélo dans la mobilité du quotidien en 2022 est faible[3]. Le vélo correspond à 1 % et la marche à 2,7 % du volume de transport de la mobilité du quotidien en 2021[4].

Mobilité à longue distance

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La mobilité à longue distance peut se décomposer comme suit, selon les mêmes enquêtes Ménages Déplacements.

Mobilité à longue distance[5]
Mode % en voy.-km
Voiture 72 %
Train 14 %
Avion 9 %
Autocar 3 %
Autres 2 %

Transport de voyageurs

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En 2022, le transport intérieur de voyageurs en France s'établit à 999,7 milliards de voyageurs-kilomètres. Le transport collectif intérieur de voyageurs en France s'établit à 179,2 milliards de voyageurs-kilomètres[6].

Transport intérieur de voyageurs par mode (année de référence : 2022)[6]
Mode Précision Gpkm
Transport individuel[N 1] 820,5
Transport collectif Autobus, autocars et tramways 47,9
Transports ferrés[N 2] 117,9
Transport aérien[N 3] 13,5

Évolution du transport de voyageurs

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Le volume de transport augmente d'année en année, sauf en 2020.

Évolution du volume de transport en France en Gpkm[6]
2012 976,8
2019 1 034,9
2021 874,0
2022 999,7

Transport individuel

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Le transport individuel, pour un total de 820,5 milliards de voyageurs-kilomètres, se décompose comme suit :

Transport individuel (année de référence : 2022)[6]
Gpkm
Voitures particulières françaises (VP) 728,0
Véhicules légers étrangers (VP et VUL) 81,4
Deux-roues motorisées 11,1

Transport ferroviaire

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Les transports ferrés, pour un total de 117,9 milliards de voyageurs-kilomètres, se décomposent comme suit :

Transports ferrés (année de référence : 2022)[6]
Gpkm
Trains aptes à la grande vitesse (TAGV) 68,5
Trains interurbains 3,8
Convention Conseil régional 19,1
Train RER Île-de-France 17,3
Métros 9,2

Transport de marchandises

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Le transport terrestre de marchandise s'élève en 2022 à 338,0 milliards de tonnes-kilomètres[7], sans les oléoducs.

Transport terrestre de marchandises (année de référence : 2022)[7]
Gtkm
Routier 296,2
Ferroviaire 35,3
Fluvial 6,6

Transport routier

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Le transport routier intérieur, pour un total de 296,2 milliards de tonnes-kilomètres, se décompose comme suit :

Transport routier intérieur (année de référence : 2022)[7]
Gtkm
Pavillon français 168,4
Pavillon étranger 127,8

Transport ferroviaire

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Le transport ferroviaire intérieur, pour un total de 35,3 milliards de tonnes-kilomètres, se décompose comme suit :

Transport ferroviaire intérieur (année de référence : 2022)[7]
Gtkm
National 20,9
International entrant & sortant 10,2
Transit 4,2

Cas particulier de l'avion

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À l'instar des soutes internationales, les statistiques internationales de l'aviation sont difficiles à obtenir.

Le volume de transport de l'aviation domestique en France métropolitaine en 2022 est de 13,5 milliards de voyageurs-kilomètres[6]. C'est sans compter avec les territoires français hors d'Europe qui induisent des voyages intercontinentaux. Le volume de transport domestique est en fait beaucoup plus élevé[8], comme le montre le tableau suivant qui recense également l'aviation imputable à la France[N 4] :

Aviation en 2018
Gpkm
Aviation domestique française[9] 44,7
Aviation internationale imputable à la France[10] 175,7

Prospective

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Décomposition des émissions de dioxyde de carbone des transports en cinq facteurs (maîtrise de la croissance de la demande[N 5], report modal vers les modes les plus économes en énergie et les moins émetteurs, optimisation de l’utilisation des véhicules — c'est-à-dire du taux d'occupation —, amélioration de la performance énergétique des véhicules et décarbonation de l’énergie), inscrits dans la stratégie nationale bas carbone de la France[11],[12].

Selon le CEREMA, la construction de voies rapides entre villes entraîne une augmentation des distances et des vitesses, ce qui conduit à une hausse des consommations d'énergie[13].

Les contournements routiers, indispensables pour certaines petites communes, engendrent néanmoins un trafic induit autour des grandes agglomérations. Par ailleurs, l'artificialisation des sols est à prendre en compte[14].

Alors qu'avec l'avènement des circuits courts, une forte baisse du transport des marchandises agricoles devrait se dessiner[TSP 3], on observe une emprise du transport routier toujours plus élevée dans le monde agroalimentaire[15].

État français

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La stratégie nationale bas carbone (SNBC) fait l'hypothèse d'une « demande de mobilité croissante mais découplée de la croissance économique par rapport à la tendance actuelle ». Plus spécifiquement, en matière de fret, la SNBC entend soutenir l’« économie circulaire et les circuits courts de manière à parvenir à un découplage entre croissance du trafic de fret et PIB »[16].

Le Conseil d'orientation des infrastructures précise qu'il convient d'envisager une « stabilisation globale ou au plus une croissance modérée des circulations »[17]. L'Autorité environnementale fait le constat que les projets d’infrastructures routières n'intègrent « presque jamais » les trafics induits et les reports modaux[18]. Pour le Haut Conseil pour le climat, la « maîtrise » de la demande en mobilité est insuffisante[19]. En revanche, pour nombre d'élus locaux, le désenclavement des territoires ruraux rend tout moratoire sur les projets routiers inenvisageable[20].

Mouvements citoyens

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En 2023, les collectifs opposés aux nouveaux projets d'infrastructures routières et autoroutières se constituent en coalition nationale[21],[22], la « déroute des routes »[23]. De nombreuses autres associations se joignent à eux pour demander une suspension de toute nouvelle construction routière[24],[25], de même que des chercheurs[26],[27]. Ces associations bénéficient de l'aide juridique de France Nature Environnement et de l'aide financière d'Ecosia[28].

Notes et références

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  1. Y compris véhicules immatriculés à l’étranger et deux-roues motorisés.
  2. Trains, métros, RER.
  3. Vols intérieurs à la métropole uniquement.
  4. L'aviation imputable à la France est celle pour laquelle les départs se font depuis le sol français.
  5. Par demande, il faut comprendre volume de transport.

Références

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  1. « Mobilité quotidienne » [PDF], sur The Shift Project, .
  2. « Mobilité sur longue distance » [PDF], sur The Shift Project, .
  3. Jean-Marc Jancovici (dir.), Le plan de transformation de l'économie française, Éditions Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-5426-2), p. 91-101.

Autres références

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  1. « Transflash no 423 » [PDF], sur Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, p. 4.
  2. « Stratégie de développement des mobilités propres » [PDF], sur concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr, , p. 20.
  3. « Mobilités du quotidien : Comprendre les années 2010-2020 pour mieux appréhender demain », webinaire [PDF], sur Cerema, , p. 22.
  4. « Marcher et pédaler : les pratiques des Français » [PDF], Commissariat général au développement durable, .
  5. « Stratégie de développement des mobilités propres » [PDF], sur concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr, , p. 21.
  6. a b c d e et f Chiffres clés du transport. Édition 2024, Commissariat général au développement durable, , 31-40 p. (lire en ligne [PDF]).
  7. a b c et d Chiffres clés du transport. Édition 2024, Commissariat général au développement durable, , 19-30 p. (lire en ligne [PDF]).
  8. « La planification écologique dans les transports » [PDF], sur gouvernement.fr, p. 11.
  9. (en) « Total domestic aviation », sur ourworldindata.org.
  10. (en) « Passenger kilometers from international aviation », sur ourworldindata.org.
  11. Aurélien Bigo, Les transports face au défi de la transition énergétique. Explorations entre passé et avenir, technologie et sobriété, accélération et ralentissement (thèse de doctorat en sciences économiques), Institut polytechnique de Paris, , 340 p., PDF (lire en ligne), p. 39, sur chair-energy-prosperity.org.
  12. « Stratégie nationale bas carbone » [PDF], sur Ministère de l'Écologie (France), , p. 81.
  13. « Investir plus et mieux dans les mobilités pour réussir leur transition », sur Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, .
  14. « Les grands projets routiers : une légitimité contestée. Déchiffrage par le prisme des enjeux de la mobilité », sur bl-evolution, .
  15. « Transports : l’agroalimentaire toujours plus accro aux camions », sur Reporterre, .
  16. « Stratégie nationale bas carbone » [PDF], sur Ministère de l'Écologie (France), , p. 22 et 84.
  17. « Investir plus et mieux dans les mobilités pour réussir leur transition » [PDF], sur ecologie.gouv.fr, , p. 152.
  18. « Note de l’Autorité environnementale sur les projets d'infrastructures de transport routières » [PDF], sur Inspection générale de l'environnement et du développement durable, , p. 3.
  19. « Tenir le cap de la décarbonation, protéger la population » [PDF], sur Haut Conseil pour le climat, , p. 13.
  20. « Défense des projets routiers », sur lejournaldugers.fr, .
  21. « La déroute des routes », sur Radio France, .
  22. « A69, contournements, Lino, GCO… Des projets qui font fausse route ? », sur 20 Minutes (France), .
  23. « La déroute des routes », sur laderoutedesroutes.com.
  24. « Doit-on arrêter de construire des autoroutes en France ? », sur Ouest-France, .
  25. « Entre promoteurs d’autoroutes et associations, l’écart abyssal des bilans carbone », sur Reporterre, .
  26. « ENTRETIEN. L’A69, symbole d’une « bifurcation impossible » pour le climatologue Christophe Cassou », Ouest-France, .
  27. « Pour nous, scientifiques, l’autoroute A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer », sur L'Obs, .
  28. « Autoroute A69 : Le combat juridique des écolos, un défi financier de plusieurs dizaines de milliers d'euros financé par des dons et des soutiens », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .

Voir aussi

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Articles connexes

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