Vol Ethiopian Airlines 409
Le , à 00 h 14 UTC, le Boeing 737-800 effectuant le vol Ethiopian Airlines 409 entre l'aéroport international de Beyrouth - Rafic Hariri, au Liban, et l'aéroport international de Bole, en Éthiopie, s'écrase en mer Méditerranée, à 3,5 km au large de Nehmé (en), peu de temps après avoir décollé de Beyrouth. Les 90 passagers et membres d'équipage se trouvant à bord ont tous péri dans le crash.
Vol Ethiopian Airlines 409 | |||
ET-ANB, le Boeing 737-800 impliqué, ici photographié en novembre 2009, deux mois avant l'accident | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
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Date | |||
Type | Perte de contrôle après le décollage | ||
Causes | Mauvaises conditions météo, fatigue de l'équipage, erreur de pilotage, incapacité subtile possible | ||
Site | En mer Méditerranée, au large du Liban | ||
Coordonnées | 33° 45′ 28″ nord, 35° 25′ 49″ est | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Boeing 737-8AS | ||
Compagnie | Ethiopian Airlines | ||
No d'identification | Numéro MSN : 29935Immatriculation : ET-ANB | ||
Lieu d'origine | Aéroport international de Beyrouth - Rafic Hariri, Liban | ||
Lieu de destination | Aéroport international de Bole, Éthiopie | ||
Phase | Montée initiale | ||
Passagers | 82 | ||
Équipage | 8 | ||
Morts | 90 | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : Liban
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Avion et équipage
modifierL'appareil d'Ethiopian Airlines, un Boeing 737-8AS, immatriculé ET-ANB (MSN 29935), construit en 2002, avait été livré le à Ryanair, lequel l'avait revendu à CIT Aerospace. Ethiopian Airlines le louait en longue durée à cette dernière depuis le sous l'immatriculation ET-ANB[1]. Équipé de deux turboréacteurs à double flux CFM56-7B26, l'avion a subi ses derniers contrôles de maintenance le , sans aucun problème technique constaté. Il était âgé de 8 ans au moment de l'accident.
Ethiopian Airlines, l'une des trois plus importantes compagnies aériennes africaines, jouit d'une bonne réputation internationale en matière de sécurité, selon son PDG Girma Wake[2].
Le commandant de bord était Habtamu Benti Negasa (44 ans), qui travaillait pour Ethiopian Airlines depuis 1989. Il était l'un des pilotes les plus expérimentés de la compagnie aérienne, avec 10 233 heures de vol à son actif, dont 2 488 heures sur Boeing 737.
Le copilote était Aluna Tamerat Beyene (23 ans). Il était beaucoup moins expérimenté que le commandant de bord, ne travaillant pour Ethiopian Airlines que depuis un an au moment de l'accident et totalisant 673 heures de vol, dont 350 sur Boeing 737.
Déroulement du vol
modifierLe vol 409 a décollé de la piste 21 de l'aéroport international de Beyrouth - Rafic Hariri par temps orageux, avec 82 passagers et huit membres d'équipage à bord. Les données du METAR indiquaient des vents de 8 nœuds (15 km/h) provenant de plusieurs directions différentes, avec des orages à proximité de l'aéroport.
Le 737 grimpa de manière irrégulière jusqu'à 9 000 pieds (2 700 m), puis il tourna brusquement vers la gauche, a décroché et est entré dans une plongée en spirale vers la mer. Le contact radar a été perdu quelques secondes avant qu'il ne s'écrase dans la mer Méditerranée à 02h41, heure locale, soit 4 à 5 minutes après le décollage, aux coordonnées approximatives 33° 46′ 28″ N, 35° 25′ 49″ E.
D'après les premiers éléments de l'enquête, basés sur les récits de divers témoins oculaires situés près de la côte, l'avion aurait explosé ou pris feu avant de s'abîmer en mer.
Passagers
modifierEthiopian Airlines a communiqué la liste des passagers par nationalité[3]. Certains seraient cependant binationaux[4].
Parmi les passagers se trouvait Marla Sanchez Pietton, épouse de Denis Pietton, alors Ambassadeur de France à Beyrouth[5].
Nationalité | Passagers | Membres d’équipage | Total |
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Liban | 51 | - | 51 |
Éthiopie | 23 | 8 | 31 |
Royaume-Uni | 1 | - | 1 |
Liban / Royaume-Uni | 1 | - | 1 |
Liban / Canada | 1 | - | 1 |
France | 1 | - | 1 |
Irak | 1 | - | 1 |
Liban / Russie | 1 | - | 1 |
Syrie | 1 | - | 1 |
Turquie | 1 | - | 1 |
Total | 82 | 8 | 90 |
Recherche de l’appareil et des boîtes noires
modifierSitôt alertées, les forces navales libanaises envoient des vedettes de sauvetage et la FINUL deux bâtiments sur le lieu présumé du crash[6]. Par ailleurs, l'US Navy déroute le destroyer de classe Arleigh Burke USS Ramage et un avion de patrouille maritime Lockheed P-3 Orion qui vient épauler un Breguet Atlantique 2 de la flottille 23F de l'aviation navale française présent à Chypre et les hélicoptères du Commandement aérien de Chypre et de la Royal Air Force.
Le , l'armée libanaise annonce avoir repêché l'enregistreur de paramètres qui a été emmené à la base navale de Beyrouth avant d'être confié au bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile[7],[8]. La boîte noire contenant les enregistrements phoniques du cockpit a été repêchée quelques jours plus tard[9].
Enquête
modifierL'enquête technique aéronautique est confiée à l'Autorité de l'aviation civile libanaise (en) (LCAA). Le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) américain, Boeing et le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) français assistent également cette dernière[10]. Des prélèvements ADN sont effectués par le médecin légiste de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth sur des membres des 42 familles des passagers[11].
Le rapport d'enquête démontre que la cause probable de la catastrophe du vol 409 est la mauvaise gestion par l'équipage de la vitesse, de l'altitude, du cap et de l'attitude de l'avion, à travers une utilisation inefficace et incohérente des commandes de vol pendant la montée, conduisant à une perte de contrôle, ainsi que la mauvaise gestion des ressources de l'équipage (CRM) durant le vol. Cette enquête n'exclut pas que le phénomène d'incapacité subtile[12] ait pu jouer un rôle dans le déroulement de l'accident.
Le rapport énumère également un certain nombre de facteurs contributifs ayant joué un rôle dans l'accident du vol 409 :
- La mauvaise utilisation des commandes de vol par l'équipage a conduit à un comportement anormal de l'avion et a augmenté le niveau de stress des pilotes.
- Le fait que l'avion n'ait pas été compensé pendant la majeure partie du vol a directement augmenté la charge de travail des pilotes et a rendu le contrôle de l'avion plus difficile.
- Les mauvaises conditions météorologiques durant la nuit ont très probablement entraîné une désorientation spatiale et une perte de conscience de la situation par l'équipage.
- Les nombreux vols consécutifs sur un nouveau type d'avion avec le minimum de temps de repos auraient probablement pu entraîner une fatigue chronique affectant lentement les performances du commandant de bord et de son copilote[13].
- La réticence du copilote à intervenir n'a pas permis de confirmer l'incapacité subtile du commandant de bord et/ou de prendre le contrôle de l'avion.
Médias
modifierL'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé « Explosion suspecte » (saison 12 - épisode 11).
Notes et références
modifier- (en) « Ethiopian Airlines ET-ANB », airfleets.net (consulté le ).
- (fr) « Ethiopian Airlines : un bon bilan jusqu’à présent en matière de sécurité », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne) :
.« Les accidents d'avion causés par une erreur de pilotage ou de maintenance sont inexistants dans l'histoire d'Ethiopian Airlines »
- (en) « ET Flight 409 Incident 1 - 25 January, 2010 », sur ethiopianairlines.com, Ethiopian Airlines, (consulté le ).
- (fr) « Liste des noms des victimes », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne).
- François El Bacha, « Liban/Histoire: le crash vol 409 Ethiopian Airlines au départ de l’aéroport international de Beyrouth à destination de l’Ethiopie », sur Libnanews, Le Média Citoyen du Liban, (consulté le ).
- (fr) Diane Galliot, « Intensification des recherches pour retrouver d'éventuels rescapés », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
- (fr) « On a repêché une boîte noire de l'avion d'Ethiopian Airlines », sur tf1.lci.fr (consulté le ).
- (en) « Ethiopia Airlines jet 'black box' retrieved in Lebanon », sur news.bbc.co.uk (consulté le ).
- « Liban: la seconde boîte noire de l'avion d'Ethiopian Airlines récupérée », sur Le parisien, (consulté le ).
- (fr) « Vol Ethiopian Airlines 409 du 25 janvier 2010 B 737-800, immatriculé ET-ANB », sur bea.aero, Bureau d'enquêtes et d'analyses, (consulté le ).
- (fr) M. M., « Les Forces marines allemandes retirent 6 cadavres », sur nna-leb.gov.lb, Agence nationale d'information, (consulté le ).
- Dictionnaire académie de médecine
- Émission Mayday dangers dans le ciel
Liens externes
modifier- (fr) "Vol Ethiopian Airlines 409 du 25 janvier 2010 B 737-800, immatriculé ET-ANB." Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile
- Ethiopian Airlines
- (en) Ethiopian Airlines Refutes ET 409 Crash Report (Archif) -
- (en) ET409/25JAN Press Releases Archive – Ethiopian Airlines (deadlink)
- Ministère des Travaux publics et des Transports
- (en) Final report - Archif
- (en) Annexes to the final report
- (en) Progress Report - (Archif)
- (en) Progress Report - - Archif
- (en) Comments by the Ethiopian Civil Aviation Authority on the Accident Investigation of Ethiopian Flight 409, Boeing 737-800, ET-ANB, January 25, 2010 (Archive) Ethiopian Civil Aviation Agency
- (en) Boeing Statement on Ethiopian Airlines Accident in Lebanon – Boeing