Vireux-Molhain
Vireux-Molhain est une commune française, située sur la rive gauche de la Meuse, dans le département des Ardennes en région Grand Est. Vireux-Molhain suscite un intérêt touristique particulier lié à la présence de sites d'une grande valeur culturelle ou historique, mais également à la vallée de la Meuse, à la forêt d'Ardenne et au passé industriel de la région.
Vireux-Molhain | |
Le village et l'église Saint-Martin vue de la gare. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse |
Maire Mandat |
Jean-Pol Devresse 2020-2026 |
Code postal | 08320 |
Code commune | 08486 |
Démographie | |
Gentilé | Viroquois, Viroquoises[1] |
Population municipale |
1 459 hab. (2021 ) |
Densité | 176 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 05′ 03″ nord, 4° 43′ 30″ est |
Superficie | 8,29 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Vireux-Wallerand (banlieue) |
Aire d'attraction | Givet (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Givet |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Le 1er janvier 2025, Vireux-Molhain doit fusionner avec la commune voisine de Montigny-sur-Meuse pour former la commune nouvelle de Vireux-Molhain.
Géographie
modifierLocalisation
modifierC'est un village de la pointe des Ardennes (parfois nommée doigt, botte ou pointe de Givet), frontalier avec la Belgique. Posé sur la rive gauche de la Meuse au confluent du Viroin, dominé par le mont Vireux, Vireux-Molhain fait face à Vireux-Wallerand (rive droite de la Meuse). Les deux communes sont liées par un pont, mais également par le nom de leurs habitants, les Viroquois, et le nom du territoire, le Viroquois ou pays de Vireux.
Hydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse, l'Eau Noire, le ruisseau Deluve, le ruisseau de Noire Epine, le ruisseau du Fond de la Racine et le ruisseau de Longnonvaux[2],[Carte 1].
La Meuse, d'une longueur de 486 km, est un fleuve européen qui prend sa source en France, dans la commune du Châtelet-sur-Meuse, à 409 mètres d'altitude, et se jette dans la mer du Nord après un cours long d'approximativement 950 kilomètres traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas[3]. Elle longe la commune sur son flanc est, s'écoulant du sud vers le nordsur une longueur d'environ 0,8 km.
L'Eau Noire, d'une longueur de 12 km en France, prend sa source sur le plateau de Rocroi, traverse l'Ardenne avant de rejoindre Couvin, en Belgique, et se jeter dans l'Eau Blanche près de Dourbes pour donner naissance au Viroin[4].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 906 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rocroi », sur la commune de Rocroi à 23 km à vol d'oiseau[7], est de 9,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 210,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,7 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Vireux-Molhain est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Vireux-Wallerand, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Givet, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[14]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,1 %), prairies (17,3 %), zones urbanisées (13,1 %), cultures permanentes (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,3 %), eaux continentales[Note 3] (0,6 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierVireux est le nom d'une importante agglomération : comme Givet, le chef-lieu du canton, elle s'est développée sur les deux rives de la Meuse, d'où Vireux-Wallerand, rive droite, Vireux-Molhain, rive gauche[18],[19].
Vireux-Molhain, situé au confluent de la Meuse et du Viroin, a sans doute emprunté son nom à cette rivière[20],[21],[22].
Ses habitants sont appelés les Viroquois (un Viroquois, une Viroquoise).
Histoire
modifierGaule romaine
modifierDes fourneaux, des crassiers (résidus de minerai fer fondu sur place), des vestiges témoignant d'une activité pérenne (cave, habitat), attestent de la présence d'un centre de métallurgie du fer au Ier siècle, sur les bords de la Meuse, peu avant la confluence avec le Viroin[23].
C'est probablement pour protéger cette activité économique et veiller sur le trafic fluvial que débute la fortification du mont Vireux au cours du IIIe siècle. Les premières incursions des peuples germaniques menacent l'Empire romain, incitant l'empereur Postume, et les Empereurs des Gaules qui lui succèdent, à renforcer les frontières[23].
Le site devient un castrum, les fouilles effectuées montrant une qualité remarquable de la construction[24]. Il abrite une garnison, et connaît une intense activité jusqu'au milieu du IVe siècle. Il perd ensuite de son importance militaire mais continue à être occupé jusqu'au milieu du Ve siècle. On y trouve les traces de l'incorporation de guerriers francs comme officiers dans l'armée romaine. Cela préfigure l'intégration des cultures qui favorisera l'avènement de la dynastie des Mérovingiens[23].
Moyen Âge
modifierLe mont Vireux est à nouveau fortifié au Moyen Âge. Le four à pain, un des seuls vestiges du château fort des XIIIe – XIVe siècle[25], met en évidence le caractère féodal de la structure. Pendant cette période, trois hameaux se constituent : Molhain et Vireux-Saint-Martin occupent respectivement les rives du Viroin et de la Meuse, au pied des fortifications, alors que Vireux-le-Wallerand prend place sur la rive opposée de la Meuse.
L’église collégiale Notre-Dame-et-Saint-Ermel de Molhain existe depuis l’époque carolingienne : la crypte, partie la plus ancienne (VIIIe siècle), est de style préroman.
Elle fut longtemps un lieu de pèlerinage où l'on vénérait les reliques de saint Ermel, évêque missionnaire du pagus aduinnensis (civitas leodiensis, devenue plus tard la principauté de Liège), qu'elle abrita jusqu'en 1563.
Selon la légende, la collégiale aurait été fondée en 752 par dame Ada, veuve du comte Wibert de Poitiers, dotée de fonds par son cousin Pépin le Bref qui vient alors d'être sacré roi des Francs[26].
Les traces d'un incendie attestent de la destruction du château au début du XIVe siècle. C'est la fin de l'occupation militaire du mont Vireux, mais les hameaux prospèrent sous l'autorité de la principauté de Liège.
Le château a probablement été détruit par le prince-évêque de Liège alors souverain en ces terres (Thiébaut de Bar en 1307 ?)[réf. nécessaire].
Politique et administration
modifierTendances politiques et résultats
modifierListe des maires
modifierVireux-Molhain a adhéré à la charte du Parc naturel régional des Ardennes, à sa création en [30].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[32].
En 2021, la commune comptait 1 459 habitants[Note 4], en évolution de −5,75 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Réserve naturelle de Vireux-Molhain[35]
- Site géologique fossilifère communément appelé réserve du Mur des Douaniers.
- Fortifications du mont Vireux
- Vestiges d'un camp romain et de fortifications médiévales.
- Église collégiale Saint-Ermel
- Classée monument historique[36] ainsi que de nombreuses pièces. On y trouve notamment une crypte du VIIIe siècle, une Mise au tombeau et une collection de statues en bois polychromes des XVe et XVIe siècles, un ensemble de dalles mortuaires (à partir du XIIIe siècle). La structure actuelle et la décoration intérieure sont du XVIIIe siècle.
- Bornes frontières
- Une série de 19 bornes frontières en pierre qui délimitaient la Principauté de Liège et témoignent de l'histoire de la frontière franco-belge.
- Église Saint-Martin
- Le bâtiment du XVIIIe siècle abrite un tableau classé[37] du XVIIe siècle représentant une Vierge à l'Enfant Jésus remettant le rosaire à saint Dominique.
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Collégiale Saint-Ermel.
-
Collégiale Saint-Ermel.
-
Gare de Vireux-Molhain.
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Coupe en verre du Ve siècle.
-
Vireux-Molhain et la Meuse
Langue locale
modifierVireux-Molhain fait partie du domaine wallon de France. Le lexicographe Jules Waslet (wa), qui a consacré un ouvrage au dialecte de la région de Givet, considère que le wallon de Vireux-Molhain appartient à un ensemble qu'il appelle le sous-dialecte givetois d'oyi, d'après la manière d’exprimer l’adverbe d’affirmation oui sur ce territoire[38].
Personnalités liées à la commune
modifier- Antoine Joseph Bertrand (1767-1835), général des armées de la République et de l'Empire, né à Vireux-Molhain et décédé à Bertrange (Moselle).
- Pierre Lareppe (1897 - 1972), ouvrier puis homme politique et député des Ardennes, né à Vireux-Molhain et décédé à Nouzonville.
Héraldique
modifierLes armes de Vireux-Molhain se blasonnent ainsi : Parti : au 1er d’argent aux trois fasces de gueules, au 2e d’azur à la vierge d’argent couronnée d’or, portant sur son bras senestre l’enfant aussi d’argent couronné aussi d’or et brandissant de sa dextre un sceptre du même[39]. |
Voir aussi
modifier- Vireux-Wallerand ; (Commune voisine)
- Montigny-sur-Meuse
- Communes des Ardennes
- Gare de Vireux-Molhain
- Tunnel de Najauge
Notes et références
modifier- https://www.habitants.fr/ardennes-08
- « Fiche communale de Vireux-Molhain », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « la Meuse »
- Sandre, « l'Eau Noire »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Vireux-Molhain et Rocroi », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Vireux-Wallerand », sur insee.fr (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Givet », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Jean-Charles Herbin et Michel Tamine, Espace représenté, espace dénommé : géographie, cartographie, toponymie, Presses universitaires de Valenciennes, .
- Michel Tamine, Toponymie et hydronymie dans le département des Ardennes, vol. 13, Paris, Société française d'onomastique, coll. « Actes du Colloque d’onomastique de Reims (octobre 2005) », , p. 360-361.
- Louis Roger, Recherches sur la toponymie du pays Gaumet, t. XLV, coll. « in Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg », p. 240.
- Charles Bruneau, Étude phonétique des patois d'Ardenne, H. Champion, , p. 47.
- Michel Tamine, Toponymie et hydronymie dans le département des Ardennes, vol. 13, Paris, Société française d'onomastique, coll. « Actes du Colloque d’onomastique de Reims (octobre 2005) », , p. 361.
- Alain Patrolin, Traces, strates : archéologie en Champagne-Ardenne, Chassigny/Châlons-sur-Marne, Éditions Castor et Pollux, , 179 p. (ISBN 2-912756-33-2), p. 136
- « La fortification du Mont-Vireux, (IIe – XIVe siècle). »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Mosa. Archéologie en Terre d'Ardenne.
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 196.
- Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Le guide du Patrimoine: Champagne-Ardenne - pp.226 - Hachette - Paris - 1995 - (ISBN 978-2-01-020987-1).
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p239.
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin 2008 (fichier au format PDF)
- https://reader.cafeyn.co/fr/1926593/21600291
- Création du PNR des Ardennes
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Direction régionale de l'environnement Champagne-Ardenne
- Base Mérimée
- Base Palissy
- Jules Waslet, « Vocabulaire Wallon-Français (Dialecte Givetois). Introduction », dans Revue d’Ardenne et d’Argonne, t. 18, no 6, 1910, p. 171.
- « Banque du Blason »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
Notes
modifier- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Vireux-Molhain » sur Géoportail (consulté le 15 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Bibliographie
modifier- sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Le guide du Patrimoine: Champagne-Ardenne - pp. 402 - Hachette - Paris - 1995 - (ISBN 978-2-01-020987-1)