Vir spectabilis
Le titre vir spectabilis (« homme respectable ») est un titre honorifique porté par certains hauts dignitaires de l'Empire romain durant l'Antiquité tardive.
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Le titre de vir spectabilis constitue rapidement après sa création une étape intermédiaire entre les deux autres catégories les plus élevées de la noblesse romaine, le clarissimat et l'illustrat. Il distingue les hauts fonctionnaires de deuxième rang comme les vicaires et certaines personnalités éminentes.
Histoire
modifierLe titre de vir spectabilis est enregistré pour la première fois dans le Code théodosien en 365[1]. Son apparition suit d'une vingtaine d'années celle du titre de vir illustris, dont la création remonte au milieu du IVe siècle[2]. Ce dernier titre, conféré pour la première fois par l'empereur Constance II au préfet du prétoire et au préfet de la Ville, vise à distinguer les plus hauts dignitaires de l'Empire des autres clarissimes, devenus de plus en plus nombreux depuis le IIe siècle[2],[3].
À son apparition, le spectabilat n'est pas clairement défini et ne semble pas comporter en soi de valeur précise. Certains hauts fonctionnaires, déjà distingués par le clarissimat, ajoutent ce nouveau titre à celui de vir clarissimus[4].
L'usage du titre de vir spectabilis semble fixé à partir de l'an 400 et apparaît dans la Notitia dignitatum[1]. Cette distinction, qui n'est pas héréditaire, s'acquiert après l'exercice de certaines fonctions administratives comme le vicariat de diocèse[5]. Les ducs de Belgique seconde et de Germanie première en sont également distingués[6].
Le spectabilat, comme le clarissimat et l'illustrat, donne à ses débuts accès au Sénat. À partir du Ve siècle, les spectabilis se voient fermer cette possibilité, désormais réservée aux seuls illustres[7].
Évolutions ultérieures
modifierLe titre se maintient dans les royaumes barbares à la fin du Ve siècle. Anianus, le référendaire du roi wisigoth Alaric II, est ainsi désigné comme portant le titre de spectabilis, tout comme Léo de Narbonne, conseiller du roi Euric. Comme sous l'Empire romain, les spectabiles désignent des agents du pouvoir intermédiaire exerçant une fonction importante, sans toutefois occuper les rangs les plus élevés de la hiérarchie nobiliaire[8].
Au début de l'Empire byzantin, le spectabilat est la troisième classe de la noblesse derrière les illustres et les nobilissimes[4].
Références
modifier- (en) Kirsten (Frankfurt/Main) Groß-Albenhausen, « Spectabilis », dans Brill’s New Pauly, Brill, (lire en ligne)
- Camille Jullian, « Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines - Article ILLUSTRES, VIR ILLUSTRIS » , sur dagr.univ-tlse2.fr (consulté le )
- « CLARISSIMAT - Encyclopædia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
- Rodolphe Guilland, « La noblesse byzantine. Remarques », Revue des études byzantines, vol. 24, no 1, , p. 40–57 (DOI 10.3406/rebyz.1966.1359, lire en ligne, consulté le )
- Géza Alföldy et Géza Alföldy, Histoire sociale de Rome, Picard, coll. « Antiquité synthèses », (ISBN 978-2-7084-0402-1), p. 172-174
- Arbois de Jubainville et Henri D', « La hiérarchie honorifique romaine », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 39, no 3, , p. 215–217 (DOI 10.3406/crai.1895.70574, lire en ligne, consulté le )
- Rodolphe Guilland, « La collation et la perte ou la déchéance des titres nobiliaires à Byzance », Revue des études byzantines, vol. 4, no 1, , p. 24–70 (DOI 10.3406/rebyz.1946.935, lire en ligne, consulté le )
- Ludovic Martinet, « Les relations entre Romains et rois barbares en Gaule de 395 à 534 » [PDF], sur HAL, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Edward M. Schoolman, « Vir Clarissimus and Roman Titles in the Early Middle Ages: Survival and Continuity in Ravenna and the Latin West », Medieval Prosopography, vol. 32, , p. 1–39 (ISSN 0198-9405, lire en ligne, consulté le )