Vincent Tibaut
Vincent Tibaut est un facteur français de clavecins établi à Toulouse.
Bruxelles, Musée des instruments de musique de Bruxelles
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Biographie
modifierFils de Jean Tibaut, maître charpentier à Nantes, il est né à Coyron vers 1647. En 1673 il obtient son brevet de menuisier à Toulouse où il s'établit. Il y travaille comme ébéniste et facteur de clavecins : les documents d'époque ne font référence qu'à son métier de menuisier et ébéniste. Il meurt en , laissant une veuve (sa seconde épouse) avec trois enfants en très bas âge et quatre enfants issus d'un premier lit.
C'est un des très rares facteurs français du XVIIe siècle dont subsistent plusieurs instruments : ceux de Vincent Tibaut sont au nombre de trois.
Les clavecins
modifierLes trois clavecins de Vincent Tibaut ont en commun d'avoir une caisse sans décoration peinte, mais dont la menuiserie (caisse en noyer) est très soignée et, pour deux d'entre eux, (1679 et 1681) complétée, notamment à l'intérieur, par un travail de marqueterie raffinée. Tous trois sont à double clavier.
Le clavecin de 1679 est exposé au Musée des instruments de musique de Bruxelles. À l'extrémité de chacun des claviers sont placées des sculptures figurant des lions. L'étendue est de quatre octaves et demi (Sol à Do). Les marches sont en ébène avec des fronts de touches sculptés en motif trilobé, et les feintes en os massif. La disposition est 2x8', 1x4'. La barre de nom porte l'inscription Fait par moy, Vincent Tibaut A Tolose 1679. Le piétement est à huit pieds torsadés reliés par une ceinture basse d'entretoises chantournées[1][2].
Le clavecin de 1681 fait partie de la collection privée de Yannick Guillou. Il est très comparable au précédent, y compris quant au piétement (illustration dans le livre de Claude Mercier-Ythier). La barre de nom porte l'inscription Fait par Vincent Tibaut A Tolose 1681.
Le clavecin de 1691 est au Musée de la musique à Paris. Contrairement aux deux précédents, il est dans son état d'origine (mais dégradé par un très long séjour dans un grenier) et n'est pas restauré afin de ne pas faire disparaître des informations relatives à la facture de l'époque. La barre de nom porte l'inscription Vincent Tibaut A Tolose 1691.
Discographie
modifier- Jean-Nicolas Geoffroy, Suites en fa mineur et en ut mineur ; Louis Couperin, Suite en fa majeur - Colin Tilney, clavecin Vincent Tibaut, 1681 (6-, coll. « Reflexe » EMI Electrola 8 26514 2) (OCLC 605685082)
- Louis Couperin, Pièces pour clavessin - Laurent Stewart, clavecin Vincent Tibaut, 1681 (4/, Verany) (OCLC 38950052)
- Jacques Champion de Chambonnières, pièces de clavecin - Françoise Lengellé, clavecin de Vincent Tibaut, Toulouse, 1681 (2003, Pan Classics BC4066) (OCLC 718541795)
- Gaspard Le Roux, Pièces de clavessins - Bibiane Lapointe, Thierry Maeder, clavecin signé « D.F. » et clavecin de Vincent Tibaut 1681 (2006, Verany PV706051)[3]
- Sur des copies[4]
- Jean-Henry d'Anglebert, Pièces de clavecin & airs d'après M. de Lully - Céline Frisch, clavecin Émile Jobin d'après Vincent Tibaut ; Café Zimmermann (, 2CD Alpha 074) (OCLC 909666056)
Bibliographie
modifier- Florence Gétreau, « Vincent Tibaut de Toulouse, ébéniste et facteur de clavecins : données biographiques », dans Musiques. Images. Instruments. Revue française d’organologie et d’iconographie musicale : Aspects de la vie musicale au XVIIe siècle vol. 2 1996, p. 195–202, (OCLC 804075115) [lire en ligne]
- Marie Demeilliez, Émile Jobin, « Clavecins anciens et fac-similés – l’exemple des instruments de Tibaut de Toulouse », Restitution et création dans la remise en spectacle des œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles, éd. J.-N. Laurenti, Annales de l’ACRAS, n° 4 (2010), p. 82-101 (lire en ligne)
- Jean-Patrice Brosse, Le clavecin du Roi Soleil, Paris, #Bleu Nuit, coll. « Horizons », , 176 p. (ISBN 978-2-35884-013-2), p. 40
- Claude Mercier-Ythier (préf. Jean Favier), Les clavecins, , 130 p. (ISBN 978-2-87788-007-7), p. 75-78
- (en) Raymond Russell, The harpsichord and clavichord : an introductory study, Londres, Faber and Faber, , 208+96 Plate 43.
- (en) Donald H. Boalch, Makers of the harpsichord and clavichord 1440-1840, Oxford, Oxford University Press, , 2e éd. (1re éd. 1956), 225 p. (ISBN 0-19-816123-9), p. 178
- (en) Edward L. Kottick et George Lucktenberg, Early Keyboard Instruments in European Museums, Bloomington & Indianapolis, Indiana University Press, , 276 p. (ISBN 0-253-33239-7, lire en ligne), p. 40,53
- (en) Edward L. Kottick, A history of the harpsichord, Bloomington, Indiana University Press, , 1re éd., 557 p. (ISBN 0-253-34166-3, lire en ligne), p. 172-174
- (en) Igor Kipnis, The Harpsichord and Clavicord : an encyclopedia, New York, Routledge, coll. « Encyclopedia of Keyboard Instruments », , 548 p. (ISBN 978-1-138-79145-9), p. 481
- (de) Franz Josef Hirt, Meisterwerke des Klavierbaus, Dietikon-Zürich, Urs Graf Verlag GmbH, , 235 p. (ISBN 3-85951-135-1), p. 153
Notes et références
modifier- Russell 1959, p. 208.
- Hirt, op.cit.
- Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Gaëtan Naulleau d'un Diapason d'or, juillet 2006.
- Fiche de l'instrument (1994) du Musée de la musique, sur philharmoniedeparis.fr. Voir sur l'onglet multimédia, des enregistrements, ainsi qu'un petit documentaire d'Olivier Horn (16 min, 1995) sur la restauration. Un des exemples dévoile l'entreprise de la copie en fac-similé par Émile Jobin, d'après le clavecin du musée.
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- Fiche du clavecin Tibaut 1691 au musée de la cité de la musique, sur philharmoniedeparis.fr.
- Le clavecin présenté par le facteur Émile Jobin () sur entretien des dieux.