Villa du Molard

villa à Donzère (Drôme)

La villa du Molard, mise à jour au sud de Donzère, est la plus importante unité viti-vinicole connue de l'Antiquité romaine.

Villa du Molard
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Rhône-Alpes
Département Drôme
Commune Donzère
Type villa romaine à vocation viticole
Protection Logo monument historique Classé MH (1994, pressoirs et fouloir)
Coordonnées 44° 27′ 21″ nord, 4° 42′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : Drôme
(Voir situation sur carte : Drôme)
Villa du Molard
Villa du Molard
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Rhône-Alpes)
Villa du Molard
Villa du Molard
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Villa du Molard
Villa du Molard
Histoire
Époque Ier siècle

Développement

modifier

La villa de Molard était située à 15 kilomètres d'Augusta Tricastinorum (aujourd'hui Saint-Paul-Trois-Châteaux). Les vestiges les plus anciens datent de la période augustéenne. Lors du Ier siècle, des bâtiments fonctionnels sont bâtis sur une surface de 10.000 m². À la fin du IIe siècle, la villa connaît de profondes modifications[1].

Description

modifier

Cette villa rustica est considérée comme la « plus grande exploitation viti-vinicole connue du monde méditerranéen antique »[2]. Elle s’étendait sur deux hectares. L’entrepôt des vins de 70 × 15 m contenait deux travées abritant 204 dolia disposés en six alignements ayant chacun une contenance de 1,2 hectolitre. À chaque extrémité, un grand fouloir de 18,5 m2, y étaient adjoints deux pressoirs[3].

Production

modifier

L’exploitation, qui a été datée entre 50 et 80 de notre ère, produisait 2 500 hectolitres de vin par an. Le rendement des vignes romaines ayant été estimé à 12 hl/ha, le domaine possédait 300 hectares ce qui nécessitait le travail de 150 esclaves[3].

Commercialisation

modifier

Les auteurs de l'étude sur La viticulture antique dans le Tricastin constatent : « La proximité du cours du Rhône permet d'interpréter le Mollard comme un centre de production tourné directement vers l'exportation. Ce site est contemporain de la phase de multiplication des ateliers d'amphores gauloises en Narbonnaise (Ier siècle). Il n'est donc pas étonnant qu'un investisseur cherchant un profit sur ce marché en plein développement s'installe dans la région à proximité d'un point de rupture de charge sur le Rhône »[4].

De plus, tout ou partie de sa production pouvait être expédiée par le Rhône en tonneaux, à l’exemple de la scène représentée sur la stèle de Saint-Pierre-ès-Liens de Colonzelle (Ier siècle) toute proche. Située sur le porche d’un prieuré clunisien, elle représente le levage de quatre tonneaux et leur embarquement sur un navire marchand[3].

Protection

modifier

La parcelle abritant le fouloir et les pressoirs fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [5].

Notes et références

modifier
  1. Cécile Jung, Thierry Odiot, Jean-François Berger et Damien Seris, « La viticulture antique dans le Tricastin (moyenne vallée du Rhône) », Gallia, vol. 58, no 1,‎ , p. 113–128 (DOI 10.3406/galia.2001.3176, lire en ligne, consulté le )
  2. Une route des vins en Tricastin sur le site winetourisminfrance.com
  3. a b et c Jacqueline Ponton, op. cit., p. 16.
  4. Damien Seris, Jean-François Berger, Thierry Odiot, Cécile Jung, op. cit., p. 117.
  5. « Site vinicole gallo-romain dit Le Mollard », notice no PA00132971, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier
  • Jacqueline Ponton, Cépages Magazine no 13, .
  • Damien Seris, Jean-François Berger, Thierry Odiot, Cécile Jung, La viticulture antique dans le Tricastin (moyenne vallée du Rhône) , en ligne sur le site Persée

Article connexe

modifier

Liens externes

modifier