Vengeance (Résistance française)

mouvement de la Résistance intérieure française

Turma Vengeance est un réseau des Forces françaises combattantes et un mouvement de la Résistance intérieure française créé en en zone occupée par le docteur Victor Dupont.

Organisation

modifier
 
Plaque commémorative à Gien (Loiret)

Fort de plus de 30 000 membres répertoriés, le réseau Turma Vengeance fut un des tout premiers mouvements de Résistance et parmi les plus importants en nombre. Apolitique et implanté en zone occupée, ce réseau vit le jour dès , grâce à l'initiative de trois amis :

  • le docteur Victor Dupont (1909-1976), chef et fondateur de Turma Vengeance, qui commandera jusqu'à son arrestation par le service du Renseignement ;
  • le docteur Raymond Chanel (1908-1999), créateur et chef du réseau Évasion Vengeance ;
  • le docteur François Wetterwald (1911-1993), créateur et chef des Corps Francs Vengeance.

Malgré les vicissitudes de la guerre, le réseau Turma Vengeance garda fidèlement ses trois missions (Renseignement, Évasion, Action), se structura avec beaucoup de rigueur, mit sur pied des unités de combat, allant même jusqu'à créer une école de formation des cadres à Cerisy-Belle-Étoile (Orne).

Il prit une part capitale dans la préparation (renseignement, sabotage,…), la conduite (poursuite du renseignement,renforcement des unités débarquées,…) et l'exploitation (mise à disposition d'unités en armes, appui direct,…) du débarquement allié en Normandie.

Le , le réseau fournit plus de 7 bataillons et de 2 compagnies en renfort aux unités alliées, sans compter les engagements individuels au sein de la 2e D.B.. Le 2e S.A.S. incorpora même dans ses rangs des combattants de Vengeance.

Le réseau Vengeance paya un lourd tribut à la libération du pays avec plus de 620 morts pour la France :

  • plus de 100 fusillés,
  • plus de 100 tués au combat,
  • plus de 25 abattus à l'arrestation ou tués sous la torture,
  • près de 400 morts en Allemagne sur plus de 800 déportés.

Avec tous ses chefs déportés ou tués, le réseau Vengeance ne put faire entendre sa voix à la Libération quand d'autres mouvements, pourtant plus récents et parfois beaucoup moins nombreux, captèrent à leur profit exclusif la gloire et une certaine reconnaissance officielle de la Patrie.

Il faudra attendre 1947 pour que le réseau Vengeance soit un peu mieux connu du grand public grâce au livre du docteur Wetterwald : Vengeance, histoire d'un Corps Franc, ouvrage dans lequel il écrit : « nous n'attendions pas des honneurs insignes, des récompenses exceptionnelles, des traitements de faveur. Nous ne nous apprêtions pas à jouer le rôle de héros nationaux. » (page 294)

Pourtant, les membres de Vengeance n'avaient pas démérité. Parmi tant de héros, certains eurent même droit à la reconnaissance officielle :

Bibliographie

modifier
  • François Wetterwald, Vengeance, histoire d'un corps franc, édité par le mouvement Vengeance en 1946, 300p.

Notes et références

modifier
  1. Extrait de la citation repris dans l'ouvrage de François Wetterwald (préf. Joseph Lucet), Hommage à Claude Lerude, Orléans, Rouam, , 116 p. : « Remarquable organisateur, d'un patriotisme à toute épreuve. En 1942, chargé de mission d'information sur le territoire métropolitain et en Algérie, en avril 1943, entre au corps franc "Vengeance", est chargé du recrutement, de l'organisation des corps francs dans le Loiret ; puis à la fin du mois de mai, est nommé chef départemental. En juin 1943, devient chef régional de la deuxième région et étend l'action et le recrutement des corps francs dans les huit départements avoisinants ; forme des cadres éprouvés et contribue également à l'extension des corps francs en Bretagne : en décembre 1943, comme directeur des études, dirige l'école des cadres de "Vengeance" à Cerisy-Belle-Etoile (Orne) ; puis est promu membre du comité directeur de "Vengeance". Arrêté par la Gestapo le 16 janvier 1944, déporté en Allemagne, est décédé au camp de Ludwigslust, le 7 mai 1945, des suites de mauvais traitements ».
  2. Journal officiel de la République française du 17 mai 1946