Vadim Rabinovitch

homme d'affaires ukrainien

Vadim Zinovyevitch Rabinovitch (parfois orthographié Vadym Rabynovytch) (ukrainien : Вадим Зіновійович Рабінович ; russe : Вади́м Зино́вьевич Рабино́вич ; hébreu : ודים רבינוביץ'), né le à Kharkiv (RSS d'Ukraine, Union soviétique), est un homme d'affaires et homme politique juif ukrainien.

Vadim Rabinovich
Fonctions
Député
IXe Rada ukrainienne (en)
-
Député
VIIIe Rada ukrainienne (en)
-
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (71 ans)
KharkivVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Вадим Зіновійович РабиновичVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Domicile
Formation
Université nationale d'automobile et des autoroutes de Kharkiv (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
marié, trois enfants
Autres informations
Partis politiques
Membre de
VIIIe Rada ukrainienne (en)
IXe Rada ukrainienne (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Il est président du Congrès juif panukrainien, chef du parti Pour la vie, candidat à la présidence aux élections de 2014 et ancien député de l'Ukraine, dans la faction du Bloc d'opposition. Il est membre de la Plate-forme d'opposition – Pour la vie[1].

Biographie

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Jeunesse et formation

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En 1970, Rabinovitch est diplômé de l'école secondaire 45 de Kharkiv et entre à l'Université nationale de l'automobile et de l'autoroute de Kharkiv. De 1973 à 1975, il effectue le service militaire obligatoire dans la défense aérienne de l'Armée soviétique. Après avoir quitté l'armée, Rabinovitch est contremaître au département de réparation et de construction du conseil municipal de Kharkiv.

Arrestation, détention et émigration en Israël

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Le , il est arrêté pour des soupçons de détournement de fonds publics d'un montant particulièrement important, mais libéré après neuf mois d'enquête[2]. Entre 1980-1982, il dirige des ateliers de production de portes en bois. Au début de 1982, il est à nouveau arrêté pour détournement de fonds publics[3]. Le , il est condamné à 14 ans de camp de travaux forcés par le tribunal régional de Kharkiv, mais ne passe que sept ans de détention. Ses biens sont confisqués et son activité professionnelle interdite pendant cinq ans. Puis dans le camp, Rabinovitch est enrôlé dans le KGB[4],[5], avec pour pseudonyme Zholud.

Au début de 1986, il commence à exploiter une entreprise. Libéré, Vadim Rabinovitch et Andriy Aliochyne fondent la société Pinta, spécialisée dans le commerce du métal. À l'automne 1993, Rabinovitch est nommé représentant ukrainien de la société autrichienne Nordex. La réputation du président de Nordex, proche des autorités de l'URSS et du baron de la mafia russe Grigory Loutchansky, affectent l'image de Vadim Rabinovitch[6].

Au début des années 1990, Vadim Rabinovitch est déchu de sa nationalité ukrainienne et fait son alya en Israël[7]. À la fin des années 1990, il retourne en Ukraine[7]. Citoyen israélien naturalisé, Vadim Rabinovitch a un patrimoine immobilier en Ukraine et en Israël. Il se voit retirer son visa pour les États-Unis en 1995, apparemment en raison de ses liens avec des marchands d'armes.

Fondation de médias

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En 1997, Vadim Rabinovitch fonde la chaîne de télévision 1+1 avec Alexandre Rodnianski et Boris Fouksman. En 1996, il est nommé président de la Chambre de commerce israélo-ukrainienne. De 1997 à 2009, Vadim Rabinovitch est président de la maison d'édition Stolichnye Novosti. Vadim Rabinovitch crée et dirige le Congrès juif panukrainien en 1997. Il dissout l'organisation en avril 1999 et crée la Communauté juive unie d'Ukraine, qui l'élit à sa tête. En 2008, Vadim Rabinovitch acquiert la chaîne de télévision NewsOne.

Activités en Israël

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Il fait également don de plus de 10 millions de dollars pour la restauration de la synagogue Hourva[8],[9],[10]. Selon certains dirigeants juifs, l'homme d'affaires essaie d'acheter une publicité positive pour compenser la publicité négative générée par ses activités financières et politiques. Vadim Rabinovitch aide à financer la reconstruction de la Synagogue Hourva de la Vieille ville de Jérusalem sur une place qui porte son nom. La conseillère Rachel Azaria demande à la Cour suprême d'Israël d'annuler le nom de la place, affirmant que Vadim Rabinovitch n'est pas encore décédé, ce qui est accepté. La loi israélienne interdit en effet de donner aux rues et aux lieux publics de Jérusalem le nom de personnes vivantes[11],[12]. Vadim Rabinovitch soutient des organisations caritatives juives et est un bienfaiteur de la menorah d'or à l'Institut du Temple de Jérusalem.

Le , le Service de sécurité ukrainien (SBU) interdit à Rabinovytch d'entrer en Ukraine pour une période de cinq ans. Selon le service de presse du SBU, cette décision est prise car son activité cause des dommages considérables à l'économie de l'Ukraine[13]. Plus tard, les médias rapportent que la décision du SBU est liée au fait qu'il divulgue des informations sur la vente de munitions par l'Ukraine à la Yougoslavie malgré l'embargo international alors en vigueur[14]. En 1999, Vadim Rabinovitch prend la nationalité de l'État d'Israël[15].

Retour en Ukraine

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Avec l'aide de Vadim Rabinovitch, un monument aux victimes du terrorisme est inauguré à Kiev par le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, l'ambassadeur américain John E. Herbst et l'ambassadeur russe Viktor Tchernomyrdine le . Depuis 1997, il est président du Congrès juif panukrainien. En 2001, Vadim Rabinovitch devient chef du Forum Un pas vers l'unité des chrétiens et des juifs et coprésident du Parlement juif européen[16]. De 2007 à 2013, il est président du club de football Arsenal Kiev.

En mars 2013, Vadim Rabinovitch survit à une apparente tentative d'assassinat à Kiev ; un engin explosif est lancé dans sa voiture près de la station de métro Klovska[17],[18].

Candidature à l'élection présidentielle de 2014

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Résultats de Vadim Rabinovitch lors de l'élection présidentielle ukrainienne de 2014.

Le , Vadim Rabinovitch s'inscrit auprès de la Commission électorale centrale en tant que candidat autoproclamé à la présidence de l'Ukraine[19],[20]. Le , le Kyiv Post rapporte que Vadim Rabinovitch s'est présenté comme candidat autoproclamé à l'élection présidentielle ukrainienne de 2014. C'est en partie pour contrer la réputation d'antisémitisme du nouveau gouvernement ukrainien. Après son inscription, Vadim Rabinovitch déclare : « Je veux détruire le mythe d'une Ukraine antisémite qui se répand dans le monde. Je suis probablement le candidat le plus chanceux. Aujourd'hui, l'unification s'impose, et je suis un candidat rassembleur. Je n'ai pas de soif de pouvoir pour lui-même, je veux uniquement aider le pays »[19]. Lors de l'élection présidentielle de 2014, il obtient 2,25 % des voix et effectue son meilleur résultat à Dnipropetrovsk et dans les régions de Zaporijjia, Mykolaïv et Odessa.

Suite de sa carrière politique

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Vadim Rabinovitch est élu au Parlement cette année-là, après s'être classé quatrième sur la liste électorale du Bloc d'opposition [21]. Il est nommé à la tête du Comité des droits de l’homme de la Verkhovna Rada[22].

En juillet 2016, Vadim Rabinovitch suspend son adhésion au parti et, avec l'ancien membre du Bloc d'opposition Yevheniy Mouraïev et Viktor Medvedtchouk, crée le parti politique Pour la vie (l'ancien Parti du centre)[23],[24], bien qu'il n'ait pas quitté la faction du Bloc d'opposition pour ne pas perdre son mandat de député[14].

Le , Vadim Rabinovitch annonce qu'il ne participera pas à l'élection présidentielle de 2019 ; mais qu'il sera tête de liste du parti Pour la vie de son parti lors des élections législatives suivantes [25].

Poursuites judiciaires

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Début juillet 2023 il est retourné en Israël après avoir reçu un avis de suspicion de haute trahison en vertu de l'article 111, paragraphe 1 pour avoir diffusé des déclarations manipulatrices qui ont porté atteinte à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de l'Ukraine[26], l'affaire est suivie par le bureau du Procureur général d'Ukraine. Le journal Novoe Vremia et l'ONG, VoxUkraine ont publié un classement des personnalités politiques ukrainiennes diffusant le plus de contre vérités, V. Rabinovitch est classé deuxième derrière Ioulia Tymochenko et devant Iouri Boïko[27].

Participations dans les médias

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Vadim Rabinovitch fonde Media International Group (MIG), qui comprend la société d'édition Stolichnye Novosti, les journaux MIGnovosti et MIGnews, respectivement en Ukraine et en Israël et l'hebdomadaire économique Delovaya Nedelya, en 2000. MIG rachète ensuite Novoe Russkoe Slovo (The New Russian Word, le plus ancien journal russe aux États-Unis), la station de radio Narodnaia Volna, l'hebdomadaire politique CN-Stolichnye Novosti et le quotidien Stolichka. Vadim Rabinovitch est aussi copropriétaire de Jewish News One de 2011 jusqu'à sa fermeture en 2014.

Positions politiques

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Vadim Rabinovitch défend un statut non aligné pour l'Ukraine, une réforme administrative et une décentralisation profonde avec un maximum de pouvoirs pour les administrations régionales, bien que, selon le suivi de l'OPORA, il n'a jamais voté pour les projets de loi en faveur de la décentralisation en Ukraine. Vadim Rabinovitch déclare que ces projets de loi en faveur de la décentralisation ne correspondent pas au concept qu'il prône et qu'il n'a donc pas voté pour eux. Vadim Rabinovitch propose plutôt proposé d'organiser un référendum sur la question de l'abolition de la fonction de président de l'Ukraine, une nouvelle Constitution, incluant la fédéralisation, qu'il ne veut pas qu'on appelle ainsi « parce que ce mot rend les gens nerveux »[28].

Vie privée

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Vadim Vadim Rabinovitch est marié à Irina Rabinovitch et a trois enfants : son fils Oleh (né en 1973), sa fille Katerina (née en 1994) et son fils Jacob (né en 2008)[29].

Références

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  1. 4 parties polling well for July 21 parliament election
  2. Журналисты вспомнили темные пятна из жизни Вадима Рабиновича
  3. Журналисты вспомнили темные пятна из жизни Вадима Рабиновича
  4. The senator and the fraud
  5. Ukraine Tycoon Creating a Stir With Purchase Of U.S. Media
  6. « Отсидка, коррупция и поставка оружия террористам », from-ua.com,‎
  7. a et b « 'I am the Obama of Ukraine,' says Jewish presidential hopeful », The Times of Israel
  8. « Hurva Synagogue restoration nears completion » [archive du ] (consulté le ), Jerusalem Post, 28 March 2008.
  9. From ruin to reconstruction, the Hurva Synagogue is completed – again, Jewish Journal, 9 March 2010.
  10. Ukrainian Oligarchs Restored Hurva Synagogue in Jerusalem
  11. Why was Old City square named after Ukrainian oligarch, 500 years before his time?, The Time of Israel, 1 May 2012
  12. (en) « Naming of Old City plaza after oligarch stirs debate », sur The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  13. Rabinovich kicked out of Ukraine
  14. a et b « ХТО КОМУ РАБІНОВИЧ », umoloda.kyiv.ua,‎
  15. « Журналист опубликовал справку об израильском гражданстве депутата Рабиновича », ukranews.com,‎
  16. European Jewish Parliament : Vadim Rabinovich
  17. « Ukrainian Jewish leader Rabinovich survives blast », The Times of Israel
  18. Un responsable juif visé par un attentat en Ukraine
  19. a et b « President of All-Ukrainian Jewish Congress Rabynovych to register as presidential candidate »
  20. Un magnat juif candidat à la présidentielle ukrainienne
  21. Poroshenko Bloc to have greatest number of seats in parliament, Ukrinform (8 November 2014)
    People's Front 0.33% ahead of Poroshenko Bloc with all ballots counted in Ukraine elections - CEC, Interfax-Ukraine (8 November 2014)
    Poroshenko Bloc to get 132 seats in parliament - CEC, Interfax-Ukraine (8 November 2014)
  22. Ukraine : 2016 est-elle l’année de la fin des efforts contre la corruption ?
  23. « Party 'the Center' received a new name » (consulté le )
  24. Galia Ackerman, « Josef Zissels : « Poutine nous envoie un Cheval de Troie » • desk russie », sur desk-russie.eu, (consulté le )
  25. For Life Party's leader Rabinovich not to run for president of Ukraine, Interfax-Ukraine (15 November 2018)
  26. sur panteonx.foundation en français.
  27. sur ukrinform.fr
  28. « "За життя": хто кому Вадим Рабінович? », sur www.pravda.com.ua (consulté le )
  29. « Рабинович Вадим »

Liens externes

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