Võro

langue sud-estonienne

Le võro (ou voro, võro-seto, voru, võru) appartient à la branche fennique de la famille des langues ouraliennes, il est considéré comme une variante de l'estonien. Il compte environ 87 000 locuteurs en 2011, situés dans les comtés de Põlva, de Tartu, de Valga et de Võru. Il s'écrit au moyen de l'alphabet latin[1].

Võro
võro kiil'(vro)
Pays Estonie
Région comtés de Põlva, Tartu, Valga et Võru.
Nombre de locuteurs 87 000 (2011)[1]
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Langue régionale en Estonie
Codes de langue
IETF vro
ISO 639-3 vro
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue en danger (DE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) :
Kyik' inemiseq sünnüseq avvo ja õiguisi poolõst ütesugumaidsis. Näile om annõt mudsu ja süämetunnistus ja nä piät üts'tõõsõgaq vele muudu läbi käümä.
Carte
Image illustrative de l’article Võro
Aire linguistique du võro

Évolution récente

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La base de données linguistiques Ethnologue note un basculement rapide des populations vers l'estonien, bien que des professeurs, des politiciens, des poètes, des géographes et des administrateurs tentent d'en développer l'usage et de le faire revivre. Selon elle, peu d'enfants le parlent et ses locuteurs sont pour la plupart des personnes âgées vivant dans des régions rurales[1].

Différences entre le võro et l'estonien

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L'harmonie vocalique, qui n'existe pas dans la majorité des dialectes estoniens du nord, constitue une particularité significative du võro par rapport à l'estonien standard :

Estonien Võro Signification
küla külä village
küsinud küsünüq (a été) demandé
hõbedane hõbõhõnõ (fait d')argent

Certaines caractéristiques morphologiques du võro sont considérées comme très anciennes. Par exemple, la 3e personne du singulier de l'indicatif, soit ne prend pas de terminaison, soit prend une terminaison en -s selon le cas. Parmi les langues fenniques, seules les langues estoniennes méridionales et les langues caréliennes présentent cette particularité.

Estonien Võro Signification
kirjutab kirotas il écrit
annab and il donne

Le võro possède une particule négative qui s'ajoute à la fin du verbe, alors que l'estonien standard utilise un verbe négatif qui précède le verbe. L'estonien standard utilise le verbe négatif ei pour exprimer la négation aussi bien au présent qu'au passé, alors que le võro utilise des particules différentes selon le cas :

Estonien Võro Signification
sa ei anna saq anna-aiq Tu ne donnes pas
ma ei tule maq tulõ-õiq Je ne viens pas
sa ei andnud saq anna-as Tu n'as pas donné
ma ei tulnud maq tulõ-õs Je ne suis pas venu

On peut facilement mettre en évidence des différences de vocabulaire entre l'estonien et le võro dans la conversation courante ; malgré tout un Estonien est normalement en mesure de comprendre presque tous les mots courants du võro, car beaucoup d'eux existent en estonien standard en tant que synonymes dialectaux ou appartenant à la langue littéraire :

Estonien Võro Terme littéraire estonien (dialectal) Signification
punane verrev verev rouge
soe lämmi lämmi, lämbe chaud
jahe oigõ - froid
õde sõsar sõsar sœur
uus vahtsõnõ vastne nouveau
koer pini peni chien
pöial päss - pouce
pesema mõskma mõskma laver
tänavu timahavva - cette année
hunt susi susi loup
mäger kähr - blaireau
laupäev puulpäiv - samedi
surema kuulma koolma mourir
sõstar hõrak - groseille
kask kõiv kõiv bouleau
nutma ikma itkema pleurer
märkama rõbahtama - remarquer

Écriture

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Alphabet võro[2]
A
a
B
b
C
c
D
d
E
e
G
g
H
h
I
i
J
j
K
k
L
l
M
m
N
n
O
o
P
p
Q
q
R
r
S
s
T
t
U
u
V
v
Õ
õ
Ä
ä
Ö
ö
Ü
ü
Y
y
ʼ

L’écriture du võro est relativement récente et il n’y a pas d’orthographe officielle.

La palatalisation est représentée avec l’apostrophe ou des signes similaires comme l’accent aigu, par exemple : ‹ pallʼo ›, ‹ palĺo ›, ‹ pallˊo › pour « plusieurs »[3].

Le coup de glotte est représenté par la lettre q mais est omis par certains auteurs, par exemple : ‹ poisiq ›, ‹ poisi › pour « garçon »[3].

Notes et références

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Bibliographie

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  • (en) Heli Uibo, Jack Rueter et Sulev Iva, Building and using language resources and infrastructure to develop e-learning programs for a minority language, (lire en ligne)
  • (ee) Karl Pajusalu (dir.) et Pire Teras (dir.), Lõunaeesti häälikud II, Tartu, Tartu Ülikool, (ISBN 9985-4-0377-0, lire en ligne)
  • (ee) Karl Pajusalu, Sulev Iva, Pire Teras et Merike Parve, Võru vokaalid I, Tartu, Tartu Ülikool, (ISBN 9985-4-0124-7, lire en ligne)
  • (vro) Jüvä Sullõv, Kauksi Ülle, Marju Kõivupuu, Nele Reimann et Paul Hagu, ABC kiräoppus ja lugõmik algkooli latsilõ, (ISBN 9789916003282)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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