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Propos de Louis Fouché sur l'interruption volontaire de grossesse

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La vidéo de l'entretien du 6 mars 2021 entre Louis Fouché et Jean Robin, de plus de trois heures, est là : [1]

J'ai relevé les endroits où le thème de l'IVG est abordé. Les repères de temps sont ci-dessous.


25m04s
Jean Robin dit que les médecins ont le droit de ne pas pratiquer l'avortement.
Et peu après, à 25m25s, Louis Fouché répond à Jean Robin au sujet de la « clause de conscience » :
« Ce n'est pas si simple, en vrai. Par exemple, pour l'IVG, moi j'ai été anesthésiste, dans une manternité de niveau 3, donc j'ai participé en tant qu'anesthésiste à des IVG. Je pourrai en parler plus longuement si vous voulez : qu'est ce qu'il y a là-dedans, pourquoi c'est complexe, pourquoi ça va pas de soi. Mais pourquoi quelque part il y a quelque chose d'important. On est à la croisée des chemins. Moi je n'ai pas fait jouer ma clause de conscience, j'ai participé à cela. Mais il y a des gens qui viennent d'Afrique du Nord, des médecins, qui sont très choqués, et qui disent : non moi je ne participerai pas à ça. Mais il y a une pression mis par les pairs. [...] Personne ne peut rester dans une maternité, s'il maintient cette clause de conscience. »


vers 32minutes
Jean Robin explique que, depuis qu'il est devenu chrétien, il voit l'avortement comme étant un meurtre, et ajoute : « c'est pour cela qu'il y a un droit de conscience spécifiquement dans ce domaine là. Pour moi, Dieu est très mécontent avec les médecins, mais je ne veux pas généraliser car certains exercent leur droit de conscience, mais toi qui a fait de l'éthique par exemple, comme tu n'es pas croyant tu ne voyais pas cela comme un problème et je peux le comprendre, car moi-même j'étais athée avant, et je ne voyais pas cela comme un problème non plus. » [Fouché l'écoute sans l'interrompre]


à 35mn15s
Louis Fouché déclare : « L'IVG, pour moi c'est vraiment un problème, enfin, c'est vraiment un sujet à prendre avec nuance, avec des pincettes, et en y allant tranquillou. Et c'est un vrai sujet, il faut en parler, cela ne va pas de soi, d'entrer dans une extraordinaire banalité du mal, effectivement cela ne va pas du tout de soi. »


à 2h19m30s
Jean Robin : « Louis disait tout à l'heure que cela le choquait de voir une mère mettre un masque à son enfant mais cela ne l'a pas choqué quand il était anesthésiste dans les avortements. »

Quelques minutes après, Louis Fouché répond à Jean Robin.


à 2h24m12s
Louis Fouché : « l'IVG, je n'ai pas dit que cela ne me choquait pas. Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que c'était plus nuancé que ça. Comment dire cela ? Il y a le cristal de la morale : c'est bien / c'est mal. Et puis il y a les pieds dans la fange du réel. C'est plus compliqué. C'est stratégique. C'est comme je peux. Faut bien bouffer. Et, il y a les deux : il y a la morale, et il y a l'éthique. Et l'éthique c'est un compromis entre des tensions de valeurs. C'est ce que l'on a reproché au déontologisme kantien ; chez Kant, il y a ce que l'on appelle l'impératif catégorique. C'est à dire : est-ce que je peux généraliser la maxime de mon action. C'est l'espèce de boussole à me montrer le nord de la morale. Est-ce qu'on peut mentir ? Si je peux généraliser ça : si moi je mens, si tout le monde ment, est-ce que ça tient ? Non, cela ne tient pas. Ce n'est pas moral de mentir. Ok. Maintenant, dans la vraie vie, je cache des juifs dans ma cave. Des Allemands arrivent, des nazis, et me demandent si j'ai des Juifs dans ma cave. Est-ce que je peux mentir ? Ce n'est pas moral. Mais peut-être que là c'est stratégique. Ou peut-être qu'il y a un conflit de valeurs. Que ce que je dois au vivant et ce que je dois à mon engagement vis-à-vis de ces gens, fait que je vais préférer ça. Peut-être aussi que je ne peux pas être moral avec des gens qui ne le sont pas. Qui eux sont pris dans le mal.

Donc, finalement, il y a la méta-éthique, ou la morale quoi, et puis il y a la réalité de ce qu'on vit. La réalité de ce qu'on vit est que, dans les IVG il y a des gens qui arrivent, des femmes qui arrivent, et bien voilà, on a une jeune fille kosovarde de 14 ans, qui est dans un réseau de prostitution, qui a été violée 270 fois, qui vient, et qui est enceinte. On se dit : peut-être qu'on peut le faire. Ce n'est pas moral, mais... Et puis on a une femme de 45 ans, qui a déjà eu cinq enfants, son mari s'est barré, elle est toute seule, elle en a déjà cinq, elle ne sait pas comment faire, etc., c'est une non solution je suis d'accord. Parce qu'on envisage pas de faire autrement. D'aider autrement. Et à chaque fois c'est cela. C'est toujours un choix parce qu'on envisage pas de faire autrement. De dire : on prend cette petite Kosovar et on la sort du réseau de prostitution. Et puis on l'aide à prendre soin de cet enfant. A renouer la blessure et à dire : cette naissance, peut-être qu'elle doit te réconcilier avec tout ce qui t'est arrivé avec les hommes. Ok, on peut dire cela. Mais la réalité c'est qu'elle arrive, qu'elle est enceinte, qu'elle a été violée, et qu'elle n'en veut pas. Donc voilà, il y a tout cela. Il y a la vieille routière de l'IVG, qui en est à sa 14ème, et on regarde le dossier, on fait pffff, merde, ce n'est pas un moyen de contraception quoi. Et puis, on commence à l'endormir avec un peu de Diprivan, et elle dit : moi je veux un bébé. C'est mon mari qui veut pas. Alors qu'elle est à moitié dans les choux de l'anesthésie. On se dit : ouahou, merde. Et donc, c'est cela la réalité quoi. La réalité c'est qu'effectivement tu mets l'échographe sur un petit foetus de 14 semaines, cela ressemble foutrement à un petit humain. Et effectivement on se dit qu'est-ce qu'on est en train de faire ? Toutes ces questions là elles viennent, et elles se résolvent chez le psychiatre, elles se résolvent comme on peut, en disant : ouaih, bon, je participe quoi, elles se résolvent en partant, comme on l'a dit, en disant au bout d'un moment : je ne veux plus faire cela. Voilà, c'est juste la vraie vie celà.

Et la vraie vie ce n'est pas juste « c'est blanc c'est noir, il ne faut pas faire autrement », c'est la vraie vie quoi. C'est pour cela que je fais de l'éthique, pour avoir été confronté à cela. Et je ne vous en raconte que le quart du tiers du dixième. Parce qu'il y a des gens aussi qui sont là-dedans en disant « mais cela existe, et comme cela existe, moi il faut que je sois là ». Pour l'accompagner, pour en prendre soin. Pour prendre soin des femmes. C'est ce que font les psychologues qui sont autour et tout ça. Et, arriver à dire à la fin, c'est banal, ça doit être juste normal etc., ça c'est du délire complet, ça c'est sûr et certain. Tous les gens qui défendent l'IVG dans cette vision là — je fais ce que je veux de ma life, je suis auto-construit etc. — c'est du délire complet. C'est un mépris du vivant à un niveau qu'on ne conçoit pas. Par contre, les gens qui disent : ouais mais c'est la vraie vie quoi. Parce que c'est comme cela qu'est arrivé la dépénalisation de l'IVG, c'est au départ de dire : il y a des femmes qui faisaient des IVG à l'aiguille à tricoter quoi, chez des faiseuses d'ange, et qui se retrouvaient avec des septicémies à clostridium perfringens alors qu'elles avaient 25 ans à mourir en réanimation, alors que la réanimation était à ses tout débuts. Alors on a dit : peut-être qu'il faut arrêter le massacre. Et que c'était plus profond que cela en fait.

Parce que finalement pourquoi elles faisaient cela ces filles là, parce qu'on avait libéralisé les moeurs, parce qu'on avait fait n'importe quoi au niveau sexuel. Et pourquoi on avait fait n'importe quoi au niveau sexuel ? Parce qu'il fallait se libérer du patriarcat qui nous confinait dans des règles trop étroites, etc. Et pourquoi il fallait se libérer du patriarcat ? Parce qu'on était pas libre. Donc en fait c'était déjà des gens qui luttaient contre un totalitarisme. En voulant en imposer un autre. Est-ce que je peux juger cela moi ? Je ne peux pas juger. Je peux juste dire : je ne souhaite pas le faire. Moi par exemple, c'est à la fin ce que j'ai conclu. Que cela secouait trop de questions.

Par contre, je peux me dire, en fait c'est une chance, car cela m'a amené à me questionner sur des choses fondamentales. Cela m'a amené aussi à prendre soin de quelqu'un sans dire « c'est bien c'est mal ». A dire, mais je vais prendre soin de toi quand même. Même si je ne suis pas d'accord avec ce que tu es en train de faire. Ca, ce n'est pas facile, parce que souvent celui qui est en train de faire un truc où tu n'es pas d'accord, t'as envie de le dégommer en fait. De dire : va chier, quoi. Particulièrement aujourd'hui, il y a des gens qui mettent le masque dans la rue, tu dis : bande de tarés quoi. Ou tu te dis : non, en fait, il faut que je prenne soin de cela. Cela veut dire qu'ils ne vont pas bien. C'est ce changement d'attitude là qui est induit par la crise. On peut dire : et bien ouaih, l'IVG, c'est une crise fondamentale sur ce qu'est le vivant dans nos société, sur ce qu'est le lien, sur ce qu'est le lien homme-femme, sur la complémentarité, sur tout ça quoi. On est hyper en crise, je suis d'accord. De manière hyper profonde. Et pour moi, cela vient d'un idéal programmatique de ce qu'est l'existence. Je suis auto-construit de neuf. Je suis tout seul, je fais ce que je veux grâce à mes systèmes techniques. Cela va se passer exactement comme je veux. Parce que comme cela je ne vais pas souffrir. [...] »




Entretien du 6 mars 2021 avec Jean Robin

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1/ Allodocteurs

La source lundi matin, que nous avons utilisé dans l'article de Louis Fouché, fait un lien vers la source allodocteurs qui explique ceci :

« Pas moral », ce sont les termes avec lesquels Louis Fouché, un médecin militant anti-vaccin, a décrit l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) lors d’un live de plus de trois heures trente sur la chaîne youtube du militant anti-vaccin Hayssam Hoballah et en compagnie du journaliste et essayiste Jean Robin.

Ce live a eu lieu le 6 mars 2021 mais c'est deux mois plus tard qu'il déclenche une vague de réactions sur Twitter. Un internaute le découpe en plusieurs tronçons de deux minutes pour le poster le 19 mai. Trois de ces tronçons, qui explosent les propos de Louis Fouché sur l’IVG, provoquent alors de très nombreuses réactions. »


Allodocteur explique qu'est apparu alors sur Twitter le hashtag #LachezNousLUterus : une femme a voulu encouragé ainsi la lutte « contre les obscurantistes qui prétendent […] savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous ».

Allodocteur rapporte également que de nombreuses femmes ont témoigné sur les réseaux sociaux. Et Allodocteur explique que « tous ces témoignages partagent le même objectif : montrer que le droit à l’IVG est une nécessité ».


2/ Source Les Jours

La source Les Jours, autre source que nous utilisons dans l'article de Louis Fouché, fait un lien pointant vers une vidéo qui est un extrait de l'entretien du 6 mars 2021 entre Louis Fouché et Jean Robin : [2]


3/ Source Libération

Libération se rapporte également à l'entretien avec Jean Robin.

En effet, Libération indique : Louis Fouché (85 000 abonnés sur Twitter), vilipendait récemment de son côté la supposée «vieille routière de l’IVG qui en est à sa quatorzième et là… [il souffle] Merde, ce n’est pas un moyen de contraception, quoi» [3]

Or cette citation est extraite de l'entretien avec Jean Robin.


4/ Autre sources

Les trois autres sources actuellement dans l'article et qui abordent à la fois les sujets « IVG » et « Louis Fouché » — Les Décodeurs, Le Dauphiné et L'Express — sont toutes postérieures au 6 mars 2021.


Et j'ai cherché partout sur le web sans trouver d'autres sources primaires où Louis Fouché parle de l'IVG.

Je note au passage que la contributrice Yvonneda nous dit qu'elle a découvert Louis Fouché il y a trois ans et nous dit au sujet des propos de Louis Fouché : «  Pas un mot au sujet de l'avortement » [4]

Donc tout indique que les sources secondaires se sont servies uniquement de cet entretien pour émettre leurs « analyses-retranscriptions » (ou « analyses-interprétations », c'est tout le débat).