Unió Regional Valenciana
Unió Regional Valenciana (« Union régionale valencienne » en catalan, URV), parfois nommé Unió Regionalista Valenciana (« Union régionaliste valencienne ») ou Unió Regional Valencianista (Union régionale valencianiste) est un ancien parti politique régionaliste du Pays valencien fondé en 1977 par l'ancien maire de Valence Miguel Ramón Izquierdo et le président de la députation de Valence Ignacio Carrau, accompagnés de secteurs exclus de l'Union du centre démocratique (UCD) fortement liés au franquisme ou d'autres davantage nationalistes et à gauche[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7].
Présentation
modifierIl s'agit historiquement du premier parti blavériste[3],[5]. Il se présentait par conséquent comme « défenseur à outrance de la personnalité valencienne » et toute son idéologie était centrée sur l'opposition virulente au pancatalanisme supposé d'autres partis valenciens, notamment ceux présents au Conseil du Pays valencien, ainsi qu'à l'adoption des symboles considérés comme catalanistes par le blavérisme comme la Senyera et la dénomination de « Pays valencien » pour la région, l'URV revendiquant le drapeau à frange bleue et la dénomination de « royaume de Valence » (voir dénominations de la Communauté valencienne)[1].
Lors de la session du Conseil du Pays valencien tenue à Morella le , l'URV remet un projet de statut d'autonomie qui défend la dénomination de « royaume de Valence » pour la région et une posture ouvertement sécessionniste sur la question de la langue[8].
Résultats et influence
modifierAux élections générales espagnoles de 1979, le parti se présenta uniquement dans la province de Valence et obtient 15 694 votes (0,84 % de la circonscription)[3] et aucun représentant.
Aux élections municipales de 1979, l'URV obtient 17 342 votes à Valence (5,15 %) et un poste de conseiller (concédé à Vicente Blasco-Ibáñez Tortos, petit-fils du célèbre écrivain et homme politique Vicente Blasco Ibáñez), ainsi qu'un autre à Catarroja[3],[7],[9], ce qui lui permet de jouer un rôle dans le conflit identitaire qui secoue la société valencienne au cours de la transition, connu comme la bataille de Valence[10].
Scissions et évolution
modifierAprès la tenue de son premier congrès en , la ligne progressiste et nationaliste du parti s'imposa, et l'URV fut refondé en Esquerra Nacionalista Valenciana (ENV), parti ouvertement de gauche et nationaliste, actif jusque dans les années 2010 mais qui n'a jamais réuni plus de 1 % lors d'un scrution[3],[11]. Avec le temps, ENV s'éloigna de l'idéologie blavériste pour se rapprocher d'autres formations valencianistes comme le Bloc Nacionalista Valencià[3] (BNV ou BLOC). Les secteurs les plus conservateurs mis à l'écart d'URV, incarnés par des figures comme Izquierdo, Vicente González Lizondo ou Vicente Ramos Pérez, constituèrent le germe d'Unio Valenciana (UV), fondé en 1982, parti emblématique et hégémonique du blavérisme jusqu'à sa marginalisation vers la fin des années 1990[3],[1],[12].
Notes et références
modifier- (es) Francisco Moreno Sáez, Partidos, sindicatos y organizaciones ciudadanas en la provincia de Alicante durante la transición (1974-1982): Unió Regional Valenciana - Unión Valenciana, Université d'Alicante, Archivo de la democracia.
- Piqueras et Paniagua 2006, p. 132
- Flor 2010, p. 574
- Piqueras et Paniagua 2006, p. 461-462
- Viadel 2009, p. 157
- Ces secteurs étaient alors connus comme le bunker parmi la population, expression qui met en évidence le retranchement de ces derniers par rapport au processus de transition démocratique en cours ; à Valence en particulier, on parle de bunker barraqueta.
- Santacreu Soler et García Andreu 2002, p. 95
- Flor 2010, p. 174.
- Flor 2010, p. 179.
- Par exemple il est avec le GAV à l'origine de la protestation blavériste survenu en mai 1978 qui se solde par des attaques au siège de TVE et au domicile du philologue Manuel Sanchis Guarner (Burguera 1991, p. 180).
- Viadel 2009, p. 158
- Viadel 2009, p. 161
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (ca) Francesc de Paula Burguera, És més senzill encara : digueu-li Espanya, Valence, Tres i Quatre, , 1re éd., 255 p. (ISBN 84-7502-302-9)
- (ca) Vicent Flor, L'anticatalanisme al País Valencià : Identitat i reproducció social del discurs del "Blaverisme", Valence, Universitat de València, , 672 p. (ISBN 978-84-370-7648-5, lire en ligne)
- (ca) Vicent Flor, Noves glòries a Espanya : Anticatalanisme i identitat valenciana, Catarroja, Afers, , 1re éd., 379 p. (ISBN 978-84-92542-47-5)
- (es) José Antonio Piqueras et Javier Paniagua, Diccionario biográfico de políticos valencianos 1810-2005, Valence, Institució Alfons el Magnànim/Fundación Instituto de Historia Social, , 586 p. (ISBN 978-84-95484-80-2, lire en ligne)
- (ca) José Miguel Santacreu Soler et Mariano García Andreu, La transició democràtica al País valencià, Simat de la Valldigna, La Xara edicions, coll. « Universitària 2 », , 1re éd., 158 p. (ISBN 84-95213-26-5)
- (ca) Francesc Viadel, « No mos fareu catalans » : Història inacabada del blaverisme, Valence, Universitat de València, , 2e éd., 455 p. (ISBN 978-84-370-7414-6)