Un héros (film, 2021)

film d'Asghar Farhadi sorti en 2021

Un héros (قهرمان, Ghahreman) est un film franco-iranien réalisé par Asghar Farhadi et sorti en 2021.

Un héros

Titre original قهرمان
Ghahreman
Réalisation Asghar Farhadi
Scénario Asghar Farhadi
Acteurs principaux
Sociétés de production Memento Films Production
Pays de production Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau de la France France
Genre Thriller, drame
Durée 128 minutes
Sortie 2021

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

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Rahim (Amir Jadidi) est calligraphe et peintre, divorcé. Il a été emprisonné pour ne pas avoir payé ses dettes à Bahram (Mohsen Tanabandeh), son créancier et ex-beau-frère. Rahim a un fils qui bégaie, Siavash. Il a une relation amoureuse avec son orthophoniste, Farkhondeh (Sahar Goldoust). Celle-ci révèle à Rahim, sorti pour une permission, qu'elle a trouvé un sac contenant plusieurs pièces d'or et qu'elle peut, en les vendant, lui permettre de payer ses dettes à Bahram. Mais la somme n'est pas suffisante pour rembourser Bahram, qui réclame tout son argent, destiné à la dot de sa fille. Rahim souhaite alors rendre le sac à sa propriétaire et appose des affichettes pour la trouver. La propriétaire se présente alors, et la sœur de Rahim lui rend le sac. Rahim déclare que c'est lui qui a trouvé le sac.

Cette action lui vaut l'intérêt de la télévision et des réseaux sociaux, pour lesquels il devient un héros. Une collecte est organisée par une association caritative pour que Rahim puisse rembourser sa dette, mais elle ne suffit pas à en couvrir le montant.

Bahram accepte néanmoins la libération de Rahim, même s'il ne croit guère à la réalité de son acte héroïque. Alors que Rahim se présente à un entretien d'embauche, il apprend que des rumeurs courent sur son compte, et le recruteur lui demande de retrouver la femme propriétaire du sac pour qu'elle vienne confirmer les faits. Malgré toutes ses recherches, il n'y parvient pas. Il finit par demander à Farkondeh de se faire passer pour la propriétaire du sac.

Mais le recruteur lui montre un message qu'il a envoyé à Bahram plusieurs jours avant le jour où il a déclaré avoir trouvé le sac, et met encore en doute sa version. Pensant que c'est Bahram qui a transmis le message au recruteur, Rahim va le voir à son magasin, ils se disputent, et Rahim attaque Brahim physiquement. La fille de Bahram, Nazanin, filme la scène, et d'autres commerçants maîtrisent Rahim.

Nazanin menace de rendre la vidéo publique. L'association caritative craint que cette affaire ne ruine sa réputation et décide d'utiliser les fonds récoltés plutôt pour sauver un condamné à mort de l'exécution.

La vidéo de Nazanin est rendue publique, et la famille de Farkondeh ne veut plus qu'elle voie Rahim. Farkondeh et Siavash accompagnent Rahim à la prison où il devra accomplir le reste de sa peine.

Fiche technique

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Distribution

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  • Amir Jadidi (VF : Jochen Hagele) : Rahim Soltani
  • Mohsen Tanabandeh (VF : Gabriel Le Doze) : Bahram
  • Fereshteh Sadre Orafaiy (VF : Annie Le Youdec) : madame Radmehr
  • Sarina Farhadi (VF : Charlotte D'Ardalhon) : Nazanin
  • Sahar Goldoost (VF : Sandra Valentin) : Farkhondeh
  • Ehsan Goodarzi (VF : Gilduin Tissier) : Nadeali
  • Maryam Shahdarie (VF : Annie Milon) : Malileh
  • Alireza Jahandideh (VF : Thierry Kazazian) : Hossein
  • Farrokh Nourbakht : Salehi
  • Mohammad Aghebati (VF : Sylvain Agaësse) : Salehpoor
  • Saleh Karimaei (VF : Enzo Ratsito) : Siavash Soltani
  • Ali Ranjbari (sous le nom d'Ali Hasannejad Ranjbar) (VF : Régis Lang) : le chauffeur de Taxi
  • Ashkan Farhadi (VF : Charles Uguen) : Mazrooei

Production

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Alexandre Mallet-Guy de Memento Films Production produit le film[1].

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 4/5[2]. Si Théo Ribeton, dans Les Inrockuptibles, déplore « un ton légèrement trop compassé »[3], la plupart des critiques de presse apprécie le film. Olivier De Bruyn, dans Les Échos, salue « un film captivant », l'« intelligence redoutable de son scénario et la précision de sa mise en scène ». Yannick Vely, dans Paris Match, considère que ce film, profondément ancré dans la société iranienne est une « œuvre à la portée universelle »[4]. Céline Rouden, dans La Croix, a vu « un film aussi puissant qu'implacable » à la « mécanique magistrale »[5]. Pour Jacky Bornet, sur France Info, le talent de conteur du réalisateur permet de détourner la censure du régime iranien et de critiquer l'administration et les médias de ce pays[6].

Accusation de plagiat

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Une ancienne étudiante d'Asghar Farhadi à l'université de Téhéran, Azadeh Masihzadeh, l'a accusé d'avoir réalisé son film en plagiant un documentaire intitulé All Winners, All Losers (2019), qu'elle a réalisé à partir d'un fait-divers qu'elle avait découvert en 2014 à Chiraz. Elle le poursuit en justice pour avoir diffamé la personne sur laquelle porte son documentaire. Farhadi dément ses accusations et porte plainte à son tour contre elle pour diffamation. En cas de condamnation, l'ancienne étudiante encourt jusqu'à deux ans de prison et soixante-quatorze coups de fouet[7].

Masihzadeh affirme que Farhadi lui a fait signer en août 2019 un document stipulant que l'idée du documentaire appartenait à Farhadi, avant de découvrir à la sortie du film Un héros de nombreuses similarités avec son documentaire. Un juge rejette les plaintes des deux personnes, mais inculpe Farhadi pour le plagiat, tout en déniant un droit à recettes de Mme Masihzadeh sur l’exploitation du film[8]. Selon Le Monde, « l’affaire, vue dans ses détails, se révèle parsemée de zones grises qui fragilisent la logique implacable du droit d’auteur telle que la décrit le cinéaste[9] ». Le prisonnier sur lequel se fonde le documentaire de Masihzadeh lui avait demandé de ne pas parler du handicap verbal de son frère, et dans le film de Farhadi le fils du personnage principal souffre d'un trouble de la parole, ce que le prisonnier voit comme un jeu du réalisateur avec sa dignité[10].

En mars 2024, sept experts désignés par la justice iranienne, trois professeurs à l'université de Téhéran et quatre experts officiels des arts[11], ont «unanimement rejeté toutes les prétentions de la plaignante» et statué en faveur de Farhadi[12].

Distinctions

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Récompenses

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Sélection

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Nomination

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Notes et références

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  1. (en) « Two-Time Oscar Winner Asghar Farhadi Lines Up New Film ‘A Hero', Memento To Launch Must-Have Arthouse Pic At EFM », sur deadline.com, (consulté le ).
  2. « Un héros », sur Allociné (consulté le ).
  3. Théo Ribeton. Asghar Farhadi filme “Un héros” un peu trop modèle. Les Inrocks, 14 décembre 2021. Lire en ligne
  4. Yannick Vely. Un Héros d'Asghar Farhadi. Paris Match, 14 décembre 2021. Lire en ligne
  5. Céline Rouden. « Un héros », d'Asghar Farhadi, aussi puissant qu’implacable. La Croix, 14 décembre 2021. Lire en ligne
  6. Jacky Bornet. "Un héros" de Asghar Farhadi : un thriller tragi-comique iranien dans la lignée des frères Coen. France-Info, 14 décembre 2021. Lire en ligne
  7. (en) Scott Roxborough, « Did Oscar Winner Asghar Farhadi Steal the Idea for ‘A Hero’? », sur Hollywood Reporter, (consulté le ).
  8. Jean-Baptiste Morain, « Asghar Farhadi accusé de plagiat pour “Un héros” », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  9. Maroussia Dubreuil, « Le réalisateur iranien Asghar Farhadi et son film « Un héros » au cœur d’une accusation de plagiat », sur Le Monde, (consulté le ).
  10. (en) Rachel Aviv, « Did the Oscar-Winning Director Asghar Farhadi Steal Ideas? », The New Yorker,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Scott Roxborough, « Iran Verdict Rejects ‘A Hero’ Copyright Infringement Claim », sur Hollywood Reporter, (consulté le ).
  12. AFP, « Le cinéaste Asghar Farhadi blanchi des accusations de plagiat », sur Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Festival de Cannes : la Française Julia Ducournau remporte la Palme d'or pour son film Titane », sur Le Monde, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Frédéric Mercier, « Sans issue », Positif no 730, Institut Lumière-Actes Sud, Paris, , p. 6-9, (ISSN 0048-4911)
  • (en) Rachel Aviv, « Did the Oscar-Winning Director Asghar Farhadi Steal Ideas? », The New Yorker,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Propos d'Asghar Farhadi recueillis par Louise Dumas et Yann Tobin, « Un personnage se définit par ses réactions à une situation », ibid,p. 9-13

Liens externes

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