Transition mobilitaire
La transition mobilitaire est le phénomène de mutation des sociétés contemporaines d'une sédentarité dominante à une hypermobilité dominante. Le concept est proposé par le géographe français Rémy Knafou en 2000[1].
Si la transition mobilitaire va à son terme, la mobilité sera à ce point généralisée dans le temps et dans l'espace qu'il deviendra délicat de différencier, par exemple, résidence principale et résidence secondaire des individus. Cela signifierait l'extension à l'ensemble de la société des modes d'habiter de la jet society, « microsociété constamment en mouvement et sautant d'une résidence à une autre selon des itinéraires saisonniers largement préétablis »[1]. Une telle tendance semble émerger en Amérique du Nord ou en Europe occidentale, chez certains retraités qui vivent ainsi à cheval sur deux résidences[1].
Conçu comme d'autres en référence au concept de transition démographique, le concept de transition mobilitaire proposé antérieurement, en 1971, par le géographe américain Wilbur Zelinsky est plus systématique. Il a pour objectif de rendre intelligible l'ensemble de l'histoire humaine à travers ce prisme d'une mobilité croissante. Même si les perspectives ouvertes par un tel modèle peuvent paraître prometteuses, Rémy Knafou souligne qu'il ne faut pas négliger « le risque de vouloir à tout prix faire entrer dans le moule du schéma général des situations historiques qui ne s'y prêtent pas toujours »[1].
Notes et références
modifier- Rémy Knafou, « Mobilités touristiques et de loisirs et système global des mobilités », in Michel Bonnet & Dominique Desjeux (dir), Les territoires de la mobilité, PUF, 2000, p. 93.