La 29e édition du Tour de Thuringe féminin a lieu du 15 au . La course fait partie du calendrier UCI féminin en catégorie 2.1. L'épreuve fait figure de course de préparation pour les Jeux olympiques de Rio.
Marianne Vos remporte trois victoires d'étape au sprint et porte le premier jour le maillot jaune. Olga Zabelinskaïa gagne la deuxième étape et s'empare pour deux jours de la tête du classement général. Ellen van Dijk est la plus rapide sur le contre-la-montre individuel et semble avoir pris un avantage décisif sur ses concurrentes au classement général. Cependant la victoire finale se décide sur la sixième étape, où Amanda Spratt et Elena Cecchini prennent une avance de plus de quatre minutes sur leur poursuivante. La première gagne l'étape, la seconde enfile définitivement le maillot jaune. La dernière étape est remportée par Coryn Rivera. Le podium final est : Elena Cecchini, Amanda Spratt, Ellen van Dijk. Marianne Vos s'impose au classement des sprints, Emma Johansson à celui de la montagne. Liane Lippert est la meilleure jeune et Lisa Brennauer gagne le classement annexe de la meilleure Allemande. Enfin, au classement par équipes c'est la formation Orica-AIS qui s'impose.
Le comité d'organisation est dirigé par l'ancienne coureuse professionnelle Vera Hohlfeld. Franziska Grosse est la directrice de course. Marian Koppe est responsable du marketing et des partenaires. Rainer Gerth est responsable du protocole et coordonne le parcours. Andreas Schubert est responsable pour le montage des diverses installations que requiert la course. Olivier Vogel est responsable des véhicules de course. Marco Ruhl encadre les invités et les médias lors de la course. Fritz Illmer conduit la voiture balai et fait partie du jury. Enfin, Steffen Schumacher s'occupe des affiches et autres impressions[1].
Après une première étape plate courue à Gotha, la course se rend à Erfurt, la capitale du Land, avec un parcours légèrement vallonnée. L'ascension du Arnstädter Hohle à quatorze pour cent doit provoquer la décision. La troisième étape part et arrive à Altenbourg. Après avoir escaladé le mur de Meerane, la course effectue trois tours d'un circuit vallonné long de vingt-cinq kilomètres. L'étape de Zeulenroda-Triebes est cette année un contre-la-montre individuel relativement plat et roulant. La cinquième étape tourne autour de Greiz et est difficile. L'Hanka-Berg, surnom du Dörtendorfer Berg, est monté en début de parcours. L'étape suivante, à Schleiz , est présentée comme l'étape reine de la course. Elle est à la fois la plus longue et celle ayant le plus de dénivelés. Si la dernière étape est moins difficile, elle en reste vallonnée et longue de cent vingt-huit kilomètres. L'épreuve se conclut dans les rues de Gera[2].
L'épreuve accueille onze équipes UCI, deux équipes amateurs et sept sélections nationales. Comparé aux années précédentes, le plateau est très relevé. Les six meilleures équipes mondiales sont présentes[3].
Lors d'une course cycliste, les coureurs sont tenus d'arriver dans un laps de temps imparti à la suite du premier pour pouvoir être classés. Les délais prévus sont de 20 % pour toutes les étapes à l'exception du contre-la-montre de l'étape 4, où ils sont de 35 %[4].
Le classement général individuel au temps est calculé par le cumul des temps enregistrés dans chacune des étapes parcourues. Des bonifications et d'éventuelles pénalisations sont incluses dans le calcul du classement. Le coureur qui est premier de ce classement est porteur du maillot jaune vif. En cas d'égalité au temps, la somme des places obtenues sur chaque étape départage les concurrentes. En cas de nouvelle égalité, la place lors de la dernière étape sert de critère pour décider de la vainqueur[5].
Des bonifications sont attribuées dans cette épreuve. Chaque arrivée d'étape donne lieu à dix secondes, six secondes et quatre secondes pour les trois premières coureuses classées. Par ailleurs, durant la course, il existe des sprints intermédiaires dont les trois premiers sont récompensés respectivement de trois secondes, deux secondes et une seconde[4].
Le maillot bleu, récompense le classement des sprints. Celui-ci se calcule selon le classement lors de sprints intermédiaires et lors des arrivées d'étape. Les trois premiers coureurs des sprints intermédiaires reçoivent respectivement 3, 2 et un point. Lors d'une arrivée d'étape, les trois premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 10, 6 et 4 point. En cas d'égalité, les coureurs sont prioritairement départagés par le nombre de victoires d'étapes. Si l'égalité persiste, le nombre de victoires à des sprints intermédiaires puis éventuellement la place obtenue au classement général entrent en compte. Pour être classé, un coureur doit avoir terminé la course dans les délais[6].
Le classement de la meilleure grimpeuse, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classés en trois catégories. Les ascensions de première catégorie rapportent respectivement 7, 5, 3, 2 points aux quatre premières coureuses, celles de deuxième catégorie 5, 3 et 2 points enfin celles de troisième catégorie 3, 2 et 1 point. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot jaune et noir. En cas d'égalité, les coureurs sont prioritairement départagés par le nombre de premières places aux sommets des ascension de première catégorie, puis de deuxième catégorie, puis de troisième catégorie. Si l'égalité persiste, le critère suivant est la place obtenue au classement général. Pour être classé, un coureur doit avoir terminé la course dans les délais[7].
Le classement de la meilleure jeune ne concerne qu'une certaine catégorie de coureuses, celles étant âgées de moins de 23 ans. C'est-à-dire aux coureuses nées après le . Ce classement, basé sur le classement général, attribue au premier un maillot violet[8].
Le classement de la meilleure allemande ne concerne que les coureuses de nationalité allemande. Il confère un maillot blanc et bleu à la meilleure allemande durant l'étape précédente. La victoire finale de ce classement est attribué en fonction du classement général[9].
Le jury attribue à l'issue de chaque étape la concurrente porteuse du maillot en fonction de son activité durant l'étape. Il attribue un maillot blanc et vert[10].
Chaque coureuse en tête d'un classement est porteuse du maillot ou du dossard distinctif correspondant. Cependant, dans le cas où une coureuse dominerait plusieurs classements, celle-ci ne porte qu'un seul maillot distinctif, selon une priorité de classements. Le classement général au temps est le classement prioritaire, suivi du classement des sprints, du classement général du meilleur grimpeur, du classement de la meilleure jeune, du classement de la coureuse la plus active et du classement de la meilleure Allemande. Si ce cas de figure se produit, le maillot correspondant au classement annexe de priorité inférieure n'est pas porté par celui qui domine ce classement mais par son deuxième[4].
Le maillot de la leader du classement général est parrainé par la banque Sparkasse. Le fabricant d'outillage industriel WNT est celui du maillot des sprints. Le maillot de la meilleure grimpeuse est soutenue par le constructeur automobile Opel et son concessionnaire Vogel, qui prête également les voitures pour l'organisation. La caisse d'assurance maladie IKK est partenaire du maillot de la meilleure Allemande. Le partenaire du maillot de la coureuse la plus active est la brasserie Saalfelder. Enfin, l'épicerie fine Gotha Adelt parraine le maillot de la meilleure jeune[13],[14].
La première étape se dispute en ville et se termine par un sprint massif. Marianne Vos gagne facilement devant Lisa Brennauer et Coryn Rivera[15],[12].
Si des attaques ponctuent le début d'étape, il faut attendre le premier prix de monts, pour qu'Annemiek van Vleuten, Chantal Blaak, Elisa Longo Borghini et Ashleigh Moolman ne parviennent à creuser provisoirement un écart avec le peloton. Elles sont rejointes par Olga Zabelinskaïa, Amanda Spratt, Emilia Fahlin, Ellen van Dijk et Emma Johansson. Ce groupe étant trop dangereux, la poursuite s'organise rapidement et reprend les fuyardes. Mia Radotic attaque ensuite et compte une avance allant jusqu'à trente secondes, mais est également reprise. Annemiek van Vleuten fait plusieurs tentatives d'échappée dans le final. Ce n'est qu'à deux kilomètres de l'arrivée qu'Olga Zabelinskaïa ne trouve la brèche et ne s'impose en solitaire. Marianne Vos se classe deuxième devant Emilia Fahlin. La Russe devient la nouvelle leader du classement général[16],[17].
Une première échappée constituée d'Alexis Ryan et de Coryn Rivera part après le premier prix de la montagne. Elles se font cependant rapidement reprendre par le peloton. Lisa Brennauer et Esra Tromp tentent chacune leur tour leur chance par la suite sans plus de succès. Un groupe avec Gracie Elvin, Chantal Blaak et Vita Heine s'extirpe du peloton. Olga Zabelinskaya mène le peloton en personne pour revenir sur les échappées. Elles sont reprises à sept kilomètres de l'arrivée. Au sprint, Marianne Vos domine aisément ses adversaires. Emma Johansson et Ellen van Dijk complètent le podium. Au niveau anecdote, Trixi Worrack franchit son 10 000e kilomètres sur le Tour de Thuringe en dix-sept éditions[18],[19].
Sur le contre-la-montre long de 19 km, Ellen van Dijk creuse un écart de vingt-quatre secondes sur sa poursuivante Annemiek van Vleuten, pourtant championne des Pays-Bas de la spécialité. Ashleigh Moolman réalise un très bon contre-la-montre et se classe troisième devant l'ancienne championne du monde de la spécialité Lisa Brennauer et l'actuelle Linda Villumsen. Ellen van Dijk s'empare de la tête du classement général[20]. L'organisation lui inflige cependant une pénalité de vingt secondes pour avoir pris un raccourci sur le circuit par inadvertance [21].
Le parcours de l'étape est très vallonnée. La première échappée est Olena Pavlukhina. Son avance monte à trente-six secondes, avant de se faire reprendre par le peloton. Sa coéquipière Eugenia Bujak contre alors et parvient à creuser un écart d'une minute sur un peloton emmené par l'équipe UnitedHealthcare. Au bout de dix-sept kilomètres d'échappée, la Polonaise est reprise. Gracie Elvin et Linda Villumsen tentent ensuite leur chance. Leur avance atteint les deux minutes. Dans une des dernières montées de la journée la première ne parvient plus à suivre Linda Villumsen. La Néo-Zélandaise continue seule, mais se fait rejoindre dans le final par le peloton. L'étape est remportée au sprint par Marianne Vos devant Elena Cecchini et Annemiek van Vleuten[22].
Le début de course est nerveux, Linda Villumsen, Anouska Koster et Janneke Ensing tentent chacune leur tour de s'échapper en vain. Le profil particulièrement difficile de l'étape produit pourtant une sélection dans le peloton qui se présente au pied de la principale ascension de la journée fort de seulement seize coureuses. Dans celle-ci, Amanda Spratt et Elena Cecchini attaquent et distancent leurs poursuivantes. Leur coopération est bonne et elles passent la ligne d'arrivée avec plus de quatre minutes d'avance. Elle se départage au sprint et comme la veille Elena Cecchini doit se contenter de la deuxième place. Elle se console avec maillot jaune. Annemiek van Vleuten règle le groupe des poursuivantes[23].
À mi-étape, Annemiek van Vleuten décide de partir seule en tête et compte jusqu'à une minute d'avance sur le peloton. Un groupe de huit coureuses la poursuit. Il s'agit d'Elena Cecchini, Amanda Spratt, Ellen van Dijk, Lisa Brennauer, Joelle Numainville, Ashleigh Moolman-Pasio, Emma Johansson, Vita Heine. Annemiek van Vleuten est victime d'un problème mécanique. Après un changement de vélo, elle repart mais avec une avance réduite à trente secondes. Elle est finalement reprise, et le peloton rejoint le groupe de tête. Une nouvelle échappée se forme alors avec Coryn Rivera, Moniek Tenniglo, Amy Pieters, Tatiana Guderzo, Nicole Hanselmann et Rachel Neylan. L'écart monte rapidement à deux minutes. Alors que le groupe de tête voit le peloton revenir rapidement sur lui, Coryn Rivera et Amy Pieters se joue la victoire au sprint. L'Américaine devance la Néerlandaise de peu. Marianne Vos est la plus rapide du peloton et prend la sixième place. Au classement général, il n'y a pas de changement majeur. Elena Cecchini remporte donc le Tour de Thuringe[24].