Tour Albert

immeuble de grande hauteur dans le 13e arrondissement de Paris

La tour Albert ou tour Croulebarbe[1] est un immeuble d'habitation situé dans le 13e arrondissement de Paris, au 33 rue Croulebarbe. Construit par l'architecte Édouard Albert de à en collaboration avec Robert Boileau et Jacques Henri-Labourdette, il s'agit du premier gratte-ciel de logements de la capitale française[2].

Tour Albert
Histoire
Architecte
Ingénieur
Jean-Louis Sarf
Construction
Usage
Résidentiel
Architecture
Patrimonialité
Hauteur
Toit : 67 mètres
Étages
23
Nombre dʼascenseurs
3
Localisation
Adresse
Coordonnées
Carte

Historique

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La construction de la tour Albert s'inscrit dans un projet d'urbanisme visant à relier la rue Croulebarbe à l'avenue de la Sœur-Rosalie, séparées par un fort dénivelé ; mais le projet est abandonné car la RATP refuse qu'une passerelle soit construite au-dessus de la gare d'entretien qu'elle occupe[3]. La tour se distingue nettement des bâtiments environnants par sa hauteur et son style architectural[4].

L'immeuble est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en [5] à l'initiative d'Anne Coutine, urbaniste et fille de l'architecte de l'immeuble Édouard Albert[3].

L'immeuble est restauré en par l'architecte Gorka Piqueras[6],[7].

En même temps que d'autres réalisations architecturales des années 1950, la tour Croulebarbe connaît un regain d'intérêt des investisseurs à la fin des années 2010 avec fin des prix de vente allant jusqu'à 9 000 euros le mètre carré, soit 1 000 euros de plus que la moyenne du 13e arrondissement[8].

En , elle est l'un des décors du film Plaire, aimer et courir vite, dont l'action se déroule au début des années 1990. Un appartement du 22e étage est utilisé pour loger Jacques, écrivain[9].

Description

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La tour Albert est située au 33, rue Croulebarbe, dans le 13e arrondissement de Paris. Elle mesure 67 mètres de haut sur 23 étages, et compte 110 appartements[3],[10]. Sa structure porteuse est composée de tubes d'acier creux de 19,1 à 21,6 centimètres remplis de béton. Les étages sont constitués de dalles de béton armé posées sur les tubes. La structure est renforcée par un double entrecolonnement longitudinal et par un contreventement de croix de saint André[6]. Cette structure tubulaire, partiellement visible en façade, est caractéristique des réalisations d'Albert, comme le campus de Jussieu. La façade alterne des fenêtres avec allèges translucides (à l'origine du moins, certaines d'entre elles ayant été remplacées par des allèges transparentes) et des panneaux en acier inoxydable.

Le 6e étage est une terrasse ; son plafond de 600 mètres carrés a été peint en noir et blanc par Jacques Lagrange[5]. Elle est prévue pour être ouverte au public, mais en raison de l'abandon du projet de passerelle entre la rue Croulebarbe et l'avenue de la Sœur-Rosalie (qui aurait enjambé les voies de garage du métro), elle n'a jamais été rendue accessible. Une autre terrasse se trouve au 22e étage[3].

La tour Albert est accessible par la ligne 7 à la station Les Gobelins et la ligne 6 à la station Corvisart.

Notes et références

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  1. Dejean 2007.
  2. Catherine Sabbah, « La tour Albert [archive] », Les Échos, .
  3. Revenir plus haut en : a b c et d Emmanuelle Walter, « Mme Albert, 35 ans et déjà historique : Inscrit au patrimoine, le plus vieux gratte-ciel de Paris divise ses habitants [archive] », Libération, .
  4. Rouyer 2003.
  5. Revenir plus haut en : a et b « Tour Albert [archive] », notice no PA00132990, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Revenir plus haut en : a et b Jean-François Pousse, « L'invention de la tour européenne (7/30) : Tour Croulebarbe (), Paris [archive] », Le Moniteur, .
  7. Catherine Séron-Pierre, « La restauration de la tour Albert ou les enjeux d'une intervention sur le patrimoine du XXe siècle [archive] », Le Moniteur, , p. 22.
  8. Anne-Lise Carlo, « Les « cages à lapin » d'après-guerre s'arrachent à prix d'or [archive] », Le Monde, (consulté le ).
  9. François Reumont, « Où il est question du travail du directeur de la photographie Rémy Chevrin, AFC, sur "Plaire, aimer et courir vite", de Christophe Honoré », La Lettre AFC, AFC, no 286,‎ (lire en ligne [archive], consulté le ).
  10. Anne-Lise Carlo, « C’est l’histoire d’une rue : Croulebarbe, du lit de la Bièvre au premier gratte-ciel d’habitation [archive] », sur Le Monde, .

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Rémi Rouyer, « L'aventure du premier gratte-ciel parisien », Le Visiteur, Société française des architectes, Éditions de l'Imprimeur, no 10,‎ , p. 6–29.
  • Pascale Dejean, « Retour sur la Tour Croulebarbe, « premier gratte-ciel parisien » », Bulletin monumental, Société française d'archéologie, vol. 165, no 1,‎ , p. 118–119 (DOI 10.3406/bulmo.2007.1429).
  • Jean Castex et Rémi Rouyer, Les tours à Paris, bilan et prospectives, Paris, Atelier parisien d'urbanisme, , 107 p. (lire en ligne [archive]), p. 56–57.
  • (en) Marta Andrei et Hervé Dubois, « The Tour Albert in Paris », dans PierAntonio Val (dir.), Reversed archeology : Ginzburg, 2015-2020, Conegliano, Anteferma, coll. « International network of research and teaching » (no 2), , 163 p. (ISBN 978-88-32050-89-9), p. 36–53.

Liens externes

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