Tomida femina

texte occitan du XIe siècle

Tomida femina est le plus ancien poème en occitan connu, et un des plus ancien textes en occitan connus.

Tomida femina
Format
Langue
Date de parution
Xe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Publié dans
Clermont-Ferrand. Bibliothèque du Patrimoine, MS 201 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Contexte

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Ce texte de 16 lignes (la 14e qui manque a été reconstituée par Bernhard Bischoff) se trouve en marge d'un manuscrit du Xe siècle, un Bréviaire d'Alaric conservé à la bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole.

Tomida femina
in tomida via sedea
tomid infant
in falda sua tenea
tomides mans
et tomidas pes
tomidas carnes
que est colbe recebrunt
tomide fust
et tomides fer
que istæ colbe donerunt.
Exsunt en dolores
d'os en polpa
[de polpa en curi]
de curi in pel
de pel in erpa.
Terra madre susipiat dolores

Il a été traduit en anglais par William Doremus Paden et Frances Freeman Paden[1].

Interprétation

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D'après Gerold Hilty ce texte est une incantation destinée à chasser la maladie d'une mère et son enfant[2]. La douleur est transférée des os à la chair, de la chair à la peau, de la peau aux cheveux, des cheveux à l'herbe, jusqu'à la terre mère. Bernhard Bischoff cite un exemple parallèle, tiré d'un manuscrit de Vérone du IXe siècle[3]. D'après William et Frances Paden, il s'agirait d'une incantation destinée à aider un accouchement difficile où un outil sert à percer le sac amniotique[1]. Katharine Park suggère qu'un outil en bois (fust) et fer (fer) est utilisé pour sortir par morceaux l'enfant du ventre de sa mère[4].

Dans la culture populaire

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En , le groupe Glasgow Madrigirls a mis en musique ce texte dans son album Leaves of life (Katy Lavinia Cooper et Catriona Downie au chant, Daisy Abbott à l'accordéon)[5].

Ce texte a été interprété à la Galerie Peyrusse à Peyrusse-le-Roc par Amandine Rey, Estelle Viguié et Lucy Painter en 2019 dans le cadre de l'exposition Occitan ! Catalan[6].

Notes et références

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  1. a et b Paden 2010.
  2. Hilty 2005.
  3. Bischoff 1984.
  4. Newman 2021, p. 166-167.
  5. Glasgow Madrigirls, « Tomida Femina », sur glasgowmadrigirls.bandcamp.com, (consulté le )
  6. « Exposition «Occitan ! Catalan !» à la Galerie Peyrusse », sur ladepeche.fr (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • [Newman 2021] Barbara Newman, The Permeable Self, Philadelphie, University of Pennsilvania Press, , 384 p. (ISBN 978-0-812-25334-4), p. 166-167
  • [Strinna 2018] (it) Giovanni Strinna, « La tomida femina e la via del Calvario. Una rilettura delle benedizioni di Clermont-Ferrand », Critica del testo, vol. XXI/1,‎ , p. 143-159
  • [Paden 2010] (en) William D. Paden et Frances Freeman Paden, « Swollen Woman, Shifting Canon: A Midwife's Charm and the Birth of Secular Romance Lyric », PMLA, vol. 125, no 2,‎ , p. 306–321 (ISSN 0030-8129 et 1938-1530, DOI 10.1632/pmla.2010.125.2.306, lire en ligne, consulté le )
  • [Paden 2007] L'art de la philologie. Mélanges en l'honneur de Leena Löfstedt, Helsinki,
    Pages 185-197 : William D. Paden, « The language of the tenth‑century Occitan charms from Clermont‑Ferrand », dans : L'art de la philologie. Mélanges en l'honneur de Leena Löfstedt
  • [Paden 2005] (en) De sens rassis : Essays in Honour of Rupert T. Pickens, , 753 p.
    Pages 509-528 : William D. Paden, Before the Troubadours : The Archaic Occitan Textes and the Shape of Literary History
  • [Hilty 1995] Cantarem d'aquestz trobadors : studi in onore di Giuseppe Tavani, Alessandria, Edizioni dell'Orso, , 259 p. (ISBN 978-88-7694-210-5)
    P. 25-45 : Gerold Hilty, Les plus anciens monuments de la langue occitane
  • [Bischoff 1985] (de) Bernard Bischoff, Anecdota Novissima : Texte des vierten bis sechzehnten Jahrhunderts, Stuttgart, A. Hiersemann, , 292 p., p. 263

Liens externes

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Articles connexes

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