Tombe d'Oscar Wilde
La tombe d'Oscar Wilde, intitulée Flying Demon Angel (« ange-démon volant »)[1], est un monument funéraire situé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (20e arrondissement). Il a été sculpté dans un bloc de vingt tonnes, de 1911 à 1914 par Jacob Epstein, sculpteur d'origine américaine. Financé par Helen Carew, une admiratrice de l'écrivain irlandais, ce monument s'inspire d'un taureau ailé assyrien, conservé au British Museum[2]. Il abrite les cendres de Robert Ross depuis 1950.
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pierre d'Hoptonwood (en) |
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Inscrit MH (, ) Classé MH (, , , , ) |
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À l'époque, l’œuvre suscita l'indignation en raison de l'exhibition des parties génitales proéminentes de l'ange surplombant le caveau[3]. Une anecdote veut qu'en 1961, deux anglaises outrées saisissent des pierres en bordure de l'allée et lui fracassent les testicules qui, pendant deux ans, ont servi de presse-papier au conservateur du cimetière[4].
Le monument funéraire d'Oscar Wilde, concession à perpétuité numéro 55 PA 1909, 89e division est inscrit monument historique par arrêté du [2].
En 2011, il est restauré (à l’exception du sexe du sphinx amputé en 1961, remplacé par une prothèse en argent sur une idée de l’artiste Leon Johnson en 2000[5]) grâce à la famille d'Oscar Wilde et au gouvernement irlandais. Des vitres plastiques de deux mètres de hauteur ont été apposées sur les parois de pierre pour empêcher que ses admirateurs ne s’approchent et déposent le traditionnel baiser sur ce haut-lieu du romantisme, le monument étant couvert de rouge à lèvres depuis le début des années 1990[6].
Notes et références
modifier- Christian Charlet, Le Père-Lachaise : au cœur du Paris des vivants et des morts, Paris, Gallimard, coll. « Découverte Gallimard / culture et société » (no 441), , 127 p. (ISBN 2-07-030155-9), p. 76
- Notice no PA00086780, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- (en) Richard Cork (en), « The Scandalous Epstein », sur The Vorticists - Symposium, (consulté le ).
- Michel Dansel, Au Pere-Lachaise. Son histoire, ses secrets, ses promenades, Fayard, , p. 65.
- (en) Leon Johnson, « "(Re)membering Wilde », .
- « Sur la tombe d'Oscar Wilde : des fleurs plutôt que des baisers rouges », L'Express, .
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Michael Pennington, An Angel for a Martyr : Jacob Epstein's tomb for Oscar Wilde, Reading, Whiteknights, , 77 p. (ISBN 0-7049-0113-7).
- Bénédicte Colas-Bouyx, « Le monument d'Oscar Wilde », dans Catherine Healey (dir.), Karen Bowie (dir.) et Agnès Bos (dir.), Le Père-Lachaise, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », , 219 p. (ISBN 2-913246-00-1), p. 156–157.
- (en) Ellen Crowell, « Oscar Wilde's Tomb : Silence and the Aesthetics of Queer Memorial », dans Dino Franco Felluga (dir.), BRANCH: Britain, Representation and Nineteenth-Century History, (lire en ligne)
- (en) Mark Antliff, « Contagious Joy : Anarchism, Censorship and the Reception of Jacob Epstein's Tomb of Oscar Wilde, c. 1913 », The Journal of Modern Periodical Studies, vol. 4, no 2, , p. 195–225 (DOI 10.5325/jmodeperistud.4.2.0195).
- (en) Mark Antliff, chap. 2 « Egoism, Homosexuality, and Joie de vivre : Jacob Epstein’s Tomb of Oscar Wilde », dans Carolin Kosuch (dir., Anarchism and the Avant-Garde : Radical Arts and Politics in Perspective, Brill / Rodopi, coll. « Avant-Garde Critical Studies » (no 38), , 280 p. (ISBN 978-90-04-41041-1 et 978-90-04-41042-8, DOI 10.1163/9789004410428_004), p. 37–69.