Thierry Béguin
Thierry Béguin, né le à La Chaux-de-Fonds (originaire de Rochefort), est une personnalité politique suisse du canton de Neuchâtel, membre du parti radical-démocratique.
Thierry Béguin | |
Portrait officiel, 2009. | |
Fonctions | |
---|---|
Conseiller d'État du canton de Neuchâtel Département de l'instruction publique et des affaires culturelles | |
– (8 ans) |
|
Élection | 20 avril 1997 |
Prédécesseur | Maurice Jacot |
Conseiller aux États | |
– (12 ans et 5 jours) |
|
Législature | 43e, 44e et 45e, |
Groupe politique | libéral-radical (RL) |
Prédécesseur | René Meylan (PS) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Chaux-de-Fonds |
Nationalité | Suisse |
Parti politique | Parti radical-démocratique |
Profession | Avocat |
modifier |
Il est député au Conseil des États de fin 1987 à fin 1999 et Conseil d'État du canton de Neuchâtel de 1997 à 2005.
Biographie
modifierThierry Béguin naît le à La Chaux-de-Fonds[1], dans une famille catholique très pratiquante[2]. Il est originaire d'une autre commune du canton de Neuchâtel, Rochefort[1]. Il a un frère cadet[2].
Son père, Jean-Paul Béguin, sympathisant de l'Action française, enseigne le français, l'anglais et l'histoire au gymnase de La Chaux-de-Fonds. La mère de Thierry Béguin, née Marguerite Gusset, s'occupe du foyer. Elle est une lointaine cousine de la famille de son mari, son grand-père, Armand Gusset, ayant quitté La Chaux-de-Fonds pour la France avant la Première Guerre mondiale pour y trouver du travail et s'étant installé à Arles. Le grand-père paternel de Thierry Béguin, Jules Béguin, est un militant socialiste[2].
Il effectue toute sa scolarité à La Chaux-de-Fonds, jusqu'au baccalauréat[3]. Il commence des études de Lettres à l'Institut catholique de Paris[4] en 1967, mais les interrompt à la suite du mouvement de Mai 68, auquel il n'adhère pas. Il retourne alors à Neuchâtel pour y faire des études de droit[2].
Il obtient son brevet d'avocat en 1974. Il est nommé juge d'instruction l'année suivante, puis procureur en 1980[3]. Il exerce cette dernière fonction jusqu'à son élection au gouvernement neuchâtelois en 1997[5].
Il a le grade d'appointé à l'armée[1].
Il a quatre filles. Son épouse, Antoinette[6], est enseignante[2].
Il habite Saint-Blaise[7],[8].
Parcours politique
modifierLors de ses études à Neuchâtel, il participe au lancement d'un journal universitaire situé très à droite, intitulé Réactions[3], tout en animant les rencontres des Jeunes Radicaux[9]. Il adhère au Parti radical-démocratique en 1968[10].
Il est membre du Conseil général (législatif) de La Chaux-de-Fonds de 1972 à 1973, puis de celui de Saint-Blaise de 1976 à 1988[1],[3].
Il est élu au Conseil des États au premier tour le 18 octobre 1987, remportant le siège occupé jusque-là par le socialiste René Meylan, qui ne se représentait pas[11]. Il est réélu à deux reprises au premier tour, en 1991[12] et 1995[13]. Lors de son dernier mandat, il siège à la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) jusqu'à et à la Commission des affaires juridiques (CAJ) jusqu'en , puis à la Commission de la science, de l'éducation et de la culture (CSEC)[1].
Il est candidat à l'investiture de son parti en 1992 pour le Conseil d'État neuchâtelois, mais il se voit largement préférer Maurice Jacot, représentant de l'aile économique du parti (143 voix contre 68)[14],[15]. Accusé d'avoir fait pression sur un juge d'instruction[16], ce dernier ne se représente pas cinq ans plus tard et Thierry Béguin est finalement désigné candidat officiel du parti après le retrait de Didier Burkhalter[17]. Thierry Béguin est élu le au premier tour au gouvernement, avec le meilleur score de l'ensemble des candidats, permettant à son parti de conserver son siège[18]. Il y prend la tête du Département de l'instruction publique et des affaires culturelles[19] et préside le Conseil d'État en 2000-2001[10]. Candidat à un nouveau mandat en 2001, il est réélu au premier tour[20]. Il ne se représente pas en 2005 pour une troisième législature, se jugeant en décalage avec un camp bourgeois qui a glissé vers la droite[8].
Intéressé par une nouvelle candidature au Conseil des États en 2009 pour succéder à Didier Burkhalter, il n'est pas retenu par son parti, qui lui préfère Raphaël Comte[21],[22].
Positionnement politique
modifierIl a une réputation de franc-tireur, s'opposant parfois à son parti. Il soutient ainsi un moratoire sur le nucléaire ou l'éligibilité des étrangers[6],[9]. Il se distingue notamment par son combat contre la pédophilie[23] et contre le libéralisme en matière de drogue[24].
Proche des mouvements réactionnaires lors de sa jeunesse, il devient par la suite un radical centriste doté d'une fibre sociale[18] (« L'esprit à droite et le cœur à gauche », selon ses propres dires[25]). Il déclare ainsi lors de son investiture au Conseil des États : « Je veux rétablir le Parti radical au centre et échapper à l'ultralibéralisme de Reagan et Thatcher »[9].
Autre mandat
modifierIl est membre de l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération de 2011 à 2012[26],[27].
Publication
modifierMémoires imparfaits, Vevey, Éd. de l'Aire, , 180 p. (ISBN 9782940537655)[28]
Notes et références
modifier- « Biographie de Thierry Béguin », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
- Anna Lietti, « Gens. Thierry Béguin, magistrat, fils de Marguerite et de Jean-Paul », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Pascal Brandt, « Un homme de pensée et de réflexion », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, , p. 2 (lire en ligne)
- « Association pour une Collection d'Études Littéraires {!}} Anciens membres / membres d’honneur | Thierry Béguin », sur www.lecippe.ch (consulté le )
- Pierre-Alexandre Joye, « Rêves d'enfant », L'Hebdo, , p. 98 (lire en ligne)
- Françoise Boulianne, « Thierry Béguin - "Je suis plus rigolo en privé qu'en public" », L'Illustré, , p. 12-13 (lire en ligne)
- Sandra Spagnol, « Un Chaux-de-Fonnier dans le Bas », L'Impartial, , p. 3 (lire en ligne)
- Pierre-Emmanuel Buss, « Thierry Béguin s'en va, une époque s'achève », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- André Crettenand, « Un "réac" chez les rénovateurs », L'Hebdo, , p. 21 (lire en ligne)
- Sandra Spagnol, « Conseil d'État - Thierry Béguin aux commandes », L'Express, , p. 3 (lire en ligne)
- Agence télégraphique suisse, « Stabilité au Conseil des États », Gazette de Lausanne, , p. 7 (lire en ligne)
- Michel Rime, « Pas de ticket pour Pierre Dubois », 24 heures, , p. 10 (lire en ligne)
- Jean-Jacques Charrère, « Le duo de droite écrase la gauche à Neuchâtel », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, , p. 7 (lire en ligne)
- Laurent Borel, « Un camouflet pour Thierry Béguin », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, , p. 16 (lire en ligne)
- Ludovic Rocchi, « Maurice Jacot, le chef d'entreprise dont dépend le sort des radicaux neuchâtelois », Le Nouveau Quotidien, , p. 11 (lire en ligne)
- Jean-Jacques Charrère, « La justice s'acharne contre l'ex-inspecteur Flühmann », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Jean-Jacques Charrère, « À Neuchâtel, la saga radicale marque une pause : Thierry Béguin est candidat », Journal de Genève et Gazette de Lausanne, , p. 21 (lire en ligne)
- Ludovic Rocchi, « Thierry Béguin, sauveur de la droite en "M. Propre" », Le Nouveau Quotidien, , p. 9 (lire en ligne)
- Alexandre Bardet, « Quand l'ex-argentier est le nouvel interlocuteur des paysans », L'Express, , p. 2 (lire en ligne)
- Agence télégraphique suisse, « Victoire de la droite », Le Nouvelliste, , p. 4 (lire en ligne)
- ats/os, « Thierry Béguin renonce au Conseil des États », sur rts.ch, (consulté le )
- Basile Weber, « Le revenant Thierry Béguin entend faire barrage à l'UDC aux États », L'Impartial, , p. 4 (lire en ligne)
- Alain Rebetez, « La terre promise des politiciens atypiques », L'Hebdo, , p. 20-23 (lire en ligne)
- Suzanne Pasquier, « La candidature Béguin redonne sa sérénité à la droite neuchâteloise », 24 heures, , p. 8 (lire en ligne)
- Alexandre Bardet et Roland Graf, « Le radical Thierry Béguin a le cœur à gauche et l'esprit à droite », L'Express, , p. 3 (lire en ligne)
- ats-réd, « Thierry Béguin surveillant », L'Impartial, , p. 4 (lire en ligne)
- Denis Masmejan, « Un successeur pour Thierry Béguin », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- aju, « Thierry Béguin partage ses souvenirs », sur RTN (radio), (consulté le )
Liens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :